Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Guerre avec l’Europe : en Ukraine, nous passons en ce moment un examen de souveraineté

Hier, je ne sais sur quelle chaîne “d’information” (sic) française(sic), il y a eu un petit sujet sur l’opinion publique russe dans une ville de garnison où déjà les morts sont célébrés comme des héros, il a été impossible de trouver une seule personne qui ne soit pas convaincue de la nécessité de cette guerre pour la patrie. La conscience non seulement de devoir défendre le peuple russe martyrisé en Ukraine, mais surtout se préparer à affronter l’OTAN et l’occident, l’UE dont les dirigeants veulent la guerre et ne s’arrêteront pas à l’Ukraine est totalement majoritaire en Russie et cet article l’explique. Malheureusement, les faits leur donnent raison, nous sommes conduits inexorablement vers la guerre parce que face à la catastrophe de leur propre gestion l’occident capitaliste, les Biden, les Macron, n’ont pas d’autre choix que de renchérir sur les pires va-t-en guerre et il n’y a face à eux aucune force politique apte à les en empêcher. La bataille sociale, celle contre le réforme des retraites, est indispensable, mais elle peut accélérer aussi le choix de la guerre et du fascisme pour le capital pris à la gorge par le mécontentement social. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/war21/article/358747/

Si nous ne le réussissons pas [cet examen de souveraineté], nous risquons de nous enliser dans une série de conflits militaires avec les marionnettes européennes des États-Unis.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises que l’objectif ultime de l’opération spéciale en Ukraine est, premièrement, de libérer le Donbass et, deuxièmement, de créer les conditions garantissant la sécurité de la Russie. Pour leur part, les dirigeants de l’OTAN et l’administration de la Maison Blanche ont également déclaré à plusieurs reprises que la victoire de la Russie sur le champ de bataille ukrainien ne devait pas être permise, et que l’assistance militaire au régime de Kiev devait donc être renforcée “aussi longtemps qu’il le faudra” pour que “Moscou renonce à ses intentions”.

C’est précisément dans ce but – “changer l’état d’esprit de Poutine” – que l’Occident a pris toutes ses décisions récentes. En particulier – fournir à Kiev des armes lourdes. C’est du moins ce qu’affirme le quotidien économique international Financial Times.

Cependant, les agences de presse russes voient un autre type de danger dans les dernières actions de Paris, Londres, Berlin et Varsovie.

Ils concluent, par exemple, que l’Europe considère sans aucun doute la guerre avec la Russie – la confrontation directe avec notre pays – non plus comme une option, mais comme le cours le plus probable des événements. Non pas parce que les politiciens européens sont tous des va-t’en-guerre, mais parce que l’establishment et les élites économiques européennes seront en mesure de résoudre tous leurs problèmes par le biais d’une confrontation militaire directe. La liste des avantages découlant du fait que les décideurs occidentaux se rapprochent de plus en plus de la ligne fatale (pour la société, bien sûr, pas pour les politiciens) l’emporte – et de loin – sur l’enfer dans lequel ils entendent plonger leurs concitoyens.

“Chaque fois qu’une Europe unie sentait que son économie traversait une tempête, elle provoquait immédiatement des conflits militaires. Y compris sur le territoire du continent lui-même”, peut-on lire dans un de ces documents. – Il convient de mentionner que des événements similaires ont eu lieu en Yougoslavie. L’instigateur du conflit était l’Allemagne qui venait de se réunifier. Elle devait faire face à des dépenses ; le budget fédéral ne pouvait pas le supporter, et la confrontation intestine dans les Balkans était très opportune. Et si l’on ajoute que la RFA a pu prendre le contrôle partiel des ports croates, par exemple, les avantages pour les autorités et l’industrie allemandes l’emportent – facilement et rapidement – sur les souffrances de ces mêmes Croates et Serbes.”

Et pour ceux qui disent que l’Europe a peur d’une confrontation directe avec la Russie et ne s’y engagera jamais, les sources d’information nous rappellent qu’il y a presque un an, en réaction au début de l’opération en Ukraine, l’UE a complètement exclu la possibilité de fournir des armes lourdes, n’imposant que des restrictions économiques à Moscou, et aujourd’hui, Paris, prêt à fournir ses chars à roues à Kiev, en coopération avec Varsovie, fait pression sur Berlin pour que les Allemands commencent à envoyer leurs “Léopards” pour combattre les Russes. Autrement dit, pour la troisième fois au cours des cent dernières années, l’Europe va s’attaquer aux Russes avec le traditionnel “cochon teutonique”.

Y a-t-il une part de vérité dans cette réflexion ?

Non, l’Europe a peur d’un affrontement militaire direct avec la Russie”, affirme le politologue Sergei Markov, Directeur de l’Institut d’études politiques, partageant avec SP sa vision de la situation politique actuelle. – La situation idéale pour l’Europe est une guerre avec la Russie aux mains de, appelons les choses par leur nom, leurs esclaves ukrainiens. Ce qui, soit dit en passant, est tout à fait conforme au concept de Stand Behind, adopté par les Américains sous la présidence Obama et repris par leurs satellites européens. C’est ce qui leur convient le mieux.

D’ailleurs, les politiciens américains appréciaient beaucoup ISIS* et les Talibans, car ils ont donné, si on peut dire, une bonne “impulsion” aux États-Unis. L’Amérique ne le reconnaît pas publiquement, mais officieusement, elle apprend de ses rivaux. Et il est très probable que, dans un avenir proche, Washington crée des formations similaires sur le territoire de l’Ukraine afin de mener une guerre contre la Russie de leurs mains. Les États-Unis sont parfaitement conscients de la menace d’être entraînés dans une confrontation directe avec la Russie et tentent de l’éviter par tous les moyens possibles.

La guerre ouverte ne profite à personne dans les conditions actuelles des systèmes d’infrastructure complexes. Et toutes les spéculations selon lesquelles l’Europe trouverait très rentable d’entrer en guerre avec la Russie sans le préfixe “proxy”, que de cette façon l’Europe peut résoudre beaucoup de ses problèmes, je les renvoie personnellement au domaine des contes de fées, de la fantaisie et de la théorie du complot.

SP – Donc, si la Russie réussit son opération militaire spéciale en Ukraine, l’Europe nous laissera tranquilles ? La place des nationalistes ukrainiens ne sera pas prise par, par exemple, des nationalistes polonais, roumains, et ainsi de suite dans la liste ?

– Premièrement, l’Europe a perdu son caractère de sujet géopolitique, étant désormais complètement subordonnée au leadership américain. Toutes ses ressources militaires, politiques, informationnelles sont entièrement entre les mains des services secrets américains. Et là, tout dépend de l’évolution des choses dans le futur. Il se peut qu’en suivant aveuglément les instructions des manipulateurs de Washington, c’est-à-dire en suivant la politique américaine, certaines personnes en Europe soient obligées de s’impliquer dans une confrontation avec la Russie.

Les États-Unis n’abandonneront pas leurs tentatives pour soumettre la Russie afin de lancer ensuite une attaque contre la Chine, qui est leur principal objectif. Mais si nous les repoussons maintenant, en quelque sorte, alors les Américains seront obligés de chercher une autre stratégie, à quoi bon essayer de soumettre celui qui ne veut se soumettre à aucun prix ? Au sens figuré, en Ukraine, nous passons actuellement un examen pour obtenir le statut de puissance indépendante. Si nous le réussissons, ils nous laisseront tranquilles. Si nous échouons, hélas, nous serons assujettis.

– Personnellement, je ne pense pas qu’ils nous laissent tranquilles aussi facilement”, estime Sergei Oboukhov, secrétaire du comité central du KPRF et docteur en sciences politiques, en commentant l’évolution de la situation. – Pour la simple raison que l’affrontement actuel est mondial. Notre victoire dans la SVO nous donnera simplement une pause et du temps pour reformater davantage l’ensemble du système de pouvoir en Russie, et l’espace géopolitique que Moscou contrôle. En d’autres termes, elle nous permettra simplement de ne pas rester dans une orgueilleuse solitude, comme c’est le cas actuellement, mais de gagner de nouveaux alliés dans la confrontation mondiale. En d’autres termes, notre victoire dans l’opération spéciale est certes une condition nécessaire mais non suffisante pour une existence pacifique. Nous ne serons vraiment en paix que lorsque le bloc de forces autour de Moscou sera égal au bloc de forces autour de Washington.

SP : – S’il est généralement clair qu’un affrontement militaire direct avec l’Europe ne semble pas nous menacer, et qu’une guerre avec la Russie n’est en aucun cas bénéfique pour l’Europe ou les États-Unis, alors pourquoi les grandes agences de presse russes publient-elles des documents dans lesquels la probabilité d’une guerre avec l’Europe est présentée comme un scénario possible dans un avenir proche ?

En fait, la Russie est aujourd’hui confrontée à l’intervention indirecte de 50 pays, alors qu’en 1918, la Russie soviétique subissait la pression de 24 pays “seulement”. Mais il m’est difficile de dire pour quelle raison précise l’espace médiatique russe, y compris les ressources de propagande du Kremlin, diffuse maintenant un récit sur la possibilité d’une guerre ouverte entre l’Europe et la Russie. Cela vise la Pologne ? Mais on se souvient que ce “canard” avait déjà été lancé que notre affrontement avec la Pologne équivaudrait à un affrontement avec l’OTAN. Se pourrait-il que les États-Unis cherchent simplement à nous attirer dans ce piège informationnel, le conflit ukrainien ne suffisant manifestement pas à lui seul à reformater l’ordre mondial en sa faveur ?

– Apparemment, il s’agit du fait que rien n’unit une nation comme la présence d’un ennemi extérieur”, a suggéré Oleg Ivanov, chef du Centre de résolution des conflits sociaux. – En conséquence, la propagande d’État devrait présenter cet ennemi extérieur (qui est avant tout l’Occident collectif pour la Russie, et non l’Ukraine) sous un jour encore plus négatif, le rendant si dangereux aux yeux de la population que celle-ci se ralliera encore plus aux autorités et au président. Nous ne devons pas oublier que nous avons des élections présidentielles l’année prochaine. Nous assistons donc à un début voilé de campagne électorale.

SP : Notre société n’est-elle pas encore assez unie depuis environ un an que dure l’opération spéciale, puisque les autorités ont dû faire des efforts supplémentaires dans le domaine de l’information ?

– Bien sûr, elle est mobilisée. Mais je pense que le niveau de cette mobilisation, notamment dans l’économie, est encore insuffisant. Il me semble personnellement que la mobilisation de la société doit se faire à un rythme plus rapide. La société devrait être davantage orientée vers l’action pour défendre son pays. Cela devrait également s’exprimer dans certaines actions bénévoles, caritatives et de soutien à nos combattants engagés dans l’opération spéciale.

Oui, il y en a qui leur tricotent des chaussettes, d’autres des filets de camouflage ou qui fabriquent des poêles à bois, les enfants écrivent des lettres touchantes à la ligne de front. C’est certainement important, c’est un pas en avant, mais à mon avis, nous pourrions faire davantage pour consolider la société face à la menace extérieure.

* La Cour suprême de la Fédération de Russie a statué le 29.12.2014 que l’organisation internationale État islamique (EI, ISIS) est considérée comme terroriste et que ses activités sont interdites dans la Fédération de Russie.

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3 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    La Pologne aurait actuellement une armée de 500 000 hommes soit bien supérieure à l’armée française le double environ.

    Cette mobilisation aurait commencé avant l’opération spéciale, mais également en février 2022.

    La lois sur la défense de la patrie serait à l’origine de cette importante mobilisation.

    Il en serait question dans la presse polonaise dont bien sûr l’opinion française ne doit pas être informée.

    Si des camarades peuvent confirmer l’information elle sera peut être à intégrer au débat du congrès sur la politique étrangère de la France et des communistes français.

    Les traités START sur l’armement nucléaire sont pour l’instant prolongés jusqu’en 2026.

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  • Bosteph

    Info Erwan CASTEL via Telegram (Kastel) : attaque de Sebastopol par 10 drones ukro-otaniens ; tous abattus, pas de dégât signalé.

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  • Xuan

    La question de la souveraineté se pose aussi pour nous, alors que selon toute apparence ce n’est même plus un sujet de discussion.
    L’Europe tout entière s’engage de plus en plus profondément dans la guerre par procuration en Ukraine, et en devient elle-même un troufion embourbé dans un marécage, un peu comme ces policiers allemands face aux verts de gris de Lutzerath.
    Les 1000 milliards de dollars de hausse des coûts de l’énergie, induite par le blocus européen et l’achat forcé de gaz de schiste, sont la première douloureuse dont les conséquences sont subies par le peuple. Tandis que Total Energie a lui doublé ses bénéfices en assurant le transport.

    A l’autre bout de la terre le Japon vise la troisième place des dépenses militaires. « Le Japon a oublié son pacifisme qui le protégeait. Oublié aussi Hiroshima et Nagasaki. Oublié qui a commis ces massacres et qui l’entraîne sur la voie guerrière » écrit Common Dreams. « Les fabricants d’armes américains vont profiter du renforcement militaire de 320 milliards de dollars du Japon ».
     
    Selon toute apparence l’armée de tout l’occident est en marche. Dans le monde entier maintenant, elle menace la paix et les échanges internationaux, le développement et la vie même de l’humanité.
    Mais en réalité la guerre mondiale est menée par les USA et eux seuls, dans leur seul intérêt, et contre le monde entier.
    L’Europe et les autres pays du second monde tirent les marrons du feu, c’est-à-dire qu’ils se brûlent les doigts, mais ce sont les USA qui les mangent.
    Autrement dit il n’y a pas d’unité absolue de l’occident. Le camp occidental est l’union des contraires : il existe à la fois unité du camp occidental et contradiction du camp occidental.
     
    Et si ces contradictions n’apparaissent pas dans les chancelleries, elles éclatent dans le panier des ménages. Les opérations pièce jaune  pour les plus démunis, associées aux 49.3 à répétition ne servent qu’à attiser la colère populaire. La bourgeoisie marche sur une corde raide : d’un côté les sanctions et/ou la solde de l’hégémonisme US pour ses mercenaires, de l’autre la sanction par les masses contre la vie chère et contre toutes les atteintes aux droits sociaux.
    Depuis des décennies l’essentiel des richesses a été concentré entre les mains d’une infime minorité, mais l’armée des opprimés n’a fait que multiplier ses rangs.
    Plus que jamais la lutte pour le pain et la lutte pour la paix sont indissociables, et seul un parti communiste est capable de la mener à son terme, au socialisme.
     
     

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