Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’enjeu historique pour aujourd’hui et demain de la mémoire réelle du communisme et le “féminisme”, par Danielle Bleitrach

Nous sommes le 8 mars, mais pour dire ce que représente ce jour, permettez que je fasse un détour par ce qu’est la mémoire des peuples et la nécessité de ne pas laisser détruire et trafiquer celle des révolutions, des rébellions, l’enjeu est aujourd’hui celui du communisme, de la France, de l’Europe et de la place de nous tous dans le monde en train de naître. Femmes et hommes, l’humanité dans sa capacité à se reconnaitre telle.

Les historiens savent à quel point il existe dans toute l’Europe et également en France des mouvements minoritaires qui après avoir été éradiqués ont été oblitérés. Pensons à l’histoire des Cathares… Ils ont été l’objet de répression mais le véritable travail a été idéologique, la puissance dominante a pu travailler à son aise puisque la mémoire des principaux d’entre eux, leur histoire réelle a été tronquée, ils sont restés durablement les jalons d’un juste combat de l’Eglise contre une hérésie à laquelle on a pu attribuer toute sorte de bizarreries, de dogmes repoussoir. A disparu ce que ces mouvements révélaient d’aspiration égalitaire, et pourquoi pas de combats de classe. La manière dont l’appareil inquisitorial a pu bénéficier non seulement des invasions de pillards féodaux mais les compromis locaux entre classes dominantes. Périodiquement des historiens locaux se prennent de passion pour leur réhabilitation, ils s’appuient sur les réflexions de grands historiens (en l’occurrence pour l’exemple des Cathares les travaux de Duby sur ce qu’était réellement l’église autour du XIIe siècle). Il est vrai que l’on peut constater dans les zones où a eu lieu la rébellion hérésie que demeurent des ferments de contestation qui au fil des siècles ont pris les visages les plus divers et ont subi la même vague d’éradication-oblitération. Ce n’est d’ailleurs pas l’histoire de ces mouvements seulement en France qui a été ainsi noyée sous un stéréotype “officiel” mais c’est aussi l’histoire de l’Europe elle-même(1) qui est devenue autre que ce qu’elle a été. Et ici on pense au rôle joué par la guerre des paysans(2) dans le contexte qui va être celle d’une guerre de trente ans (3) qui a non seulement détruit une bonne part de la population européenne mais a installé sur les ruines de ce qu’on estimait encore l’empire romain des divisions correspondant à celles des princes et que l’on réglait par guerre ou mariage créant néanmoins les conditions sous la monarchie absolue de la montée de la bourgeoisie, quelques siècles… dans cette histoire des peuples oubliés, il y a aussi celle des femmes, les prolétaires des prolétaires mais pas seulement elles ont été différentes, hier soir il y a eu sur la 5 un sujet passionnant sur les Amazones : l’idée d’une société uniquement de femmes n’a jamais existé, c’était un mythe grec, le héros mais aussi le peuple grec devait les vaincre pour que soit restauré l’ordre imaginaire du monde, en revanche dans les peuples nomades “les Scythes” on découvre qu’hommes et femmes sont des guerriers grâce à l’arc et au cheval, il y a un moment où du côté de l’actuelle Crimée, de la mer noire les colonisations grecques rencontrent les Scythes nomades et aujourd’hui on explore les tombes jusqu’en Arménie pour tenter de reconstituer l’Histoire…

Pour avoir toujours cherché dans la passion enfantine éprouvée pour l’histoire (grâce aussi aux travaux soviétiques publiés dans les éditions de Moscou) et aux écoles marxistes, en particulier celle de la Révolution française j’ai toujours suivi les traces de ces luttes et civilisations noyées littéralement dans une autre histoire. Peut-être est-ce comme pour Freud, qui reconnait avoir été du côté d’Hannibal contre l’empire romain en tant que juif humilié à Vienne dans l’empire autrichien. Le fait est qu’à partir de la chute de l’URSS, je n’ai cessé de craindre que cet oubli, stigmatisation ne soit le sort réservé au mouvement ouvrier révolutionnaire en France et en particulier au PCF. Et mes craintes n’ont pas disparu. Si un jour quelqu’un s’intéresse à mes motivations réelles il faudra les chercher là…

Quelquefois quand je plaide pour une autre histoire que celle qui est en train de devenir dominante et dans laquelle on voit des contrerévolutionnaires comme Olympe de Gouges et maintenant directement la reine Marie Antoinette à qui elle dédia les droits de la femme être le visage de ce que l’on veut être le “progressisme”, cette manipulation couvrant la stigmatisation de toute révolution, un courant initié dès la célébration du bi-centenaire malgré les combats de Michel Vovelle, j’ai du mal à dire la nature de ma crainte. C’est simple pourtant, on utilise des femmes, des stigmatisés et après le capital s’allie avec les conservatismes pour en finir avec les avancées qui ne s’appuient pas sur les conquêtes pour tous, mais sur le renforcement de l’exploitation voire l’apologie de la guerre. On utilise les femmes afghanes en feignant d’oublier que Ben Laden est un créature de la CIA pour en finir avec le gouvernement égalitaire communiste qui a survécu au départ des soviétiques et n’a été abattu que parce qu’Eltsine a organisé son blocus dans le cadre du bradage de l’URSS aux intérêts américains et ceci jusqu’à la nouvelle débâcle fuite récente…

Quand déjà, mon interlocuteur comprend que l’histoire des princes et de leurs affaires d’alcôves et de guerre masque les fondamentaux de la lutte des classes, il n’est pas rare de m’entendre répondre qu’effectivement ça suffit cette “chronologie” des rois et de leurs guerres et qu’il faudrait en rester en une histoire qui restaurerait simplement le vécu des peuples, leurs outils, leurs mœurs. Ce qui posé ainsi en opposition à la chronologie si cela permet de rompre avec l’histoire chronique des rois, comme de réintégrer l’histoire dans celles de peuples dont nous avons justement par la colonisation nié l’histoire, cela est aussi une manière d’effacer les noms, les faits, de ce qu’on a réduit à être des groupes minoritaires qui n’auraient eu aucune influence sur l’histoire. Pour reprendre l’histoire de l’Afghanistan, si dans les boutiques de Kaboul on garde sa photo usée, celle du dernier président communiste de l’Afghanistan, quelle communiste française se souvient de lui ? … qui parmi les communistes, les femmes se souvient de ce vrai communiste, médecin gynécologue vrai partisan de l’émancipation et des soins apportés aux femmes du peuple, comment juste après le départ soviétique, Najibullah remodèle le gouvernement tente de créer les conditions de l’unité en fournissant des aides d’urgence en nourriture et carburant, pour cause d’hivers rigoureux, entraînant des pertes de récoltes. Cet Homme ne fit qu’une erreur, il a cru aux promesses de la communauté internationale qui le livra à l’atroce supplice des “Talibans” qui l’émasculèrent et le pendirent. Qui parmi vous féministes connait l’histoire véritable de Najibullah ? Donc il ne s’agit pas seulement de s’intéresser aux mouvements lents de l’histoire, aux civilisations, il faut la reconstituer, faire renaître des personnes…

En fait, c’est grâce à une autre conception de l’histoire que j’ai toujours pu suivre cette histoire souterraine au fur et à mesure que la contrerévolution me volait ce que je savais du communisme, y compris le rôle joué dans l’émancipation des femmes, j’ai eu le sentiment que l’on me volait mon pays, ma terre natale, “elle n’était plus que le ciel perdu dont j’avais conservé la mémoire comme une constellation d’étoiles. Ce sentiment fut pour certains d’entre nous une indcible souffrance que chaque négation ravive.

Ce qui s’est passé, se passe encore avec l’histoire du mouvement ouvrier et du PCF est le produit d’une contre révolution qui a déferlé sur l’Europe à partir de ce qui se passait dans le lointain Chili, né de la victoire contre une révolution qui se voulait pacifique, par les urnes, un modèle qui était infiniment plus combatif que les divagations de l’eurocommunisme mais qui a subi l’atroce répression de l’alliance de l’armée avec la CIA, l’asphyxie, la déstabilisation et qui s’est terminé par l’installation du “libéralisme” économique et un pouvoir capable de torturer les enfants devant les mères pour faire parler ces dernières. Ce fut la majeure partie du continent sud américain qui a subi cette atroce vague sous le nom de plan Condor. Les enfants furent volés à leurs mères accusés d’être des communistes et placés dans des familles fascistes. Qui se souvient de cette ronde des folles de mai, de ces grands mères tournant sur une place de Buenos Aires, à nouveau la proie d’une caricature fascisante, de ses femmes communistes pour beaucoup venues réclamer la vérité sur leurs enfants et leurs petits enfants. Je les ai rencontrées à La Havane.. Lieu de toutes les résistances… Nos tortionnaires de la guerre d’Algérie allèrent enseigner leur art de faire parler en rejoignant dans cette mission les nazis comme Barbie et d’autres installés là par la complicité au lendemain de la deuxième guerre mondiale des vainqueurs anti-communistes et des anciens nazis rétablis au pouvoir, l’Église catholique joua même les bons offices, elle non plus n’avait pas été débarrassée de ses sympathisants nazis…

Ce furent ces gens-là qui contribuèrent à créer de toute pièce un mouvement contre le “totalitarisme” soviétique. Glucksmann fils fut l’époux en Géorgie du chef de la police qui s’employa à la répression des communistes pour mieux offrir à des corrompus les biens du peuple sous haute protection de la CIA. Est-ce d’une telle femme que nous prendrons des leçons ? J’ai parlé hier à propos de madame Nuland de la manière dont une “gauche” trotskiste face au Vietnam a mobilisé y compris des réseaux juifs, ceux qui chez nous ont été appelés les nouveaux philosophes pour transformer la victoire du peuple vietnamien en campagne en faveur des collaborateurs abandonnés par les maitres États-uniens dans une débâcle que l’on vient de revivre à propos du retrait de l’Afghanistan. Que croyez-vous que les femmes ont à attendre de madame Nuland ?

Ce qui a été imposé par la torture à l’Amérique latine, le libéralisme y compris “libertaire”, la falsification, a en fait été introduit en France par un gouvernement de gauche auquel participaient les communistes, avec de fausses nationalisations et vraies liquidations-privatisations. Et pour faire bonne mesure alors que tout était fait pour en finir avec les communistes, Mitterrand mettait en place le piège de la montée du Front national assurant l’affaiblissement de la droite. Oui mais le Front national dans le contexte de contre révolution capitaliste devenait à la fois repoussoir et éclaireur d’un “centre” ni à gauche, ni à droite mais de plus en plus à l’ouest. Qu’attendez-vous de Marine Le Pen ? Ou de madame Meloni ?

Pendant trente ans ce récit des “crimes du communisme” est devenu de plus en plus majoritaire et il a servi à justifier toutes les interventions, pillages pour imposer l’ordre impérialiste, la destruction des organisations ouvrières tandis que les capitalistes déplaçaient les industries dans des pays où le coût de la main d’œuvre était très bas. Paradoxalement les plus compétitifs étaient les pays qui avaient choisi dans de terribles conditions de sous-développement souvent détruits par la guerre, le socialisme. Ils étaient les plus compétitifs parce que ces pays assuraient un minimum vital de base et une formation-qualification sans équivalent dans le monde. Le récit de l’exploitation dans les usines créées par nos capitalistes vint enrichir doublement la vision d’un socialisme et d’un communisme devenus des impasses, des tyrannies totalitaires avec un capitalisme d’Etat et ses bureaucrates milliardaires. Alors que cette situation dans nos propres pays créait les conditions d’une désindustrialisation avec la difficulté grandissante pour la classe ouvrière de défendre ses conquis, son pouvoir d’achat, mais aussi l’afflux de marchandises bon marché, la prolifération d’un personnel de service précarisé qui était formé par des immigrés, des ouvriers mis en situation d’exclusion, ce qui créait les conditions de consommation favorables pour une population de diplômés dont on déclara qu’elle était la réalité de la société, la classe moyenne qui effectivement sauta à pieds joints dans l’adhésion de la gauche à l’anticommunisme, le mépris des organisations, et le primat du sociétal.

Dans un tel contexte, il y a eu tant au niveau des institutions européennes qu’à celui du monde médiatico- politique, de son poids idéologique y compris sur le financement des recherches et des publications un travail assez comparable pour rester dans l’analogie de départ à ceux dont j’avais en tant qu’historienne observé le travail, qu’il s’agisse des cathares ou de la contreréforme après la guerre de trente ans. Cela se reproduisait comme un cauchemar sur ma propre vie. Ce travail éradication et d’oblitération était mené et reste mené avec des gens comme Glucksmann, BHL, Cohn Bendit, Kouchner à gauche, au plan international toute résistance était définie comme celle d’un nouvel Hitler par ces gens qui avaient tronqué l’histoire de la deuxième guerre mondiale en faisant de l’extermination des juifs l’instrument d”une alliance avec d’anciens nazis pour mieux en finir avec les communistes, un mouvement qui parti des boat people avait culminé dans la “libération des juifs d’URSS” en passant par l’alliance avec le très antisémite Walesa l’homme d’une église polonaise parmi les plus réactionnaires. J’ai eu la douleur de voir des juifs ainsi et de subir l’ignominie de la renaissance de l’antisémitisme. Ces gens n’ont pas craint et ne craignent pas aujourd’hui de réveiller un antisémitisme de masse pour assurer les intérêts des Etats-Unis. Cet antisémitisme sert au contraire leur courte visée. Là encore les femmes comme les homosexuels sont devenus la masse de manœuvre de ce qui est reste l’extrême droite.

Le PCF français demeurait et on le doit probablement au sursaut de Marchais face aux dérives de l’eurocommunisme, mais ce parti était gardé en état de coma dépassé tout autant qu’il devenait le chantre d’une autoflagellation permanente, en dérivant insensiblement vers le retour dans une social démocratie elle-même de plus en plus déconsidérée et toujours à la recherche d’une nouvelle mue. Ce que devenait ce parti était stupéfiant : il ne restait plus la moindre organisation, formation, publication, qui n’ait été l’objet d’une destruction systématique. Le travail éradication oblitération était mené de l’extérieur et de l’intérieur.

Le 38e congrès a été une surprise qui tient comme dans tous les processus de ce type à des sursauts locaux, à l’obstination du peuple français dans ses refus autour en particulier de la défense des services publics mais aussi la vague idée que l’on ne pouvait trahir ceux qui résistaient : le rôle et l’enjeu de la défense du peuple cubain a été central, comme le refus d’une interprétation de l’histoire du PCF, et là le rôle d’Ambroize Croizat même si demeure occulté celui de ce que le programme du CNR doit à la victoire de l’URSS, il n’en reste pas moins ce que Roussel appelle “les jours heureux”. Fabien Roussel à lui seul méritera une analyse, il est le premier secrétaire du PCF a n’avoir reçu aucune formation théorique, il a hérité pour une bonne part des ambiguïtés de Georges Marchais mais aussi de l’engagement réel de celui-ci en tant que communiste. Il est effrayé à l’idée de voir le parti communiste affaibli subir une scission… ce qui d’un côté le paralyse dans la nécessaire reconstruction du parti mais lui assure ce qui a toujours fait la force des dirigeants communistes sur les factions (une grande leçon de Staline qui gagne parce qu’il sait représenter le collectif face à l’aventurisme et au fractionnisme de ses adversaires en commençant par Trotsky) : savoir représenter l’unité du parti en partant de l’état réel de celui-ci mais aussi de la société française.

Fabien Roussel a d’autant plus de propension à ne pas s’opposer aux liquidateurs que si au plan intérieur il se positionne résolument sur ce que sont les couches populaires, refuse les excès en tous genres d’une pseudo radicalité, au plan théorique comme à celui de la géopolitique il est parfaitement représentatif de ce que le PCF est devenu. Il ne cède pas seulement à une vision du communisme dévoyé par le totalitarisme et à des indignations orchestrées par l’impérialisme, il les partage et croit sincèrement que le communisme français doit marquer sa différence, voire son hostilité à des expériences dictatoriales. Avec un vieux fond quasi familial partagé par les militants de tendresse pour l’Union soviétique (qui parfois les fait être hostiles à la Chine accusée d’avoir trahi et qui serait passée sans transition de la révolution culturelle au capitalisme sous la direction des mêmes), ce qui l’empêche à l’inverse de Deffontaine d’une autre génération de s’appiuyer sur les nouveaux rapports de force, la Chine, le Brésil. Mais ila aussi le respect de Cuba, la connaissance du Vietnam. Au titre des qualités, outre son communisme défendu, son choix d’un point de vue populaire, il y a son amour de la France, et le fait qu’il travaille et apprend vite de ses erreurs. Fabien Roussel est comme bien des communistes un homme honnête qui est spontanément attiré par le progrès, l’humanisme mais comme le PCF il a perdu une part des leçons de l’histoire… Même s’il voit vite de quel côté viennent les coups, il a un gouffre abyssal de la compréhension devant les trasformations du monde, son pacifisme, son exigence d’une solution diplomatique demeure affaiblie.

Dés le départ, on pouvait mesurer à quel point ce qui se passait en Ukraine confronterait la gauche, le PCF à un nouveau rendez-vous : celui-ci a lieu dans le cadre des élections européennes. Macron rejoue à plein la tactique mitterrandienne, faire monter le FN devenu RN, pour n’avoir plus que lui comme adversaire alors que l’élection ne repose pas sur la polarisation on rejoue sans cesse “la présidentielle” et l’accuser d’allégeance à Poutine pour l’exclure du champ national que l’on a surjoué avec l’entrée de Manouchian au Panthéon. Mais sur le fond, il ne s’agit pas du “champ national”, il s’agit de la fin de la nation française et l’intégration totale à l’Europe, enfin l’UE en guerre contre une autre partie de l’Europe, celle qui va jusqu’à l’Oural et contre laquelle on espère reproduire le démantèlement de l’URSS et des pays du pacte de Varsovie.

Qu’est ce que la guerre et comment ne nous laisse-t-on pas le droit d’une opinion qui ne soit pas nécessairement “sexualisée” ?

Le magazine Vogue ce 8 mars renouvelle son soutien “too much” à la guerre en Ukraine, l’an dernier ils ont réussi à faire du tee shirt kaki de zelensky une marque qui a vendu le comédien et son épouse dans un décor que n’aurait pas renié BHL.  Voici comment la diirectrice de ce magazine pour la riche bourgeoisie, pour les “donateurs” justifie les photos et la mise en scène pour sa revue :S’il est normal que ”Vogue” aborde le conflit, ce n’est pas un magazine d’actualité froide non plus, il y a une ligne éditoriale à respecter, abonde Carine Mamou. Prendre la guerre du côté esthétique, c’est à la fois contribuer au rêve que doivent incarner les marques et la mode, et composer avec la réalité qui s’impose. Cette une semble la bonne manière de concilier les deux. » Esthetiser la guerre c’était exactement ce que Walter Benjamin reprochait à Junger en l’accusant d’être un nazi en tenue de camouflage. Voilà l’Europe que l’on proclame en c ontrepoint des cocoricos de Macron… est-ce que les femmes esthétisent la guerre ?

Vous avez dit glamorisation ? - Instagram/Vogue Ukraine

Oui mais ce que l’on tait c’est que cette Europe-là est celle de la mise en concurrence du travail comme celle de la privatisation et de la guerre. Elle est déjà en voie de balkanisation.

Pour revenir à mon interrogation initiale : qu’adviendra-t-il non pas seulement du PCF mais de la nation française ? Y aura-t-il l’ukrainisation de toute l’UE, l’Ukraine est en train de disparaitre alors même que l’UE, avec un Macron intervenant sous directive des USA, ou plutôt d’une certaine conception de ce que sont les USA feint de la défendre.

Tout peut être retourné si l’on en reste aux généralités. Si l’on peut apprécier la proposition de Léon Deffontaines de créer les conditions d’une négociation ouverte aux pays du sud, se contenter d’affirmer que la France doit prendre l’initiative d’une coalition revient à se voir répondre par Macron qu’il a mis en place une coalition de 30 pays appuyant de fait la guerre et l’intervention de l’OTAN.

Ce qui se joue tient à la nécessité d’aller plus loin dans une clarification que seuls les communistes aujourd’hui peuvent apporter parce qu’ils sont l’ultime chance de l’intervention populaire sur la base des intérêts de classe, mais aussi d’une souveraineté internationaliste dans un monde qui bascule vers une autre configuration.

La prise de position publiée aujourd’hui par Histoire et societe et qui émane de certains camarades du Conseil National voire de l’exécutif me parait poser les jalons indispensables de la défense du PCF non en tant qu’organisation mais dans sa nécessité historique pour la classe ouvrière, pour le monde du travail et pour la France.

Non, nous n’avons pas été que l’intime, les personnes du sexe, nous avons été des protagonistes à part entière et toutes les femmes n’ont pas contribué à notre combat en faveur de l’humanité… Même s’il ne faut pas attendre le “socialisme” pour exiger nos droits mais n’est-ce pas vrai pour tous ?

Puisque nous sommes le 8 mars qui n’est pas la journée de la femme, mais celle de la conquête des droits des femmes à l’égalité dans le domaine professionnel, l’indépendance économique sans laquelle il ne saurait y avoir d’indépendance politique, de ce droit des femmes sur leur propre corps, toutes les questions qui relèvent d’une civilisation dans laquelle c’est l’ensemble humain qui sera libéré, je voudrais rappeler que sa fondatrice Clara Zetkin, l’amie de Rosa Luxembourg, fut celle qui appela à la paix face à la montée des bellicismes au congrès de Bâle, comme le décrit Aragon dans Les cloches de Bâle. C’est elle qui vint au nom de l’internationale communiste saluer la naissance du PCF au Congrès de Tours, ce fut elle et ses camarades qui avec Gabriel Péri, Jacques Duclos manifestèrent l’unité des communistes français et allemands contre l’occupation de la Rhur, le refus de “faire payer non pas l’Allemagne, mais les travailleurs allemands pour les crimes de ceux qui avaient voulu contre Jaurès et Rosa cette guerre. A cause de leur action Gabriel Péri et Jacques Duclos furent poursuivis et Frossard le bourgeois liquidateur en profita pour quitter le parti espérant le détruire. Ce à quoi Maurice Thorez répondit avec Péri, Duclos et d’autres par le Front populaire et l’entrée en lutte de la classe ouvrière occupant les usines. Et ce fut encore elle, Clara une vieille femme, la doyenne à 84 ans du Reichtag à moitié aveugle qui montra à la tribune pour dénoncer Hitler et ce qu’il prétendait faire de l’Allemagne.

J’ai apprécié le discours de la dirigeante de la CGT qui invite tout le monde à la grève aujourd’hui et on ne peut qu’être convaincu de la nécessité d’unir les luttes pour la paix, celles contre l’exploitation et celles pour l’émancipation humaine, mais cela dépend aussi de l’existence de cette force et de sa survie historique alors que tout est fait pour la marginaliser, pour faire oublier la réalité de ce qu’elle représente.

Danielle Bleitrach

(A) les premiers buchers médiévaux à Orléans (1022) en Piemont (1025) dans la cité épiscoliale de Liège sont consdérés comme des “protocathares et le phénomène se retrouve de la Rhénanie, en Champagne, en Bourgogne, en Flandres, en Roulousain, Agenais et Albigeois, en Italie et au-delà en Bosnie et dans tout l’Empire byzantin, Grèce, Bulgarie…

(1)La guerre des Paysans allemands ( est un conflit social et religieux qui a eu lieu dans le Saint-Empire romain germanique entre 1524 et 1526 dans diverses régions aujourd’hui réparties entre cinq pays européens. Elle se déroula géographiquement en Souabe, Bade, Palatinat, Hesse, Thuringe (Allemagne actuelle), au Tyrol, dans le pays de Salzbourg, en Carinthie (Autriche actuelle) en Alsace, Lorraine, Franche-Comté (France actuelle), dans les cantons de Bâle, Berne, Lucerne et les Grisons (Suisse actuelle) ainsi que dans le Trentin-Haut-Adige (Italie actuelle). On l’appelle en allemand le Soulèvement de l’homme ordinaire (Erhebung des gemeinen Mannes), la Révolution de l’homme du commun (Revolution des gemeinen Mannes), ou en français, la révolte des Rustauds, les communistes allemands, Brecht reprend cette vision dans sa mère courage, y ont vu le ferment révolutionnaire par excellence.

(2)(La guerre de Trente Ans (1618-1648) est un conflit européen alimenté par des divisions religieuses qui a fait environ 8 millions de morts. Elle a commencé en Bohême, mais a fini par impliquer toute l’Europe, influençant le développement de l’ère moderne. La guerre a éclaté suite à la querelle entre des princes allemands catholiques et protestants et a causé la mort de millions de personnes. C’est une guerre politico-religieuse qui s’est déroulée en Europe centrale et à laquelle ont participé les principales puissances européennes de la première moitié du XVIIe siècle

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