Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Allemagne, fascisme : les murs ont des oreilles

Vous ignorez certainement tout de cette chasse aux sorcières menée contre des syndicalistes, des écrivains et journalistes antifascistes, alors que l’UE manifeste une complaisance grandissante à l’égard des forces nationalistes et d’extrême-droite. Andrey Dultsev, le correspondant de la Pravda nous envoie des nouvelles, dont bénéficient les lecteurs de la Pravda, toutes ces nouvelles posent des questions qui intéressent au premier chef les communistes confrontés à un choix stratégique. Il est clair que les capitalistes occidentaux sont incapables de gérer leur crise et ils se rapprochent de plus en plus de solutions autoritaires dans leurs pays comme de la guerre au plan international. Est-ce que face à cela la solution est l’union avec des sociaux démocrates qui approuvent ces dérives, sont même à la tête de l’UE, de ses choix de répression et capitalistes, de son anticommunisme ou faut-il au contraire que les communistes en retrouvant leur forces et leurs combats restructurent la gauche, ses exigences pour l’emploi les salaires, les droits, le combat antifasciste et pour la paix. Alors que l’on fête le Congrès de Tours c’est partout la question à laquelle répondent les communistes en Europe mais pas seulement (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

La Pravda N ° 39 (31099) 15 avril 2021

Auteur: Andrey DULTSEV, corr. Pravda en Europe occidentale.

https://gazeta-pravda.ru/issue/39-31099-15-aprelya-2021-goda/u-sten-est-ushi/

Après le scandale provoqué par la reconnaissance par les autorités de la RFA de la surveillance des communistes et des syndicalistes, le Parti communiste allemand et les forces de gauche du pays réclament la dissolution du contre-espionnage allemand. Le scandale a éclaté suite au verdict dans l’affaire du militant et journaliste allemand Rolf Gessner.

Tandis que le service de contre-espionnage allemand Verfassungschutz (Office fédéral pour la défense de la Constitution) continue d’être partagé concernant l’observation du parti nationaliste Alternative pour l’Allemagne et ses marches néonazies, la stratégie des autorités allemandes à l’encontre des membres du Parti communiste allemand (DKP) et des syndicats et organisations antifascistes est parfaitement claire. Il a été officiellement annoncé la semaine dernière que le Bureau de Basse-Saxe pour la protection de la Constitution écoute les membres du DKP et du Parti de gauche depuis de nombreuses années.

Début avril, les autorités gouvernementales allemandes, en réponse à une enquête officielle d’un groupe de communistes et de militants de gauche, ont confirmé une “collecte de renseignements” dirigée contre eux. Cela concerne en particulier l’écrivain Thomas Goes, la syndicaliste Maren Kaminski, ainsi que six membres du DKP.

« La responsabilité politique de cet espionnage inacceptable des forces démocratiques incombe au gouvernement de Basse-Saxe, dirigé par le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) », a déclaré le président du DKP, Patrick Köbele. Köbele a également rappelé les déclarations faites il y a quelques semaines par le ministre de l’Intérieur selon lesquelles il souhaite interdire les organisations antifascistes.

« La situation est aggravée par le fait que l’Office fédéral allemand pour la défense de la Constitution ferme systématiquement les yeux sur les violences venant de la droite.De plus, après avoir enquêté sur les activités de l’organisation terroriste de droite National Socialist Underground, nous savons que le Bureau de défense de la Constitution est profondément impliqué dans leurs activités. » – a déclaré le chef des communistes allemands, appelant à la dissolution du contre-espionnage.

Les actions des services spéciaux ont également provoqué une protestation au sein du Parti de gauche. «Le fait que le gouvernement de Basse-Saxe sous la direction du SPD utilise des informateurs contre les syndicalistes et la gauche est un scandale», a déclaré le député de Basse-Saxe Viktor Perli. Le politicien a rappelé de nombreux scandales au Bureau de la protection de la Constitution de Basse-Saxe: de la surveillance illégale des journalistes à l’utilisation inconstitutionnelle d’outils de renseignement contre des parlementaires du Parti de gauche.

Pendant ce temps, le militant anti-guerre et syndical Rolf Gessner a finalement remporté une victoire au tribunal: après 38 ans de surveillance du contre-espionnage allemand et 15 ans de litige, le 6e collège du Tribunal administratif fédéral a rejeté l’appel de la République fédérale d’Allemagne contre Gessner adressé à l’Office fédéral pour la protection de la Constitution dans son intégralité comme déraisonnable. Dans son verdict, le tribunal a jugé que la surveillance de Gessner était une “erreur” et que l’Office fédéral n’avait pas le droit d’ouvrir de dossier sur lui, un dossier qui comptait au total plus de 2 000 pages.

La persécution des communistes reste un sujet douloureux en RFA: aujourd’hui l’Allemagne est le pays d’Europe occidentale avec les lois les plus répressives contre le mouvement de gauche. Jusqu’à présent, l’interdiction du Parti communiste allemand à partir de 1956 n’a pas été annulée et l’idée communiste en tant que telle est considérée comme “extrémiste” par les autorités officielles. L’année dernière, un véritable tollé a également été provoqué par la privation de l’Association des victimes du régime nazi (VVN-BdA) de son statut d’organisme à but non lucratif, qui n’a été rétabli que grâce à la protestation du grand public et à la pression internationale sur la Autorités de la RFA.

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