Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Greco est morte : à fleur de peau ?…

La mort saisit la vive et c’est un scandale… Cueille cueille les roses de la vie… Une pirouette que reste-t-il ?

bien sur il y a ses chansons à fleur de peau, celle qui nous font trembler de désir… le propre des chanson éternelles… Il y a eu ce jour là quand je l’ai entendu à la radio expliquer qu’elle ne percevait pas la couleur de le peau des gens… et à ce titre comment elle avait quasiment découvert que son amant Miles Davis était noir en prenant une chambre avec lui dans un hôtel américain et en réalisant que cela était scandaleux…

Quand mon compagnon qui était un Corse de grande taille est mort et que j’ai vu le film de Tavernier « Autour de minuit » qui raconte la dérive d’un grand saxophoniste noir dans Paris, j’ai failli m’évanouir, jamais il n’y eut homme plus semblable à mon époux que cet afro-américain, ils avaient la même élégance silencieuse, l’art de chalouper dans la nuit… A fleur de peau… Pendant des années il m’est arrivé de pleurer en voyant ce film, à la fois devant la tragédie du musicien et de la disparition de son sosie… L’autre amour avait un huitième d’africain, un quart de Chinois et le reste d’espagnol, il était simplement digne du premier. et leur peau collait à nos êtres. Parce que la peau n’est pas surface, mais geste, tension, retenue, savoir tout à coup que l’autre est tout entier pour vous, regard et compréhension la plus fondamentale qui se puisse imaginer. Ce que peut esquisser un souffle rauque et une note dans la nuit.

Folie l’art de s’enfermer soi-même pour tenter de s’ opposer aux autres, pour dénoncer son désir… il y a bien sûr les abrutis qui dieu sait pourquoi proclament la suprématie de la race blanche et que souvent renierait un porc esthète… Mais il y a également ceux qui en prétendant lutter contre les emmerdeurs de cet acabit et leurs pratiques coloniales, esclavagistes, antisémites en affichent un chauvinisme en miroir sous une forme quelconque… Il m’arrive de rêver de taper la tête des uns contre les autres… dans le traité du style Aragon se moque des paradis artificiel en demandant s’il y eut jamais d’autres paradis qu’artificiels et en dénonçant les drogués qui ressemblent à ces juifs qui veulent tellement être juifs…la catégorie des drogués de pseudos paradis identitaires d’étend jusqu’à l’absurde … Nous nous étonnions jadis de la barbarie des Etats-Unis. Comme Juliette…

Bref, j’étais aux côtés de Juliette Greco, qui n’avait qu’une vingtaine d’années, dans ce grand hall en train de se demander ce quelle foutait là au milieu de ces employés de grand hôtels américains capables de me faire ressentir dans leur regard une discrimination pour quelqu’un dont je ne perçois que l’intelligence, la beauté, la tendresse ou l’inverse… jusqu’à ce que nous brulions comme un genièvre…

Et sa voix rauque, sa manière de distiller une chanson … cela allait au-delà de l’anticonformisme de cette longue dame toujours en noir. A la voix à fleur de peau, ce merveilleux désir de la peau de l’autre quel qu’il soit, désir revendiqué bras tendu tandis que la colonne vertébrale ondule et frémit jusqu’au creux des reins, sa silhouette et sa voix …

Liberté sur un disque en vinyle j’écris ton nom…

danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Gisèle Colomban
    Gisèle Colomban

    Je n’ajoute rien ce ne serait que banalitė å pleurer!

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