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Ukraine : comment le ministère de la défense et le commandant en chef suprême protègent les néonazis

Mais jusqu’à quand arrivera-t-on à faire croire à un public français que l’Otan, ses bonnes œuvres et lui emboîtant le pas la quasi totalité de la presse française défendent la démocratie face à la méchante Russie. alors que non seulement les oligarques mis au pouvoir sont les plus corrompus et saignent leur peuple, mais qu’ils s’appuient sur la terreur de bandes armées qui ne cachent pas leurs liens avec tous les néo-nazis du continent . encore une pièce à un dossier déjà lourd. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

06.10.2021

https://kpu.ua/uk/100089/ystoryja_o_tom_kak_mynoborony_y_verhovnyj_glavkom_pokryvajut_neonatsystov

Le principal établissement d’enseignement militaire ukrainien soutenu par le département d’État américain – l’Académie nationale des forces terrestres, qui porte le nom du hetman Petro Sahaydachny – est “devenu un foyer” pour l’organisation d’extrême droite Centuria. C’est ce qui ressort d’un rapport de l’Institut George Washington, basé aux États-Unis.

Le principal motif de ce rapport est que des extrémistes d’extrême droite ukrainiens reçoivent une instruction et un entraînement militaires en Occident. Dans le même temps, nous rappelons que le Congrès a interdit l’armement et l’entraînement d’Azov et de ses structures affiliées (c’est-à-dire le Corps national et, par conséquent, Centuria) il y a plusieurs années.

Le matériel préparé par l’Institut George Washington décrit les activités de l’Académie nationale des forces terrestres (ANFT) située à Lviv dans la rue des Héros du Maidan.

Il s’agit de l’ancienne école supérieure militaire et politique de Lviv, qui formait notamment le personnel des services de renseignement. Selon les auteurs du rapport, le groupe Centuria a réussi à recruter la future élite militaire ukrainienne au sein de l’Académie nationale des forces terrestres. Les membres de cette organisation ont également eu accès aux institutions occidentales de formation militaire.

En particulier, l’un des membres du groupe, KyryloDubrovsky, alors élève de l’ANFT, a suivi un cours de formation d’officier de 11 mois à l’Académie militaire royale de Sandhurst, au Royaume-Uni. Pendant sa formation, il a apparemment maintenu des liens avec le groupe.

“Le groupe, dirigé par des personnes ayant des liens avec le mouvement d’extrême droite Azov, actif à l’échelle internationale, a attiré de nombreux membres, dont des cadets actuels et anciens de l’ANFT qui servent maintenant dans les forces armées ukrainiennes. Les photos montrent des membres de la communauté faisant le salut nazi et faisant des déclarations apparemment extrémistes en ligne”, indique le rapport.

Un autre membre de Centuria et cadet de l’ANFT, Vladislav Wintergoller, a suivi un cours militaire à l’Académie des officiers allemands (Die Offizierschule des Heeres, OSH) à Dresde en avril 2019. En Ukraine, les membres ont eu accès à des instructeurs militaires américains ainsi que des contacts avec des cadets américains et français.

Centuria elle-même a déclaré depuis longtemps que ses membres servent comme officiers dans plusieurs parties de l’armée ukrainienne. Les adeptes de cette organisation d’extrême droite sont également présents, comme on peut le voir, à l’académie de Lviv. Selon les auteurs du rapport, certains membres de Centuria parmi les cadets de l’académie sont allés servir dans l’armée après avoir obtenu leur diplôme entre 2019 et 2021.

“Depuis au moins 2019, Centuria a annoncé plusieurs mobilisations, encourageant les membres de l’Armée ukrainienne portant les mêmes idéaux à chercher à être transférés dans certaines unités où servent des membres du groupe. Pour attirer de nouveaux membres, le groupe, par le biais de sa chaîne Telegram, qui compte plus de 1 200 abonnés, et d’un robot de mobilisation dédié, continue de faire la publicité de son rôle supposé dans l’AFU et de son accès aux programmes occidentaux d’entraînement, d’activités militaires et d’échanges”, indique le rapport.

Les auteurs affirment également que Centuria a des liens étroits avec le mouvement d’extrême droite ukrainien Azov et c’est ce qui est alarmant pour les États-Unis, car le Congrès a interdit l’utilisation de fonds budgétaires américains “de fournir des armes, une formation ou toute autre assistance au bataillon Azov” en 2018 et a maintenu cette disposition depuis, y compris dans le projet de loi sur les dépenses publiques de 2021.

Rappelons qu’en 2015, le Congrès américain a interdit toute aide au bataillon Azov. La Chambre des représentants s’est prononcée en faveur de la reconnaissance du régiment en tant qu’organisation terroriste. De nombreux médias américains les qualifient de néo-nazis.

Les États-Unis estiment que l’accès de Centuria à la formation militaire occidentale par le biais de l’ANFT et sa présence présumée dans l’Armée ukrainienne pourraient profiter au mouvement Azov. Le rapport indique que les législateurs américains ont demandé à plusieurs reprises au département d’État de déclarer Azov comme une organisation terroriste étrangère.

Lors du dernier appel de ce type, en avril 2021, la députée démocrate Elissa Slotkin a écrit au secrétaire d’État américain Anthony Blinken que « le bataillon Azov […] utilise Internet pour recruter de nouveaux membres et les radicalise ensuite pour qu’ils recourent à la violence afin de faire avancer son agenda politique ». Néanmoins, les États-Unis et les gouvernements occidentaux n’ont pas demandé au gouvernement ukrainien de rompre ses liens avec le mouvement Azov, et cette organisation d’extrême droite reste intégrée au gouvernement ukrainien par le biais du régiment Azov.

Le rapport contient de nombreuses photos montrant un cadet de l’Académie nationale des forces terrestres parmi les membres de l’organisation d’extrême droite Centuria.

Ce que l’on sait de Centuria

La présentation de l’organisation nationaliste Centuria a eu lieu le 3 août 2020 près de Kiev. Les nationalistes ont décrit leur idée principale comme étant de préparer la formation à une “guerre de libération”.

“Un forum de nationalistes ukrainiens s’est tenu près de Kiev pour présenter la nouvelle organisation, Centuria. Leur devise est« tout ou rien », elle fait référence à l’histoire de Rome et à la fondation de la civilisation européenne, en défendant l’ordre contre le chaos, la cohésion contre la désunion et les valeurs patriarcales de la fraternité contre la foule efféminée et dirigée”, ont déclaré les nationalistes dans un message de bienvenue.

Dans la Rome antique, les centurions étaient les unités de combat d’une armée. Elles étaient au nombre de 60 dans la légion. Dans chaque centurie, il y avait environ 100 combattants, ce qui correspond aujourd’hui à une compagnie de l’armée.

Lors de l’événement près de Kiev, les nationalistes ont tiré en l’air. Les membres cachaient leurs visages sous des masques spéciaux et ont effectué également une “prière de combat”, comme ils l’appelaient.

“Les nations sont créées par des individus. Une nation est elle-même un ensemble d’individus. Mais s’il existe des individus qui sont prêts à se battre pour leur foi, leur croyance en quelque chose de grand, leur croyance en une idée, alors ces individus ont toutes les chances de rendre une nation grande. Chacun de vous est un individus prêt à mener dix, cent, mille, des dizaines de milliers de personnes à la bataille – une nouvelle bataille des civilisations”, a-t-il déclaré.

Igor Mikhailenko, l’un des leaders du Corps National, a prononcé un discours. Il est connu dans les milieux nationalistes sous le nom de Tcherkas. Et sa présence à la présentation explique l’origine de Centuria.

Mikhailenko est l’ancien commandant du régiment de la Garde nationale d’Azov. Il a pris le poste après le départ d’AndriyBiletsky*, qui commandait l’unité avant de devenir député. Selon les représentants d’Azov interrogés par notre journal Strana, Mikhailenko est le bras droit de Biletsky. C’est à Tcherkas qu’il confie la direction de la Droujine nationale, l’aile jeunesse et sécurité du parti Corps national de Biletsky.

Après l’apparition de “Centuria”, la Droujine nationale les a rejoints. Cependant, ni la première ni la seconde organisation n’ont bénéficié d’une grande publicité en Ukraine un an plus tard. Sauf que juste après leur création, les “Centurions” étaient connus pour leurs attaques contre les bureaux de la Plate-forme pour l’Opposition et la Vie.

Mais, comme le montre le rapport, les activités de l’organisation n’ont pas cessé. Elle fonctionne toujours comme une “aile jeunesse” des structures associées à “Azov”. Et travaille sur le recrutement de cadres de l’armée et des services de renseignement.

Il est vrai qu’il est très peu probable que l’Occident cesse de former l’extrême-droite ukrainienne après cela. Malgré les enquêtes régulières des médias et l’indignation du public, les nationalistes radicaux constituent la couche sociale qui maintient l’Ukraine dans la sphère de la gouvernance externe. Parce qu’elle permet d’exercer une pression antidémocratique sur les autorités et les citoyens.

C’est pourquoi des structures comme le Corps national et Azov continuent d’exister et, comme le suggère le même rapport, continuent de recevoir une aide militaire de l’Occident. Et l’inquiétude qui s’exprime périodiquement de là-bas n’a rien à voir avec les exactions commises par l’extrême-droite en Ukraine, mais avec la crainte qu’elle puisse, sous une forme ou une autre, infecter la société occidentale elle-même.

Selon Strana

* Le député Biletski s’est rendu célèbre pour avoir été pris en photo rangeant un fusil de sniper dans son coffre de voiture après les fusillades sur le Maidan à Kiev.

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