1 – « Je sais bien que ça ne sert à rien, et que je n’aurai très probablement pas de réponse dit-il, mais j’ai quand même adressé à l’Humanité le courrier suivant. Après tout, goutte à goutte, l’eau désagrège le granit » écrit Jean Jullien aux trois autres auteurs et en leur envoyant le résultat de leur dernier effort à lui et Frank Marsal, mais jugez-en plutôt. Voici ma réponse de départ en vacances…
Oui, mon cher Jean, ton obstination est admirable, et ce que nous faisons tous les quatre et même notre éditeur, et dans un tout autre créneau notre préfacier est de l’ordre des travaux d’Hercule et je ne peux que me réjouir de ce que pareille équipe est capable d’accomplir dans le désintéressement le plus total et le plus souvent à ses frais sans le moindre droit d’auteur. Mais moi j’ai besoin de me dégager de tout ça.
Ce soir, il faut comprendre le contexte, le feu est entré dans Marseille. Déjà la Castellane, la cité de la drogue, dans ce qui fut le bastion inexpugnable du parti communiste, les quartiers nord. Forteresse ouvrière, sacrifiée sciemment par des représentants indignes, sur fond de désindustrialisation, de « vive la Crise à la Tapie » et de drogue, devenue le premier employeur marseillais, le narcotrafic. Donc la Castellane est évacuée. Ce n’est pas très loin de chez moi à vol d’oiseau, quelques rues, quelques cités abandonnées, les dealers qui attendent la sortie de l’école sont assis sur le palier de mon entrée d’immeuble, ce sont des mômes à l’abandon à qui j’en impose encore mais quand la nuit tombe c’est une autre faune.
A la télé, je vois deux clowns en représentation qui jouent à être autre que chose que ce qu’ils sont : des gens qui tueraient père et mère pour une ambition politicienne, Payen le maire et Retailleau, le ministre de l’intérieur qui pour une fois ne pilonne pas sur son sujet favori, les basanés coupables de tout et n’importe quoi. Ils nous vantent ceux qui luttent contre le feu, des pompiers combien d’entre eux sont issus de l’immigration ? et ces jeunes gens qui tentent d’étouffer les reprises avec ce qu’ils ont sous la main quel est leur teint ? Avec la chaleur, la sueur, la fumée c’est dur de faire le tri… Le manque de moyens, il n’y d’argent que pour les rafales, la guerre que Macron est en train de concoter par un retour à l’alliance cordiale contre l’ennemi de toujours, la Russie… et le péril jaune de ces néocolonialistes… Les deux clowns, pas les windsor et les Macron, non, leur équivalent le maire et le ministre de l’intérieur, nous décrivent à quel point ces incendies sur une végétation sèche, que la canicule a balayée de son souffle torride, cette végétation sèche et poussièreuse qui trahit l’abandon des usines, comme des cités, a été pour cause d’irresponsabilité, parce qu’un con a été incapable d’éteindre un mégot, un barbecue, trop fatigant ou pire où comme tous ces politciens se verraient bien dans un Apocalypse now dans lequel ils existeraient enfin…
Je ne suis ni inquiète, ni apeurée, étrangement calme, simplement convaincue que tous ces gens ne sont plus capables de générer en moi la moindre émotion positive parce qu’ils ne sont qu’irresponsabilité, désir de paraitre à la télé, d’être au centre de quelque chose, j’ignore quoi.. mais le monde celui en particulier de la ville dans laquelle je suis, n’est rien d’autre que ces rancoeurs, ces clans, cette médiocrité qui ne peut que provoquer le désastre.

Alors quand tu me dis que tu as écrit à l’Humanité pour protester contre la censure et la désinformation systématique de ce journal, sur son utilisation de la nouvelle qui veut que le KPRF ait dénoncé la condamnation de Khrouchtchev, sans jamais que ce journal n’ait fait connaitre une ligne sur les analyses et action de ce parti communiste, comme de tous les autres, j’ai l’impression d’un mauvais sketch et je me dis d’abord que des vacances loin de tout ça s’imposent. Donc à partir d’aujourd’hui je vous laisse la gestion de ce blog comme de la responsabilité de la diffusion et des discussions sur notre livre. On verra quand ça ira mieux, quand quelque chose de beau, de vrai me donnera envie de vous en parler…
Pour commenter la vanité de ton écrit à l’Humanité, je renvoie volontiers à l’une de vos prestations à toi et à Franck dont les communistes sont censurés, et je retiens la proposition d’une traduction en chinois de notre livre. J’ai appris de mon côté que dans diverses librairies non communistes (celles du parti, comme la Renaissance à Toulouse, participant de ce système de censure intiée par l’Humanité et la presse communiste et pas seulement sur notre ouvrage, c’est une ligne : la bataille contre le livre). J’ai appris que des jeunes gens non communistes, certains Chinois étaient venus réclamer ce livre. Nous envisageons à la rentrée un débat qui chercherait d’autres gens, d’autres capacités à entendre si tout n’a pas été brûlé, dévasté. Ce qui nous vaut d’ailleurs les mises à l’index groupusculaires et ouvriéristes (la classe ouvrière ne sait pas lire et s’en vante plutôt que d’exiger une formation, des écoles du parti, il faut attaquer l’universié populaire, quitte à laisser un parti géré par des commissions qui ont rien d’autre à foutre qu’à nous imposer leurs idées fixes au meilleur des cas et peu de choses orientées vers l’action).
C’est un contexte qui va avec la désindustrialisation, la mise en coupe réglée de l’ecole. Désormais, non seulement les gens ne lisent plus mais quand ils lisent, ils ne comprennent pas et quand ils comprenent, ils ont oublié. Cela ne vient pas de rien, ce n’est pas une fatalité, cela a été voulu comme la désindustrialisation, comme le narcotrafic est le premier employeur de Marseille… Et c’est même ça ce que l’on dit être le prolétariat dans un parti où non seulement il n’y a plus de bataille du livre mais il y a une bataille contre le livre menée par sa presse : si un communiste lisait l’Humanité, ce qu’écrit le sieur Kamenka, j’estime qu’il ne pourrait plus penser que ce journal est communiste ou alors il a perdu la mémoire de ce que sont les communistes. C’est aussi simple que ça et quand la librairie Renaissance en rajoute en sachant que c’est ce haut lieu de la censure de tout ce qui prétend être communiste qui assure l’approvisionnement des fêtes du parti et celle de l’Humanité, il ne reste plus qu’à croire que la haine de la culture et du savoir est l’ultime caractéritique du « fils du peuple »…
Ça c’est pour le PCF, le moins pire, celui où il existe quelque vestiges de notre espèce… mais ce mépris du savoir vient de haut quand on voit le maitre du monde et ses lieutenants, cette démocratie du spectacle de la destruction et de la haine, du pillage qui peut s’imposer sans la moindre résistance collective en France, dans l’UE et que les coups mérités sont retournés vers la Russie, les Arabes, les Chinois, ce monde emergent qui tente d’exister. Cette vulgarité qui finit par séduire tant la mondanité intellectuelle est creuse, imbuvable, qui est le pire Trump ou la réception de Macron par Charles III ? ce sont les mêmes … Il ne reste plus au prolétariat qu’à se châtrer de l’appetit pour la connaissance, qui lui est si hostilement méprisante, donneuse de leçon…
Revenons donc à l’Humanité et au système de censure qui s’est mis en place : je tiens à te signaler que si quelqu’un reprenait les articles de ce blog sur plusieurs années, il mesurerait que cette discussion nous l’avons menée d’une manière obsessionnelle… En gros, tu m’expliques qu’il faut continuer à user de nos larmes le granit, comparer les liquidateurs à du granit est excessif, une motte de saindoux dans lequel on s’englue, asphyxiés par le gras pathos et sur lequel nos larmes coulent en vain serait plus exact. Moi, je te réponds que les directions successives de l’Humanité, les gens qu’elles engagent, ceux qui sont publiés ne sont pas là par hasard… On voit sortir des gens que l’on croyait disparus comme Brard, celui qui déjà en avait après Marchais, et qui est venu défendre hier le bombardement de l’IRAN, c’est un spécialiste de la chose et c’est ceux là que l’on exhume en censurant les gens, comme toi et moi, nous quatre et même notre préfacier… Chez moi, à Marseille qui étouffe dans les flammes, c’est toute la fédération des Bouches du Rhône qui, déchirés en clans et factions, ne s’intéresse jamais à l’organisation statutaire, à sa mise en mouvement, l’exemple vient de haut : un parti qui fonctionne entre commissions et élus qui votent pour un autre que le candidat communise… a créé les conditions de l’aveuglement et de l’inertie.
Il ne faut pas la leur laisser, je connais la réponse, elle se défend mais alors pourquoi se taire et tout accepter, que vous vendiez la vignette, montiez les stands passe encore mais que là se borne votre appropriation de l’outil, que voulez-vous je n’y crois pas… Que l’on ne fasse pas des positions du KPRF sur les conditions de la destalinisation et ses conséquences en URSS et au plan international, un thème de la campagne électorales pour les municipales, qui l’exige? Autre chose est d’en présenter une version tronquée et anti nos camarades russes, quel est le but? Que l’on parte du point de vue de la France pour aborder le changement historique que représentent les BRICS, et le bouleversement historique dans lequel un parti communiste joue un rôle central est exactement la perspective que nous adoptons, la différence tient surtout à l’interdit de le faire à partir du choix du socialisme à la française, de notre visio n de l’oTAN, de l’UE, c’est là où le bat blesse monsieur Kamenka et les autres boulets qui freinent le débat nécessaire dans et hors parti.
C’est au-delà de ma personne, et des autres réprouvés, c’est l’art de se fabriquer des mannequins sur lesquels s’acharner mais pourquoi faire ? Pour avoir des militants communiste, simple distributeurs de tracts dans les campagnes électorales, qui n’osent pas convaincre, on leur dit de taper, pourquoi ils l’ignorent, ils frappent comme des sourds sur ceux qu’on leur désigne… et ils versent l’argent qu’on leur demande pour une fête dont ils n’ont plus la maitrise… C’est ça le parti que vous nous fabriquez ?
Alors que faire d’un Vadim Kamenka ? nous avons montré dans ce blog dans divers articles (1) qu’il oeuvrait en se parant de son titre de journaliste à l’Humanité pour recueillir des informations pour le terrorisme organisé avec l’argent de la CIA et des fondations allemandes en Russie dans la zone de Samara. Nous avons également démontré que les gens qu’il faisait intervenir dans l’Humanité étaient également des agents de l’OTAN. Sans paraître réellement entamer le dernier carré qui semble vouloir faire un rempart à ces gens-là et qui ne rencontre aucune opposition organisée pour les virer, bien contents quand ces gens tolèrent comme à l’université d’été qu’une fédération celle de l’Herault qui bosse leur assure locaux, nourriture pour qu’ils fassent venir des gens qui sont aux antipodes de ceux qui assurent la matérielle …
Comme je ne méprise pas assez Fabien Gay pour imaginer qu’il ignore qui est Kamenka, je crois qu’accepter ces liens lui assure un financement de ce journal… Toute la presse du PCF, les revues sont en fait soumises, à une faible majorité d’ailleurs qui pourrait être aisément balayée s’il existait une volonté politique. Ecrire à ce système est totalement inutile, il faut les virer et c’est possible, mais ils ont réussi comme sur toute la planète à faire de nos divisions, nos concurrences minables, la base de leur danse macabre. Souvent je le supporte avec la fatalité de l’habitude mais ce soir dans cette asphyxie marseillaise c’est plus malaisé… quand il n’y a plus le moindre filet de fraicheur à votre portée…
(1) Voici quelques-uns de ces articles…
D’abord celui dans lequel nous montrons preuve à l’appui le double jeu d’espionnage auquel se livre Kamenka pour les terroristes ukrainiens :
https://histoireetsociete.com/2023/03/12/lhumanite-sagit-il-bien-du-meme-journal/
suivi de bien d’autres…
https://histoireetsociete.com/2023/06/01/vadim-kamenka-et-lhumanite-recidivent/
Après cette accumulation de FAITS, il est difficile de croire que personne ne sait qui est Kamenka … la seule question est peut-être pourquoi moi Danielle Bleitrach est-ce que je m’obstine à subir toutes les avanies imaginables de ces gens-là avec la complicité de tous? .. C’est Justine ou les malheurs de la vertu, une gourde …
Enfin j’espère que l’on se rendra compte que je n’étais pas totalement idiote. Mon obstination, malgré la censure, la diffamation dans l’indifférence de tous, un sort malheureusement partagé même si peu de gens ont eu ma constance, une constance qui avait quelques fondements théorico-pratique… mais franchement, je n’en suis pas au point d’espérer convaincre Fabien Gay ou Kamenka ou qui que ce soit de cette bande-là…
Fort heureusement le travail des historiens a déjà commencé, il y a bien sûr Annie Lacroix-Riz et toutes les publications de Delga et d’autres héroïques semi-clandestins. Pour le moment, nous en sommes à nous passer des tracts (ou l’équivalent) pour espérer montrer DES FAITS, quand un ami succombe, un autre sort de l’ombre et se fait exécuter par un consensus dont Kamenka est l’ultime clou mis au cercueil de la vérité historique…
Cela n’a pas changé, cela a même empiré, je veux bien me sacrifier à ce moloch de l’eurocommunisme qui a mal tourné, mais pas en feignant de croire qu’ils ne savent pas… même si je ne peux igorer que cela ne vient pas d’eux mais de l’idéologie dominante, celle de l’acceptation des génocides, des bombardements et des Hiroshimas. Comme le disait un Russe, il faudra bien un jour leur dire qui a utilisé l’arme atomique et qui a créé les camps d’extermination ? C’est ça que l’idéologie dominante a imposé jusque dans les manuels scolaires… c’est parce qu’ils prennent appui sur eux que des individus sans envergure peuvent s’incruster comme des arapèdes pour rester dans les expressions marseillaises..
Ils ont beau jeu comme l’a fait Kamenka de feindre de s’indigner au seul nom de Staline, de s’exclamer : voilà la preuve qu’il a raison de censurer et d’aller au nom de l’Humanité soutenir le terrorisme qui va frapper la population de Samara.
Staline n’est que le nom de la manière dont on a criminalisé tout changement révolutionnaire de société et dont on a prétendu, avec forces financements y compris de l’UE, imposer d’abord l’identité avec le nazisme et maintenant à justifier le nazisme en considérant que les seuls criminels sont les « rouges », que des communistes se soient prêtés à cette opération explique peut-être à quel point ils sont comme Kamenka les plus acharnés à criminaliser la recherche des Faits, la connaissance des travaux existants aussi bien que les positions des communistes eux-mêmes.
Qu’un débat soit ouvert non pas sur Staline mais sur le rapport Khrouchtchev c’est exactement ce qu’aurait souhaité Maurice Thorez si Togliatti l’avait suivi c’est désormais chose reconnue et il suffit de lire non seulement les deux T, les mémoires des Cerutti, le journal de Thorez de Jean-Numa Ducange et Jean Vigreux (ed.), MAURICE THOREZ, Journal 1952-1964, Fayard, 788 p., 2020, pour savoir que tout cela mérite étude et qu’il faut avoir fait des communistes des sacrés bigots pour les inciter à se signer au seul nom d’un dirigeant mort en 1953 et à qui on continue à attribuer stupidement tous les malheurs du présent avec cependant l’aspect illogique de se revendiquer communistes, il est vrai qu’il n’a pas dependu des derniers secrétaires du PCF que le parti revendique ce fétiche, alors que depuis Robert Hue au moins il était incité à tout détruire de ce qu’était un parti communiste. Qu’on en soit arrivé à un tel degré non seulement d’adhésion à l’idéologie dominante mais de peur irrationnelle devant tout examen de l’histoire au point de refuser d’entendre ce que dit le peuple russe et les communistes de ce pays dit où nous en sommes et comment on peut avoir un Kamenka ou un Boulet et d’autres pour constituer un sorte d’index vatican. Franchement qui tu espères convaincre de ceux qui depuis des décennies se sont acharnés à ce que les communistes en soient là…
Il faut bien reconnaitre que si des gens comme Kamenka et d’autres peuvent continuer à être où ils sont, alors que moi depuis trente ans, je subis l’innommable des mêmes, c’est qu’un certain cocktail de vendus et de cons a pris le pouvoir en France et plus généralement en Europe, en Occident, il se nourrit de notre ignorance satisfaite, le contraire de ce que représentait le parti de Maurice Thorez. Il faut reconnaitre que le résultat en est abominable non seulement pour Justine et les malheurs de la vertu, une créature risible, mais pour le peuple français et que nulle part on ne résoud les problèmes avec ceux qui les ont provoqués.
Cette acceptation sans la moindre faille et qui trouve partout des relais, génère un mépris pour le peuple qui n’a plus de limite, cela va de ceux qui lui refusent la possibilité d’accéder à la connaissance, jusqu’à Mélenchon et sa compagne d’indignité en train de se moquer de Fabien Roussel au Tour de France. Ces imbéciles ne savent pas que le sport est une culture et que le PCF s’est honoré dans ce domaine du cyclisme (Geminiani, Poulidor, et tant d’autres) comme du football à en élargir l’horizon…
Je ne reconnais plus ce monde qui méprise le peuple et par voie de conséquence accepte de mépriser sa rencontre avec le savoir, l’émancipation, une conscience qui s’élargit… Il ne provoque plus en moi la moindre émotion positive, et je ne peux pas me battre sans ce minimum de confiance qui se soir est partie en fumée… alors il est temps de prendre des vacances… et de se ressourcer dans des choses qui demeurent estimables, le théâtre de la rue, mes activités physiques qui me permettent de ruminer mes lectures et l’apport de gens d’une autre époque… Oui oui, je vous l’assure, il y a eu une époque différente, où comme nous, les quatre auteurs on se félicitait des avancées de l’autres, elles devenaient siennes, nous étions un collectif proche et à distance, les communistes pas un sac de chats sauvages en train de s’étriper…
De quoi est-ce que je me plains le livre en est déjà à sa deuxième édition, nous sommes le best seller de Delga, ce blog connait une audience assez exceptionnelle et internationale… je ne me plains de rien si ce n’est que ces gens-là m’étouffent comme la fumée de l’incendie allumé par des irresponsables et qui comme par hasard frappe les quartiers du mal vivre et des expédients… Ceux où le RN et la LFI de toutes les haines se partagent le mépris des pauvres gens dans un clietélisme, un combat des chefs pour un peuple dont on ose dire qu’il pue sous les bras, comme les terrassiers qui par cette canicule sont en train de défoncer les trottoirs au marteau piqueur… Certains en meurent…
Heureusement le monde est en train de changer et notre livre mon cher Jean tente d’éveiller sur la nature de ce changement, il est normal que les Kamenka, les Fabien Gay et les autres de cette espèce ne veuillent pas de nous, mais crois-tu bien utile de leur écrire ? Ce que nous faisons est beaucoup plus utile, est-ce que tu as envie d’écrire à Trump, à Macron, à Obama, à Hollande, à Sarkozy et j’en passe…
Le fait que la planète entière, tout en les considérant comme dangereux, traite ce ramassis de pleutres, collabos et arrivistes, avec précaution comme des grenades dégoupillées et s’écarte à l’idée de voir l’empire state building leur tomber sur la gueule, me rassenère un peu. Si ce n’était qu’à mon âge avancé je me demande si les dégats sont réparables au PCF, à la gauche et j’ai des doutes parfois et ce soir il ne reste plus la moindre parcelle de ce bonheur, de cette plénitude que m’apporte le combat. En tous les cas ce n’est certainement pas de l’Humanité, du sieur Roubaud-Qashie (2) et de tous leurs clones que j’attends quelque chose, je suis peut-être affaiblie par l’âge, mais pas à ce point là… mais je t’admire cher Jean Jullien comme d’ailleurs Franck et Marianne, et quelques autres d’imaginer que le granit peut être usé par l’eau alors qu’elle glisse sur le saindoux… et on peut toujours recourir à la clandestinité des feuilles locales sympas qui reflètent bien la colère grandissante de la base en se disant que c’est la longue marche qui était aussi une fuite devant une répression venue des « siens » collaborateurs …
Danielle Bleitrach
(2) ce qui s’est passé à la dernière université d’été et la specialiste de la Russie que l’on a osé infliger aux communistes dit assez où en sont ces gens-là, d’ailleurs la prochaine édition est sous le patronage du PCF et du PGE, toujours pour des raisons de fric et OUI… c’est le nerf de leur guerre idéologique que depuis des décennies ils livrent aux communistes en leur imposant une vision théologique (le bien et le mal remplacent la raison scientifique) qui interdit de penser et on ose appeler ça une université ? Là encore je me répète jusqu’à épuisement et je suis un peu lasse :
Voilà comme je ne veux pas te censurer la lettre que tu as écrite à l’Humanité, elle est déjà probablement dans une poubelle quelconque et peut-être une bande de jeunes qui se prennent, parce qu’ils sont cyniques et ignorants, pour des journalistes sont en train de s’en moquer pour rester dans le ton qu’ils imaginent être celui des initiés, il y a les « sachants » et les autres, la masse de manoeuvre d’une pseudo radicalité qui ne mène nulle part…
Bonjour,
Monsieur Vadim Kamenka évoque la réhabilitation de Staline et la condamnation du rapport Khrouchtchev par le KPRF, dans l’article
.
Il parle d’une « véritable réécriture de l’histoire ».
Cependant pour les communistes russes, c’est l’occident impérialiste et certaines figures de la restauration du capitalisme en URSS qui avaient « réécrit l’histoire », comme Khrouchtchev, puis Gorbatchev et Eltsine.
Vadim Kamenka ne parle pas de la volonté clairement exprimée par la population moscovite de restaurer dans le métro de Moscou le bas relief représentant Staline.
Nous devrions nous interroger sur ce changement majeur de paradigme, en ayant à l’esprit que le peuple russe, le parti communiste russe, sont les mieux à même de juger leur propre histoire, et qu’elle n’est pas écrite ni réécrite par les historiens et les penseurs des pays capitalistes.
D’autre part cette résolution visible ici : https://kprf.ru/party-live/cknews/235885.html
constitue un élément historique majeur dans l’histoire des partis communistes, en abolissant la controverse sino-soviétique. Là encore nous devrions mesurer un retournement de l’histoire comparable à la prétendue « fin de l’histoire » et à la restauration du capitalisme en URSS.
Bien à vous,
Jean Jullien
________________________________
2 – Suite à la demande de Nicole Grenier-Merico, directrice de publication des « Allobroges de la Drôme », j’ai écrit cet article que le comité de rédaction a bien voulu publier (le bulletin en PJ) :

René Lavergne nous envoie la piste audio de l’émission réalisée avec Franck.
L’orientation est particulière, c’est plutôt l’esprit des Amitiés Franco Chinoises.
https://ondesdechine.fr/Ondes_de_Chine_emissions.htm
A noter : son premier invité Han Guogang de Chengdu, un étudiant chinois, a proposé de traduire notre livre en chinois pour le diffuser en Chine.
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Xuan
Merci d’avoir publié ce petit courrier, Danielle. En effet tu as raison et ce courrier n’est même pas une goutte d’eau dans la mer.
C’est comme gratter avec une cuiller à café une montagne de mensonges accumulés, notamment depuis que Robert Hue s’est fait dessus devant Stéphane Courtois à la ‘Marche du Siècle’
https://www.dailymotion.com/video/xcnwox
Mais pourquoi des décennies durant Arte s’obstine-t-elle à déterrer Staline pour cracher dessus ?
Pourquoi à l’inverse Vadim-la-voix-de-l’OTAN avec ses amis dignes héritiers de Hue, ne dit-il absolument rien de la controverse sino-soviétique, dont il est bien informé, alors que la résolution du KPRF clôt maintenant la division du Mouvement Communiste International ?
La résolution dit ceci :
« La cause du socialisme a été sérieusement endommagée par la deuxième vague de «déstalinisation», liée aux décisions du 22e Congrès du PCUS. La campagne antistalinienne effrénée s’est transformée en un coup colossal porté à l’autorité du parti et a donné lieu à une confusion morale et politique dans la société soviétique.
Une profonde scission a été semée au sein de la communauté socialiste.
La rupture des relations entre l’URSS, la République populaire de Chine et la République populaire d’Albanie était prédéterminée. Cela a marqué le début d’une crise douloureuse au sein du mouvement communiste international. Les antisoviétistes de tous bords, les services de renseignement occidentaux et les fameux «dissidents» se sont armés «d’un atout» dans la guerre de l’information contre notre pays et le socialisme. »
Et maintenant que représente cette petite clique dans la rédaction de l’Humanité, face aux partis communistes russe et chinois réunis ?
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre.
Dechamps Michel
l’humanité est à l’image du PCF,tant que le Parti ne redeviendra pas un Parti COMUNISTE,un parti pour la classe ouvrière. J’en suis toujours membre comme l’était mon père. J’ai même été récompensé par l’humanité par un voyage un mois en URSS,LENINGRAD MOSCOU SOTCHI l’Arménie l’union Soviétique restera toujours en oi. QUEL DÉSASTRE.
Franck Marsal
Je suis certainement naïf, mais je crois que la dénonciation à courte vue par l’Huma du congrès du KPRF est précisément un signe que le monde change. Peut-être même, est-ce une réponse au compte rendu qu’Histoire&Société a donné de ce congrès.
Car au fond, le mur de la désinformation s’effondre déjà. Les BRICS sont là, alors comment nier que le changement du monde ne vient pas de la démocratisation occidentale généralisée mais du rejet profond par les peuples prolétaires du « Sud » de l’hypocrisie de cette démocratie, qui oeuvre ici par l’entremise des néo-nazis, là par celle des islamistes et là encore par l’alliance incongrue des ultra-sionistes et de ces mêmes islamistes autour de fondamentalistes chrétiens notoirement antisémites mais pro-sionistes lorsque cela les arrange pour dresser les uns contre les autres et perpétuer l’impérialisme.
Oui, tout cela est en train de craquer alors l’huma consolide l’édifice, défend Khrouchtchev et conspue une nouvelle fois Ziouganov.
Mais Ziouganov s’en moque probablement – toi aussi, Danielle, et au fond tu as raison. Car l »Huma n’a pas remarqué à quel point Ziouganov était plus subtil que la propagande anti-communiste habituelle. Donc, l’Huma ne répond pas réellement, elle se contente de remettre la brique à l’endroit du mur craquelé d’où elle était tombée.
Ziouganov ne dit pas que tout ce qu’a fait Staline était génial. Il dit (principalement) que le rapport Khrouchtchev était partial et erroné et que, dans le monde qui change, il est urgent de dépasser la stérilisation khrouchtchévienne.
Qui peut contester que le rapport Khrouchtchev était partial et erroné ? En dénonçant Staline, Khrouchtchev cherche-t-il autre chose que de s’attirer la bienveillance de l’impérialisme ? Que nous dit Khrouchtchev sur son propre rôle dans la période historique qu’il n’ose évidemment attaquer de front, mais en biaisant, par le « culte de la personnalité » ? Rien, bien sûr ! L’enjeu n’est pas la vérité, ni la justice. L’objectif est de chercher un terrain de compromis avec l’impérialisme qui lui, ne demande rien. Comme tu le soulignes fort justement, il s’agit « de criminaliser tout changement révolutionnaire de société ». La tentative Khrouchtchevienne tournera court, mais elle fera des petits. Nous avons déjà noté lors de nos travaux qu’Alexandre Yakovlev, le principal conseiller de Gorbatchev et l’architecte de la « perestroika » avait été envoyé par Khrouchtchev étudier à l’Université de Columbia en 1958. Nous l’avons noté aussi, elle fera des petits, dès avant, dans le movement dit « eurocommuniste », qui aboutira à la dissolution d’un certain nombre de partis communistes et à l’affaiblissement général des autres, perdus dans la recherche illusoire d’un « approfondissement » de la démocratie bourgeoise.
Aujourd’hui, le monde a changé. Le capitalisme ne s’est pas « démocratisé », il est resté impérialiste, fascisant et guerrier sous un vernis démocratique passablement usé auquel la jeunesse et le monde ne prêtent plus la moindre considération.
Parallèlement à tous ces débats, l’intérêt monte pour notre livre. C’est un incroyable travail de terrain, dans lequel nous ne sommes guère aidé en effet par les instances officielles, on nous met plutôt des batons dans les jambes, ou à tout le moins un silence pesant. Mais nous sommes portés par un nombre considérable de bonnes volontés, de gestes concrets. Je viens de recevoir à l’instant un appel d’un camarade expérimenté, qui me dit trouver en nous lisant des réponses à des questions qu’il se pose depuis longtemps. N’est-ce pas toujours ainsi, au fond, que la lumière trouve son chemin ?