Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La seule alternative au socialisme serait “un capitalisme à visage humain”…

Toujours le socialisme, partons de l’alternative de “gauche” qui de fait, sous quelque terme qu’on la masque (rassemblement, communisme déjà là), suppose possible une capitalisme à visage humain… Qui peut défendre une telle chose ? : Ceux dont Marx dans sa correspondance avec Engels dénonce le caractère parasitaire du mouvement ouvrier : “tout le communisme de cet individu se ramène à ceci : il est décidé à vivre comme ça lui chante, toujours aux frais du public” Ils sont quelques uns à gauche à relever d’une telle description. Mais je réserverai à Melenchon cette remarque de Marx : “ce type aimerait que personne ne puisse se passer de lui.” jadot n’est pas mal non plus dans le genre. On attend avec intérêt la suite du choc de ces deux “ego” un exercice qui tient plus lieu des chaises musicales que d’autre chose… On attend façon de dire… l’intérêt est encore plus limité…

Marx décrit ses journées de labeur au Britsh museum et conclut: “naturellement, les simpletons (nigauds) démocratiques qui reçoivent l’inspiration “d’en haut”, n’ont pas besoin de tels efforts. Pourquoi iraient-ils se torturer avec des documents économiques et historiques, eux qui sont nés sous une heureuse étoile? Si simple ,avait l’habitude de me dire le valeureux Willich. Tout est si simple! Dans ces têtes sans cervelle- Des types terriblement simples!“(27 juin 1851)

Il est vrai que nous avons beaucoup de “simplificateurs“, des paresseux qui ne veulent plus du “socialisme”, qui ont fait du communisme une coquille vide , de “respectables philistinsdistrayant les foules par de grandes phrases stéréotypées sur l’humain” et qui ne nous proposent qu’un capitalisme à visage humain qui leur permettrait de vivre comme ça leur chante, toujours aux frais du public”.

Le Capitalisme est inquiet et cherche une issue

Mais ce qui est étrange c’est plus ces gens là brassent du vide, plus le capitalisme s’interroge, se débat et cherche un modèle de survie… A la sérenité de ces gens-là on pourrait opposer la fièvre qui s’est emparé du capital.

Le capital dans ses conseils d’administration, ses clubs, est à la recherche d’un pouvoir apte à tenir la révolte qui partout monte . C’est pourquoi vu la situation, l’état de la gauche- lié àl’abstention des couches populaires- il lui faut profiter de ce temps. Celui où la droite, les forcesconservatrices sont encore en état d’imposer hommes et programmes.

Macron ne convient plus parce qu’il n’a ni assise, ni crédit populaire. Il faudrait au capital un gouvernement capable de se présenter comme démocratique et dans le même temps apte à faire voter les dispositions les plus contraignantes pour les libertés syndicales et les associations, jeter les bases du fascisme en se présentant comme “le chef du monde libre”.

Il faut lire ce que dit la droite, non seulement dans sa recherche fiévreuse d’un homme providentiel mais ce qu’elle esquisse en matière de programme politique. Cela tranche avec les certitudes des imbéciles de “gauche”, ceux qui sont convaincus que tout sera résolu le jour où ils seront ministres. Ceux dontEngels dit à la veille du coup d’Etat de Napoléon : “On ne comprend pas comment il peut y avoir encore des ânes, après les expériences faites, dont l’ambition suprême consiste, le lendemain même de la première insurrection victorieuse – ce q’ils appellent la Révolution- à entrer dans un gouvernement quelconque pour, 4 semaines après, être piétinés ou ejectés en perdant la face, comme Blanc et Flocon en 48! (…)malheureusement ces pauvres diables n’obtiendront jamais cette satisfaction, ils se retrouveront denouveau en queue et pourront encore semer quelques confusion dans de petites villes et chez les paysans”(Engels le 9 juillet 1951)

Marx lui a déjà compris que le capital a Napoléon comme homme providentiel.

Aujourd’hui nos capitalistes, essentiellement les monopoles financiarisés, cherchent donc l’homme providentiel et les résultats des régionales n’ont pas d’autre finalité que celle d’économiser les primaires pour les postulants au trône vacillant de Macron. Il n’y a pas que l’homme , il y a la politique, celle destinée à assurer le maintien des profits. Dans cet esprit , on lit avec intérêt les textes de la droite et du patronat dans leur presse, ainsi dans la Tribune du 5 avril2021,il y a l’opinion de Jean Chrisophe Fromentin , maire de Neuilly sur Seine qui constate avec pertinence:

Les pertes de part de marché de la France à l’international sont alarmantes. La « reterritorialisation » de l’économie est la clé pour restaurer nos avantages comparatifs.

Il faut lire ce texte en lien avec celui de Laurent Brun sur l’investissement dans le rail. La manière dont il montre comment la politique de grands travaux structurants de Joe Biden est plus qu’utile quand on mesure l’état réel des infrastructures au Etats-Unis. Cette politique se heurte déja en France et dans l’UE à quelque chose qui est la voracité du capital, son refus de se plier à ‘intérêt général. La Chine a la planification et l’équivalent d’un pôle public financier y compris pour sa route de la soie autant que pour réquibrer les inégalités entre l’est et l’ouest, le capital souffre d’une incapacité à imposer nonseulement l’intérêt général,mais le sien en tant que classe. Il est question chez Laurent Brun et chez Jean Claude Fromentin de territorialisation et d’investissements publics, mais ce n’est pas tout à fait on s’en doute le même discours.

La différence tient d’abord au fait que les propos de Laurent Brun, parce qu’ils sont ceux de la CGT, des travailleurs ne doivent pas être discutés à l’Assemblée nationale pas plus que ne le seront les propositions concernant la lutte contre l’épidémie des députés communistes. L’Assemblée nationale doit rester quoiqu’il arrive une simple chambre d’enregistrement tant que le rapport des forces sera ce qu’il est. La question est donc bien celle du rapports des forces alors même que le patronat et ses représentants ne sont pas si éloignés dans les termes de ce que proposent les travailleurs et qu’exprime avec clarté Laurent Brun concernant l’avenir du transport, la territorialisation autant que les investissements. Le rapport de force ne tient pas à l’élection d’un nouvel Hollande oublieux du fait que “son ennemi c’est la finance’ mais bien au poids réel des travailleurs dans la vie du pays et que traduiront les élections.

Ce que veulent économiser les capitalistes outre la concertation avec les travailleurs dans ces investissements indispensables, est pourtant une des conditions indispensable de la productivité et d’une compétitivité réelle. Celle sans lequel tous les investissements dans le matériel resteront lettre morte, l’investissement dans les salaires, dans les formations.

L’humain, c’est-à-dire plus concrètement les salaires, les services publics en matière de santé et d’éduction, la formation des travailleurs est la seule chose sur laquelle ils ne céderont pas de leur propre chef, quitte à foutre en l’air les solutions qu’ils tentent d’adopter dans des efforts méritoires de conscience. L’humain estjustement cequ’il faut forcer les capitalistes à prendre en compte parce qu’il n’existe pas de capitalisme à visage humain. La social démocratie, sa vitrine suédoise n’avait de sens que tant que pesait la “menace soviétique”. Elire un Hollande, un Mitterrand et ses divers avatars : après une telle expérience on s’étonne qu’il se trouve encore des ânes pour remettre ça… Le capital lui même n’y croit plus …

mais voyons plutôt la démonstration du capitalisme dans cet article de la Tribune.

Jean Christophe Fromentin donc s’interroge sur “quelle dynamique de croissance la France peut-elle envisager son avenir ?

À l’aune de cette question, les chiffres sont particulièrement inquiétants. Dans un document récent l’Institut Rexecode alerte sur les contre-performances alarmantes du commerce extérieur français. Le déficit de notre balance commerciale s’est creusé de 7 milliards en 2020 pour atteindre 65 milliards d’euros. Mais plus grave, le décrochage de nos exportations est environ 30% supérieur à celui de nos voisins de la zone euro. Cette évolution n’épargne aucun secteur. Or, ni nos spécialisations ni les effets de conjoncture liés à la pandémie en France ou dans les pays cibles n’expliquent ce décrochage. La France atteint en 2020 les niveaux de parts de marché – dans le monde comme dans la zone euro – les plus bas qu’elle n’ait jamais connus. Un signal magistral de notre perte progressive de compétitivité et des risques que cela entraine. En 2020, la contraction du commerce mondial aura été de 8,6%, celui de la zone euro de 9,9% et celui de la France… de 18,9% !

Le véritable enjeu, ou plutôt l’urgence, vise dorénavant à poser les bases d’un nouveau modèle de développement auquel les Français souscriront, et dont le rythme de croissance dépassera à nouveau celui des dépenses … Y renoncer, compte tenu des contre-performances commerciales et de la non-maîtrise de nos dépenses publiques, aurait un impact exponentiel sur nos équilibres économiques et sociaux.

Et dans la foulée non seulement ce brave homme redécouvre la nécessité de recréer un tissu industriel (ils en sont tous là) mais plus original les vertus d’une planification au minimum sur dix ans.

“Deux directions devraient être envisagées. La première vise à redonner à notre économie les mêmes facteurs de compétitivité que ceux dont bénéficient nos voisins de la zone euro. Soit en moyenne des taux de prélèvements équivalents à 40% du PIB (vs 46% pour la France). Cet écart représente un potentiel de 130 milliards d’EUR. Pour y parvenir, il est urgent de neutraliser les redondances entre l’État, ses multiples structures et les collectivités locales. Il faut restaurer l’efficacité autour de deux piliers : la subsidiarité et la contractualisation. L’un et l’autre pour plus de proximité, d’opérabilité et de rapidité. Ce mouvement demande du temps et de la méthode. De ce point de vue, la préconisation de la Commission pour les finances publiques vers une construction budgétaire pluriannuelle est essentielle. Mais il faut aller plus loin ? En inscrivant les séquences budgétaires sur 10 ans, pour embarquer tous les acteurs dans une temporalité de projet plus en phase avec l’agenda des transformations, mais au-delà de cela, en engageant des transferts de compétences et la mobilisation des financements de long terme indispensables pour opérer de vraies mutations.

L’équation de notre réussite réside par conséquent dans notre capacité à mieux tirer parti de nos singularités et de nos atouts. Le « rafraichissement » de notre économie, mesuré par l’économiste Laurent Davezies pour évaluer le ratio destruction/ création d’emplois est particulièrement faible en France. De l’ordre de 6%. Il participe d’une lente érosion de notre système productif face à des concurrents qui accélèrent. C’est à la même conclusion qu’arrive l’Institut Rexecode quand il convoque la fragilisation de notre appareil productif pour expliquer la baisse de nos parts de marché.

Là encore, notre réaction doit être à la hauteur de nos ambitions. Celle-ci passe inévitablement par une reterritorialisation de notre économie. Pour trois raisons essentielles : c’est dans son ré enracinement qu’émergeront à nouveau les avantages comparatifs sur lesquels la France a fondé son rayonnement ; c’est grâce à l’épargne de proximité, abondante et motivée, que nous mobiliserons les ressources financières durables et patientes dont notre économie a besoin ; c’est à l’échelle des territoires que l’alignement entreprise-formation-innovation est le plus à même d’ouvrir un processus de transformation et de compétitivité.”

Cette reterritorialisation appelle une politique économique nouvelle dont l’innovation, les mobilités et les investissements seront les leviers. Elle passe par un acte de réconciliation entre les métropoles et nos territoires afin que, les uns comme les autres, participent plus harmonieusement et plus activement à la fertilisation de notre économie. Dans toutes les études d’opinion, les Français montrent à la fois une attirance pour les territoires et une inquiétude pour l’économie. Cette double expression porte en germe les conditions d’un renouveau. En permettant aux Français de vivre là où ils le souhaitent, n’a-t-on pas l’occasion de leur permettre de lier leur bonheur au destin du pays ?…”

Il faudrait le forcer à aller jusqu’au bout de si bonnes idées…

Parcequ’il y a tout à craindre quemalgré ses voeux concernant une planification nationale, ce discours ne soit pas l’art et la manière de livrer les “régions” aux appétits privés et àl’UE,aux appétits financiers, alors même que lepropos initial,le but poursuivi était de corriger des années de destruction du tissu productif donc justement la critique de ce que le démantélement opéré en France avait produit en quelques décennies.

Ils ont besoin de la “dictature du prolétariat” pour les aider à entendre la voix d’autres que leurs conseils d’administration et donc de ne plus poursuivre sur une voie dont ils reconnaissent qu’elle mène à la catastrophe voir au fascisme. le socialisme c’est ce moment où ils doivent être mis en tutelle pour que le développement des forces productives matérielles et humaines ne soient plus entravé.

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1 Commentaire

  • Xuan

    Il serait intéressant d’examiner le rapport entre l’économie productive et celle purement financière dans notre pays.
    Je pensais depuis un temps que l’Europe est le maillon faible de l’impérialisme, il semble que plus précisément ce soit la France.

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