Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La famine étend son bras sur l’Ukraine depuis l’Occident

Quelqu’un se souvient-il de la pièce de BRECHT : Turandot ou le Congrès des blanchisseurs. Il y a eu une formidable récolte de coton mais l’empereur qui a le monopole sur la récolte fait bruler les entrepôts pour garantir des prix élevés. Le peuple gronde et l’empereur organise un concours de TUIS (intellectuels médiatiques) charger de donner une explication à ce paradoxe, il y a une bonne récolte et pénurie, la main de sa fille Turandot sera offerte à l’intellectuel le plus convaincant, mais chacun à leur tour emportés par leur éloquence, les Tuis disent une partie de la vérité et ils sont chassés. Celui qui emporte le concours et la main de Turandot est un fasciste qui sort son revolver en matière d’explication. Un paysan qui veut être TUI assiste au concours et au vu des résultats s’en va rejoindre la rébellion, la longue marche… parce qu’il y a beaucoup à apprendre des contradictions des TUIS mais à la fin il faut abattre l’empereur et les bandits fascistes qui l’entourent. Cet article, traduit par Marianne, met à nu toutes les contradictions du discours de “nos Tuis”, sur les raisons de la famine mondiale. Il est vrai que le monde n’a pas attendu pour que menacent famine et inflation, on disait déjà que la COVID ne servait que de révélateur, la russophobie sert d’excuse à tous les maux du capitalisme (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/opinions/2022/5/22/1159384.html

par Vladimir Prokhvatilov, Président de l’Académie de Realpolitik

22 mai 2022, 12:06

Les appels de l’Occident collectif à “sauver” le blé ukrainien résonnent dans le monde entier. Joe Biden veut importer en toute hâte 20 millions de tonnes de céréales d’Ukraine. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, appelle à “libérer” le blé ukrainien et à “l’envoyer vers les ports européens”.

Josep Borrell, haut fonctionnaire de l’Union européenne, lance un appel : “Nous devons aider l’Ukraine à continuer à produire et à exporter des céréales et du blé. Le directeur de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, s’indigne que “l’Ukraine soit assise sur une quantité stupéfiante de blé qu’elle ne peut pas l’exporter parce qu’elle n’a pas d’accès à la mer”.

Notez que les politiciens occidentaux réclament tous comme un seul homme l’exportation du blé d’Ukraine. Pas un mot sur les problèmes de nourriture en Ukraine même ! Et il y a des problèmes, et des problèmes plus que sérieux. Les prix des denrées alimentaires en Ukraine ont augmenté ces dernières années. Et ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui sont à blâmer. L’exportation incontrôlée et prédatrice de blé, de maïs et d’huile de tournesol est encouragée par les États-Unis et l’Union européenne.

En avril, la Commission européenne a levé les droits et les quotas sur les exportations ukrainiennes pour un an, suivie par le Royaume-Uni. Zelensky a affirmé avec optimisme que cela aiderait l’économie ukrainienne. Non, ça ne l’aidera pas. L’économie ukrainienne devrait connaître un déclin d’au moins 45 %, comme le prévoient les analystes de la Banque mondiale. Ce sera un véritable désastre, non pas à cause de l’opération Z, mais en raison de la rupture des chaînes de coopération avec la Russie, de la hausse des prix et de la pénurie de carburant due à la crise énergétique mondiale.

Et aussi tout bêtement du vol. Il y a deux ans, il s’est avéré que le stock stratégique de céréales en Ukraine avait été volé intégralement. Lorsqu’en mai 2020, le Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine a exigé du gouvernement qu’il vérifie l’état des réserves stratégiques de céréales, les résultats de l’audit ont montré qu’il n’en restait que 3 %, les céréales restantes étant de mauvaise qualité, impropres à la production de pain.

Le conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Mikhaïl Apostol, a déclaré que le stock stratégique de céréales de la réserve d’État du pays avait disparu, la faute à – ne tombez pas de votre chaise ! – aux souris : “Près de 2 700 wagons de céréales de la réserve d’État ont été mangés par des souris. Le montant des dommages s’élève à plus de 800 millions de grivnas. Le manque a été révélé lors d’un audit, selon l’ancien chef de la réserve d’État, Yaroslav Pogorelov. Des souris voraces s’en sont également pris à la réserve de Tchortkov, dans la région de Ternopol. Elles ont dévasté les entrepôts de céréales pour un volume total d’environ 150 wagons”. Le plus intéressant est que ces souris voraces ont mangé non seulement les céréales, mais aussi des conserves, des masques médicaux, et ont bu de l’huile de tournesol et de la vodka.

Cette nouvelle sensationnelle a touché une corde sensible chez les Européens. Le média français Agora Vox a émis l’hypothèse que les souris ukrainiennes étaient des mutants voraces venus tout droit de Tchernobyl et a tiré la sonnette d’alarme : “Si les souris ukrainiennes ont commencé à ouvrir des conserves et à boire de la vodka avec leurs dents, il est temps de penser à l’avenir de l’humanité et d’examiner de près la catastrophe de Tchernobyl avant que d’autres animaux ne subissent des mutations similaires”. Il convient de noter que l’Ukraine vendait des céréales au plus fort de la pandémie, augmentant ses exportations de 20 % à un moment où tous les pays du monde limitent leurs exportations de céréales pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur.

Ils ont exporté du blé vers l’Occident par voie maritime, même après que les experts de la publication ukrainienne Agrobiznes Segodnya aient prédit une diminution du rendement de l’Ukraine en raison de la sécheresse au printemps 2021 : “Au cours des dernières années, le nombre de jours de sécheresse, avec des températures moyennes supérieures à 30 degrés, a doublé dans le pays. À l’avenir, l’intensité de la sécheresse dans les zones de steppe du pays augmentera encore de 15 à 30 %. Cela entraînera inévitablement une maturation précoce des cultures de printemps et réduira leurs rendements. Les vents secs et les tempêtes de grêle deviendront plus fréquents, ces dernières tombant à des périodes inhabituelles, au printemps et en automne”, indique le rapport.

La vente effrénée de blé à l’étranger a conduit au fait que cette année, l’Ukraine achètera de la farine en Turquie, fabriquée à partir des céréales ukrainiennes vendues aux Turcs en 2021. Oleksandr Vasylchenko, directeur général d’Ukrhlebprom, l’association des boulangeries, a imputé la situation aux négociants en grains, qui ont vendu massivement à l’étranger du blé alimentaire de bonne qualité, ce qui “a entraîné sa pénurie en Ukraine”. Selon les analystes d’Ukrhlibprom, le prix du blé va doubler d’ici l’été de cette année. Il est dommage qu’ils n’aient pas calculé l’augmentation du prix du blé si Biden devait prendre les 20 millions de tonnes de céréales dont l’Ukraine a tant besoin.

Et les États-Unis manquent de blé. L’interdiction des importations américaines d’engrais minéraux russes a entraîné une pénurie en Amérique et les agriculteurs sèment massivement du soja, qui ne nécessite pas d’engrais, plutôt que du blé. Au début de l’été, seuls 7 % de la superficie des États-Unis étaient ensemencés en céréales. Ce n’est que maintenant que Biden a compris que les Américains n’aimeront pas le pain de soja et qu’il veut nourrir le peuple des États-Unis avec du pain exporté d’Ukraine. Mais qu’adviendra-t-il de l’Ukraine si les Américains parviennent à leurs fins ?

Ukrhlebprom déclare qu’en 2022, le pain en Ukraine sera cuit avec des formules et des technologies simplifiées, ce qui entraînera une détérioration de la qualité du produit et une augmentation du prix de 25 à 35 %. Et si les ports d’Odessa (que les forces armées ukrainiennes ont elles-mêmes minés, avec des mines marines arrachées par des tempêtes atteignant même le détroit du Bosphore) sont déminés, Biden exportera certainement 20 millions de tonnes de blé ukrainien en Amérique, et il y aura alors une vraie famine en Ukraine, et non pas inventée par des escrocs de Bandera.

Mais quelque chose me dit que si un tel malheur devait arriver, Dieu nous en préserve, les “pacificateurs” occidentaux accuseront la Russie, comme d’habitude.

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