Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Algérie, Djamila Boupacha et Picasso

ALGERIE – FEMMES DE COMBAT Héroïne Djamila Boupacha, dessinée par Pablo Picasso, l’art au service de la cause juste! Ce récit que j’emprunte à un ami algérien, est parfaitement exact, il oublie simplement de noter que ces efforts d’artistes prenaient toute leur force parce que des milliers de militants et militantes se battaient au quotidien, dans mes mémoires je raconte comment en particulier un certain nombre de femmes en général communistes ou proches du parti communistes, nous avons vécu la guerre d’Algérie. J’explique que nous n’étions pas des soixante huitardes mais que nous nous étions engagées dans la lutte anticoloniale, d’Algérie en particulier. (note de danielle Bleitrach)

Quand Pablo Picasso sauve la Moudjahida Djamila Boupacha

En 1947 La fondation « Maeght » organise une Exposition dans sa galerie parisienne.

Baya Mahieddine participe à cette exposition. Picasso dont l’atelier était situé à Côté de celui de la jeune peintre algérienne, venait souvent voir ses œuvres et l’encourager.

L’artiste peintre espagnol a aussi réalisé un tableau pour sauver Djamila Boupacha de la guillotine.

Anti-franquiste, communiste, Pablo Ruiz Picasso s’est intéressé à la révolution algérienne dès son déclenchement en 1954. Ainsi, à travers une quinzaine de Toiles et de lithographies, il a essayé de montrer et dénoncer les souffrances de la femme algérienne sous le colonialisme.

Cette série s’achève avec l’œuvre (d’un portrait) sur Djamila Boupacha.

Née en 1938 à Saint Eugène(Aujourd’hui Bologhine) à Alger, est militante du FLN. Arrêtée le 10 février 1960, accusée d’avoir déposé une bombe à la Brasserie des Facultés à Alger. Djamila subira des sévices odieux 33 jours durant par des parachutistes déchaînés .Battue à coups de talons qui lui ont cassé plusieurs côtes, piétinée et brûlée aux seins, elle subira le supplice de l’électricité et de la baignoire. Et, suprême sacrilège, تدنيس المقدسات ” “elle sera violée sauvagement avec un goulot de bouteille de bière. L’affaire Boupacha éclatera au grand jour et prendra une dimension internationale lorsqu’elle identifiera ses bourreaux , au cours de son procès qui eut lieu les 26, 27 et 28 juin 1961 au tribunal de Caen, en France. Elle désigna ses tortionnaires parmi les nombreuses photos de militaires qu’on lui avait montrées. L’affaire va encore prendre de l’ampleur avec «le comité de défense pour Djamila» créé par Simone de Beauvoir, femme de lettres française, et Gisèle Halimi, avocate. Le comité qui Comprenait des sommités de la littérature et de la philosophie universelle, telles que Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Elsa Triolet, Geneviève de Gaulle, Gabriel Marcel ou Germaine Tillions.

Simone Veil, en sa qualité de magistrate déléguée au ministère de la Justice d’alors, avait donné le coup de main en accédant au vœu du comité de transférer Djamila Boupacha en France pour lui éviter une mort certaine que ses bourreaux complotaient pour la faire taire à jamais.

Malgré toute cette mobilisation, elle sera condamnée à mort. Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi eurent, alors, la Lumineuse idée de coéditer un plaidoyer chez Gallimard avec, en prime, le portrait de Djamila Boupacha réalisé par Picasso en couverture. Ce que recherchaient les deux femmes, elles l’ont obtenu, en ce sens qu’un mouvement International a pris le relais sous forme de manifestations devant les ambassades de France à Tokyo, Washington, et un Peu partout à travers le monde pour soutenir la cause de Djamila Boupacha. Elle sera amnistiée lors de la signature des Accords d’Evian.

En juillet 2008, le portrait de Boupacha a été exposé au MaMa d’Alger à l’occasion d’une grande Exposition intitulée « Les peintres internationaux et la révolution algérienne ». . Cette œuvre de Pablo Picasso Une toile qui, Aujourd’hui, est cotée aux enchères publiques à hauteur de 400 millions de dollars, au point que son acheminement depuis la cité phocéenne (Marseille) au musée d’Alger s’est fait sous impressionnante escorte. Quelques jours plus tard, les hommes qui la questionnaient. Et Djamila précise :” On m’administra le supplice de la bouteille ; c’est la plus atroce des souffrances ; après m’avoir attachée dans une position spéciale, on m’enfonça dans le ventre le goulot d’une bouteille. Je hurlai et perdis connaissance pendant, je crois, deux jours.

“Photo – 03 – le portrait de Djamila Boupacha réalisé parPablo Ruiz Picasso en couverture

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 1207

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.