Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Frida Kalho : on s’y croirait encore…

Frida Kahlo et l’intelligentsia parisienne d’avant guerre. Je dois dire que j’aime mieux le personnage de Frida Kahlo que sa peinture… En ce moment où au Mexique des femmes qui ont son tempérament sont en train de mener un combat au Mexique, un vrai combat où elles risquent leur vie en donnant à la violence machiste le sens de ce qu’elle est réellement : une oppression de classe et raciste, entretenue partout par l’impérialisme… qui hypocritement joue à offrir aux bourgeoises des mondanités dans lesquelles elles jouent à avoir des vapeurs… pendant que partout s’organise les peurs et les haines…

Ces “intellectuels” de mes deux, ne sont pas des “ennemis” encore que quand on contemple le petit monde parisien autour de Glucksmann, on se dit qu’ils ne sont certainement pas des amis… Ce qui est insupportable chez eux est non seulement le fait que ce soient “des salauds” comme elle dit mais la médiocrité de ce qu’ils font de l’art et de la représentation. Disons ce qui est peut-être le fond de ce besoin de voir représenter : l’action humaine ayant un but déterminé, parce que les êtres humains quand ils agissent entrent malgré eux dans les complications de la vie réelle et ils doivent réduire le champ de l’action à l’efficacité, ils rencontrent l’obstacle, ce qui résiste et y compris des buts opposés aux leurs, qui cherchent à se réaliser, ce qui engendre des conflits, ceux du drame, où tout est à la fois subjectif et objectif. Les événements ont besoin d’un vaste champ celui des espaces et du temps alors que la passion rétrécit le champ à l’expression des sentiments, aux gestes, aux regards, aux palpitations de la voix et du visage, à l’objet même, il faut atteindre le paroxysme du juste et du vrai… Quand nous avons un monde incapable d’être en prise sur la réalité d’un basculement historique nous avons souvent ce que décrit Frida Kahlo, une intellectualisation épuisée et bavarde mais celle du fatras surréaliste s’autoentretenant, voire donnant le pire avec Dali, semble encore de l’art et de la culture par rapport au cirque mondain et festivalier d’aujourd’hui.

Encore qu’il y a comme des frémissements, dans le regard que le “sud’ porte sur ce basculement… (note de Danielle Bleitrach)

illustration : Frida Kahlo à la frontière du Mexique et des Etats-Unis (1932)

En 1938, Frida Kahlo est venue à Paris. Voici comment elle parla d’André BRETON et des surréalistes, dans une lettre à son amant, le photographe Nikolas MURRAY :

« Tu n’as pas idée du genre de salauds que sont ces gens. Ils me donnent envie de vomir. Je ne peux plus supporter ces maudits «intellectuels» de mes deux. C’est vraiment au-dessus de mes forces. Je préférerais m’asseoir par terre pour vendre des tortillas au marché de Toluca plutôt que de devoir m’associer à ces putains d’«artistes» parisiens. Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des «cafés», parlent sans discontinuité de la «culture», de l’ «art», de la «révolution» et ainsi de suite, en se prenant pour les dieux du monde, en rêvant de choses plus absurdes les unes que les autres et en infectant l’atmosphère avec des théories et encore des théories qui ne deviennent jamais réalité.

Le lendemain matin, ils n’ont rien à manger à la maison vu que pas un seul d’entre eux ne travaille. Ils vivent comme des parasites, aux crochets d’un tas de vieilles peaux pleines aux as qui admirent le «génie» de ces «artistes». De la merde, rien que de la merde, voilà ce qu’ils sont. Je ne vous ai jamais vu, ni Diego ni toi, gaspiller votre temps en commérages idiots et en discussions «intellectuelles» ; voilà pourquoi vous êtes des hommes, des vrais, et pas des «artistes» à la noix.

Bordel ! Ça valait le coup de venir, rien que pour voir pourquoi l’Europe est en train de pourrir sur pied et pourquoi ces gens — ces bons à rien sont la cause de tous les Hitler et les Mussolini. Je te parie que je vais haïr cet endroit et ses habitants pendant le restant de mes jours. Il y a quelque chose de tellement faux et irréel chez eux que ça me rend dingue.»🔹 Que cela plaise ou non,le texte est réel, vérifié et vérifiable.

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3 Commentaires

  • un prol parmi
    un prol parmi

    bon article sur Madame Kalho. Il semblerait que si vous êtes un artiste ouvrier, Paris ne soit pas le meilleur endroit pour poser vos tubes et vos pinceaux…

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    • admin5319
      admin5319

      viens à Marseille comme tu l’avais prévu et on verra d’où tu partira… au moins tu y a une famille… On en parlait avec alain et bea..

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  • Aubin
    Aubin

    Patrick Deville évoque dans Viva son voyage au Mexique avec tous ces personnages de Malcom Lowry à Trotsky en passant par André Breton qui rencontra ce denier mais aussi Frida Kahlo bien avant sa venue à Paris. Le portrait qu’il fait du « Pape du surréalisme » annonce le commentaire de Frida à Paris.

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