Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les arguments de Maurice Thorez en faveur des cellules

Ces arguments sont d’une brûlante actualité, il s’agit de l’application concrète d’un des concepts fondamentaux du marxisme léninisme : le centralisme démocratique. Mais ils permettent également d’en éclairer d’autres parce que le marxisme léninisme a une cohérence théorique et pratique. Cette description montre en quoi la dictature du prolétariat est d’une tout autre essence que la dictature de la bourgeoisie qui doit être renversée, abolie, pour que se développe le socialisme et pourquoi on peut dire que la dictature du prolétariat c’est aussi la démocratie poussée jusqu’au bout, celle qui donne la possibilité à chacun et pas seulement à quelques bureaucrates et à deux ou trois beaux parleurs de diriger l’intervention des citoyens, cette analyse concrète de la cellule opposée à la section le prouve. L’autre aspect c’est l’unité des directions et le respect de la ligne qui a été choisie. Il suffit de penser non pas à une armée mais à ce qui se passe dans la production, quand une décision a été prise elle doit être appliquée. Il est extraordinaire que ceux qui s’inventent démocrates contre le centralisme démocratique, la section contre la cellule, le communisme contre le socialisme, veuille défendre le maintien jusqu’au bout après le congrès de garder son opinion. S’il s’agit d’une opinion on ne voit pas comment on pourrait aller contre maintenant si l’opinion consiste à bloquer toute mise en œuvre, jouer comme dans la section l’inertie, la reprise des débats, le découragement et le constat alors qu’on est trop peu nombreux et qu’il faut d’une manière organisationnelle se fondre avec la social démocratie, c’est exactement accepter la dictature de la bourgeoisie. La préparation du congrès commence à peine à se poser ces questions mais l’Histoire en accélère la pertinence.

Parce que non seulement on nous entraîne vers la guerre au nom de la petite Ukraine contre le grand envahisseur Russe et on découvre qu’il s’agit d’une opération de l’OTAN . Plus perceptible encore, on tente de nous faire croire qu’il s’agit d’un combat pour la démocratie, alors que nous sommes en plein dans une très grave crise de la démocratie .• Refus de débattre à l’assemblée• Refus de rencontrer les organisations syndicales• Refus de débattre au SénatLa majorité gouvernementale alliée à la droite sénatoriale piétine le débat démocratique pour imposer au peuple une réforme rejetée par plus de 70% de la population. C’est un coups de force, un aveu de faiblesse et d’une très grande fébrilité de la part de celles et ceux qui veulent faire travailler le monde du travail deux ans de plus

Donc l’important est sans doute dans le processus… et dans la possibilité d’accompagner la prise de conscience qui va avec, pas dix pas en avant mais pas en retrait…

(note de Danielle Bleitrach)

“Formons nos cellules ! Mais alors, que deviennent nos sections ? se demandent anxieusement nos camarades. Est-ce que notre cellule, ajoutent-ils, ne sera pas un organe inutile, entravant notre action en la morcelant ? Ne risque-t-elle pas de nuire au travail réel, positif, accompli présentement par la section?

Voyons si la section suffit tellement à notre action, qu’il soit superflu et même dangereux de vouloir la remplacer par un organisme plus jeune et plus approprié aux luttes futures du Parti communiste. Ce n’est pas la première fois que nous sommes amenés à faire la critique du groupe local tel que nous l’avons hérité du Parti unifié. Il n’est aucun communiste sérieux qui n’ait constaté le manque de vie de la plupart des sections. Il n’existe pas une liaison vraiment efficace entre le Centre fédéral et les adhérents par le canal de la section. Le plus souvent, la moitié des membres, pour diverses raisons, n’assistent pas aux réunions, – mensuelles en général. La discussion des mots d’ordre du parti n’est pas poussée à fond. On paie la cotisation, on lit le procès-verbal de la réunion précédente, parfois la circulaire du secrétariat permet une rapide diversion.

On se chamaille aussi sur un potin local, on se referme dans une étroite conception du mouvement, ne visant qu’aux intérêts immédiatement perceptibles, et c’est tout. En voila pour un mois. Nos camarades se contentent de recevoir des idées du Parti par notre presse, notoirement insuffisante, – quoique sa situation exceptionnelle la classe au premier rang des organes prolétariens.

La moitié des adhérents du Parti a assisté à la réunion du groupe, mais combien accomplissent ensuite leur tâche communiste. On passe dans les sections et on entend l’éternelle plainte : « ce sont toujours les mêmes qui travaillent ». Peut-on imputer seulement à la mauvaise volonté de nos camarades, cette anomalie choquante de quelques communistes obligés de remplir toutes les charges de l’organisation ?

Évidemment non ; il y a une raison autrement plus profonde qui explique ce regrettable état de choses, et c’est la mauvaise organisation actuelle du Parti, organisation non conforme aux buts que nous prétendons atteindre.

A la section, il suffit d’un secrétaire actif, débrouillard, qui lit les papiers et dirige la discussion ; d’un trésorier collant soigneusement les timbres et gardant religieusement le “trésor” (quelques francs, hélas !) ; et aussi de quelques bons causeurs qui raisonnent à tout propos et hors de propos.

Les autres camarades n’ont aucune tâche définie à remplir ; ils ne sentent pas peser sur eux la responsabilité qu’entraîne l’accomplissement d’une fonction au sein de l’organisation révolutionnaire du prolétariat. Ainsi s’établit le laisser-aller, le “j’men-foutisme” dans le groupe local. On laisse à quelques-uns le soin de parer à l’inertie de tous les autres. Or, dans notre Parti communiste, il ne s’agit pas de posséder une carte et de laisser une dizaine, une centaine, voire un millier de militants se consumer dans une besogne écrasante et lourde de conséquences, mais de se mettre soi-même à l’œuvre. Autant de membres du Parti, autant de militants, autant d’agitateurs qui s’emploient selon leurs aptitudes, selon leurs possibilités. La section actuelle n’offre pas le moyen de parvenir à un tel résultat. Seule la cellule d’entreprise, de mine, d’usine, permettra au Parti de confier enfin à chacun de ses adhérents, une part dans l’effort commun, condition préalable de la commune satisfaction : le communisme.

Maurice ThorezL’Enchaîné, le 21 juin 1924

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1 Commentaire

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Dans ton entretien à Radio-Comaguer tu abordes la question de la nécessité des cellules. La cellule est la génétique du Parti.
    Je rajouterai le ” journal de cellule”. Je prends l’exemple de mon ancienne cellule d’entreprise au Centre EDF/GDF de Brest. Au travers du journal d’entreprise nous aurions pu dénoncer le scandale de la quarantaine d’entreprises, telle que Total Energies, parasites d’EDF.

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