Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Il faut laisser du temps au temps pour que les FAITS s’imposent…

Ce qu’il faut bien mesurer c’est que s’il y a peut-être six à vingt pour cent – pour voir large – d’Ukrainiens qui sont convaincus par le narratif nationaliste fondé sur l’apologie de Bandera, la haine du Russe, le tout assorti d’une fascination pour ce que l’on croit être le mode de vie occidental, l’ensemble de la population ukrainienne est confrontée tous les jours au caractère illusoire d’un tel narratif. Et c’est tout aussi vrai des nations qui sont venues en soutien, cela éclate dans les crises paysannes et des transporteurs à la frontière polonaise. Les problèmes sont doublés d’une véritable inquiétude sur le fait de se retrouver en première ligne dans une guerre de l’OTAN. Mais ce que montrent aussi les reportages sur le front, c’est que même parmi les Ukrainiens qui étaient les plus convaincus de la nécessité de la guerre, au point de s’engager dans une guerre civile dans le Donbass, il y a la conscience d’un isolement, de l’absence de fait d’un véritable soutien, une lassitude. Alors que la propagande occidentale décrit jour après jour depuis des mois une population russe et des dirigeants désorientés voire à l’article de la mort, il semble bien que cette propagande se heurte aux FAITS et que cela fasse partie de la stratégie des Russes, proposer la paix mais en laissant les USA, les Européens, en situation d’entendre la proposition, en sachant bien qu’il faut encore que la situation “murisse”. C’est sans doute la principale capacité de Poutine, faire une analyse qui est comme une véritable bombe à retardement, tout en ne se faisant aucune illusion sur l’ouverture immédiate de négociations alors que les USA, l’OTAN et les “élites” politico-médiatiques continuent à chercher les voies de l’entêtement. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

Une nouvelle crise a éclaté lundi entre Kiev et Varsovie après un incident à la frontière commune où des agriculteurs polonais mécontents qui bloquent des points de passage ont déversé sur la route des céréales ukrainiennes à destination de l’Union européenne.

Le parquet polonais a annoncé lundi avoir « ouvert une enquête ». « Nous sommes en train de réunir des documents, nous interrogeons des témoins et conservons des images qui constitueront probablement des éléments de preuve essentiels », a déclaré à l’AFP la porte-parole du parquet de Lublin, Agnieszka Kepka.

Vives réactions en Ukraine

Cette action a suscité de vives réactions en Ukraine, pays à forte tradition agricole confronté depuis deux ans à l’invasion russe et où des millions de personnes sont mortes en 1932-1933, pendant la Grande famine (Holodomor) organisée par le régime stalinien.

« L‘ambassadeur d’Ukraine en Pologne a critiqué les agriculteurs polonais qui ont bloqué trois camions ukrainiens à la frontière et déversé une partie des céréales qu’ils transportaient sur la route. De telles choses « ne devraient pas être tolérées dans un pays européen civilisé », selon un post publié sur le réseau X par un média indépendant polonais.

Des soldats ukrainiens dans la région de Donetsk, le 10 décembre 2023

Des soldats ukrainiens dans la région de Donetsk, le 10 décembre 2023© Anatolii Stepanov

Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, Ivan Zadontsev s’est précipité pour rejoindre l’armée. Après deux ans de guerre, le militaire est épuisé, mais a peu d’espoir d’être prochainement remplacé sur le front, faute de recrues.

La mobilisation de centaines de milliers de nouveaux soldats pour remplacer ceux qui se battent depuis longtemps est la question brûlante – et politiquement périlleuse – en Ukraine, alors que le conflit entre bientôt dans sa troisième année.

Des soldats ukrainiens participent à un entraînement avec des chars près de Kiev, en Ukraine, le 21 novembre 2023

Des soldats ukrainiens participent à un entraînement avec des chars près de Kiev, en Ukraine, le 21 novembre 2023© INA FASSBENDER

“Ce que je ressens, c’est de la fureur. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?”, fulmine auprès de l’AFP Ivan Zadontsev, officier de presse du 24e bataillon d’assaut séparé ukrainien.

“Nous sommes tous fatigués. Nous voulons tous nous reposer. S’il vous plaît, remplacez-nous”, lance le jeune homme de 27 ans, qui a pris part aux combats.

Son compatriote Serguiï Ogorodnyk, 39 ans, qui commande une compagnie des forces aéroportées, abonde: “les gens ont besoin de congés, pas seulement pour récupérer et continuer à se battre, mais aussi pour reconstruire leur vie civile”.

Un soldat ukrainien présente des munitions pour armes d'assaut, près de Kiev, le 21 novembre 2023

Un soldat ukrainien présente des munitions pour armes d’assaut, près de Kiev, le 21 novembre 2023© INA FASSBENDER

Le militaire affirme que le sentiment “d’injustice” à l’égard de ceux qui n’ont pas encore été appelés à se battre est omniprésent au sein des troupes déployées sur le front.

Pour remédier à la situation, un projet de loi controversé facilitant l’enrôlement a été adopté par le parlement en première lecture début février, mais le texte a aussi déclenché un vif débat.

Et le prolongement de la guerre, la stagnation du front après l’échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023, ont sapé l’enthousiasme des futurs soldats.

– “Démotivant” –

Daniïl, coiffeur de 27 ans qui habite à Kiev, raconte à l’AFP qu’il aurait pu envisager de s’engager dans l’armée il y a un an, lorsque Kiev enchaînait les succès face à Moscou. Mais plus maintenant.

“Tout le monde espérait que les choses s’arrangeraient, que tout pourrait être résolu, que tout pourrait être reconquis… maintenant, les gens sont plus réalistes”, explique-t-il.

Selon Anton Grouchetsky, de l’Institut international de sociologie de Kiev, l’incertitude quant à la pérennité du soutien occidental à l’Ukraine a également un impact.

“Les Ukrainiens étaient prêts à mourir sur le champ de bataille lorsqu’ils se sentaient fortement soutenus. S’ils savent qu’ils n’auront pas d’armes pour se battre, c’est démotivant”, relève-t-il

Une série de scandales de corruption et la réputation de l’armée d’être un enfer bureaucratique ont aussi découragé les hésitants comme Daniïl.

“Je pensais qu’on me prendrait immédiatement la main en me disant: +Allez, on y va !+”, témoigne Evguen Spirine, qui s’est enrôlé il y a quatre semaines.

Au lieu de cela, “il faut un cachet ici, une signature là…”. “C’est difficile à expliquer à ceux qui n’ont pas connu l’Union soviétique”, lance-t-il en relatant ses déplacements dans divers centres administratifs surchargés et disséminés en ville.

– 500.000 hommes de plus –

Certaines agences tentent de rendre l’enrôlement plus simple, telles que Lobby X, qui publie les postes dans l’armée sur un site web avec moult explications. Mais la modernisation du système “est un très grand défi”, reconnaît le PDG Vladyslav Greziev.

Selon lui, son site a reçu plus de 67.000 candidatures. “Nous aidons les gens à franchir le pas vers les forces armées, parce qu’ils ont plus de clarté et de contrôle sur leur avenir”, affirme-t-il.

Le président Volodymyr Zelensky a révélé en décembre que l’armée voulait enrôler 500.000 soldats supplémentaires, un chiffre qui a provoqué une brouille entre la présidence et le commandant en chef Valery Zaloujny, finalement remercié.

Le chef de l’Etat insiste lui sur un “système de rotation efficace” des troupes disponibles assurant que sur “près d’un million d’hommes” déjà enrôlés, seule “une minorité” est actuellement déployée sur le front. 

Le projet de loi actuellement en examen au parlement prévoit d’abaisser l’âge de la mobilisation de 27 à 25 ans et d’introduire des ordres d’enrôlement virtuels, mais aussi de limiter à 36 mois le service militaire en temps de guerre.

Des changements qui en inquiètent plus d’un alors que les réseaux sociaux ukrainiens regorgent de vidéos montrant des mobilisations musclées de jeunes hommes ainsi que des informations sur la localisation de policiers distribuant des convocations dans des lieux publics.

L’intégration de ces nouvelles recrues est d’ailleurs délicate.

“Dans notre unité, nous n’aimons pas que les hommes soient mobilisés contre leur gré”, affirme Ivan Zadontsev. Ce dont ses hommes ont besoin, ce sont des personnes motivées et suffisamment formées.

Il espère que ses compatriotes prendront conscience de ces enjeux et regarniront les rangs de l’armée.

“Nous nous battons pour le pays tout entier, pour notre indépendance”, souligne-t-il. “Si nous cessons de nous battre, nous serons à nouveau occupés”.

bur-brw/pop/ant/cab

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2 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Aujourd’hui encore Sergueï Lavrov a proclamé à la Douma la volonté de la Russie d’accepter d’entamer des discussions:
    🔹La Russie reste ouverte à un règlement politico-diplomatique en Ukraine à condition de la prise en compte de ses intérêts;(Ambassade de Russie).
    La Russie fait ces propositions alors qu’elle est en position de force, comme jamais, sur le terrain militaire. Cela prouve une nouvelle fois qu’elle ne cherche pas des gains territoriaux. Plus la guerre se prolongera, et plus l’Ukraine laissera des plumes.
    La sécurité de l’Ukraine ne passe pas par l’OTAN, c’est la Russie qui lui garantira cette sécurité dans la neutralité.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    STEADFAST DEFENDER 2024, les Britanniques partent pour la Pologne 600 véhicules, plus 1500 paras pour les exercices Brillant Jump et Dragon 24 en Pologne. 2000 Marins Britanniques, les F35B et les avions patrouilleurs maritimes Poseidon seront de la partie.

    L’OTAN se félicite de la récolte record d’un pognon de “dingue”.

    Les F16 seraient promis à l’Ukraine d’ici le printemps.

    Le navire de débarquement de la flotte russe de la Mer Noire César Kunikov vient d’être détruit par une attaque de drones naval ukrainien Magura V5. Le navire russe a chaviré et a été filmé, il serait coulé, le ministère de la défense russe ne confirme pas.
    C’est un navire de grande taille est qui n’était pas équipé des système de défense de dernière ligne modernes.
    Ce type de navire (projet 755) est utilisé pour établir une tête de pont sur les côtes ennemies, il peut embraqué 10 chars lourds ou 12 BTR avec 340 soldats.

    C’est le troisième navire russe détruit en Mer Noire, l’Ukraine conserve une capacité de frappe en Mer Noire avec l’appui des appareils de reconnaissance de l’OTAN, ce qui peut entraver un assaut amphibie sur Odessa.

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