Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Staline ou le Point renoue avec ses campagnes de haine et d’assassinat…

C’est Aymeric Monville des éditions Delga qui une fois de plus nous a alertés sur la campagne de l’hebdomadaire Le Point concernant Staline. A juste raison, il fait le lien entre ce numéro qui de fait appelle à la guerre et l’affaire Curiel. Le Point ne fait pas dans la dentelle quand il veut la guerre, cet hebdomadaire a coutume de tronquer l’histoire pour vendre, allécher le client, et Staline c’est vendeur, il n’y a pas de limites dans la fiction, y compris en invitant les terroristes d’extrême droite à agir contre le communisme. Effectivement cette intervention qui désigne les dictateurs dont la seule méchanceté est à l’origine de tous les maux est assez comparable à la manière dont a été assassiné Curiel, il s’agit de mentir pour assassiner tout espoir de paix.


Pourtant vu ceux qui nous gouvernent, vu l’état de la gauche y compris celle d’un PCF à la dérive derrière les bonnes œuvres de l’OTAN, on se demande qui l’hebdomadaire cherche à convaincre des méfaits du communisme ? C’est fait depuis plus de trente ans et par ceux qui se sont approprié l’héritage (des biens et des dépouilles électorales) des anciens communistes. Alors pourquoi ce rappel de Staline?Il s’agit de décriee comment cet individu sinistre aurait par pure méchanceté créé la famine en Ukraine – ce qui est une caricature manifeste non seulement dénoncée par un grand nombre d’historiens en ce qui concerne la famine en question mais aussi, au vu des conséquences, puisqu’en URSS, malgré la deuxième guerre mondiale, à partir de la collectivisation soviétique, il n’y a plus eu les famines périodiques que connaissait l’empire tsariste. Mais la rumeur qui s’autoentretient a depuis bien longtemps remplacé y compris dans nos manuels scolaires l’analyse. Alors qui reste-t-il à convaincre ? peut-être est-ce parce que malgré les actuels maitres de l’Humanité, du secteur international, sans parler de la gauche de Mélenchon expédiant sans état d’âme les canons César et Jadot et les siens devenus fer de lance de la guerre y compris nucléaire contre la Russie et la Chine? Macron, la droite, comme une partie du patronat sont peut-être inquiets de la catastrophe imminente sans moyens de la conjurer, mais ils sont vassalisés.

Pourtant, le peuple français ne veut toujours pas faire la guerre à la Russie.

Le fait est là quel que soit le degré de xénophobie antichinoise, la peur de Poutine, les nouveaux méchants universels dont on a réussi à imprégner la haine dans les esprits, les Français ne veulent toujours pas la guerre. Cela risque de ne pas s’améliorer avec les effets des “sanctions” sur le niveau de vie des Français alors on ressort Stalineavec l’ argumentaire idoine : “Vous voyez que ces gens-là sont si méchants qu’ils se délectent de voir les innocents crever de faim. Il n’y a plus personne à convaincre mais ça peut toujours servir à expliquer que les sanctions sont une balle dans le pied pour complaire aux USA. Parce que l’antipathie pour Stalne ne suscite toujours pas des vocations à mourir pour l’oncle Sam; Donc on évoque les mannes de Staline pour en rester au ni veau zéro de l’explication; ces gens là sont méchants et quand on a été communiste, ça imprègne.

Ce genre de propagande suscitera-t-il enfin la haine qui justifie les guerres, pour le moment c’est pas gagné. S’il y avait un mouvement de la paix digne de ce nom : par exemple si tout appel à la paix sous la direction éclairée des trotskistes, qui ont pris la tête du PCF, n’était pas précédée d’un long prologue sur la nécessité de la guerre, on verrait ce peuple manifester son refus de la guerre.

Pour le moment, en écho au Point et à sa campagne, Vincent Boulet et les autres nous disent: tout est de la faute du méchant Staline dont Poutine, la Russie et Xi Jinping sont les dignes héritiers, et ils ajoutent une petite phrase qui ne mange pas de pain et qui au meilleur des cas renvoie dos à dos les deux impérialismes et réclament vaguement la paix. Avec une telle ligne, jamais un trotskiste n’a dépassé les 2%, nous y sommes et de mouvement en faveur de la paix il n’y aura pas mais bien sûr c’est la faute à Staline.

Le Point s’il craint le manque d’enthousiasme des Français face à la guerre est donc plus perspicace que la direction du PCF sans parler des autres, il sait que Staline ou pas, le peuple français ne veut pas la guerre. Et il tente d’ancrer la campagne belliciste dans tout ce qui s’est accumulé de révisionnisme historique. Retour à Staline et à sa méchanceté supposée, absurde, paranoïaque comme explication et justification.

Voici ce qu’en dit Aymeric et on ne peut qu’être d’accord avec lui, on se demande en lisant cet hebdomadaire qui enfin aura le courage d’aller tuer Staline pour libérer la merveilleuse petite Ukraine de Bandera ? Au fait, Staline est mort en 1953, vous l’ignoriez ?

XI JINPING INSPIRÉ PAR LA FAMINE EN UKRAINE ? Même l’article “Holodomor” de Wikipedia est obligé de reconnaître que le caractère intentionnel de la famine fait au moins l’objet d’un débat et de dérouler la longue liste d’historiens qui contestent cette antienne de la guerre froide, dont Mark Tauger publié chez Delga. Mais qu’à cela ne tienne, “Le Point” sait déjà que V. Poutine et même Xi Jinping s’ “inspirent” de la famine en Ukraine. Ce qui illustre parfaitement l’adage de logique bien connu : ex falso sequitur quodlibet, du faux il s’en ensuit n’importe quoi. Pour rappel, “Le Point” est à l’origine de la campagne de presse contre notre camarade Henri Curiel, avant qu’il ne soit assassiné par des anciens de l’OAS. Dans le raisonnement du “Point”, la seule chose qui soit cohérente, c’est l’obsession anticommuniste. Comme le communisme est, par définition, “l’axe du mal”, on peut lui attribuer tout et n’importe quoi.

L’affaire Curiel et le crime de l’hebdomadaire Le POINT

Au cours de l’année 1976, le journaliste Georges Suffert avec le magazine Le Point est à l’origine d’une campagne de presse lancée contre Henri Curiel. L’article l’accuse d’être le chef d’un réseau de soutien au terrorisme international piloté par le KGB. En fait Henri Curiel un militant communiste très proche des dirigeants de l’URSS a mené des combats durant la résistance qui le rapprochent y compris des gaullistes. Fils de banquier juif suisse, égyptien par choix, son action politique lui permettent de jouer un rôle d’intermédiaire. Il permet ainsi la rencontre entre Abraham Serfaty (Maroc) et Ilan Halévy (membre du gouvernement de l’Autorité palestinienne), tous juifs oeuvrant en faveur du peuple palestinien mais pour la paix. Il obtient également le rendez-vous entre Ben Bella et de Gaulle.

Dans le conflit israélo-palestinien, il joue un rôle de médiateur entre ceux qui veulent la paix dans les deux camps. C’est ainsi qu’il permettra de nombreuses réunions discrètes entre responsables, parfois haut placés dans la hiérarchie. A ce titre il déplait à ceux qui veulent la guerre à tout prix et Le Point, Georges Suffert en font partie et ils le désignent littéralement à ses assassins sous une fausse accusation de terrorisme piloté par le KGB, alors que le seul terrorisme est le leur. Ils sont des complices comme aujourd’hui dans l’appareil d’Etat, commence entre les uns et les autres une guerre. Le ministre de l’Intérieur Christian Bonnet assigne Henri Curiel à résidence à Digne le 25 octobre 1977, mais cette mesure, ainsi que l’arrêté d’expulsion qui le visait, sont levés le 12 janvier 1978, les assassins passent à un autre niveau. Le 4 mai 1978, un commando de deux hommes s’introduit dans la cour de l’immeuble dans lequel il réside, 4 rue Rollin à Paris. À 14 heures, Henri Curiel descend pour se rendre à son cours de yoga. Il est abattu au pied de son ascenseur de quatre balles de Colt 45. Les commandos Delta de l’OAS d’un côté, le Groupe Charles-Martel de l’autre, revendiquent l’attentat, comme d’habitude ces criminels officiels couvrent des responsabilités plus officielles et les enquêtes ultérieures dénoncent la mise en scène, d’autres victimes algériennes sont tombées sous les mêmes balles.

Conclusion : Le Point lui a une ligne cohérente, il veut la guerre et il n’est pas le seul, les marchands d’armes ont la haute main sur la presse française, mais que dire ce ceux qui prétendent vouloir la paix et limiter les superprofits capitalistes en ne levant pas le petit doigt contre la guerre, en entretenant la même propagande?

On ne peut qu’être d’accord avec la campagne menée par le PCF contre l’enrichissement des capitalistes français alors que notre peuple souffre… Mais comment feindre d’ignorer qu’il y a parmi eux quelques marchands d’armes que le PCF de Vincent Boulet et les liquidateurs du secteur international soutiennent de toutes leurs forces et ce depuis pas mal d’années… je vous défie d’appliquer la politique du PCF en acceptant cet effort de guerre derrière l’OTAN. Quand vous aurez résolu ce petit problème vous serez crédibles. Parce que l’évasion fiscale c’est une goutte d’eau par rapport aux dépenses d’armement. Votre secteur international n’assortit toutes les timides demandes de paix que d’un long prologue sur la nécessité de faire la guerre en Ukraine et ailleurs et ceci depuis des années.

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Girard
    Girard

    Chaque été ce type de presse cherche le scoop, en principe la piscine des Macron, l’histoire de fesses de machin, comment jouir en été , comment tromper sa femme sans qu’elle le sache, cette presse est une véritable encyclopédie de la connerie latente censée entretenir le niveau à son plus bas, nécessité de domination de classe oblige.
    Le Point , l’Express, sont à la vérité ce que le pou est à la chevelure mais sur la campagne actuelle, sur le fond…
    En 1943, au Bengale, l’armée britannique d’occupation organise la famine, 4 millions de morts.
    Churchill dira « Je hais les Indiens. C’est un peuple bestial, avec une religion bestiale ». « Famine ou pas famine, les Indiens se reproduisent comme des lapins », cela n’est pas sans rappeler le galop d’entrainement des camps de déportés pour les Boers avec un nombre civils décimés par la maladie, la faim, la maltraitance, Hitler n’a rien inventé…

    En matière de cynisme, un sommet demeure, pétrole contre nourriture, entre 500.000 et 1 300 000 enfants irakiens ont payé de leurs vies l’embargo imposé par la Grande Bretagne et les States. Là oui, c’est génocidaire mais quel silence !
    Et la famine au Liban, de 1915 à 1918, un tiers de la population liquidée, encore à l’actif de la Grande Bretagne, la grande faucheuse.

    L’Ukraine exportait 18 millions de tonnes de blé, la Russie, 34 millions de tonnes, le tout, 7% de la consommation totale mondiale alors qui organise une famine, pourquoi, pour quels intérêts, en un mot, le capitalisme pour faire court.

    Donc en matière de famine organisée L’Express avait de quoi se substanter mais voilà, la macronie et les actionnaires avancent masqués, ils paient les musiciens et choisissent la musique.

    D’abord tenter de réveiller l’idée de péril, russe et en mieux, russe et rouge, alors là le top, ils reviennent, ils sont partout.

    Ancrer les peurs, masquer les spéculations, là c’est sur pétrole et nourriture, trouver un bouc émissaire pour justifier leurs guerres, leurs pillages, leur impérialisme.

    Staline, ah oui Staline, méchant homme, lui c’est sûr, il mangeait les bambins, Berlusconi nous l’a heureusement rappelé.

    Les archives soviétiques sont en grande partie ouvertes, les historiens cherchent, travaillent et ,pour ceux qui ne sont pas soumis à une obligation de résultats dont nous pouvons imaginer le contenu, c’est un travail sérieux sur l’Urss , ses dirigeants et accessoirement ce peuple dont , au Donbass, une femme dira, je regrette l’Urss, je travaillais dans la métallurgie, comme c’était un métier à risque, j’ai eu la retraite à …. 50 ans… Quel salaud ce Staline alors…

    Le peuple russe exprime , sondage après sondage, un bilan globalement positif de Staline, de l’Urss et cela progresse y compris dans la jeunesse, allez circulez, peuple inculte qui ne sait voir ce qu’il a enduré, nous à L’Express veillons.

    L’Ukraine est la nouvelle cause, le bon combat contre l’ogre russe, soviétique et dans les temps à venir, juif, car en Ukraine et pas que, on associe facilement le tout.

    L’Express et autres auraient pu faire gros sur le Vel d’hiv, le quoi ? Non rien.

    L’Express aurait pu écrire sur le Coup d’état franquiste en juillet 36, le quoi ?

    Il s’agit de relancer l’holodomor, Poutine serait un nouveau Staline, son successeur dans un pays acquis historiquement à toute dictature. Staline et Poutine affament, pour l’instant c’est plutôt l’actionnaire de chez Total, le spéculateur de Rungis sur nos fruits et légumes, mais pourquoi L’Express devrait-il scier cette branche nourricière…

    Quelle manipulation à l’heure où l’nformation et la désinformation circulent à tout va, pas chez nous, connaître ce qui se dit en Russie, la presse russe, confrontrer l’une à l’autre, verbotten !

    Pendant ce temps nos censeurs laissent libre court à toute entreprise factieuse ou fascisante, l’extrême droite a bonne presse.

    Alors Staline, c’est un peu comme la Covid, à force de prendre les populations pour des gnous, ça finit par le discrédit et c’est grave d’ailleurs car cela autorise les pires aventures.

    Il reste aux communistes de savoir trier le bon grain de l’ivraie, de sortir des ornières tracées par l’idéologie de l’exploiteur, une lucidité à remettre en vigueur, ne serait-ce que quand la presse ennemie dit , elle reste cette presse ennemie, il reste également à avoir une presse libre, communiste, pas l’Humamuté, un vrai journal de classe, pour un parti révolutionnaire de notre temps.

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