EN quelques mots…

Ce week end aura lieu le Congrès du PCF… Le moins que l’on puisse dire c’est que le conditions ne paraissent pas réunies pour que ce soit le Congrès qui mettra le PCF sur une voie de changements nécessaires non seulement aux militants communistes, mais aux travaileurs, à la jeunesse et à notre pays. Entaché de vaines polémiques, avec une base commune totalement insuffisante, une unité de façade et pas la moindre perspective de paix, un but le socialisme ignoré, toute réflexion sur le parti sacrifié au profit de questions d’union de la gauche concoctées dans les couloirs de l’Assemblée nationale, elle même hors sol… Entouré de grouuscules haineux qui ne voient rien et partout des divisions autour de personnnalités plutôt que d’idées…Mais le congrès de la CGT a été à sa manière une heureuse surprise parce que ceux qui ont permis une issue ne se sont pas trompés d’adversaire…

LES AVANCEES INESPEREES DU CONGRES DE LA CGT

En effet, le panorama à la veille du dernier congrès de la CGT n’était guère plus enthousiasmant, mais on a assisté à la montée en puissance de deux réalités militantes qui ont changé la donne, et sans résoudre tous les problèmes ouvert la porte à une solution: le premier fait c’est la volonté de souveraineté des adhérents qui s’est imposée aux manoeuvres de la direction qui croyait déjà tout ficelé et avait déjà privilégié les liens extérieurs sur la démocratie syndicale… La seconde réalité c’est disons le patriotisme des membres de la CGT y compris ceux que l’on présente à l’instar d’Olivier Mateu comme des forts en gueule, tête brulées et simple courroie de transmission de Mélenchon. Ils se sont fort heureusement conduits d’une manière différentes de certains positionnements groupusculaires dont le seul but est effectivement d’en finir avec la CGT comme avec le PCF dans la logique des “liquidateurs”. EN revanche, ce qui a permis à ces deux formes de ‘”réalisme” de transformer au moins partiellement le congrès de la CGT, c’est leurs liens avec le mouvement social, leur manière de prendre pied dans les exigences populaires, ils ont fait une estimation plus lucide de la situation sans pour autant casser la baraque.

L’état de la CGT est pourtant comme la plupart des syndicats préoccupant et il est clair que les forces politiciennes tentent de préparer avec Laurent Berger une alternative social démocrate capable de s’inscrire dans le courant européen de la social démocratie dont nous analysons par ailleurs la débâcle. Pourtant parce que les syndicalistes qui se sont unis pour renverser l’ex-direction et pour sauver l’unité de la CGT, sans remettre en cause l’intersyndicale, ils ont crée les conditions d’une avancée dans une situation où il était difficile d’aller plus loin sans casser le mouvement des retraites et infliger une défaite au mouvement, alors que celle du gouvernement doit être le but.

Ils ont su voir l’essentiel: ce qui fait de la gauche, du PCF, des syndicats, des associations ce qu’elles sont dépend de la crise du capitalisme, de son personnel, de son mode de démocratie et c’est de lui que se répend tous les vices dont paraissent victimes les représentants de travailleurs, tous ceux qui se réclament d’eux et il ne faut pas se tromper d’adversaire.

PEUT-ON ESPERER DU CONGRES DU PCF ?

A priori je ne vois pas les mêmes capacités au congrès du PCF, l’état du parti est encore tel qu’on voit mal ce qu’on peut en attendre quand on mesure la courte vue de la direction qui avait suscité tant d’espoir au 38 e congrès, et comme c’est pire dans le reste de la gauche, le mieux est de se dire que c’est un congrès pour rien. Pourtant je le répète ce qui s’est passé au Congrès de la CGT, la rapidité avec laquelle évoluent les consciences et l’urgence de la situation doivent nous aider à observer ce qui va se passer. Surtout il faut conserver la grande leçon du congrès de la CGT: ne pas se tromper d’adversaire.

quand l’actuel secrétaire du PCF dit “nous ” c’est de la gauche dont il parle et il adopte une stratégie qui s’impose au congrès qui n’a plus qu’à l’accepter ce qui est un problème … mais seuls les militants communistes encartés sont en capacité de l’affronter sans casser la baraque, surtout que cette manière d’agir ne vient pas du PCF mais est simplement celle des institutions dites républicaines mais en fait conçues par de gaulle pour qu’il n’y ait plus d’alternative communiste. Et à décharge de Fabien Roussel , il faut mesurer qu’il est sorti du 38 e Congrès sans équipe cohérente, avec un exécutif divisé, ce qui risque de se reproduire au congrès de Marseille…

Le piège politique auquel le mouvement syndical en lutte peut espérer échapper est que les élections dont dépendent désormais tous les partis sont conçus sur le modèle de la Ve république renforcé par l’UE et si l’on a seulement les échéances électorales dans le viseur on ne peut pas y échapper. .. Mais attendons la suite…

IL FAUT ELARGIR SON CHAMP DE COMPREHENSION ET LE FAIRE DANS UNE DIMENSION DE CLASSE, L’OEIL FIXE SUR LE PATRONAT ET LE CAPITALISME :

Il y a dans la situation la cruauté d’une mutilation, le membre amputé vous fait souffrir comme s’il était encore là… l’absence du véritable parti communste pèse cruellement sur l’analyse de la situation, on se contente par exemple à propos de la visite de Macron en Chine de raisonner sur un modèle gauchiste ou social démocrat(ce qui revient au même) qui se réjouit de la manière dont la Chine minimiserait le paltoquet qui nous tient lieu de président, mais c’est interpréter la Chine et surtout le patronat français sur un modèle à court terme. Les Chinois ne se font aucune illusion sans doute sur Macron, mais il y a avec lui une forte délégation du patronat français, et il suffit de suivre quelqu’un comme Raffarin pour voir que d’autres chemins sont à l’oeuvre en Chine et dans le monde.

Xi Jipping reçoit d’une manière privilégiée Macron, l’accueille en ce moment même personnellement sur la place du Tian’anmen, la plus grande place du monde, celle où le portrait de Mao prolonge la Chine millénaire, avec une vibrante marseillaise.. Seul sans madame Ursula Von der leynen … la Chine est préoccupée des investissements capitalistes étrangers, elle les arrache aux Etats-Unis, instables en crise bancaire et qui pique le trésor de guerre de ceux qui résistent , son premier ministre est chargé de favoriser, ces investissements et de les faire oeuvrer à un nouveau mode de développement, bref, la dictature du prolétariat comme valeur refuge… C’est la grande question du moment… et il faut être aussi superficiel que la gauche française pour ignorer à ce point la situation du patronat… le patronat français veut à la fois bénéficier de l’armement de l’Ukraine, de la France, de la renstruction après guerre à la Bouyghes (tous ces intérêts ont fait que la presse française pratique une censure totale sur tout ce qui remettrait en question le narratif de la victoire de l’Ukraine), mais dans le même temps la politique de Biden ne lui laisse aucun espoir de bénéficier d’un partage avec les trusts américains, pire les craquements sinistres des banques et du dollar, le marché chinois, tout cela lui fait choisir avec réalisme la stabilité chinoise et Macron a dans ses bagages une soixantaine d’entreneurs français qui n’apprécieraient pas ses cocoricos mal à propos.

Il faut être aussi superficiels que la gauche françaie pour ne pas saisir la dialectique entre ce dialogue avec les investisseurs et la stratégie des relations internationales nouvelles de la Chine, par lesquel celle-ci crée les conditions de la paix partout où ellepeut le faire en Asie centrale, dans le pacifique mais aussi en Afrique avec tous les dangers qui pèsent sur le capitalisme français si on lui arrache son trésor de guerre, celui des pays ex-colonisés… Est ce que le dialogue ira jusqu’à l’antagonisme du capitalisme français qui porte moins sur l’Ukraine que sur le pactole africain? Inutile de s’affronter avec la Russie et de faire une fois de plus le jeu des Etats-Unis qui ne font pas de cadeaux aux capitalistes français, la France crée elle même les conditions de son éviction en Afrique..

la Chine agit dans l’idée que tout est négociable, ce que Macron sera capable d’arracher dans l’intérêt du patronat français sera une garantie pour la suite de son gouvernement et son avenir personnel.

Un veritable parti communiste centré sur les rapports de classe et sur la souveraineté nationale ne perdrait pas son temps à se débattre entre le gauchisme mélanchonien et la socialdemocratie atlantiste. C’est de ce point de vue là que la situation du Congrès de Marseille est peut-être la plus ouverte, il existe un consulat de la Chine, il y aura probablement une présence chinoise… peut-être un léger bougé dans la comprhension du monde.. Nous en sommes loin, mais que peut-on espérer après trente ans d’errance ? Sinon de ne pas tout détruire de ce sur quoi peut se construire l’avenir.

ENCORE UNE FOIS, NE PAS SE TROMPER D’ADVERSAIRE EN PRIVILEGIANT LE POLITICEN

Dès que l’on reprend un point de vue de classe et au lieu de se croire un fin tacticien parce que l’on se perd dans les jeux politiciens, alors on s’interroge sur l’essentiel: où en est le capital, quel est l’intérêt national ? tout devient plus clair et dans le même temps on est conscient de ce qu’on ne maitrise pas, ce qui est toujours sain. Alors que franchement en restant dans les politicailleries d’appareil on est perdant, parce que visiblement Macron et la droite dans ce domaine ont choisi de faire monter la NUPES et Melenchon pour faire contrepoids à Le pen, en faisant de ce pseudo radical celui sur qui porter tous les coups, ce qui l’avantage. L’autre social démocratie, en pleine débâcle mondiale, dans ce cas risque de se retrouver avec le score d’hidalgo et tout ça ne mène nulle part… .

L’état du parti communiste est une affaire qui nous concerne tous et que nous subissons y compris dans nos capacités d’analyse et d’action. Dire que la Chine n’aborde pas Macron, comme nous le croyons ne présume en rien ce petit joueur va être capable d’arracher à la Chine pour le moment je suis les déclarations en Chine et son grand triomphe sur le non emploi de la bomb nucléaire mais pour le moment les seuls en cause sont les Anglais qui livrent de l’uranium appauvri.. et si Macron prononce ne serait-ce que le mot taiwan, il est fichu… Pas plus que la Chine ne sacrifiera la Russie et les pays en voie de développement aux ambitions d’un petit vassal des Etats-Unis. Mais elle ne se contentera pas de cette position de principe et tant qu’elle pourra faire avancer son propre développement, le bien être du peuple chinois, elle le fera.

Oui Fabien Roussel a raison de dire que la NUPES n’est pas le cadre qui convient et c’est un pas indispensable, mais ce qui manque à la gauche c’est un parti communiste qui aide la dite gauche et au-delà à aller vers de nouveaux rapports de forces internationaux, nationaux, locaux, c’est de cela que dépend le Congrès.

Pour le moment, malgré la combativité française, son refus de la guerre et sa méfiance à l’égard de l’UE, un spectre ne hantera pas l’Europe parce que malheureusement un jour il y a eu l’eurocommunisme et son spectre pèse encore durablement sur nous, mais ça peut changer, il naîtra peut-être une nouvelle génération, de nouveau leaders et il faut être attentif à ce qui peut advenir.

Danielle Bleitrach

PS j’en profite pour rappeler à tous qu’à partir de mercredi prochain 12 avril le blog sera laissé aux soins de Marianne et aux autres amis co-naimateurs, contributeurs du blog jusqu’au 25 avril… J’ai décidé de ne pas emporter d’ordinateur, mais un styo, des crayons et des carnets de notes moleskine… comme les voyageurs d’antan… j’aimerai revenir dans une situation que vous aurez bouleversée dans le bon sens…