Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Une alternative aux institutions financières traditionnelles

La Nouvelle banque de développement (NBD)

En attendant que l’Humanité reprenne ses « esprits », vous pouvez toujours vous abonner à Liberté Actu qui, comme cet article d’Hervé Poly, vous apporte les informations indispensables, ici sur la Nouvelle banque de développement des BRICS. Ce qui fait l’intérêt de Liberté Actu c’est non seulement la clarté des exposés mais la manière dont ils sont toujours reliés à des préoccupations de ceux qui en France cherchent une alternative. Quand hier à Fontaine Fabien Roussel non seulement dit que la perspective est le socialisme, il le fait à partir du refus de la destruction du potentiel industriel français et il envisage déjà un modèle, la nationalisation peut même être temporaire le tout est qu’elle soit comme la production française dans un souci de développement, une planification avec la recherche de circuits commerciaux nationaux et internationaux. Face à la manière dont les Etats-Unis contribuent à l’inflation, à la spéculation boursière, tout en dressant des barrières douanières, la défense de l’emploi, de l’industrie française a aussi la nécessité de se construire dans une alternative qui renforce les potentialités de souveraineté française. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

par Hervé Poly Publié le 27 novembre 2024 à 05:30 Mise à jour le 26 novembre 2024Temps de lecture : 5 minutes

Mots-clé 

BRICSÉtats-Unis

La création de la Nouvelle banque de développement (NBD) a été envisagée pour la première fois par les pays des BRICS en 2012. Mais l’accord formel n’a été signé qu’en 2014 à Fortaleza, et la réunion inaugurale de son conseil d’administration s’est tenue le 7 juillet 2015.

La NBD est devenue opérationnelle en 2016, avec son siège établi à Shanghai. Ce processus, relativement long, reflète la volonté de construire une alternative aux institutions internationales existantes, notamment au Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Gouvernance et stratégie de dédollarisation

Depuis sa création, la NBD s’inscrit dans une vision à long terme et se positionne comme l’institution emblématique des BRICS+. Initialement fondée pour financer des projets d’infrastructure dans les pays en développement, elle s’attache à proposer une approche alternative, en rupture avec les mécanismes imposés par les institutions financières dominantes. Contrairement à ces dernières, la NBD refuse d’imposer des réformes fiscales agressives, la libéralisation des marchés financiers ou la dérégulation des échanges commerciaux. Son objectif est clair : offrir un modèle financier différent, centré sur des priorités stratégiques comme le financement des énergies renouvelables.

Dans sa stratégie pour la période 2022-2026, la NBD a fixé comme objectif d’allouer 40 % de ses prêts à ce secteur. Depuis 2016, la banque a progressivement étendu sa présence. Après l’ouverture de bureaux régionaux en 2019 à São Paulo, en Inde et en Russie, la NBD a accueilli de nouveaux membres : le Bangladesh et les Émirats arabes unis en 2021, l’Égypte en 2023 et son neuvième membre, l’Algérie en 2024. Cette diversification témoigne de son ambition de devenir une institution véritablement internationale.

À lire aussi

États-Unis :Le dollar, instrument de contrôle et de domination économique

La gouvernance de la NBD est un pilier central de son fonctionnement. Contrairement au FMI, elle ne reconnaît aucun droit de veto, chaque pays fondateur (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) détenant une part égale du capital. La présidence de l’institution est assurée à tour de rôle par chaque pays membre, selon un mandat préétabli de cinq ans. Par ailleurs, la NBD s’engage dans une stratégie de dédollarisation ambitieuse.

Elle prévoit d’augmenter l’utilisation des monnaies locales dans ses projets, avec un objectif de 30 % d’ici à 2026, tout en réduisant la part des crédits octroyés en dollars à 70 % d’ici à 2030. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcer l’autonomie financière de ses membres et d’éviter les fluctuations liées à la domination du dollar.

Un autre point stratégique concerne le financement des énergies renouvelables. La majorité des matériaux nécessaires à ces technologies étant produits dans les pays membres, cette orientation valide un choix stratégique cohérent et renforce les économies locales.

Vers une expansion internationale

L’adhésion à la NBD est ouverte à tous les membres des Nations unies, ce qui augure une croissance potentielle significative dans les années à venir. L’institution aspire à devenir un acteur clé du financement mondial, sans être polarisée par un seul pays, mais multipolarisée.

Cette approche se distingue des organisations financières internationales dominées par des intérêts occidentaux. Depuis 2023, la présidence de la NBD est assurée par Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil (2011-2016). Sous sa direction, l’institution poursuit une transformation en profondeur, avec en ligne de mire un projet audacieux : la création d’une monnaie commune pour les BRICS+. En écho à la déclaration de Luiz Inácio Lula da Silva, actuel président du Brésil, Rousseff met en avant la nécessité de diversifier les bases du commerce international : « Chaque soir, je me demande pourquoi tous les pays doivent baser leur commerce sur le dollar ».

À lire aussi

Sommet de Kazan :Vers une monnaie commune des BRICS+ ?

En 2025, la présidence de la NBD passera à la Russie. Parmi les nombreux projets en cours, le programme « BRICS Bridge », axé sur le commerce en monnaies locales, sera sans doute une priorité. La réussite du sommet de Kazan a déjà ouvert la voie à une intensification de ces efforts.

En somme, la Nouvelle banque de développement représente bien plus qu’une alternative aux institutions financières traditionnelles. Elle incarne une vision multipolaire du financement mondial et un espoir de transformation des relations économiques internationales.

Views: 208

Suite de l'article

2 Commentaires

  • Xuan

    Trump a été piqué au vif :

    Trump a proféré des menaces contre les BRICS, exigeant de ne pas créer une alternative au dollar américain
    Hier, 21:42

    https://topwar.ru/254766-tramp-vystupil-s-ugrozami-v-adres-briks-potrebovav-ne-sozdavat-alternativu-dollaru-ssha.html

    Le président élu américain Donald Trump a commencé à menacer les BRICS. Rappelons que les BRICS comprennent des pays de différents continents. Il s’agit de la Russie, de la Chine, du Brésil, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie, de l’Iran et d’autres.

    Trump a déclaré qu’il exigeait un « engagement » de la part des BRICS qu’ils « ne créeront pas leur propre monnaie unique ».

    Le compte de Trump a publié des menaces contre les BRICS :

     » Nous exigeons qu’ils ne créent pas une seule monnaie des BRICS ou qu’ils ne soutiennent pas une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar. S’ils ne le font pas, ils obtiendront des tarifs douaniers de 100 pour cent des États-Unis et diront au revoir aux ventes de notre merveilleuse économie. »

    Selon Trump, qui a lui-même critiqué le dollar et la dette américaine géante dans sa rhétorique de campagne, « il n’y a aucune chance de remplacer le dollar américain ».

    Trump :

     » Quiconque essaie de le faire doit dire au revoir aux États-Unis. »

    Je me demande si quelqu’un a rappelé à Trump que la Chine détient plus de mille milliards de dollars de dettes américaines et qu’elle est le plus grand exportateur vers les États-Unis. Si Trump réduit le commerce américain avec la Chine, des secteurs entiers de l’économie américaine pourraient tomber dans l’abîme, car à l’heure actuelle aucune association en dehors des BRICS n’est capable de reconstituer de tels volumes de biens et de services pour les États-Unis.

    Répondre
  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Le recul du dollar est une réalité depuis longtemps maintenant et les éructations du patron fasciste Trump n’y changeront rien. Le point symbolique sera atteint lorsque les échanges mondiaux seront réalisés avec un volume global en dollars inférieurs à 50% des échanges du moment. Cela ne saurait tarder malgré la planche à billets. La montée de l’or en est un symptôme. Le dollar ne correspond pas à sa valeur d’usage. Les mille milliards de dollars possédés par la chine st avant tout un problème pour la chine et non les usa , idem pour le Japon. La dette usa détenue par la chine ne représente qu’un quarantième de la dette globale des usa. La difficulté pour les usa c’est de vendre sa dette non de se soucier de ce que feront les créanciers. Mais si les dettes émises par les usa trouvent moins en moins preneur alors là la situation monétaire, déficit etc s’envenimera.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.