Peu à peu quand s’effrite et même s’effondre la propagande occidentale sur la nature de ce qui se passe en Ukraine, sur un narratif complètement bidonné des “victoires” d’un régime qui sacrifie son peuple avec des effets boomerang de tous les trafics, banditisme autant que la ruine qui ne profite qu’à une poignée… Alors qu’apparait sous le masque étroit de la défense de la démocratie la réalité de ce qui est mené par l’OTAN en Ukraine comme dans le reste du monde, au Moyen-Orient comme en Afrique, en Amérique latine… une autre histoire de l’URSS est en train d’émerger… Ce que nous avons tenté de vous décrire de cette contrerévolution imposée aux peuples, la manière y compris où nous avons découvert en 2014 une Crimée où les habitants gardaient les statues de Lénine, et Odessa où les fascistes du “maidan” brûlaient 48 personnes dans la maison des syndicats (1), la découverte sur le terrain de la manière dont les peuples qui ont vécu le socialisme estiment avoir été spoliés par ce que l’on décrit encore aujourd’hui (y compris madame Clémentine Fauconnier et le secteur international du PCF) comme la vague “démocratique” des années 1990, une expérience terrible qui n’a profité qu’aux oligarques et à quelques couches de Moscou ou Saint Petersbourg occidentalisées (2)… Le fait que ce qui se passe à la frontière avec l’Ukraine est vécu comme un nouvel assaut auquel répond le patriotisme de la Russie profonde, celle qui se bat pour conserver comme ici les monuments de Lénine et en ériger d’autres y compris à Staline. Cette réalité-là doit être cachée parce qu’elle ne dit que trop à quel point notre mémoire, notre vision du monde est le fruit d’une manipulation pour nous faire accepter l’inacceptable, le capitalisme à son stade ultime d’autodestruction de la vie sous toutes ses formes. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
(1) Danielle Bleitrach et Marianne Dunlop l’URSS, vingt ans après, retour de l’Ukraine en guerre. Delga 2015
(2) Danielle Bleitrach avec la collaboration de Marianne Dunlop, Staline héros national ou tyran sanguinaire. Delga 2017
Les habitants de la ville de Revda, dans l’Oural, ont organisé un rassemblement pour défendre le monument à Lénine. Malgré toutes les tentatives d’interdiction de l’action de protestation.
Début août, sur décision des autorités de Revda, le monument de Lénine situé sur la place centrale de la Victoire a été démantelé. Sous le prétexte d’une restauration. Il avait été promis qu’après la restauration (à la mi-octobre), le monument reviendrait à son ancien emplacement.
Mais c’est à ce moment-là que des jeux très troubles ont commencé. Certains commerçants ont déclaré qu’ils étaient prêts à payer pour le transfert du monument à la périphérie de la ville – en fait, hors de la vue.
Il faut dire qu’en 2019, à l’initiative du gouvernement régional, une enquête sociologique a été menée sur la question du déplacement de ce monument. Les résultats ont été très éloquents : 67,9 % des citoyens se sont prononcés en faveur du maintien du monument à son emplacement d’origine.
Aucun fonctionnaire, aucun homme d’affaires n’a le droit de piétiner la volonté du peuple.
En réponse à ces tentatives d’élimination du monument à Lénine, les communistes locaux ont annoncé un rassemblement pour la défense de l’image de la ville et de la vérité historique. L’action devait se dérouler dans le « Hyde park » local, où les manifestations de masse sont traditionnellement organisées et où elles ne perturbent en rien la vie de la ville.
Cependant, la mairie de Revda a tenté d’interdire le rassemblement. Pour quels motifs ? Pour citer un document officiel : « afin d’équilibrer les intérêts de la société et de l’État, d’assurer la sécurité et l’ordre publics, de protéger la santé et la moralité de la population, de protéger les droits et les libertés d’autrui ».
Jugez vous-même de la manière dont ces mots peuvent être attribués à l’action par laquelle les citoyens exigent des autorités qu’elles honorent leurs propres promesses.
Malgré les tentatives d’interdiction, l’action de protestation de masse a eu lieu. Outre les habitants de Revda, des élus du Conseil régional (de Sverdlovsk) y ont participé.
Parmi les personnes qui ont pris la parole lors du rassemblement figuraient de nombreux résidents honorés de la ville : le vétéran du travail Kalashnikov Sergey Alexandrovich, l’artiste Manenkov Oleg Valerievich, la présidente du Comité des mères de soldats Rzhavitina Galina Timofeevna, les députés de la ville Belyaev Andrey Vladimirovich et Belyaeva Larisa Vladimirovna.
Les participants à l’action ont unanimement demandé le retour du monument de Lénine sur la place de la Victoire.
De manière caractéristique, après la fin de l’action, les habitants de Revda se sont empressés de s’adresser aux élus communistes pour leur faire part de leurs nombreuses plaintes concernant la situation dans la ville. Ils ont évoqué la réduction des espaces verts, les routes défoncées, la construction compacte et les tentatives de transfert des centres médicaux municipaux à des entreprises privées.
Dans ce contexte, les fonctionnaires municipaux n’ont rien trouvé de mieux à faire que de combattre Lénine.
Je voudrais rappeler un certain nombre de choses à tous ceux qui combattent Lénine et les monuments soviétiques. Selon les sondages d’opinion, la majorité de la population russe évalue positivement le rôle historique de Lénine. Diviser la société dans la situation actuelle est tout simplement criminel. Lénine est le symbole le plus puissant de la justice sociale, ainsi que le fondateur de l’URSS, dont le successeur légal est la Fédération de Russie.
La première chose que les nazis ukrainiens ont faite lorsqu’ils ont envahi la région de Koursk a été de mitrailler le monument de Lénine à Soudja, puis de le détruire complètement. Y a-t-il quelqu’un en Russie qui veuille ressembler à ces monstres ?
Photo de l’auteur : Alina Shchekotova, IA REVDA-INFO
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