Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les autorités américaines inquiètes de la possible commercialisation du pétrole en yuans

Si pour comprendre ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui, il faut avoir une démarche historique qui révèle la contradiction entre guerre impérialiste et paix soviétique dans la constitution des nations de l’Europe, de Brest à l’Oural, nous sommes également dans le basculement de la fin de l’hégémonie occidentale et cette fois l’Europe reprend place non seulement dans le continent eurasiatique mais dans de nouvelles relations sud-sud. La contradiction des guerres impérialistes c’est la concurrence dans le pillage, mais aussi la balkanisation de l’identité “ethnique”, une utopie dangereuse. Les républiques soviétiques, le socialisme propose la souveraineté des nations pluriethniques, des Républiques fondées sur la libre association. L’avenir fondé sur le YUAN, celui du socialisme chinois répondra-t-il à la proposition de coopération et de respect des souverainetés. C’est toute la question d’aujourd’hui au-delà des va-t-en guerre qui sévissent sur les plateaux de télévision. Il y a dans le défi russe lancé à l’OTAN à la fois de la guerre impérialiste entre oligarques et aussi le signal de la fin de l’impérialisme néo-colonial occidental. La montée du YUAN comme monnaie alternative représente le desserrement de l’étau et l’attitude des dirigeants de l’Opep du Venezuela anti-impérialiste à l’Arabie saoudite féodale, en passant par tous les degrés avec l’Iran, témoignent de cette recomposition multipolaire dans laquelle l’alliance Chine-Russie joue un rôle central préparé par l’alliance Chavez-Poutine. (Note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

16 mars 2022, 07:46
Photo : Christian Ohde/
imago-images.de/
Global Look Press
Texte : Anton Nikitin

https://vz.ru/news/2022/3/16/1148769.html

L’administration américaine n’a laissé aucun commentaire sur les rapports des médias américains selon lesquels l’Arabie saoudite envisage d’utiliser le yuan au lieu du dollar pour payer une partie de ses fournitures de pétrole à la Chine.

“Laissez-moi consulter le département du Trésor américain à ce sujet. C’est une bonne question. Je n’ai pas vu de rapport à ce sujet. Je vais consulter [les experts du département du Trésor américain]”, a déclaré l’agence TASS citant la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Il a été rapporté précédemment que l’Arabie saoudite avait entamé des négociations avec la Chine pour vendre du pétrole contre des yuans. Comme le notent les sources du Wall Street Journal, un tel geste pourrait affaiblir la domination de la monnaie américaine sur le marché mondial de l’énergie, ainsi que démontrer le rapprochement de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, avec ses partenaires de la région Asie-Pacifique. Les discussions entre Riyad et Pékin visant à convertir au moins certains contrats pétroliers en renminbi se sont intensifiées après une longue interruption, selon les sources du journal, car les responsables saoudiens et les représentants des grandes entreprises sont “de plus en plus mécontents” de la politique étrangère de l’actuelle administration américaine, dirigée par le président Joe Biden.

La Chine achète plus de 25 % du pétrole que l’Arabie saoudite exporte. Si les approvisionnements sont fixés en renminbi, la Chine pourrait augmenter considérablement la part de sa monnaie nationale dans les règlements internationaux et donc accroître son importance dans l’économie mondiale, souligne la publication. La discussion sur l’utilisation du renminbi dans les règlements entre Pékin et Riyad a pour toile de fond le refroidissement des relations du royaume avec les États-Unis. “La dynamique a radicalement changé. Les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite ont changé, [alors que] la Chine est le plus grand importateur de pétrole au monde et offre au royaume de nombreuses incitations lucratives”, a déclaré un responsable saoudien au fait des discussions.

Dans le même temps, une source de l’administration américaine a qualifié d'”agressive” et d'”improbable” l’idée d’accepter le yuan dans les paiements pétroliers avec la Chine. Selon lui, une telle possibilité a été évoquée par le passé, lorsque les tensions entre Washington et Riyad étaient plus prononcées en raison du meurtre en 2018 du journaliste d’opposition saoudien Jamal Khashoggi.

En outre, le fait de payer en yuan d’importantes cargaisons de pétrole pourrait secouer l’économie du royaume, dont la monnaie, le riyal, est arrimée au dollar. Selon le journal, les conseillers du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman Al Saud l’ont mis en garde contre une décision précipitée qui pourrait avoir des effets économiques imprévisibles.

En outre, des rapports ont émergé lundi selon lesquels l’Inde et la Russie envisagent la création d’un mécanisme de règlement des échanges en monnaies nationales (roupies et roubles). Dans ce contexte, l’Allemagne a perçu des signes indiquant que le dollar perdait son statut de principale monnaie mondiale.

Jeudi dernier, le président américain Joe Biden a attribué l’inflation record aux États-Unis au “coût” des sanctions contre la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les autorités américaines trompaient leur population en accusant la Russie.

Un jour plus tôt, la Banque centrale [russe] a introduit une procédure temporaire pour les transactions en espèces. Le ministère des affaires étrangères a déclaré que la Russie réduisait l’utilisation du dollar dans les réserves de change et les règlements extérieurs, qu’elle se tournait vers les marchés de capitaux non occidentaux et qu’elle s’efforçait de protéger les projets d’investissement contre les influences négatives extérieures dans un contexte de sanctions croissantes.

Il convient de noter qu’en novembre dernier, le chef de la Réserve fédérale américaine a prédit une hausse de l’inflation en dollars. En juillet 2021, le président russe Vladimir Poutine a attiré l’attention sur le fait que l’inflation aux États-Unis avait dépassé 5 % alors que l’objectif était d’environ 2 %, et que les législateurs américains ont établi un déficit budgétaire de 15 % pendant deux années consécutives. Il a également souligné que l’émission de dollars pour couvrir les déficits budgétaires aux Etats-Unis affecte l’ensemble de l’économie mondiale.


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