Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Good bye LENIN : les statues de Lénine et les drapeaux soviétiques réapparaissent dans les villes contrôlées par la Russie

The guardian, l’équivalent britannique du Monde, a ainsi noté le retour en force de l’URSS avec les troupes russes, si la tonalité générale de l’article restait dans le ton habituel pro-otan de ce media qui notait “La colonisation semble avoir supplanté la « dénazification » dans les objectifs militaires de Poutine pour l’est de l’Ukraine”, il se devait néanmoins de noter l’évidence à savoir la nostalgie omniprésente dans l’ex-monde soviétique y compris dans les forces du pacte de VARSOVIE du socialisme. Paradoxalement on ne comprend rien à la force d’un pouvoir comme celui d’ORBAN si on ne tient pas compte de la désillusion fondamentale à l’égard de la démocratie en dehors d’une minorité de ceux que nous appellerions des “bobos” devenus pro-européens et contribuant largement à d’improbables coalitions coupées des couches populaires que nous interprétons comme le peuple ukrainien ou autres.

Les gens de Marioupol et des villes voisines arrivent à Zaporizhzhia.
Les gens de Marioupol et des villes voisines arrivent à Zaporizhzhia. Photographie : Felipe Dana/AP

Il n’y a pas que le Donbass et la guerre séparatiste que n’a pas voulu voir l’OCCIDENT. Un des phénomènes que nous avions constaté en 2015 en Crimée et en Ukraine russophone, lors de notre voyage MARIANNE et moi était la manière dont les habitants gardaient les statues de Lénine, quand comme à KHARKOV, les bataillons néo-nazis en formation prétendaient les détruire, les habitants mettaient à l’abri celles qu”ils pouvaient sauver, nous avons décrit l’atmosphère de ces villes balnéaires dans lesquelles se mêlent les temps, celui de l’exil de certaines élites russes poursuivies par le tsar au culte des victoires de l’URSS en passant par le folklore de diverses nationalités et des décors de plage qui ressemblent à un parc de loisirs de Disney, le contraste entre ce temps figé et les bruits de la guerre était fascinant. C’est pourquoi ce reportage de THE GUARDIAN, décrivant la manière dont “une figure familière est revenue sur la place principale de la ville balnéaire de Henichesk” nous a rappelé ce que nous avions constaté : une sorte de good bye LENIN. “Vêtu d’un costume trois pièces, et arborant son bouc et sa moustache familiers, Vladimir Lénine était de retour sur son piédestal. Une statue du dirigeant bolchevique avait été érigée à l’extérieur du bâtiment principal du conseil de la ville. Les drapeaux russe et soviétique flottaient sur le toit. Tout cela à temps pour le 152e anniversaire de Lénine” vendredi 22 AVRIL 2022.

Henichesk, que l’on croirait sorti d’un film de MIKHALKOV est une ville de 20 000 habitants qui possède une maison de la culture, une longue bande de plage et un hôtel sur le thème de Vegas. Les Russes sont arrivés de Crimée le 24 février à bord de véhicules blindés, passant devant un paysage scintillant de lagunes et de dunes. J’ai repensé aux “hommes verts” de Poutine selon l’occident accueillis avec tant de soulagement en Crimée, sauf par les TATARS; l’article fait également état de la colère d’une babouchka qui engueule les envahisseurs en russe. Il dénonce un faux referendum, j’ignore ce qu’il en est et si depuis 7 ans les sentiments nationalistes pro-ukrainiens ont prospéré mais je puis assurer que le referendum de Crimée et ceux du Donbass n’étaient pas sous influence russe. Que ce que dit l’article à savoir que ce serait Moscou qui aurait provoqué la révolte du Donbass est complètement faux. Je ne suis même pas sûre qu’en dehors des communistes pour qui le Donbass était une terre d’élection Poutine ait eu autant d’intérêt pour le Donbass que pour la Crimée. Qu’en est-il des rêves d’invasion qui lui sont attribués ? Il est vrai que Poutine a un mélange de nostalgie de l’empire tsariste et de l’URSS, mais comme il l’a dit lui-même: “Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur et celui qui la regrette n’a pas de tête”. En revanche, il partage l’opinion russe qui se voit comme un rempart ou un pont entre l’Europe et l’ASIE, mais aussi souhaiterait que Moscou soit le plus loin possible des envahisseurs venus de l’ouest, des chevaliers teutoniques à Hitler en passant par Napoléon et les USA.

Chercher des visées de conquête de territoire à l’intervention russe c’est refuser d’entendre ce que ne cesse de répéter depuis dix ans Poutine à savoir qu’il ne veut pas que l’OTAN intervienne à sa frontière et que des régiments néo-nazis russophobes massacrent la population du Donbass.

Faute d’avoir entendu ce que la diplomatie russe ne cesse de proposer non seulement depuis le début du conflit mais depuis plus de dix ans les commentateurs aujourd’hui continuent leurs extrapolations et ils avancent l’idée d’une guerre de “conquête” dont le signe le plus évident serait le recours aux symboles de l’Union soviétique.

Le monument à Lénine qui a été récemment installé dans Henichesk occupé.
Le monument à Lénine qui a été récemment installé dans Henichesk occupé. Photo : @EuromaidanPress Twitter

Le nouvel objectif apparent est de créer un corridor terrestre s’étendant de l’est séparatiste le long de la mer d’Azov à la Crimée. Cela inclurait les ports de la mer Noire d’Odessa et de Mykolaïv, futures cibles une fois la bataille du Donbass gagnée. Le corridor relierait la Transnistrie, un territoire séparatiste de style soviétique en Moldavie qui abrite déjà des « casques bleus » russes.” (…) Les nouvelles autorités ont fermé les médias indépendants et éteint la télévision ukrainienne. Ils ont activé les chaînes de propagande russes émettant depuis la Crimée. Le message : la vie s’est améliorée avec l’arrivée des forces russes. « Nous sommes dans un vide d’information », a déclaré un habitant. Elle a ajouté qu’il n’y avait pas Internet pendant des périodes d’une semaine.

Qu’il y ait propagande contre propagande nul ne le niera sauf la propagande occidentale qui ne se reconnait pas comme telle et non seulement ne voit nulle part d’exactions contre les populations de la part des régiments AZOV ou Aidar et autres, mais semble ignorer les statistiques officielles ukrainiennes, la baisse des niveaux de vie, la difficulté voire l’impossibilité à vivre dans un tel pays et l’émigration massive qui a précédé le conflit. Mais en arriver à une déformation de la réalité telle que ce qui a été infligé à cette zone de l’UKRAINE où a été interdit en 2014 la langue russe après le coup d’Etat fomenté par les Etats-Unis de madame Nuland auquel s’était associées la France de Fabius, l’Allemagne et la Pologne. Une des mères des martyres d’ODESSA que nous avons conduites MARIANNE et moi en FRANCE qui enseignait le français nous racontait à quel point les élites mises en place avaient elles-mêmes du mal à parler un ukrainien correct. Comment elle était menacée, elle la mère dont l’enfant avait été brûlé vif dans la maison des syndicats le 2 mai 2014 par des hyènes fascistes si elle osait parler, condamnée à perdre son emploi d’enseignante et comble de parodie folle, la rentrée scolaire devait avoir lieu avec les blouses folkloriques ukrainiennes et BANDERA le nazi devenu héros national.

Qu’il y ait eu depuis cette date en particulier chez les adolescents, une ukrainisation forcée, sous l’égide des régiments néo-nazis est une réalité et les parents n’osaient plus parler devant leurs enfants. Le meurtre d’un père considéré comme pro-russe par son fils récemment à Kharkov dit qui a fait quoi et cela ressemble exactement ce que BRECHT décrivait sur la formation des jeunesses hitlériennes. Alors quand on a vu tout cela et que l’on a continué à vouloir informer sur ce qui se passait dans ce pays devenu une poudrière on est pour le moins indigné par le texte publié par The Guardian et la manière dont il inverse l’histoire en proclamant ostensiblement l’identité entre les soviétiques et les nazis, pour mieux blanchir ces derniers. Et comble du raffinement c’est une historienne dont le nom est à consonance juive comme celui des pitres habituels des propagandes de la CIA qui sévissent en France qui créent cette identification:

Les habitants ont déclaré à l’Observer qu’il y avait eu une campagne à part entière pour effacer l’identité nationale de l’Ukraine. Des drapeaux ukrainiens ont été arrachés des bâtiments municipaux. À Melitopol, les enseignants sont contraints d’utiliser le russe et d’enseigner le programme scolaire du Kremlin. Les autorités ont déclaré que certains pourraient avoir besoin d’être « recyclés » en Crimée. Les unités de la « police militaire » russe ont détruit la littérature et les manuels scolaires ukrainiens.

L’historienne Anne Applebaum a déclaré que les méthodes du gouvernement russe en Ukraine étaient sombrement familières. Le Moscou d’aujourd’hui reproduit ce que les forces soviétiques ont fait en Pologne occupée, dans les États baltes et dans le reste de l’Europe centrale en 1939, ainsi qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’était une « répétition étrangement précise du comportement du NKVD [police secrète soviétique] et de l’Armée rouge », a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté : « Ils ont des listes de personnes à arrêter – maires, directeurs de musées, dirigeants locaux de toutes sortes. Ils violent et assassinent systématiquement des civils, afin de créer la terreur. Ils déportent d’autres personnes en masse vers la Russie, pour améliorer leur propre population épuisée. Ils éradiquent les symboles locaux – statues, drapeaux, monuments – et érigent les leurs. »

Applebaum a déclaré qu’il y avait « un nouveau rebondissement » dans la prise de contrôle par la Russie du sud et de l’est de l’Ukraine, qui est maintenant le théâtre d’une bataille brutale pour le Donbass. « Parce que la Russie moderne ne représente rien d’autre que la corruption, le nihilisme et le pouvoir personnel de Poutine, ils ont ramené des drapeaux soviétiques ainsi que des statues de Lénine pour symboliser la victoire russe », a-t-elle déclaré.

C’est la dernière observation du maire de Henichesk, Oleksandr Tulupov, quatrième à partir de la gauche, à côté de la statue de Taras Shevchenko dans le parc de la ville.
C’est la dernière apparition du maire de Henichesk, Oleksandr Tulupov, quatrième à partir de la gauche, à côté de la statue de Taras Shevchenko dans le parc de la ville.

L’Ukraine a enlevé ses statues de Lénine en 2014, à la suite de la révolution de Maïdan. Les monuments ont disparu des places de Kharkiv, kiev et ailleurs. Les slogans communistes ont été interdits en vertu des lois de « décommunisation » adoptées par le parlement ukrainien. Henichesk et d’autres zones occupées connaissent maintenant une « recommunisation » forcée. Ou, en d’autres termes, ils retournent en URSS.

Yurii Sobolevskyi, premier vice-président du conseil régional de Kherson, a déclaré que les « porcs » russes installaient des mémoriaux de l’ère communiste et « se déplaçaient vers le passé ». Cela se produit dans le contexte d’une aggravation de la crise humanitaire, de la répression stricte de la dissidence et de la répression de quiconque exprimait une position politique pro-ukrainienne, a-t-il déclaré.

Il a ajouté: « Leur motif est absolument transparent. Ils essaient de parasiter les sentiments nostalgiques de la population. Le problème est que ceux-ci n’existent presque pas dans la région [de Kherson]. Nos gens vivent dans le présent et ont un avenir très réel et prospère. Mais les occupants ne comprennent pas. Par conséquent, le ‘spectacle de l’URSS’ se poursuivra jusqu’à ce que les forces armées ukrainiennes libèrent notre territoire. »

Parler de l’aspect “prospère” de l’UKRAINE est une vue de l’esprit comme nous l’avons souligné les statistiques officielles de ce pays disent non seulement la nécessité de l’émigration mais le fait qu’il s’agit de l’un des 18 pays au monde qui connait une réduction drastique de son niveau de vie, réduction entamée dès la chute de l’URSS mais qui, comme l’émigration, s’est accélérée à partir de 2014, mais l’article continue sa propagande qui correspond au pilonnage qui a lieu dans nos propre médias et qui va bien au delà de la condamnation de l’intervention mais vise à créer une irréalité dans lequel les faits sont totalement inversés. Notons que dans le silence de ces mêmes médias y compris le britannique The guardian Assange est condamné de fait à mort par extradition pour simplement avoir dénoncé les mensonges de l’empire.

Marina – une femme vivant dans le port occupé de Berdyansk, dans le sud du pays – a déclaré que les nouveaux seigneurs de la ville prévoyaient d’organiser un défilé de la victoire de style Place Rouge le 9 mai. « C’est comme un rêve terrible. J’étais un pionnier et dans le Komsomol [organisation de jeunesse communiste]. Lénine ne me manque pas », dit-elle. « C’est le même scénario ici que dans le Donbass il y a huit ans. Ils n’ont rien trouvé de nouveau. »

Quelques heures après leur arrivée, les Russes s’étaient emparés de la chaîne de télévision locale et avaient repris son journal, a-t-elle déclaré. Ils ont perquisitionné le bureau des passeports et volé des données personnelles. Les soldats ont exigé des documents aux postes de contrôle. Des véhicules blindés russes marqués d’un Z passaient régulièrement, a-t-elle ajouté. La nourriture était disponible, mais Berdyansk était pratiquement à court de médicaments. Les livraisons humanitaires en provenance des zones contrôlées par l’Ukraine ont cessé.

La plupart des habitants du sud se sont opposés à la prise de contrôle de la Russie, a-t-elle déclaré. Néanmoins, le Kremlin a trouvé des habitants prêts à collaborer. Le nouveau « maire » de Marioupol est un politicien chevronné du parti pro-russe Bloc d’opposition. Vadym Boichenko, le vrai maire, a déclaré que son homologue avait conseillé aux Russes quelles cibles d’infrastructure bombarder.

La collaboration, cependant, peut être dangereuse. Mercredi, Valery Kuleshov, militant et blogueur pro-russe, a été abattu à Kherson. Il avait quitté son immeuble à 8h15 et était monté dans sa Mazda grise. On ne sait pas qui a ratissé l’avant de sa voiture avec des tirs automatiques. Valery Kim, le maire de Mykolaïv, a déclaré qu’il était impossible d’empêcher les citoyens patriotes d’éliminer les « traîtres ».

Pour l’instant, les résidents peuvent tenter de voyager des zones russes vers le territoire contrôlé par l’Ukraine. Il n’y a aucune garantie qu’ils s’échapperont. Yulia – une femme de Berdyansk – a déclaré que les soldats avaient sorti son oncle de sa voiture et l’avaient menacé de lui tirer une balle dans le genou. « Ils ont dit qu’il était nazi », a-t-elle dit. Le mari médecin d’une de ses amies a été emmené à un poste de contrôle, a-t-elle ajouté, et a disparu.

Yulia a déclaré que « l’humeur populaire était contre la Russie ». Cela était particulièrement vrai chez les jeunes. Elle a toutefois concédé que la télévision russe commençait à avoir un effet sur les retraités qui ont grandi en Union soviétique. « Le grand-père de mon mari nous a dit que les Russes ne bombardaient pas Kharkiv. Il regardait les nouvelles russes. Il était difficile de le convaincre que c’était un mensonge », a-t-elle déclaré.

Il semble que le Kremlin n’envisage pas de quitter le sud de l’Ukraine de sitôt. Un nouveau timbre utilisé par « l’administration militaro-civile » de Berdyansk indique que le port fait partie de la « Russie ». Il est prévu de remplacer la monnaie ukrainienne, la hryvnia, par le rouble – et, de manière inquiétante, d’enrôler de force des hommes pour se battre du côté russe contre l’armée ukrainienne.

Dans son dernier discours vidéo, le président Zelenskiy a exhorté les habitants des zones occupées à « causer des problèmes » et a déclaré qu’ils ne devraient pas participer au « spectacle » électoral de Moscou. Au début, des centaines de manifestants pro-ukrainiens sont descendus dans les rues de Kherson, agitant des drapeaux bleus et jaunes. Un homme se tenait devant un char. Les actes de résistance se poursuivent. À Melitopol, un passant a arraché un drapeau russe.

Plus récemment, les soldats russes ont violemment dispersé des rassemblements avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Les manifestations sont devenues moins nombreuses. Ce n’est qu’une question de temps avant que les « couloirs verts » permettant aux habitants de fuir l’occupation ne soient fermés. L’armée russe aurait miné la route principale menant au nord de Kherson, pour empêcher une contre-attaque ukrainienne.

Cela dit l’article dit malgré lui quelque chose de bien réel et qui n’existe pas qu’en Ukraine, le conflit ouvert avec l’Ukraine dit que la réalité russe est soviétique, c’est le souvenir de ce que représente l’Union soviétique qui est la seule idéologie capable de mobiliser le patriotisme russe et même celui des peuples qui se sont toujours reconnus comme russes comme la Biélorussie et l’Ukraine même si on retrouve des phénomènes comparables dans les pays d’ASIE centrale et même dans les ex- pays socialistes d’Europe. Cette identité russo-soviétique est très forte et la Russie de Poutine, celle d’Eltsine et de Gorbatchev n’existe pas et ne crée pas unité, le culte impérial ou même l’orthodoxie sont des facteurs de division. Cet ancrage historique et qui rappelle par bien des traits celui de la FRANCE par la Révolution française est si puissant que LOUKACHENKO a proposé qu’il redevienne officiellement celui des unions qui se nouent aujourd’hui avec la Russie.

De retour à Henichesk, la statue de Lénine semble prête à rester. Son retour improbable témoigne de la vacance idéologique au cœur du projet impérial de Poutine aux confins de l’Europe. Dans un essai publié l’été dernier, le président russe a reproché à Lénine et à ses associés d’avoir créé l’Ukraine en en faisant en 1922 une république socialiste autonome – un acte qui a privé la Russie, a-t-il dit, de ses « terres historiques ».

« Ils ne comprennent pas ce qu’ils font », a déclaré Marina de Berdyansk à propos de ses occupants russes. « Nos discussions locales ont été inondées d’une invitation à un événement culturel célébrant l’anniversaire de Lénine. Nous n’y sommes pas allés.

La force de ce sentiment pro-soviétique est tel qu’en Russie non seulement les patriotes qui soutiennent l’opération en Ukraine commencent à revendiquer ce drapeau et les armées elles-mêmes qui combattent sur le front ukrainien du Donbass l’installent spontanément sans ordre de l’état major ou du Kremlin mais ceux qui sont opposés à la guerre et qui ne sont pas tous des amis des USA ne cessent de faire référence à la culture de paix de l’URSS. Il est même noté que STALINE a attendu l’envahisseur pour agir. C’est une position que la propagande occidentale rend difficilement tenable tant comme dans cet article de The Guardian tout y est déformé et le but ultime en est de blanchir la manière dont les puissances occidentales pour encercler la Russie ont favorisé le nationalisme le plus extrémiste, appuyé les oligarques les plus corrompus, et favorisé un endoctrinement de la jeunesse qui fait du communisme le seul ennemi de la “patrie” inventée. Mais la contradiction existe aussi du côté russe, l’appel au patriotisme soviétique se concilie de plus en plus difficilement avec le rôle des oligarques à la tête du pays et des positions que l’on veut reconquérir. les oligarques sont pour les communistes et de plus en plus pour le peuple la 5e colonne du capital. Leur volonté de jouer “les médiateurs” face à un occident qui récuse toute médiation et cherche à faire s’enliser la guerre les rend de plus en plus instables, en Russie mais aussi en Ukraine. Zelenski qui est l’homme des oligarques est pris en otage avec les radicaux de son propre camp, effectivement cette guerre voulue, entretenue est un révélateur. Alors comme le dit le poème de BRECHT ci-dessous on n’érige pas les statues de Lénine pour rien, l’internationale des exploiteurs devrait se méfier.

Danielle Bleitrach

POÈME À LENINE (Bertolt Brecht)À la mort de Lénine, un soldat de la garde, selon la rumeur,

Il a dit à ses camarades : Je ne voulais pas le croire. Je suis allé le voir.

Et il lui a crié à l’oreille : “Ilich, voilà les exploiteurs”. Il n’a pas bougé.

Maintenant, je suis sûr qu’il est mort.

Si un homme bon veut partir,

Avec quoi pouvez-vous l’arrêter ?Dites-lui à quoi il sert. Ça peut l’arrêter.

Qu’est-ce qui pourrait arrêter Lénine ?

Le soldat pensait : s’il entend que

Les exploiteurs arrivent,

Il pourrait se lever seul même s’ il est malade.

Peut-être qu’il viendra avec des béquilles. Mais cela va peut-être le faire venir.

Mais il se lèvera et viendra lutter contre les exploiteurs.

Le soldat savait que Lénine avait combattu toute sa vie

Contre les exploiteurs.

Quand ils ont fini de prendre d’assaut

Le Palais d’Hiver, le soldat

voulait rentrer chez lui, parce que là

Les terres des propriétaires fonciers avaient déjà été divisées

.Alors Lénine lui a dit : “Reste.

Il y a encore des exploiteurs.

Et tant qu’il y a de l’exploitation

Nous devons lutter contre cela. Tant que vous existez,

vous devez vous battre contre elle.

Les faibles ne se battent pas. Les plus forts

Peut-être qu’ils se battent pendant une heure.

Ceux qui sont encore plus forts, se battent pendant quelques années. Mais

Les plus forts de tous, luttent toute leur vie,

Ce sont les indispensables.

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