Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

LA PRIVATISATION LIBERTARIENNE DE LA DÉMOCRATIE PAR DANIELLE BLEITRACH

Ceci est un début de réflexion… Privé, privé de quoi?

Les politiciens occidentaux ont profité du plus grand conflit militaire conventionnel sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale pour réprimer les libertés civiles chez eux et rapprocher leurs pays d’un conflit ouvert avec une puissance nucléaire. Les mesures nationales prises par les gouvernements occidentaux ont été particulièrement époustouflantes” disait récemment un article décrivant les restrictions, les censures, l’appel à délation que l’on constatait en particulier en Europe face à “la guerre russo-ukrainienne” (…). La rhétorique hautaine des gouvernements occidentaux sur le fait d’être pro-liberté est au mieux vide lorsque leur comportement réel est observé. L’ironie ici est que l’Occident est tombé sur la voie classique du « vous devenez ce que vous combattez ». Les pays très occidentaux qui se bousculent la poitrine au sujet de leur exceptionnalisme se transforment maintenant en pays contre lesquels ils s’insurgent.”

Quelle relation cela a-t-il avec le spectacle se substituant à l’information, dans un contexte où s’imbriquent les monopoles financiarisés de l’armement, ceux de la recherche spectacle et de l’intelligence artificielle? Quelques pistes de réflexion.

Tout à fait d’accord avec le constat de l’auteur de l’article dont on recommande la lecture (1). Mais il faudrait ajouter à ce tableau réaliste des “démocraties occidentales” – devenues l’arroseur arrosé de leur rhétorique démocratique – que l’inversion entre démocratie libertaire et fascisme est un processus qui vient de loin. Ce conflit après la pandémie l’a révélé sous les feux des projecteurs et des caméras. Même si l’industrie de l’information ramène toutes les formes de la crise à cette guerre, il est pourtant interdit de chercher à en savoir l’origine et qui en sont les belligérants réels. Il suffit de le présenter comme un conflit moral entre le bien et le mal hypostasié dans le tyran fou et toujours malade, vaincu selon une vision eschatologique…

L’auteur de l’article, en effet, décrivait avec pertinence la dérive de la démocratie vers le fascisme ce que Brecht avait déjà dit: le fascisme n’est pas différent de la démocratie il est simplement son prolongement en temps de crise, en d’autres termes si les institutions démocratiques capitalistes suffisaient pour opérer un changement véritable de classe au pouvoir, elles seraient vite changées.

Mais l’article se contente s’esquisser ce qui nous parait essentiel : les contradictions de la fin d’un mode de production. La fin d’un mode de production, selon Marx c’est quand les forces productives (le rapport des êtres humains à la nature, à leur propre nature grâce aux instruments de production) se heurtent à des rapports de production (un mode d’organisation de la coopération, de la division du travail). Une fin de civilisation dans laquelle représentations, croyances, certitudes idéologique s’ébranlent dans les consciences. Au point que les protagonistes croient jouer une pièce bien connue avec des repères, alors que ceux-ci ne décrivent plus la réalité, un phénomène que l’on retrouve dans toutes les fins de civilisation (2). La confusion est alors générale et nous sommes dans le domaine de la parodie, celui dans lequel un Elon Musk devient “l’anarchiste couronné”, une sorte d’Héliogabale de la chute de l’empire romain, alors que chacun commence à se demander quel morceau du Colisée va lui tomber dessus.

J’exagère ? Pas du tout et vous le savez…

C’est d’ailleurs pourquoi l’industrie du spectacle est plus que jamais invitée à donner du sens à la grande question de la culture: qui sommes nous, d’où venons-nous ou allons-nous ? Avec cependant l’interdiction du moindre questionnement sur les dominations, l’exploitation, interdiction de mettre en cause le discours officiel sur ce qui est dictatorial, ou alors il s’agit de productions marginales réservées à un public averti. Dans certaines productions on se surprend comme dans le cinéma coréen à lire la lutte des classes comme jadis on subodorait l’existence d’amours interdites. L’égotisme devient la morale de la concurrence généralisée. La conquête des espaces infinis et les flots d’hémoglobine sacrificiels suppléent à l’absence de coopération autour d’un destin collectif de l’humanité, coopération nécessaire pour répondre aux défis et aux urgences de l’heure.

Paul Gauguin: qui sommes nous, d’où venons nous, où allons-nous ?

Lénine a défini l’impérialisme et son bellicisme structurel et depuis nous tentons de lire la nature des conflits comme s’ils n’évoluaient pas dans ce stade suprême?

La première guerre mondiale fut une boucherie et déboucha sur de profondes transformations sociales et politiques. La deuxième guerre mondiale alla au-delà du massacre jusqu’à l’anéantissement et à ce titre témoigna de ce que représentait de capacité d’autodestruction ce mode de production. Hitler ayant eu “le génie” de faire d’abord la guerre aux civils, le capitalisme US avec ses bombardements de Dresde jusqu’à Hiroshima a ouvert la voie à d’autres possibles. Le socialisme parut en capacité de l’arrêter tout en entretenant des foyers considérés comme périphériques. C’est peut-être parce que cela pouvait jouer à plein dans la périphérie que du Chili nous est venue comme un boomerang l’utopie néolibérale et celle-ci a à son tour atteint le centre et son équilibre, l’URSS d’abord et puis le monde occidental.

L’anéantissement de l’adversaire y compris par la priorité donnée à celle des civils du modèle hitlérien a eu des héritiers, le capitalisme et son bras armé, ceux qui ont été capables de le reproduire partout dans l’illégalité avec les blocus et les sanctions, on en accuse l’adversaire sans la moindre preuve allant jusqu’à la parodie du faux charnier de Timisoara ou les bébés en couveuse du Koweït.

LA NÉCESSITÉ DE CHANGER LE SCENARIO HISTORIQUE :

Jusqu’ici l’échelle des redditions occidentales dans le contexte néolibéral était plutôt de l’ordre de Fort Alamo, mais néanmoins la première puissance militaire du monde, celle qui surmontait toutes les autres et plus encore avec ses vassaux se faisait chasser par des révoltes mineures comme en Irak, en Syrie, en Afghanistan. Marioupol resterait à l’échelle? si ce n’est que même par procuration l’on s’attaque à une puissance nucléaire et que Zelensky, Davy Crockett n’est pas en train de scalper Sitting Bull. Alors il faut qu’il se fasse ovationner au festival de Cannes en jouant “le dictateur ” de Charlie Chaplin alors qu’il défend d’autres pitres sinistres du régiment Azov.

Comment en est-on arrivé à de telles figures grotesques et à un tel cinéma ? Il n’y a rien de nouveau comme le note l’article à l’interdiction de toute parole dissidente par temps de guerre. A la différence près que nul n’ose se proclamer en guerre et que tout cela soit de l’ordre du grotesque.

Grotesque au point que Joe Biden puisse ne pas soulever une hilarité générale quand il menace la Russie de lui faire payer “à long terme” d’avoir envahi l’UKRAINE. Ou quand ce lundi il ose affirmer dans la même logique qu’il serait prêt à recourir à la force pour défendre Taïwan. Comment le président des USA peut-il se considérer et être considéré comme crédible en jouant les vertueux face aux viols de souveraineté? Comment une certaine conception des droits de l’homme entraine-t-elle le monde en somnambule vers son propre anéantissement. Après avoir fait quelques desserrement de l’étau cubain, et feint la suspension des sanctions tarifaires de la Chine, le docteur fol amour ressort la canonnière. Comment se fait-il qu’un dirigeant de la gauche française doive proférer les mêmes âneries pour être crédible dans le triste spectacle de nos élections présidentielles et leurs prolongations dérisoires dans les législatives (3).

C’est parce que cela fait longtemps qu’il nous est raconté la même histoire … Documentaires, fictions manuel scolaires, jeux vidéos il y a des générations entières qui croient à ces fables…

Ce navet qui eut doit à une grande promotion précédait l’opération russe en Ukraine

Ce n’est pas un simple remake de la deuxième guerre mondiale mais c’est une caricature infidèle, il faut au contraire changer le passé pour qu’il coïncide mieux avec le présent que l’on vend au grand public. Au point de faire de l’Ukraine une victime d’Hitler à égalité de Staline, mais cela ne suffit pas il faut que ce soit toujours plus de ce dernier pour justifier la collaboration avec le premier et enrôler quelques juifs pour proclamer cette immonde négationnisme.

L’histoire tragique de l’Ukraine : 14 millions de personnes tuées – C à vous – 18/05/2022
http://www.youtube.com/watch?v=2oArX-HmGU0

Donc ce n’est pas la seconde guerre mondiale même revue et corrigée par BHL.

D’abord parce les camps évoluent, le camp capitaliste est déchiré par ses propres contradictions, la montée des jacqueries face au caractère insupportable de ce qui est exigé des couches populaires, le retour des cavaliers de l’apocalypse des fins de civilisations: famines, épidémies, violences exerce une pression dont il faut éviter à n’importe quel prix que ces exigences soient reconnues comme légitimes.

Par rapport à ce choix forcément anti-populaire d’une guerre d’anéantissement quelles ressources démocratiques reste-t-il à ceux qui cherchent la guerre avec une puissance nucléaire ?.

La restriction des libertés se déploie en semblant rejouer la seconde guerre mondiale, une sorte de revanche nazie, dont le narratif est une parodie inversée des protagonistes, elle n’est pas simple copie de ce qui est toujours considéré plus ou moins comme du “totalitarisme” communiste de l’adversaire sino-russe, elle a changé de nature et c’est là que le “spectacle” intervient comme à l’Eurovision et au festival de Cannes.

Dans un tel contexte, l’Ukraine parait aux trois quart de l’humanité une affaire qui concerne l’occident. Nous ne pouvons pas ignorer cette marginalisation des protagonistes essentiels de la seconde guerre mondiale, même s’il s’agit des puissances les plus développées, celles qui en bonne logique marxiste devraient passer au socialisme, mais qui semblent étrangement pétrifiés devant la montée en puissance d’un pays du tiers monde, la Chine.

REPENSER LA QUESTION DE L’ÉTAT : LE CAPITALISME LIBERTARIEN A PLUS QUE JAMAIS BESOIN DE L’ÉTAT

Ce qui se passe en Ukraine devenu “le chaudron de l’Europe” pour fixer une part des adversaires ne se comprend pas si l’on ne voit pas à quel point chaque camp joue le passage au socialisme.

Mais le camp socialiste s’est transformé, qui soit comme la Russie a vécu une contrerévolution ou comme la Chine qui assume le marché et ses contradictions a elle-même des contradictions inhérentes aux transitions tandis que le tiers monde cherche à émerger. Poutine qui dans le casting est le méchant par excellence, affligé de tous les maux et ce Russe plutôt coincé à qui l’on attribue hors toute logique des mœurs dépravées de Sardanapale, a cru sincèrement à la possibilité pour la Russie d’être intégrée au camp capitaliste occidental mais dans le même temps il a voulu ne pas en faire un far west comme l’est l’UKRAINE. Ceux qui comme les communistes russes refusent la thèse de deux impérialismes soulignent le fait évident que quand l’armée russe aura dénazifié l’Ukraine elle devra dénazifier la Russie mettent le doigt sur une évidence. Le régime de Poutine a empêché ce que le régime d’Eltsine envisageait pour la Russie à savoir la situation de l’Ukraine, mais n’a pas interdit la corruption oligarchique et a limité la nazification en renforçant la puissance de l’État. La confusion entre nationalisme humilié à la chute du socialisme européen a ouvert les vannes du capitalisme dans son accumulation primitive, le moment où comme chez le père Kennedy le mafieux et le capital sont encore visibles, les bandes de voyous et l’idéologie nazie confortant et faisant chanter le pouvoir politique se sont glissés dans la destruction de l’État. Poutine a empêché la dérive totale comme l’a fait un parti communiste qui n’a pas renoncé à son rôle. Il y a là un donné de l’opération russe que nous refusons de voir et qui en est pourtant une des clés. Il l’a fait en tentant d’unifier le conservatisme des valeurs supposées de l’éternelle RUSSIE avec quelques traits de l’URSS.

L’opération non pas contre l’Ukraine mais contre l’OTAN à qui on ne déclare pas officiellement la guerre, n’est pas la déroute que prédisaient nos médias mais elle exige un basculement vers le socialisme pour être achevée, celle qui dépend de l’intervention des peuples pour écrire leur propre histoire.

Le modèle capitaliste, impérialiste et sa relation à l’ETAT doit être exploré pour comprendre ce passage de la démocratie au fascisme. En effet, la restriction des libertés en particulier de l’information est de plus en plus délégué au capital privé qu’il s’agisse des chaines dites d’information ou des réseaux internet.

Si l’on prend le cas caricatural d’Elon Munk ce capital certes reste privé “libertarien” mais il ne peut prospérer que si l’Etat assure son financement, s’il bénéficie de l’argent de la NASA et développe jusque dans l’espace son désordre et sa pollution tout en faisant rêver de Far West jusque dans les étoiles. Le supercapital mêle étroitement l’information, le spectacle aux trusts de l’armement, à leur financiarisation, un niveau supérieur à ce que connaissait déjà Hitler.

Elon MUSK est celui qui fait rêver de l’espace infini et dans le même temps le héros dérisoire d’un procès sordide de Johnny Depp. Alors même que son action et celle de Besos qui exigent des ressources énergétiques toujours plus importantes sont en train de polluer avec leur multiplication de satellites, une absence totale de contrôle des routes de l’espace avec l’argent de la NASA, l’espace autour de la terre. Il y a aussi cette dimension-là dans la guerre déjà ouverte avec la Russie. Les Etats-Unis se sont émancipés de la station spatiale internationale en privatisant l’espace comme ils sont déjà en train de s’affronter avec la Chine. Mais ceci nous est vendu sur le mode hollywoodien avec un Musk qui en profite pour faire de sa marque de voiture la réclame de ce tourisme de l’espace qui est nettement pire que celui dit de masse qui a ravagé le monde de son inculture et de sa mercantilisation, en paraissant jouer avec les dépravations décadentes devenues libertés ultimes et non libération d’une morale conservatrice qui garde toute sa prégnance dans l’univers puritain de l’esprit du capitalisme.

Les limites sont censées être abolies mais c’est pour une minorité que l’on invente des transgressions sans conquête.

Là encore il y a une parodie de ce qu’a pu être et ce que peut être la conquête de l’espace y compris avec les chefs d’œuvre littéraires et cinématographiques qu’elle a produits, un nouveau cadre pour l’imaginaire que furent pour les gens de ma génération Fondation d’Asimov, la Nébuleuse d’Andromède pour l’URSS et tant d’autres productions.

Un modèle étasunien où on nous la rejoue liberté du Western, mais où le covid dépasse les un million de morts, le lait maternel manque dans les rayons, et où les cow boys suprématistes blancs tirent sur les basanés, ou la capture d’un black ou d’un juif pour chanter la messe du capitalisme, pour justifier le racisme, l’antisémitisme, devient un gadget comme l’homosexuel ou la femme en sont les fausses icônes. Dans un tel monde, Musk né à Pretoria, devenu américain, agit de la même manière que la bande de voyous qui contrôle le gouvernement ukrainien et assure sa mise en scène belliciste jusque dans le festival de CANNES et il envoie aux troupes néonazies des informations avec l’accord de l’autre pitre qu’est Biden.

Des générations entières qui ne savent plus lire ni écrire sont convaincues que c’est ça la liberté, l’univers de Musk et celui des prestations de ZELENSKY au festival de CANNES, ça et l’art de faire n’importe quoi.

L’écologie qui reflète leur inquiétude légitime sur le devenir du monde doit être “individualisée” par le capitalisme, et surtout renforcer du moins en Europe au point d’en être le vecteur politique, cette offensive belliciste IMPERIALISTE.

Ceux qui tentent de faire de la reddition de MARIUPOL une victoire de l’héroïsme font partie de ce passage à la fascisation des esprits. La gauche est invitée à ouvrir ses chakras tout grands à cette glorification du Far West capitaliste et aux visées de l’OTAN ou la gauche est “populiste” et pire encore stalinienne, considérée comme non démocratique.

La privatisation est un gouffre et le mercenariat qui l’accompagne également.

“Nous avons besoin de cinq milliards de dollars par mois pour résister”, lance Volodymyr Zelensky à Davos.

Pour qui, pour quoi, si vous demandez le moindre compte vous êtes l’ennemi de la liberté… Comme les milliardaires fous sans limites pour le spectacle…

Avec Zelensky et BFMTV, quelques blondes créatures ukrainiennes au physique irréprochable mais aux sympathies avérées, dans nos médias en général on se croirait dans un final de MEL BROOKS (ci-dessous)… Si on y ajoute quelques experts de l’OTAN qui eux paraissent sortis du docteur Folamour de Kubrick, la ressemblance est saisissante… Hollywood a préfiguré notre monde et encore là ce cinéma des années quatre-vingt n’est pas simple jeu vidéo…

L’élection et “la presse” jadis bases de la démocratie occidentale sont devenues aussi les chemins de la reddition.

DANIELLE BLEITRACH

(1) The Russo-Ukrainian War: A New Opportunity for Demagogues to Destroy Freedoms at Home

By José Niño

(2) la fin est aussi émergence et je vous conseille pour le percevoir de relire ce que Georges Duby décrivait de l’an mille, l’ancien et le nouveau sont tissés ensemble pour former quelque chose d’inusité

(3) Ça n’a pas traîné, il n’a même pas attendu l’anniversaire de l’enterrement de Jaurès, nous dit un lecteur à propos de MELENCHON qui en proie à ces rêves de cohabitation va à Canossa en brave social démocrate que cela soit grave peut s’entendre vu que le recours aux armes l’est toujours mais “exceptionnelle” est une stupidité qui dit jusqu’où il est prêt à aller :
INVITÉ RTL – Guerre en Ukraine : “Ce qu’a fait Poutine est d’une gravité exceptionnelle”, affirme Mélenchon https://www.rtl.fr/actu/politique/invite-rtl-guerre-en-ukraine-ce-qu-a-fait-poutine-est-d-une-gravite-exceptionnelle-affirme-melenchon-7900156701

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1 Commentaire

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Ce que nos propagandistes de salon n’auront jamais le courage de faire.
    Sur le terrain:
    https://youtu.be/HP7efrNXGPs

    Notre chef de gauche a salué notre ministre de “l’éducation” peut être aussi salue-t-il celui de Zelensky qui retape les écoles ukrainiennes avec un style très national, très ethnique, ça devrait faire plaisir à notre opportuniste en chef.
    L’éducation selon Ze:
    https://youtu.be/4Ao2XALLVt0

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