Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

DEÏNEKA : interrogatoire d’un communiste et au-delà sur le réalisme socialiste

Alexandre Alexandrovitch Deïneka (en russe : Алексaндр Александрович Дейнека), né le 8 mai 1899 à koursk en UKRAINE ET MORT LE 12 juin à Moscou… C’est un peintre, affichiste, et sculpteur soviétique et à travers son oeuvre nous voudrions une fois de plus témoigner de ce qu’a été le réalisme socialiste, le contraire d’un naturalisme y compris dans la période “édifiante” à tous les sens du terme du stalinisme. Quand je lis aujourd’hui l’auteur de sciences fiction chinois Liu Cixin qui explique comment le jeu video très élaboré du problème des trois corps éduque ou prétend éduquer vers une autre civilisation en respectant deux principes. Le premier étant que c’est le vide qui continent la plus grande masse d’informations comme l’univers et son fond diffus cosmologique ou la calligraphie, parce que celle-ci sont ramassées et prêtes à l’explosion. le deuxième principe, est de partir de ce que l’individu maitrise des étapes de sa propre civilisation, de sa tradition pour rompre vers une autre humanité. il faut ajouter que si l’humanité est sauvée de ses utopies destructrices par sa relation avec la matérialité des corps de la “vermine” du peuple, des opprimés qui doivent chercher leur pain quotidien, je me dis que le “réalisme socialiste” travaille encore l’imaginaire des artistes des civilisations socialistes.

PHOTO:interrogatoire d’un communiste …

Né dans une famille de cheminots, Alexandre Deïneka étudie entre 1915 et 1917 au lycée de Kharkov. Il s’engage avec passion dans la révolution bolchevique et rejoint l’armée rouge de 1919 à 1920 au sein du département politique; De là, il est envoyé étudier aux Vkhoutemas, les Ateliers supérieurs d’art et de technique fondés par Lénine en 1920.

Théière et tasses constructivistes créées par Kasimir Malevich en 1923.

En 1918, à l’initiative du Département des Arts (IZO), dépendant du Commissariat du peuple à l’Éducation (Narkomprós) un programme artistique est créé afin de proposer une définition au rôle de l’art dans la société socialiste, de réorganiser les institutions artistiques et d’élever l’artisanat à la catégorie d’art. Le programme a comme ambition de créer des ateliers d’État libres afin de remplacer les académies traditionnelles. Deux Ateliers Libres naissent ainsi à Moscou : l’Académie d’art et d’industrie Stroganov et l’école de peinture, de sculpture et d’architecture. En 1920 les professeurs et étudiants des deux institutions envisagent la fusion de ces deux écoles pour créer une école des Arts et Métiers. Le 29 novembre 1920 le Vkhoutemas fut créé par un décret de Vladimir Lénine avec l’intention, selon les termes du gouvernement soviétique, de « préparer les artistes principaux aux qualifications les plus élevées pour l’industrie, et les constructeurs et les directeurs pour l’éducation professionnelle technique ». Ce qu’il faut bien mesurer c’est à quel point cette innovation va marquer tout le 20e siècle en exigeant un art au quotidien. L’école comportait un corps enseignant d’une centaine de membres pour environ 2 500 étudiants ce qui impliquait un renouveau de la pédagogie, un auto enseignement.

Il y rencontre Vladimir Favorski, qui sera son professeur, et le poète Vladimir Maïakovski, qui auront tous deux une grande influence sur son développement artistique et sa formation à la création. Membre fondateur de groupes comme Ost (« Être ») ou Octobre, il réalise la première grande œuvre historique révolutionnaire en 1928 : La Défense de Pétrograd. Vers 1931, il devient membre de l’Association des artistes prolétariens (AKhRR).

Dans les années 1930, il réalise de nombreuses affiches de propagande colorées et enthousiastes, tandis que le style de ses peintures diffère déjà d’autres peintres par le traitement qu’il leur accorde et les sujets abordés, comme Sur le balcon (1931) ou Jeune fille à la fenêtre. Hivers.

En 1932, La Mère marque le début d’une nouvelle période créative. Deïneka réalise également des peintures à sujet politique comme Les Sans-emplois à Berlin (1933). Au milieu des années 1930, il opère un tournant moderniste, très inspiré par le thème de l’aviation (Futurs pilotes, 1937). Avec le pilote G.F. Baidoukov, il réalise un livre pour enfants sur le sujet, publié en 1938. Les thèmes historiques qu’il aborde sont basés sur sa propre réflexion sur l’histoire pré-révolutionnaire. À cette époque, il commence à réaliser des mosaïques, dont celle de la station de métro Maïakovskaïa à Moscou.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, réalise des peintures monumentales et dramatiques, dont Banlieue de Moscou.  constitue la première œuvre. Il parvient à faire pénétrer une grande souffrance dans son travail (Le Village brûlé, 1942), autant que l’enthousiasme héroïque (La Défense de Sébastopol, 1942). iL ne s’agit pas seulement d’oeuvres “réalistes”, mais du réalisme socialiste celui qui prétend exprimer l’essence même de l’Histoire. Il n’y a pas “naturalisme”, volonté de décrire par une masse de détails qui prétendent décrire la réalité, mais bien saisir les contradictions dans un espace volontairement épuré qui recèle le mystérieux du réel. dans la défense de SEBASTOPOL , c’est l’affrontement entre le noir et le blanc sur fond rouge.

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lA DEFENSE de SEBASTOPOL

Après la guerre, il continue de peindre et reprend son travail de mosaïque, notamment pour le palais des congrès du Kremlin. Pour Les Joueurs de hockey (1960), il est récompensé du prix Lénine en 1964.

Il meurt le 12 juin 1969 il est enterré au cimetière de Novodevitchi ou Novodiévitchi (en russe : Новодевичье кладбище), ouvert en 1849 dans les faubourgs sud-ouest de Moscou (Russie), et situé juste à côté du couvent de Novodevitchi. C’est le cimetière le plus prestigieux de la ville avec ses monuments funéraires et ses chapelles. C’est ici qu’ont été enterrées des personnalités historiques éminentes artistes, grands soldats, ou hommes politiques.

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1 Commentaire

  • Roger

    Les peintures de Deineka ont longtemps été les fonds de bureau de mes ordinateurs. Celle sur Sébastopol et une autre sur une manifestation devant le mur des fédérés. Merci pour l’illustration sur l’interrogatoire d’un communiste que je ne connaissais pas. Merci pour tous les articles et merci d’avoir montré comment fonctionnent certains, car beaucoup de camarades sincères ont connu en plus petit ce genre de situations, avec toutes sortes de procédés, et se sentent coupables ou rabaissés.

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