Histoire et société

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Allemagne :aujourd’hui comme hier, ligne de défense avec les nazis : «Prêt pour la guerre »

La colère d’une partie des Allemands contre la manière dont la gauche allemande au pouvoir dans la coalition (SPD, verts) entraîne le pays dans une aventure militariste contre la Russie est très forte. Il y a l’annonce de l’envoi de militaires en Lituanie (de sinistre mémoire) et Il y a près de deux semaines, le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD) a exigé que l’Allemagne redevienne « apte à la guerre » et « défensive », et que la Bundeswehr et la société dans son ensemble soient organisées en conséquence. Cette colère tranche sur l’anesthésie française qui semble gober sans la moindre retenue et avec la bénédiction du PCF ce militarisme, les déclarations de Lecornu, celles de Macron et avoir une vision plus que limitée de ce qu’est l’impérialisme français ne serait que le poids des marchands d’arme plus les ambitions personnelles de Macron et de son avenir lié de plus en plus à une Europe atlantisée…Il est impossible de parler depaix en ne mettant jamais en cause l’OTAN et l’économie de guerre c’est plus que de l’ignorance c’est une trahison à l’égard de la jeunesse vu la montée des périls… (note et traduction avec deepl par danielle Bleitrach )

Johannes Stern@JSternWSWS13 novembre 2023

L’objectif d’un réarmement et d’une militarisation complets de l’ensemble de la société est lié à la politique des nazis, non seulement sur le plan rhétorique, mais aussi sur le plan du contenu. Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, ils n’avaient cessé d’invoquer la « capacité de guerre » et la « capacité de se défendre » du peuple allemand.

Hebdomadaire nazi « Das Reich » avec un éditorial du ministre de la Propagande Josef Goebbels

Ainsi, le 9 juillet 1944, alors que la défaite de la Wehrmacht ne pouvait plus être arrêtée, l’hebdomadaire national-socialiste Das Reich parut avec le titre « Capable de faire la guerre comme jamais ». L’éditorial, rédigé par le ministre de la Propagande Joseph Goebbels, invoque la « capacité de guerre » de l’Allemagne et appelle à la mobilisation de toutes les forces de la « nation » pour la « victoire ».

C’est l’objectif que la classe dirigeante continue de poursuivre aujourd’hui. Jeudi, Pistorius et l’inspecteur général de la Bundeswehr, Carsten Breuer, ont publié les lignes directrices de la politique de défense 2023, qui ne peuvent être décrites que comme un plan pour une guerre totale. La Stratégie de sécurité nationale, publiée en juin, allait déjà dans ce sens.

Tous les secteurs de la société doivent être réorientés vers la guerre, les soldats et les civils allemands doivent à nouveau mourir en masse pour les intérêts prédateurs de l’impérialisme allemand. C’est le message central du document de 35 pages, que Pistorius et le chancelier Olaf Scholz (SPD) ont étayé vendredi par de nouveaux discours de guerre lors de la conférence de la Bundeswehr à Berlin.

« Notre capacité à nous défendre a besoin d’une Bundeswehr apte à la guerre », peut-on lire dans la toute première partie du document. Cela signifie « que leur personnel et leur équipement sont orientés vers l’exécution de leurs tâches exigeantes ». La référence pour cela est « la volonté de se battre à tout moment avec la revendication du succès dans un combat de haute intensité ». Nous ne voulons pas seulement gagner la confrontation avec un « adversaire de valeur au moins égale, nous devons le faire ».

Un autre objectif central est : « La préparation à la guerre comme maxime d’action. » L’Allemagne a besoin de « soldats qui ont la volonté de défendre courageusement les droits et la liberté du peuple allemand tout en acceptant consciemment le danger pour la vie et l’intégrité physique ».

Ces déclarations sont un avertissement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la classe dirigeante allemande a réduit l’Europe en ruines et a commis les pires crimes de l’histoire de l’humanité avec la guerre d’extermination et l’Holocauste. Depuis, elle n’a plus osé parler aussi ouvertement de la guerre, de la victoire et de la volonté de mourir sur le champ de bataille. Aujourd’hui, elle est déterminée à réarmer l’Allemagne en tant que première puissance militaire européenne et à lui permettre de mener une guerre majeure en Europe même.

« La guerre est de retour en Europe. L’Allemagne et ses alliés doivent une fois de plus faire face à une menace militaire », peut-on lire dans le premier paragraphe du document. Ce « tournant » change « fondamentalement le rôle de l’Allemagne et de la Bundeswehr ». En tant que « pays le plus peuplé et le plus fort économiquement du centre de l’Europe », il porte une « responsabilité » et doit être « l’épine dorsale de la dissuasion et de la défense collective en Europe ».

Le document identifie la puissance nucléaire russe comme le principal adversaire. Après sa « guerre d’agression en violation du droit international » contre l’Ukraine, la Fédération de Russie resterait « la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans la région euro-atlantique à long terme sans changement interne fondamental ».

Cela bouleverse la réalité. En fait, l’OTAN a délibérément provoqué l’invasion russe par son agression. Et l’impérialisme allemand, en particulier, utilise maintenant la guerre pour mener à bien ses plans de réarmement longtemps chéris et, malgré ses crimes historiques, pour se réorienter militairement vers l’Est. Par exemple, les lignes directrices décrivent la « réorganisation d’une brigade de troupes de combat en Lituanie » comme « le projet phare du tournant ».

Le chancelier fédéral Olaf Scholz s’exprime lors de la conférence de la Bundeswehr [Photo de Bundesregierung / Kugler]

Et Olaf Scholz d’ajouter lors de la conférence de la Bundeswehr : « Dans les autres pays baltes, en Pologne, en Slovaquie et en Roumanie, nous contribuons également à la sécurité de l’espace aérien, nous renforçons la présence au sol, mais aussi la capacité de dissuasion de l’alliance en mer. » Et tout cela n’est « que le début ; parce qu’avec la mise en œuvre de la planification de défense de l’OTAN, « on sera encore plus mis au défi. Notre situation géographique en Europe signifie que l’Allemagne fonctionne comme la plaque tournante centrale de l’alliance.

La « mise en œuvre de la planification de défense de l’OTAN » ne signifie rien de moins qu’une guerre contre la Russie. Lors du dernier sommet de l’OTAN à Vilnius, l’alliance a adopté un plan de guerre de 4 000 pages qui précise quelles troupes seront déployées, où et quelles armes seront à leur disposition.

Entre autres choses, la Force de réaction rapide de l’OTAN (Force de réaction de l’OTAN) passera de 40 000 à 300 000 soldats. Plus précisément, le plan de l’OTAN prévoit « d’assurer le renforcement en temps opportun de tous les alliés, conformément à notre approche à 360 degrés ». Il s’est « engagé à financer intégralement ces plans et à s’y entraîner régulièrement afin d’être prêt pour des opérations de défense collective de haute intensité et intersectorielles ».

Les lignes directrices de la politique de défense s’étendent à l’escalade nucléaire. « La défense nationale et de l’Alliance continue d’exiger la participation à une dissuasion nucléaire crédible », peut-on lire dans la section « Priorités stratégiques de la politique de défense ». Grâce au partage nucléaire, l’Allemagne « continue d’apporter sa contribution à la dissuasion nucléaire au sein de l’Alliance ».

Le désir de l’Allemagne d’avoir une grande puissance ne se limite pas à l’Europe et à la Russie. « Même si nous nous concentrons sur la sécurité de la Fédération de Russie, l’Allemagne est confrontée à une multitude de défis de sécurité simultanés qui se renforcent mutuellement. Les crises, les conflits et les tensions régionales affectent notre environnement sécuritaire immédiat en Afrique, au Moyen-Orient, dans l’Arctique et dans l’Indo-Pacifique. La Chine est « à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique ». Et « cyber, information et espace » a également une « pertinence stratégique ».DAVID NORTH30 Jahre Krieg: Amerikas Griff nach der Weltherrschaft 1990–2020Seit dem ersten Golfkrieg 1990–1991 führen die Vereinigten Staaten ununterbrochen Krieg. Gestützt auf ein marxistisches Verständnis der Widersprüche des US- und des Weltimperialismus analysiert David North die Militärinterventionen und geopolitischen Krisen der letzten 30 Jahre.ZUM BUCH

Explizit formuliert das Papier den Anspruch der Bundeswehr, weltweit militärisch einzugreifen. Das „Spektrum“ der deutschen Beiträge reiche „über die Entsendung militärischer Beratergruppen sowie mobiler Trainingsteams bis zum Einsatz umfänglich befähigter Kontingente“.

Dabei geht es ausdrücklich um wirtschaftliche und geostrategische Interessen. „Für Deutschland als wirtschaftlich global vernetzte Handelsnation“ wirkten „sich Destabilisierungen in anderen Weltregionen sowie Bedrohungen für die Freiheit der Seewege direkt auf Sicherheit und Prosperität aus“. Die deutsche Verteidigungspolitik müsse wieder in „geostrategischen Räumen denken und handeln“.

Les directives actuelles diffèrent des documents stratégiques précédents surtout en ce qu’elles précisent les conséquences des plans de guerre de manière beaucoup plus concrète – y compris en Allemagne. Ils appellent à la construction d’une économie de guerre et à la militarisation complète de la société. « L’expansion de la capacité industrielle d’armement robuste et sûre » est « un élément important pour l’approvisionnement rapide, complet et durable de la Bundeswehr en temps de crise et de guerre ».

Le terme « défensive » décrit « l’attitude intérieure vis-à-vis de l’état de préparation défensive de l’ensemble de la Bundeswehr avec un rayonnement à long terme dans tous les domaines liés à la défense et dans la société allemande ». La Bundeswehr, y compris les réserves, a sa place « au milieu de la société » et doit être « vécue là où se trouvent les gens ». La « capacité de se défendre pour la protection de l’Allemagne » est « une tâche pour la société dans son ensemble » et « une culture active des vétérans et des soldats tombés au combat, également soutenue par la société […] un engagement de tous les instants.

Le journal ne laisse aucun doute sur le fait que les travailleurs devraient payer le prix de la folie de la guerre : en tant que victimes sur le front, qui, selon Pistorius, peut aussi traverser l’Allemagne elle-même ; par des réductions sociales et salariales pour financer le réarmement ; et sous la forme d’attaques massives contre les droits démocratiques pour réprimer une énorme opposition.

« La préparation opérationnelle nécessite des ressources » et la « politique de sécurité » « ne pourra pas se passer de priorités difficiles dans un avenir prévisible », indique le document. Dans le même temps, « l’exigence sur la disponibilité opérationnelle de la Bundeswehr […] pas de retard » et fait du « temps un facteur critique ».

La classe dirigeante a apparemment hâte de retourner à la guerre et de commettre un génocide et d’autres crimes. « S’il vous plaît, continuez votre bon travail. S’attaquer courageusement à des processus même complexes, rendre les choses possibles », a lancé Olaf Scholz à la direction de la Bundeswehr réunie à Berlin. « Faire face au tournant » implique également de « tirer les leçons de la guerre actuelle [en Ukraine et aussi en Israël] et d’adapter nos équipements et nos achats en conséquence ».

À Gaza, tous les partis au Bundestag – de l’extrême droite AfD au Parti de gauche – soutiennent le génocide des Palestiniens. Sur les bases de la politique de défense, cette politique pénale doit être développée à une échelle beaucoup plus grande.

Le Parti de l’égalité socialiste ne permettra pas que cela se produise et étendra sa lutte contre la barbarie capitaliste et impérialiste. Les manifestations de masse mondiales contre le génocide à Gaza en sont la base. Ils doivent être élargis, orientés vers la classe ouvrière et armés d’une perspective socialiste.

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2 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Déjà les Ukrainiens à qui on a tenté de laver le cerveau, depuis le plan mis en place par l’ami des bourgeois le réformiste, réactionnaire et contre révolutionnaire Gorbatchev et son planificateur idéologique Yakovlev, ne veulent pas se battre et sont envoyés de force au front, les plus pauvres en tête.

    Cette idée d’envoyer les plus démunis au hachoir est aussi présente en Allemagne pour une partie de l’opinion qui pense qu’il faut réserver le service militaire aux plus pauvres dans ce pays où une partie de la population reste pourtant attachée au pacifisme.

    Le bon sens populaire comprend bien qu’ils n’ont rien a gagner dans cette aventure que leur vendent ceux qui mentent sans cesse pour nous faire supporter les réformes réactionnaires du capital, ceux qui nous mentent sans honte sur leurs alliances véritables et leurs objectifs personnels, qui refusent d’organiser les mobilisations nécessaires à l’amélioration des services publics car il faut bien conserver les confortables places dans les fauteuils capitonnés avec les privilèges associés: pouvoir, prestige de ce monde de notables pourris.

    Tous souhaitant avoir une notoriété quitte a subir le contrôle sans limite des sujets à aborder dans les media, renonçant à une presse et des medias indépendants, renonçant à une expression indépendante pourtant aujourd’hui rendue possible par les moyens techniques modernes du tract au numérique.

    Renoncement total à une stratégie pour le socialisme réel et même contre révolution organisée par ces mêmes opportunistes laissant comme seule illusion aux électeurs encore convaincus par la démocratie libérale qu’ils auront une marge de manœuvre pour choisir s’ils veulent économiser 50 euros sur leurs impôts ou en gagner 5 sur leurs APL qui finiront quoiqu’il en soit dans les poches des propriétaires.

    Sans remettre frontalement la lutte des classes en route et nommer et désigner les bourgeois comme leurs complices opportunistes il n’y aura aucune lueur pour les travailleurs et la dite gauche n’aura que mensonges et illusions à proposer.

    Nos pays si pauvres en ressources qui ont délocalisé et limité l’emploi industriel à un niveau ridiculement et dangereusement bas (12% de l’emploi) n’ont pour survivre ou prolonger l’acharnement thérapeutique des nations impérialistes mourantes d’autres choix que la guerre, ingagnable à l’ère nucléaire, pour tenter de maintenir ou reconquérir nos colonies dont nous nous sommes fait sortir et celles des petits pays de l’Est qui peut être vont un jour se rendre compte que leur salut est à l’Est avec un retour à des relations respectueuses avec la Russie pour préserver l’immense marché dynamique asiatique.

    L’arrogance est une pratique très largement répandue parmi cette caste politique qui se présente à nous, hors sol, sans encrage populaire autre que quelques pauvres types essayant de gagner quelques miettes et un peu de piston.

    Une grande arrogance dépassant largement parfois le cadre de ces candidats et ne mesurant pas les obstacles quotidiens qui s’opposent à la majorité de la population qui pour l’heure ne fait que retarder le moment de leur propre chute individuelle faute d’identifier les organisations en capacité de les défendre efficacement.

    Pour la plupart en France le sentiment qui domine est l’impuissance face aux politiques, aux banquiers, aux employeurs, aux bailleurs où aucune consultation n’est sérieusement organisée et où aucune représentation du peuple réel n’est possible.

    Le syndicalisme garde encore une certaine vitalité dans la jeunesse pour la défense au cas par cas ou à l’échelle de l’entreprise.

    La dernière bataille collective et victorieuse du prolétariat en France date déjà de 56 ans, une telle durée ne peut que laisser des traces profondes et une perte des savoir faire, de l’organisation, pour beaucoup déjà nous n’avons connu que régressions sociales malgré les mobilisations populaires massives mais temporaires restées sans effet par des tactiques nouvelles où la mobilisation se limite à la manifestation hebdomadaire, aux slogans criés dans les manifs et aux trop rares grèves dans les secteurs protégés et quelques bastions syndicaux dans une poignée d’entreprises.

    La lutte en entreprise ne se déclare pas par incantation et doit reposer sur des travailleurs volontaires dans celles-ci ; rares et effrayés par les conséquences d’un engagement ne serais-ce que réformiste. L’organisation moderne du travail rend cette action de plus en plus difficile par l’externalisation des services, les délocalisations et la casse du code du travail accompagné du culte de l’individualisme rendant l’harcèlement des plus rebelles facile pour l’encadrement.

    Les lieux où les méthodes d’organisation anciennes des luttes correspondent encore à l’organisation du travail moderne sont rares: les CHU le restent complètement mais dans le monde industriel les grands ateliers de plus en plus automatisés et précarisés et les services devenus des entreprises autonomes juridiquement rendent les luttes morcelées sans possibles actions syndicales coordonnées au niveau du groupe de sous traitant.

    Le seul lieu de stabilité relative du prolétariat reste le lieu d’habitation.

    Nous sommes face à un défis complexe de mobilisation populaire, de recrutement dans une organisation sociale moderne.

    La seule perspective de paix est le socialisme contre les impérialistes qui s’accrochent au radeau et dont la guerre n’évitera pas l’écueil de toutes leurs nations, il est illusoire d’attendre quelque chose des institutions bourgeoises et nos vendeurs de béton, d’armes, de faux billets, de drogue ne peuvent s’en sortir sans colonies.

    Le lien démontré de longue date entre capitalisme, exploitation, guerre et violence doit être martelé autant qu’ils martèlent les mythes sur les Droits de l’Homme et la Liberté liée à la Démocratie.

    La lutte des classes ne peut être qu’antagonique, il n’y aura jamais d’équilibre ni paix entre bourgeois et prolétaires.

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Plutôt que s’en prendre aux mythes des droits de l’homme dt nombre ont joué un rôle positif ds le développement de notre nation et de ses travailleurs ne vaut il pas mieux s’en prendre à ces classes et ces castes en rappelant que chaque jour de mensonges avec eux est un jour de plus de casse des droits de l’homme, des libertés démocratiques,des droits du travail et de la république et que cela mène au fascisme et à la guerre? Relisez la brochure de ce philosophe français,amoureux de la république,des acquis de 1793 d’orine hongroise et qui le premier répondit brillamment à Goebbels qui faisait des droits de l’homme,de l’égalité des droits,une régression civilisatrice. Camarades ne vs trompez pas de cible. Croyez vs que des militaires comprendront le danger sans que ns eclaircissions la notion de république aujourd’hui,d’indépendance nationale dt les brics d’ailleurs se font les défenseurs et de véritable coopération non de vassalisation.?

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