Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Est-ce que la peur rend complice? Rouge et vert…Qui peut faire quoi ?

Un film c’est un état d’esprit…

hier, tout me ramenait à une réflexion sur ce qui est encore capable de créer collectif. Il y avait la chute de l’Afghanistan, le délire “anomique” des manifestations “anti-vaccins” en France et aux Etats-Unis, dans les pays capitalistes… Cette revendication “associale” jusqu’à la mort non seulement de soi mais des autres comme une pseudo-liberté, un “droit”, le droit lui-même… Au positif, il y avait eu notre expédition d’une bande un peu branquignole en Italie pour tenter de vaincre le blocus qui frappe Cuba…

C’est dans ce contexte que j’ai vu ce film. La première sortie au cinéma puisque le passe était enfin réclamé à l’entrée… ce film c’est ROUGE... de Farid Bentoumi avec Sami Bouajila, Celine Sallette et olivier Gourmel… les questionnements s’enchevêtrent : la défense de l’environnement au premier plan, mais qui n’oublie pas les multinationales épuisant hommes et sols sans faire d’investissements, laissant la gestion des déchets à un repreneur et empocher des subventions de l’Etat pour dépolluer. Farid Bentoumi l’a dit dans un interview

: ” il y a aujourdhui un milliardaire hongrois qui rachète toutes les mines à charbon d’Europe et reçoit les subventions de l’UE pour le démantélement… “les ouvriers et les cadres en pleine déliquescence du lien social avec les menaces sur l’emploi, l’usine qui fait vivre toute une vallée. Le père syndicaliste et la fille infirmière préparent le mariage de l’autre soeur avec un cadre tandis que le père sauve les emplois, la fille Nour essaie de sauver la santé des ouvriers…

Qu’est ce qui crée collectif ou tente de le protéger, d’en assurer la survie et qui ne soit pas complicité avec le capitalisme en train de s’écrouler telle était la question où tout ce jour là me ramenait ?

En particulier ce film trés beau et très interessant, le seul que j’ai eu envie de voir depuis Gagarine mais je vous promet d’y revenir, il le mérite. Le sujet comme Gagarine, la fin d’une espérance pour la classe ouvrière rouge, mais le mot “communiste” cette fois n’est jamais prononcé alors qu’il expliquerait tout y compris le fait que le syndicaliste qui se bat aux côtés des cadres – devenu le seul patronat présent- n’est pas “l’arabe de service- il est la classe ouvrière et le père de cette relation magnifique avec ses deux filles. Oui j’yreviendrai parce que ce film m’a obligée à me poser des questions sur ma société, sur mes engagements, sur l’étrange tolérance à la folie obscurantiste d’une partie des travailleurs de mon pays et de ma région les Bouches du Rhône puisque Rouge c’est l’histoire de l’usine de bauxite de Gardanne avec ses boues rouges. Pour conserver l’Usine apprendre à ignorer ce dont on est victime et dont on meurt, parce qu’on est intérimaire , soumis aux cadences on se passe des gants qui gênent, on ne va pas aux examens de la médecine du travail, ne pas savoir, ne pas perdre l’emploi… et après ça étonnez-vous que cette classe ouvrière soit prête à croire aux folies de Raoult… Mais il faudra y revenir… parce que ce film en vaut la peine… Il vaut la peine d’un dialogue, d’un approfondissement. Pas d’accord a priori non une discussion…

Le rouge est-il contre le vert ? Ce sont on le sait dépuis Delacroix deux complémentaires… Au début on croit que le vert dénonce simplement le rouge, le monde ouvrier serait complice de la destruction de l’environnement comme ce “lac” de boue qui a créé une trouée dans la nature et des cancers dans les poumons… Puis peu à peu au contraire la filiation est là reconnue, assumée… et à la fin en videoconférence apparaissent les propriétaires de la multinationale… celle dont il n’est pas dit qui ils sont mais qui aujourd’hui peuvent aller polluer la stratosphère pour des jeux de milliardaires sans que personne ne trouve à redire alors que l’ouvrier syndicaliste qui se bat pour son emploi lui doit assumer la culpabilité…

La terre n’en peut plus de la manière dont elle a été gérée dont elle est gérée, de ce point de vue le petit Cuba a beaucoup à apprendre à son puissant voisin, mais hier c’était le malheureux HaIti sur lequel la haine de dieu parait s’acharner… sur la misère, le pillage, le trafic de drogue jusqu’au plus haut niveau avec les mafias colombiennes et de Miami exécutant leur président dans la misère générale et là-dessus non seulement un tremblement de terre mais une tempête tropicale… A quelques encablures la folie de milliards dépensés dans des guerres inutiles et celle de la moitié de la population US en proie à ses propres zombies refusant la vaccination…

Et nous revoilà sur cette débâcle sur l’aéroport de Kaboul… avec dans le film ce papa poule veuf, élevant ses deux filles bien aimées… qui écrit son discours des noces sur le ravisseur qu’il aime comme un fils? Tous arabes, non! pas plus les uns que les autres…

La fin de l’Afghanistan c’est aussi l’histoire d’une extraordinaire complicité avec le capitalisme US en train de s’effondrer. Tout ce qui s’est dit toute la journée sur ce fait ne tendait qu’à une chose : faire croire que si les Etats-Unis n’étaient plus là pour rendre le monde vivable tout s’écroulerait autour de nous. Cacher le fait que c’étaient les Etats-Unis et nous leur complice qui étions à l’origine de cette victoire de la barbarie sur l’espérance socialiste… Cette vision qui fait des coupables les sauveurs est si ancrée dans les mentalités françaises qu’il s’est trouvé même dans l’Humanité une complicité larmoyante de cette fiction. Un journaliste, récidiviste, tout aussi “héritier du communisme” que l’ouvrier- syndicaliste de Rouge, a entrepris de nous faire pleurer sur le départ des Etats-Unis de Kaboul en se la jouant fin de la liberté pour les femmes. Ce journaliste dont nul ne peut mettre en doute la bonne foi, qui nous a déjà joué la même petite musique àpropos des Kurdes…. Comment la sincérité peut contribuer à faire de l’Humanité ce que ce journal ne cesse d’être: le chantre de ‘humanisme du capitalisme faute d’alternative et de combat de classe ? … L’Humanité a joué la même petite musique que tous les médias : le départ des Etats-Unis et pas leur arrivée avec une alliance du nord, le commandant Massoud, cher à Bernard Henry levy, était de la même trempe que les Talibans, anti-communistes, obscurantistes, marchands de drogue et anti-femmes. Grace à ce pauvre reporter qui se croit communiste le journal qui fut celui du PCF a pleuré sur le départ- trahison des USA au nom d’une fiction intitulée femme afghane et femme kurde qui ne sont que le papier cadeau d’une occupation illégale et criminelle. On croit que disant cela je m’acharne sur l’Humanité, mais non je les supplie en vain de se réveiller… Rien qu’en écoutant un peu plus ce que dit Cuba au lieu de suivre tous les sociaux démocrates… C’est un excès de foi en ce qu’ils pourraient représenter… ma folie à moi… mais qu’est-ce qu’il y a d’autre ?

Etmoi qui suis vieille d’où me vient ce besoin de vie, si ce n’est de ce qui a été jadis semé en moi ? Cette conviction qui ne cesse de s’ancrer en moi: il faut un parti politique, une force capable de revendiquer le pouvoir d’Etat, le “monopole de la violence légitime’, mais aussi l’hégémonie, le consensus dans des vaeurs et des choix dans lesquels chacun se reconnait et s’engage… Qui ne voit le délitement du capitalisme, de l’impérialisme avec sa nocivité…

Cette chute de l’empire américain déplorée par les médias unanimes a connu sa cerise sur le gâteau en fin de journée : l’incroyable mesquinerie de notre Macron et de son discours à la nation. Incapable de replacer cet événement de la débâcle US en afghanistan dans un contexte historique, alors qu’il y avait la planète en train de s’embraser, une épidémie que seule une coopération internationale peut endiguer, et cet individu n’a su que se situer au niveau de nos peurs les plus irrationnelles par rapport aux enjeux énormes: il nous a parlé du contrôle des flux migratoires… Ilnous l’a joué second tour des présidentielles avec son adversaire favorite la Le Pen… Vous remarquerez pour ceux qui iront voir Rouge, le film que l’ouvrier syndicaliste voit avec inquiétude surgir le Front National au sein de l’usine, ceux-là n’ont pas d’état d’âme, ils serviront les patrons sans état d’âme et ils sont habiles à exploiter les peurs…

Et le peuple français n’a pas plus le droit à la parole que dans le film Rouge ouvriers et cadres, municipalité prétendue écologiste pour tenter de maintenir l’emploi pour une multinationale qui n’investit plus et va dans quelques années laisser une terre détruite et des politiciens chargés de réparer les dégâts, des ouvriers et des populations malades et au chômage, chacun le sait mais qui a son mot à dire? Tous n’ont rien d’autre à faire qu’ignorer leur maladie, à avoir peur de la révélation de ce que sont réellement ces gens là. Dans le fond l’usine c’est la famille qu’il faut préserver, le syndicaliste qui n’a plus aucun espoir politique d’hégémonie, la défend au jour le jour… Celle qui dit non, est une sorte d’Antigone, mais la famille a perdu le pouvoir, tout espérance de conquête de celui-ci.. Le père et la fille s’étreignent,ils ont tout perdu sauf l’amour… Très bien et alors?

Ce qu’il y a de bien dans ce film, c’est le refus de tout manichéisme comme celui de voir “les arabes” ethnicisés, il n’y a pas que dans les stades que la France est multiple, partout c’est comme ça , que les protagnistes soientissus de quelle immigration, c’est un détail que l’on oublie tout de suite et c’est la un des mérites du film, enfin…. Cette vérité du film passe par la fiction puisque de Gardanne on revient à la région d’origine de Farid Bentoumi Albertville, ses forêts… parce que ce n’est pas un documentaire et que l’alternative se joue au sein d’une famille avec des relations d’une grande intensité, d’amour et de respect le metteur en scène Farid Bentoumi qui ne cache pas s’être inspiré de son propre père, un syndicaliste menant les grèves contre la fermeture de la mine et après dans la percée du tunnel sous le mont blanc… il affirme ‘Tout le monde a ses raisons“, l’amour l’amitié des protagonistes venant les confronter, les partager… et pourtant il faut bien reprendre la lutte et oser dire NON, pour être les enfants des exploités, digne d’eux… Oui mais pour quel baroud d’honneur ?

Pourquoi je ‘obstine à interpeller les communistes jusqu’à l’absurde ? Parce qu’il faut coopérer,retrouver le sens de ce qu’est une société, le fait que l’individu n’est riche que de la somme de ses rapports sociaux, ce que décrit toujours un film réussi. Ce n’est jamais un rapport, une proclamation, c’est la trame de la vie elle-même qui nous raconte ce qui nait au-delà de notre conscience et que nous exprimons en passions, craintes, dépression ou besoin des autres. Mais parce que tout cela sera vain s’il n’y a pas une force pour prendre le pouvoir, l’arracher à ceux qui sont incapables d’assumer autre chose que leur apocalypse…

Quand un monde est en train de s’effondrer est-ce que les anciens acteurs de la lutte des classes ne sont pas incités à s’entendre face à la peur de l’inconnu ? ce qui favorise l’apparition de nouveaux gangsters, de mafias, qui nous terrorisent en nous faisant croire qu’elles nous protègent… C’est un peu l’anachronisme que décrit Kamelotte comment Rome en train de se replier sur elle-même et le monde breton s’interpénètrent et comment ils s’inventent des héros chevaliers ? Je ne suis pas allée voir ce film, mais Rouge parle de la même chose et tout le jour, la chute de l’Afghanistan racontait les mêmes peurs… L’art de s’accrocher à un système en voie d’effondrement… Ils n’osaient même plus critiquer la Chine qui visiblement inaugurait de nouvelles relations internationales… L’un a dit “le cynisme chinois prêt à tolérer les Talibans … et il a ajouté : en matière de cynisme nous ne sommes pas mal non plus… un début de prise de conscience vite étouffé…

mais pourtant c’est bien là l’essentiel du moment, ce sur quoi nous ne cessons ici de vous interpeller: il ne faut pas confondre la déprime française, celle de l’occident en général avec ce qui est en train d’évoluer dans le monde. C’est un peu le problème du palmares du festival de Cannes et d’autres, le marché du cinéma n’est plus ouvert sur les peuples mais sur le petit public des festivaliers avec leur nombilisme, leur fausses audaces et “ROUGE” vaut mieux que ça, il en a quelques limites mais il interpelle un monde plus large, celui des origines prolétariennes, d’autres continents… Il n’est pas bavard, les regards, les silences, les gestes, d’autres décors… une autre esthétique et ethique est esquissée… LE FAIRE intelligent et sensible… Le voile qui tombe sur la toute puissance de ceux qui semblent créer un plafond de verre, des tarés qui nous empêchent d’exister? Il y a des gens qui osent et même pas comme la bande qui brule l’usine, non ceux qui font un choix de vie comme le père et la fille, pour les autres ouvriers… La fille ne se fit aucune illusion sur les écologistes, sur la journaliste, elle va accepter de témoigner pas parce qu’elle partage leur vision du monde non parce qu’elle estbien la fille de son père, l’ouvrier, pour l’amour des êtres humains, du collectif de l’usine… et quand elle succombe que tout parait foutu c’est le père qui sort de l’ombre du compromis de classe et qui fout tout en l’air… Lui seul est en capacité d’agir ainsi… voilà pourquoi je m’obstine à m’adresser àlui…

Tout le film est comme ça, en minuscules nuances, en doutes franchis sur d’autre bases… Vous parlez mais ceux qui font ce sera nous… pas pour la gloire, pas pour un prix au festival de Cannes, parce que nous sommes ça…

Dernière réflexion sur laquelle je reviendrai, l’engoument qu’a provoqué notre expédition en faveur de Cuba. La prise de conscience que tout est dans le QUE FAIRE ? Là aussi de quoi Cuba est-il le nom et qui va a contrario de tout ce que je viens de décrire ?… Par exemple Fidel le visionnaire a lié souverainté, justice sociale à la défense de la vie, la santé et l’environnement … dans le groupe disparate qui se mobilise autour de l’envoi de médicamet plus manifeste était le refus de subir les diktats le souci de la vie, les bonnes volontés face à l’injustice , ce possible collectif de bric et de broc… nous a rendu heureux… donné le goût d’être ensemble…

Sur tout cela il faudra revenir, comme sur la signification de ce blog… Je ne peux pas énumérer toutes les bonnes volontés qui surgissent et disent leur besoin d’agir. Je voudrais terminer ces quelques réflexions sur ce qui est possible face à la fin d’un mode de production et sur la peur de la chute de l’empire romain ou plutôt américain par un de ces messages qui m’a beaucoup touché… Je voudrais terminer l’amorce de cette réflexion par cette lettre qui ce matin m’est arrivé de Hongrie… Et qui correspond à ce que nous avons décidé à quelques uns en alimentant ce blog :


depuis longtemps je me prépare á t’ecrire un petit mot pour te dire, que je lis regulierement ton blog et que je le trouve des plus interressant et riche.

á tel point, qu’avec les traductuers de russe, anglais, allemand et bien sur francias – nous puisons dans vos articles – donc stp remercie á Marianne Dunlop, á Andrej Dultsev en notre noms les super articles… je te met le lien: http://balmix.hu/hu/

c’est surtout sous le rubrique magyar transform http://balmix.hu/hu/transform que nous publions les articles que nous avons pioché sur ton blog.

donc la cooperation internationale est lá…

j’espére que tu vas bien, tu sais que je n’aime pas ecrire, car mon francias en ecrit est rudimentaire, mais je suis ton blog, et je te remercie pour tout que tu fais, et cet élan de courage et de perseverence… tu as reussi á creer un equipe autour de toi. Espérons que petit á petit le socialisme deviendra á nouveau l’horizon politique pour les jeunes européens.

je t’embrasse et tu est tjr la bienvenue si tu veux passer en Hongrie.

Voilà nous continuons avec le blog, avec les amis cubains, avec tous ceux et leur nombre grandit qui veulent “faire” et font déjà en envoyant argent, colis de médicaments… Nous tentons de ne pas avoir peur de cet effrondrement et de ne pas en être complices… Nous sommes déjà loin de la censure imbécile qui se poursuit de la part des nains de l’Université d’été comme d’ailleurs des satellites groupusclaires… Il se passe un besoin de vie et de collectif et cela est l’essentiel. Il existe au sein des communistes mais va bien au-delà…

danielle Bleitrach

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