Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Faut-il en arriver à cette conclusion ?

Il y a une thèse qui en est arrivée à l’idée que loin d’être l’aboutissement de la Révolution française et de ses avancées démocratiques, le socialisme et une nouvelle conception de la démocratie naitrait dans le tiers monde qui savait le caractère colonisateur et hypocrite de la révolution devenue corruption de la classe ouvrière. Samir Amin et un certain nombre d’altermondialiste défendent cette théorie. Personnellement quel que soit le respect éprouvé pour ce grand intellectuel et ceux qui s’y reconnaissent, je pense que l’on ne peut pas faire un tel cadeau à l’impérialisme, d’ailleurs les Chinois, le KPRF, un grand nombre de partis communistes ne veulent pas de cet abandon du léninisme. Mais c’est un débat qui est posé en France aujourd’hui dans la rencontre de fait de la gauche et de la droite en faveur de l’atlantisme, de la guerre et même du choix du nucléaire sans l’exigence climatique qui le justifie avec un Cohn Bendit qui privatise le nucléaire civil, y reste opposé en tant que service public mais se prononce pour une guerre nucléaire en Ukraine, et Zelensky à la tête d’un régiment de néonazi devenu le héros de toute la gauche y compris la presse communiste au nom de la démocratie. (note et traduction par deepl du cercle de paix hongrois, Danielle Bleitrach histoireetsociété)

Samir Amin, 2018 « Les progrès révolutionnaires réalisés sur le long chemin de la transition socialiste ou communiste proviennent sans aucun doute et exclusivement des sociétés à la périphérie du système mondial – de pays où l’élite a compris que le développement n’est pas possible avec l’intégration dans la mondialisation capitaliste, et donc, dans l’ordre Pour y parvenir, il faut adopter un modèle _différent_ ; c’est-à-dire un modèle socialiste” par arrangement, il faut passer à autre chose. Lénine et Mao ont exprimé cette conviction lorsqu’ils ont déclaré que l’ère historique des révolutions démocratiques était enfin terminée et que l’ère des révolutions socialistes allait commencer. Cette conclusion appelle à une autre conclusion : Les transitions socialistes _nécessairement_ ont lieu dans certains pays qui se retrouvent isolés de la mondialisation capitaliste alors qu’ils sont attaqués par l’impérialisme mondial. Il n’y a pas d’alternative à cela : il n’y aura pas de « révolution mondiale » simultanée [y compris l’Occident Par conséquent, les nations et les États qui choisissent la voie socialiste seront confrontés à un double défi :1) résister à la guerre constante (chaude ou froide) menée par les forces impérialistes ; et(2) s’associer avec succès à la couche agraire-rurale, qui donne à la majorité de leurs sociétés, sur la route du socialisme. Ni le manifeste communiste, ni Marx ou Engels n’ont abordé ces questions ; c’est pourquoi il est de la responsabilité du marxisme vivant de le faire. “- Samir Amin, 2018.

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3 Commentaires

  • Xuan

    D’accord il n’y aura pas de révolution mondiale, entendons simultanée, à cause du développement inégal, Lénine et Staline l’avaient déjà dit.
    Egalement il est vrai que le socialisme s’est maintenu dans des ex pays colonisés, tandis que la contre révolution s’est abattue sur des pays déjà industrialisés.
    Ceci dit il est faux de laisser entendre que le socialisme soit exclu pour nos pays. Mao disait très clairement que la révolution de démocratie nouvelle était « une partie de la révolution prolétarienne mondiale », et non la révolution prolétarienne à elle seule.
    Si Marx et Engels n’avaient pas abordé cette question c’est parce que cette nouvelle révolution démocratique n’est apparue qu’après la révolution d’octobre.

    Par contre la révolution socialiste dans nos pays serait-elle l’aboutissement de la révolution bourgeoise ? Je ne le formulerai pas comme ça.
    Ce n’est ni un aboutissement ni un « dépassement », ni une forme de démocratie bourgeoise « avancée ».
    C’est une révolution de l’Etat et de ses institutions. Une autre définition de la démocratie et de la dictature. C’est une autre conception du pouvoir d’état, reléguant aux oubliettes la pseudo « séparation des pouvoirs », remplacée par un autocontrôle du parti dirigeant, associé à la surveillance populaire.
    Une démocratie où les partis bourgeois, les coteries financières, politiciennes et journalistiques n’auront plus le pouvoir d’Etat.
    Comment ce pouvoir sera-t-il défini ? On ne peut pas encore l’anticiper parce que sa forme sera aussi définie par le mouvement insurrectionnel lui-même, par les acteurs de la révolution, le prolétariat et ses alliés.
    C’était d’ailleurs ce qu’avait montré la Commune de Paris, inventant une forme propre pour répondre à ses besoins immédiats et dans l’action révolutionnaire, avec des ministres élus et révocables, comprenant un étranger comme Dombrowski, et touchant des salaires d’ouvrier.
    La forme que prendra l’Etat socialiste dans notre pays sera sans doute différente et dépendant de l’histoire actuelle et à venir.

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    • jean-luc
      jean-luc

      @Xuan
      ta réponse me semble dogmatique. Elle passe à côté du problème très réel levé par Samir Amin (et JC Delauney ;), Vijay etc……)
      Il est clair que les pays de la citadelle impérialiste ne sont pas dans une phase révolutionnaire. La raison essentielle en est les processus de fascisation à l’oeuvre dans tous les pays occidentaux, comme résultat de la grande angoisse de nos classes dirigeantes (impériales ou vassales) de perdre leur hégémonie planétaire et ‘our’ way of life….
      Nos élites ne réagissent bien sûr pas seulement sur le domaine intérieur (la fascisation de nos systèmes) mais aussi -et surtout, pour l’instant- dans la sphère périphérique de l’empire, en cherchant à utiliser pour se maintenir leur outil principal de domination : l’outil militaire où ils gardent (ou pensent garder) la suprématie.
      L’intérêt de cette période (reflux du mouvement communiste révolutionnaire dans les pays du centre et agressions impérialistes à l’extérieur) présente l’intérêt de pousser les populations du ‘Sud Global’ vers des positions anti-impérialistes qui favorisent la prise de conscience anti-capitaliste et socialiste en son sein. L’exemple le plus frappant est peut-être ce qui se passe au sein de la fédé de Russie.
      Cela ne signe bien sûr pas la fin du rôle des pays du vieil occident dans le processus révolutionnaire global. Mais il nous faudra probablement attendre que les développements géopolitiques les mettent vraiment à genoux avant que nous puissions débarrasser le mouvement ouvrier et de ses illusions sur sa capacité à s’approprier les prébendes de l’exploitation impérialiste et de ses élites pourries par l’atlantisme qui traduit cette tendance de fond.
      Après, il y a toujours des surprises possibles!

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  • Xuan

    Merci d’apporter la contradiction, elle génère la transformation, bien qu’il ne s’agisse ici que de discours. Mais je n’ai pas dit que nous étions dans une phase révolutionnaire : simplement que le socialisme n’est pas exclu ici.

    D’abord précisons que la révolution de démocratie nouvelle « est une partie partie de la révolution prolétarienne mondiale » parce qu’elle s’oppose à l’impérialisme, et l’affaiblit ; et ceci quels que soient ses dirigeants, y compris princes, rois, industriels. Cela ne dépend pas de leur volonté.

    Mais elle n’est pas elle-même le socialisme, sauf si un parti communiste la dirige et la conduit à son terme. C’est important de le signaler parce qu’il arrive souvent qu’on confonde les deux, dès qu’un gouvernement social-démocrate ou progressiste est élu dans le tiers monde. Mais c’est une confusion.

    Ici, nous sommes tous conscients de la faiblesse organisationnelle et idéologique du prolétariat, de son absence temporaire de parti révolutionnaire dirigeant.
    Egalement de la montée du fascisme, du racisme, du communautarisme, comme de la délinquance, de la prostitution, de la violence. C’est la contrepartie de la crise et de la déliquescence de la société, que la bourgeoisie ne peut plus gouverner comme avant. C’est aussi la conséquence de notre propre faiblesse. Et les illusions des ouvriers ont déjà disparu, ils sont les premiers à savoir que nous avons mangé notre pain blanc.

    Je ne parlerai pas d’élites pourries par l’atlantisme. Le fascisme est la dictature terroriste ouverte de la fraction la plus réactionnaire du grand capital financier.
    L’apparence dit que la social-démocratie penche vers le fascisme, qu’elle lui fait la part belle, par électoralisme ou lâcheté, etc. Non, le fascisme c’est le grand capital. Et le grand capital est fasciste et atlantiste tant que son intérêt le lui dit. C’est Total qui a fait plusieurs fois la culbute en charriant le gaz de schiste des USA, après le boycott du gaz russe par Lemaire.
    Les idées et les théories sont une chose, mais la base c’est la situation matérielle. Les paysans français ne sont pas pour la dictature du prolétariat mais ils ne veulent pas que le blé ukrainien les ruine, comme les paysans polonais. L’endettement du pays pour envoyer des bombes en Ukraine ne soulève pas l’enthousiasme des masses. Est-ce que le peuple français veut prendre les armes maintenant contre la Russie ou contre la Chine ?
    La question induit que le bellicisme de la bourgeoisie et ses appels à la cohésion reposent sur du vide et qu’elle n’en a pas les moyens. Aurait-elle le moyen d’imposer le fascisme pour faire la guerre, pour se faire tuer dans l’intérêt des USA ?
    Je crois que cela ne ferait qu’accentuer les conflits dans notre pays et l’hostilité contre l’hégémonisme et la bourgeoisie elle-même.
    Et autour de nous peut-on réellement parler d’unité économique et politique en Europe ?
    L’Europe est le maillon faible de l’impérialisme. Elle est fissurée par les contradictions et les conflits d’intérêt. L’OTAN qui a avalé de nouveaux arrivants aussi. Plus l’Europe et l’OTAN avalent de nouveaux pays et plus cet amalgame se fragilise. Il en résulte qu’un conflit armé aboutirait à l’implosion de l’OTAN et de l’Europe.

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