Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La mort aux trousses : En voilà des manières de traiter ses citoyens ! et ses alliés

Comment le cinéma américain m’a appris à déjouer la censure et la propagande hollywoodienne, en voici une démonstration à partir de ce que m’ont enseigné de multiples visions de La mort aux trousses, un des chefs d’œuvre d’Hitchcock récemment repris sur TMC la chaîne des classiques du cinéma. Cette démonstration pourrait est-il bon de le rappeler être étendue à bien d’autres chefs-d’œuvres… sortis y compris de cette fabrique idéologique du rêve américain et de la vente de ses marchandises qu’est Hollywood. Mais était-ce bien le cinéma américain ou plutôt le fait qu’à cette époque-là tout était politique…

Être adolescent sous le code Hays

En revoyant sur TMC, le chef d’œuvre de Hitchcock la mort aux trousses avec Cary Grant, je me suis dit qu’il fallait que j’explique aux lecteurs de ce blog ce que la censure holywoodienne sur les mœurs nous avait enseigné en matière de lecture des films. Si aujourd’hui dès son plus jeune âge un enfant non pubère peut subir des scènes de viols les plus immondes, dans ma génération c’était plutôt l’inverse, il était plus difficile de s’informer. Nos émois se nourrissaient d’allusions, parfois des plaisanteries de corps de garde d’un proche mal élevé pour le pire et pour le meilleur la fréquentation des auteurs qui savaient suggérer même si parfois ils ne manquaient pas eux aussi de crudité. Le cinéma donna à voir, mais aux Etats-Unis il y avait le code Hays, un code de censure mis en place par le président de la « Motion Pictures Producers and Distributors Association » de 1934 à 1966. Il a consisté à interdire à l’écran l’apparition de violence, les scènes à connotations sexuelles, ou les antihéros susceptibles d’être aimés par le public. Le code Hays a donné du fil à retordre aux scénaristes durant une partie du XXe siècle, mais on peut dire qu’il a réussi à dévoiler la créativité et l’ingéniosité de certains réalisateurs comme Alfred Hitchcock, ce dernier est passé maître non seulement dans l’art de suggérer le sexe mais aussi la violence résultat violence et sexe sont au cœur de l’attente, du suspense. A travers la froideur, la frigidité brûlante de ses interprètes féminines, ils nous font éprouver ce qui selon Breton était le meilleur, la montée de l’escalier derrière l’objet du désir mais aussi l’étrange familiarité qui selon Freud crée désir peu recommandable et peur enfantine des contes.

Pourquoi la mort aux trousses ? parce que Cary Grant est passé maître dans l’art de manifester les équivoques du masculin et du féminin comme dans “Allez coucher ailleurs ou dans “chéri je me sens rajeunir” avec l’os du diplodocus disant la frustration du savant face à sa fiancé frigide, sans parler de l’invraisemblable monsieur bébé où il est littéralement la proie de l’androgyne, intrépide Katherine Hepburn et affublé d’un peignoir à froufrou sous le regard impitoyable des ligues de vertu…

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Toujours surpris et suprêmement élégant il incarnait l’art de subir et d’esquiver ce que l’on attend de la virilité à la scène comme semble-t-il à la ville? la dupe que nous sommes tous quand l’ennemi est le partenaire ; la guerre des sexes où le patriarcat est mis à mal. Les scénaristes communistes, les premières victimes du Maccarthysme ! ont joué un grand rôle dans cette dénonciation de la stupidité du machisme américain. (1)

La norme sexuelle et son viol permanent

Cary Grant est le héros, celui qui ne quitte jamais l’écran, dans la mort aux trousses, un film réalisé par Alfred Hitchcock, sorti en 1959. Ce film culte aux séquences d’anthologie raconte l’histoire de Roger Thornhill, un publicitaire new-yorkais qui alors qu’il avait rendez-vous au Plaza Hotel, est enlevé par d’inquiétants personnages, ses ravisseurs pensent kidnapper un certain George Kaplan. A partir de là commence un jeu du chat et la souris, dans lequel le malheureux cherche non seulement à s’échapper des griffes des espions qui travaillent avec l’ennemi (que l’on suppose moscovite puisque nous sommes en pleine guerre froide), mais surtout à celles de la CIA américaine. Bien décidé à faire la lumière sur son enlèvement, Roger Thornill remonte jusqu’au Plaza, et là après avoir réussi une fois de plus à échapper aux sbires de Townsend qu’il croit être son ravisseur, Roger Thornhill rejoint le siège des Nations unies ou non seulement Townsend n’est pas celui qu’il croit mais est poignardé dans ses bras. La CIA, non contente de ne pas l’aider, semble avoir pour seule vocation de faire perdre la raison au malheureux citoyen, l’empêcher de trouver aide et protection y compris auprès de la police. Pire encore s’il échappe à l’incompréhensible traque, il n’est pas de taille à résister à la femme (Eva Maria Saint) qui dans le train feint d’être son salut pour mieux le livrer à tous ses ennemis, une blonde comme Hitchcock les aime, plus froide que neige, brûlante comme braise. Tant de duplicité rend fou Gary Grant aussi niais qu’un mâle américain peut l’être après quelques divorces dont il a fait les frais. Et cela nous ramène aux émois de la censure, il était inconcevable selon le code Hays de montrer l’acte amoureux et en particulier chez des gens non mariés, le désir devait se limiter à un baiser. Cela nous valait des allusions et des allégories que nous apprenions à déchiffrer et qui participaient de notre plaisir de cinéphile et là incontestablement le film a des audaces inattendues dans l’assaut du désir féminin, l’inversion des rôles. L’ultime revanche, le retour à la “normale” est à la fin quand enfin mariés Cary Grant peut la culbuter dans le train en ayant enfin le dessus et le happy end complète l’allusion par le END avec le train pénétrant le tunnel…

Les nazis, leurs complices et leur nouvelle respectabilité avec la guerre froide

Mais Hitchcock ne se contente pas de cette errance entre les codes du masculin et du féminin, il joue avec ceux de la guerre froide. Et on pourrait écrire tout un article sur la manière obsessionnelle dont Hitchcock a dessiné ses films, plan après plan pour interdire que les studios en transforment la logique. Cette censure par le refus de publier et par le troncage des plans il l’avait subie y compris sur le plan politique face au nazisme. Comme il est un citoyen européen, il aura été de ceux qui souhaitaient un engagement de la part du cinéma américain, alors même qu’avant Pearl Harbour l’influence des sympathisants nazis est forte au point d’organiser des manifestations contre le dictateur de Charlie Chaplin. Mais l’expérience de la censure politique, il la subit encore plus directement. En 1945, le cinéaste est engagé pour superviser le montage d’un documentaire produit par l’armée britannique sur la libération des camps de concentration nazis. Un film qui était destiné à montrer au peuple allemand les atrocités qui avaient été commises en son nom par les nazis. Une fois le film terminé, le projet politique concernant l’utilisation des images avait évolué, la guerre froide était là et les ennemis de la veille étaient devenus des alliés et celui-ci n’a finalement jamais été diffusé, mais simplement déposé à l’Imperial War Museum, à Londres où il a été découvert dans les années 1980 et non diffusé en entier comme Hitchcok l’avait conçu. Toby Haggith, responsable du département recherche du musée, a confié à l’Independent que lors des visionnages, ses collègues, des experts et des historiens du cinéma ont été extrêmement perturbés. Notamment par des images très choquantes dans le camp de Bergen-Belsen, en Allemagne. La voix off du film — dont le texte avait été écrit par un futur ministre travailliste britannique, Richard Crossman, et un journaliste australien, Colin Wills.

La guerre d’Algérie et la censure

Nous n’avions aucune raison de savoir tout cela mais est-ce le résultat de l’attention adolescente portées à surveiller des références plus ou moins explicites, non seulement nous dévorions des romans mais d’énigme en énigme il arrivait que nous passions au delà de l’allusion érotique à la critique politique à laquelle nous incitaient peut-être les “auteurs” par exemple que nous nous interrogions sur l’épisode culte de l’affrontement sur le mont Rushmore et de là sur ce qui avait motivé ce film chez Hitchcock qui conservait des subtilités européennes y compris par rapport au fascisme… Mais je crois plus simplement parce que nous nous engagions, parce qu’il existait un parti communiste, une critique avec des communistes, tout devenait politique et nous faisions l’expérience de la censure avec les guerres coloniales et celle d’Algérie. Nous avions appris à nous méfier ne serait-ce que quand l’Humanité – qui n’a rien à voir avec celle d’aujourd’hui, devait paraitre avec un espace blanc à la Une. Nous cherchions les allusions y compris quelques secondes dans Muriel d’Alain Resnais, chez Alain Cavalier et même chez Agnès Varda dans Cléo de cinq à sept. La guerre d’Algérie comme toutes les guerres c’était le viol des femmes, le terrible combat et celui qui comme Camus ne pouvait pas renier sa mère.

C’est un salaud mais c’est “notre” salaud, de Franco Trujillo

Revenons-en à la mort aux trousses: alors que je commençais dans ce contexte de luttes anti-coloniales mon engagement politique, j’ai découvert que Hitchcock n’avait pas inventé cette histoire où un malheureux était la victime de tous les sadismes de ceux qui étaient censés le protéger et peut-être l’aimer. Cette histoire rocambolesque avait été inspirée d’une histoire vraie. Celle de l’enlèvement du professeur Jesus Maria de Galindez, originaire d’Espagne. Âgé de 40 ans au moment des faits, ce professeur à l’université de Columbia, à New York (États-Unis), disparaît à la sortie de ses cours, le 12 mars 1956. Il ne donne plus signe de vie après s’être rendu à la station de métro située près de Broadway. Il faut attendre cinq jours après sa disparition pour que ses proches s’inquiètent. Ses amis et ses collègues sont persuadés qu’il lui est arrivé quelque chose de grave. Mais faute de preuves, l’enquête autour de sa disparition piétine. C’est le 4 décembre 1956 qu’une voiture de marque Ford est retrouvée au bord d’une falaise à quelques kilomètres de Ciudad Trujillio, en République Dominicaine. Les enquêteurs se rendent compte que le véhicule appartient à un pilote américain qui a également disparu. Après avoir mené des investigations, les policiers comprennent que le pilote avait été embauché pour transporter par avion un homme de New York à Saint Domingue, pour des raisons inconnues. La victime devait alors être laissée pour morte ou droguée. mais qui était le commanditaire ?

Le film sort en 1959, le 22 décembre 1958, à la frontière dominico-haïtienne entre Jimaní et Malpasse, Trujillo et le dictateur haïtien François Duvalier signent un accord de protection mutuelle. L’accord établit, entre autres choses, qu’aucun des deux gouvernements ne permettra dans son territoire respectif des activités subversives et le parrain de cette union de deux salopards est les Etats-Unis.

Jesús (de) Galíndez Suárez, né le 12 octobre 1915 et disparu en 1956 à New York, était un homme politique espagnol, écrivain et professeur de droit international à l’université Columbia spécialiste de l’idéologie nationaliste basque. Le livre de Galíndez, La era de Trujillo : un estudio casuístico de dictadura hispanoamericana, avait été publié à Buenos Aires et à Santiago du Chili en 1956, quelques mois après sa disparition. Des traductions ont ensuite été publiées en France et aux États-Unis. Il aurait été kidnappé et assassiné par des hommes de Rafael Trujillo, le dictateur de la République dominicaine. Le livre de Galíndez, La era de Trujillo : un estudio casuístico de dictadura hispanoamericana, avait été publié à Buenos Aires et à Santiago du Chili en 1956, quelques mois après sa disparition. Oui mais Trujillo était de ces dictateurs dont les Etats-Unis pouvaient et peuvent dire : ce type est un salaud mais c’est “notre” salaud. Ce qu’il peuvent toujours dire de la mafia de Miami et de Zelensky sous d’autres climats. On meurt vite dans ce type de carrière… et les coups pleuvent de tous côtés. surtout quand on apprend , grace à un roman de Vasquez Montalban intitulé Galindez , l’auteur de roman policier communiste, que Galindez était en fait le représentant des indépendantistes basques aux USA, où il était devenu l’informateur pour le FBI des Etats-Unis sur les Républicains espagnols. Une sorte de tentative de desperados nationalistes comme les Kurdes aujourd’hui qui espère par ce moyen bénéficier de la protection des Etats-Unis pour leur autonomie.(2)

Comme par hasard, Galindez est assassiné par le dictateur sud américain qui rend service à son homologue espagnol mais exécute vraisemblablement un contrat de la CIA qui pour cause de guerre froide a choisi de soutenir Franco dans ses basses oeuvres. Avouez que cet arrière fond est tout à fait propice à nous faire goûter les multiples ambiguités du film d’espionnage quand il est ficelé par Hitchcock ou Lang, et tant d’autres…

Notez que le conflit de Franco (et des Français) avec les basques débute en 1959 avec les premiers attentats d’Euskadi ta Askatasuna (« Pays basque et liberté » en basque, plus connu sous l’acronyme ETA) en Espagne. Au Pays basque nord, les premiers attentats eurent lieu avec le groupe Iparretarrak dans les années 1970. La confrontation armée est dans les premières années du conflit dirigée essentiellement contre le gouvernement franquiste, mais se poursuit après “la démocratie” puisque les Basques ont été exclus de “l’amnistie” largement accordée au franquistes. Franco, comme Salazar le dictateur portugais, a bénéficié de la sollicitude des Etats-Unis et de divers gouvernement des USA, malgré leur collaboration avec Hitler, imaginer que les Etats-Unis demandent un service à Trujillo pour aider leur autre protégé Franco ?

Par parenthèse savoir tout cela donne une tout autre lecture du cas Zelensky.

Alors maintenant que vous avez ces clés là pour lire La mort aux trousses, ne boudez pas votre plaisir et laissez-vous emporter par le récit, par chaque plan, par l’art et la manière d’éprouver la peur au point de vous tordre les mains quand l’avion passe au dessus de Cary Grant, d’être soulagé mais pas tout à fait quand la blonde créature organise son évasion. Dites-vous bien que savoir le contexte ne gênera en rien la fascination du récit au contraire. Qu’il importe peu et beaucoup que Roger Thornill soit aussi Jesús (de) Galíndez Suárez, de penser qu’en fait ceux qui l’enlèvent ne sont pas des moscovites mais des complices de dictateurs sud-américains (les statuettes bourrées de microfilms ou de drogue viennent plutôt de ce coin-là). Cela donnera du corps aux invraisemblances si la CIA ne les arrête pas et se contente de les pister (comme tout le monde), pour mieux les utiliser au gré des opportunités.

Ce qui dans le fond rend le film encore plus inquiétant, encore plus efficace aujourd’hui parce que NOUS n’y échapperons pas et le mont Rushmore, ses présidents figure grandiose de la démocratie américaine ne sont qu’un décor angoissant, une falaise, un abyme…

dans le Dakota arraché au Sioux, qui en se défendant – comme les malheureux basques – ont nourri tant de Westerns, du genre de ceux où sévissait l’immonde et imbécile George Armstrong Custer dans les guerres indiennes du XIXe siècle. Ce crétin est tué lors de la bataille de Little Bighorn durant laquelle ses troupes du 7e régiment de cavalerie (1/3) sont défaites par une coalition de tribus indiennes, et là je vous renvoie au merveilleux Little Big Man avec Dustin Hoffman, sorti en 1970, réalisé par Arthur Penn.

à ne pas confondre avec Sean Penn, fils d’une victime du Maccarthysme, Léo Penn et qui après avoir perdu la moitié de sa fortune pour tente de sauver Haïti du désastre de la triple alliance Trujillo, Duvallier, CIA, est devenu une des nombreuses victimes de l’anti-impérialisme confondu avec l’antisémitisme et est parti “à rebours” derrière Zelensky … Il n’est pas le seul… mais c’est une autre histoire que celle d’un Arthur Penn qui produit ses premiers films quand le code Hays est aboli mais découvre que Hollywood et la CIA n’aiment toujours pas que l’on se pose des questions sur qui fait réellement quoi… et qui malgré l’abolition du code Hays verra ses films charcutés par les studios qui s’en estiment les propriétaires… On n’en finit jamais avec la censure c’est pourquoi il faut apprendre à savoir comment et où elle s’exerce, avec lucidité, sans chercher le bien ou le mal mais en ne vous contentant pas de “regarder”… et ça ce n’est pas que du cinéma mais bien de votre engagement et des possibilités réelles qui vous sont offertes de vous engager… .

Pas facile, s’engager et tenter de voir les FAITS… Revendiquer un monde nouveau et éviter le moralisme…

Alors pour nous Français qui sommes désormais condamnés au moins pour un temps à vivre dans la censure la plus totale, celle où il n’existe plus une presse communiste que celle qui a hérité du nom pour mieux censurer d’abord les communistes, entretient le politiquement correct, il serait bon que nous nous rééduquions à la lecture et à l’image pour comprendre ce que l’on peut voir dans le champ y compris des propos de l’adversaire tout ce qu’il nous est interdit de lire, d’entendre, puisque de toutes parts on nous considère comme pas assez adultes pour nous faire une opinion par nous-mêmes. De considérer qu’il y a des gens qui par inadvertance et d’autres parce qu’à leur manière ils résistent nous livrent des parcelles d’une autre vérité. Il est clair de surcroît que les mœurs de la CIA (enfin celles de l’OTAN) sont en train de transformer la vie politique de notre pays et l’Europe en général en quelque chose d’assez comparable à la vision hollywoodienne de l’Amérique avec son art de faire passer le Ku klux klan pour des héros de la liberté nonobstant notre admiration pour Griffith, celui de Tolérance pas celui de Naissance d’une nation, parce que les deux ont toujours coexisté aux Etats-Unis et leur première victime est d’abord la soif de liberté des citoyens américains et de leurs artistes…

Mais heureusement à l’époque nous savions lire un film et nous avions des doutes sur la démocratie du capitalisme, ce qui ne nous empêchait pas d’aimer aussi le cinéma américain et pas seulement sa dénonciation par Godard ou Straub et Huillet… ça allait avec le combat quotidien pour le panier de la ménagère et les conquis sociaux sur les lieux de travail.

Danielle Bleitrach

(1) je conseille à ce propos la lecture ou relecture de Thomas Andersen et Noël Burch : les communistes à Hollywood, l’œil vivant, presse de la Sorbonne nouvelle. 1994. Ou comment ne plus regarder mais voir le cinéma américain où l’on apprend que dans Johnny Guitare, l’ordre maccarthyste et la résistance communiste sont incarnées par deux femmes l’une étouffée dans le patriarcat et portant toutes ses valeurs, une vraie vierge de Nuremberg et l’autre Joan Crawford revendiquant la liberté et celle de tous, le communisme opposé au fascisme, la lutte impitoyable faisant peur aux hommes eux mêmes… Est que la blonde frigide chère à Hitchcock n’est pas tout cela à la fois et incarne la violence de la frustration devenue plaisir masochiste assumé ? et j’en profite pour répondre à un vieux cinéphile qui à la fois se plaint que l’on ait oublié ce cinéma et me trouve trop indulgence envers Hitchcock : François, si notre panthéon commun s’explique aisément par une génération et le cinéma culture des masses par excellence, les cinés-clubs et le rôle joué par l’URSS dans la nationalisation du cinéma, l’élévation à l’art, la critique communiste française, nos combats pour le cinéma… Notre différence d’appréciation sur Hitchcock et d’autres est également politique. Je ne fais sur le cinéma que suivre ce que font les Cubains en matière d’art et plus, chercher ce qu’il y a de bien et de progressiste dans ce que j’incite à aimer, pour que le plaisir des sens, celui du suspense soit du “bon côté” de la barrière… C’était aussi ce que recommandait Claude Prevost : “nous avons ici peu de temps et d’espace pour parler de ce qui va dans le bon sens, ne perdons pas de temps à redire en le critiquant ce sur quoi les autres mettent l’accent…”

(2) Il y a eu en 2002, un film espagnol sur le sujet, je ne l’ai pas vu mais il a été plutôt mal apprécié, le Monde entre autres s’est plaint de ne rien y comprendre et de s’interroger sur les raisons pour lesquelles le représentant de la CIA dans le film s’ingéniait à empêcher que l’on fasse la lumière sur l’affaire. On se le demande en effet.

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7 Commentaires

  • Smiley
    Smiley

    Ah Danielle pas mal le voyage à travers mon panthéon personnel c est toujours plaisant de s apercevoir qu il est aussi celui des autres.
    Oui pourquoi revoir sans me lasser la Mort aux trousses Rio Bravo ou les Sept Samourais ? Sans doute parce qu ils sont emblématiques de quelque chose.
    Un sondage récent nous dit que les spectateurs ont élu meilleur western de tous les temps ‘il était une fois dans l ouest’ suivi d un autre Sergio Leone grand cinéaste ce qui ne justifie pas la disparition de John Ford, Howard Hawks, Nicholas Ray et King Vidor de la mémoire du public . Sic transit..
    Quant à Hitch s il est encore vivant dans cette mémoire mais pour combien de temps encore, je ne partage pas ton indulgence pour ses choix politiques . Oui le couple à forte tendance homosexuelle formé par James Mason et Martin Landau est clairement prêt à partir de l autre côté du rideau de fer mais encore la direction de la CIA est composée de braves gens au coeur sensible. Hitch est un croisé de talent de l anticommunisme témoin les sales gueules des kidnappeurs dans l homme qui en savait trop les tribulation de Paul Newman en rda et la promotion de l acteur d oss117 en costume bodygraphe parangon de l amitié franco américaine dans l étau.
    A sa façon il a fait le job de propagande qu hollywood lui a confié durant la guerre froide et sa résistance n aura porté que sur la longueur des baisers.
    Che sera sera !

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    • admin5319
      admin5319

      françois, si notre pantheon commun s’explique aisément par une génération et le cinéma culture des masses par excellence, les cinés-clubs et le rôle joué par l’URSS dans la nationalisation du cinéma, l’élévation à l’art… notre différence d’appréciation sur Hitchcock et d’autres est également politique. je ne fais sur le cinéma que suivre ce que font les Cubains en matière d’art et plus, chercher ce qu’il y a de bien et de progressiste dans ce que j’incite à aimer, pour que le plaisir des sens, celui du suspense soit du “bon côté” de la barrière…C’était aussi ce que recommandait Claude prevost : nous avons ici peu de temps et d’espace pour parler de ce qui va dans le bon sens, ne perdons pas de temps à redire en le critiquant ce sur quoi les autres mettent l’accent…

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      • SMILEY
        SMILEY

        N’entrons pas dans ce débat. Perso je n’oublie pas les Pamphlets quand je lis Céline et je m’en fous bien que le résident de Berchtesgaden soit vegan, adore son chien berger (allemand), les enfants (blonds) et se montre tendre avec Eva.Oui la mort aux trousses est un grand film nous sommes d accord la dessus. pour la petite histoire on peut regarder Bons baisers de Russie avec ce prisme là du couple en fuite en train jusqu’à la poursuite du héros à travers champs. ian Fleming parait il voulait Cary Grant pour incarner james Bond.
        Allez vive le cinéma et pour les parisiens il y a ‘tatouage’ au reflets Medicis film pervers et nippon de 1966 remasterisé et dont les couleurs sont éclatantes surtout le rouge sang.

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        • admin5319
          admin5319

          franchement françois tu deviens insultant, je sauverais celine et j’apprécierais Hitler, je me demande même sii tu as lu l’article ou si tu es allé au-delà du chapô… je ne répondrai plus à ce genre de commentaires qui sont déshonorants pour celui qui les fait…

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Que sera sera chanson française avec accordéon . Superbe

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      • admin5319
        admin5319

        que sera n’est pas le refrain de la mort aux trousses mais de “l’homme qui en savait trop” avec Doris Day et James Stewart , un tout autre casting que la mort aux trousses mais cette fois l’espion joué par daniel Gélin était français.

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        • Broussaudier
          Broussaudier

          Bien d’accord avec Danielle. « il n’y a pas de mauvais film mais il y a de mauvais spectateurs » disait Godard. Et je ne sais plus qui aurait ajouté «un révolutionnaire à toujours quelque chose à faire » ou à dire. Il ne s’agit pas de « positiver » on peut laisser cela à l’enseigne Carrefour mais justement d’être révolutionnaire ou pas. Est-ce un choix? A un moment sans doute il apparaît qu’il n’y a pas d’autres choix que celui là. Voir le monde en révolutionnaire et agir. Et trouver tous les alliés possibles. Chaque fois que c’est possible. Dans tous les domaines.
          Vers le communisme en passant par le socialisme!
          Les artistes nous seront d’une grande aide durant l’etape socialiste. Y compris les reac… tant qu’ils respectent la loi socialiste.

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