Chine : la visite de Zelensky aux USA, qu’est-ce qui en sortira ?

La visite de Zelensky « pourrait ne pas présenter une solution en matière d’aide permettant de sortir de l’impasse » au Congrès américain. La Chine avec ses constats sans fioriture et une distance assumée, est convaincue que c’est plié pour l’Ukraine, les Etats-Unis sur ce terrain sont plus ou moins échec et mat, outre leurs pugilats intestins, leur nombrilisme. Les Européens eux-mêmes divisés d’une manière aussi caricaturale, n’ont pas réellement de volonté propre à défendre leurs propres intérêts tant ceux de leurs mandataires prennent le pas sur tout, mais ils ne peuvent pas ignorer l’ampleur du désastre… Quant à Zelensky il a beau faire la manche partout, il est plus encombrant qu’autre chose et le régime ukrainien est la caricature des incapacités autodestructrices de l’empire dans sa lente chute… Il faut ne pas s’arrêter à ces péripéties et œuvrer à des collaborations plus fondamentales dont dépend réellement l’avenir parce qu’à force d’agir ainsi la situation se dégrade pour tout le monde. Par Yang Sheng Publié : 11 déc. 2023 10 :08    

De la fumée s’élève au-dessus de la zone de la ville d’Avdiivka, sur la ligne de front, en Ukraine, le 18 octobre 2023. Crédit photo : AFP

Bien que le président américain Joe Biden ait invité le président ukrainien Volodymyr Zelensky à se rendre aux États-Unis, et considère qu’il y là une décision qui devrait aider l’administration Biden à sortir de l’impasse qu’il rencontre au Congrès en matière d’aide à l’Ukraine pour qu’elle poursuive son combat contre la Russie, de graves luttes partisanes entre démocrates et républicains, ainsi que le conflit en cours à Gaza, pourraient rendre très difficile pour Zelensky d’obtenir ce qu’il veut au cours de ce voyage.

Le revers de l’Ukraine dans la guerre affecterait l’administration Biden lors des élections de 2024, et c’est un élément clé qui rend les républicains déterminés à multiplier les problèmes concernant le dernier accord d’aide à l’Ukraine au Congrès, et si les États-Unis réduisent considérablement le montant de l’aide, de plus en plus de membres de l’OTAN, en particulier ceux d’Europe, auront là un prétexte pour réduire également leur aide. et cela rendrait la situation de plus en plus favorable à la Russie. Mais avant l’élection présidentielle américaine, qui s’achèvera à la fin de l’année prochaine, il est encore difficile de voir une fin au conflit.

La visite de Zelensky aux États-Unis a été annoncée dimanche par la Maison Blanche, c’est sa troisième à Washington depuis le début de la guerre en Ukraine, et elle intervient à un moment critique des négociations du Congrès pour une aide d’urgence à l’Ukraine. Le Congrès ne semble pas plus proche d’un accord liant les changements de politique d’immigration et de frontière au programme d’aide d’urgence qui fournira des fonds à l’Ukraine et à Israël avant que les législateurs ne quittent la ville pour les vacances, a rapporté CNN.

En plus de rencontrer Biden, Zelensky rencontrera également certains dirigeants du Congrès mardi. Le chef de la majorité au Sénat, Charles Schumer, des démocrates, et le chef de la minorité, Mitch McConnell, des républicains, ont invité Zelensky à s’adresser aux sénateurs mardi matin, selon un assistant de la direction du Sénat. Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, rencontrera également Zelensky, selon le porte-parole du président, Raj Shah, a rapporté dimanche le Washington Post.

Les experts chinois ont déclaré que si les forces ukrainiennes perdaient une grande partie du soutien des États-Unis en termes d’armes et d’argent, il serait très difficile pour Kiev de poursuivre son combat, et la raison pour laquelle Biden a invité Zelensky à se rendre à Washington en ce moment est que le président américain se trouve dans l’incapacité de convaincre les membres du Congrès de coopérer sur l’accord d’aide. et veut que Zelensky l’aide, en espérant que ce faisant Zelensky s’aidera aussi lui-même.

Dans ce cas, Biden et Zelensky partagent le même objectif, car si Zelensky ne parvient pas à obtenir de l’aide, ce qui entraînerait d’autres échecs sur le champ de bataille, ce serait une humiliation pour l’administration Biden. Cependant, les républicains, qui ont un rôle clé dans l’adoption de l’accord d’aide, ne partagent pas le même objectif que Zelensky, car eux et leurs électeurs pensent que les Américains ont des problèmes plus importants à traiter et que l’Ukraine reçoit trop d’argent des États-Unis. Les républicains veulent voir l’administration Biden et les démocrates perdre en 2024, c’est pourquoi il est peu probable que Zelensky arrive à convaincre les républicains.

Selon le Pew Research Center, un nouveau sondage que l’institut a mené du 27 novembre au 3 décembre, auprès de 5 203 Américains, a montré que 31 % des Américains disent que « les États-Unis fournissent trop d’aide à l’Ukraine » dans sa lutte contre la Russie, tandis que 29 % disent que « les États-Unis fournissent la bonne quantité de soutien et seulement 18 % pensent que les États-Unis ne fournissent pas assez.

Cela signifie qu’environ 60% des Américains pensent qu’il ne devrait plus y avoir d’aide à l’Ukraine, ce qui a donné aux républicains la confiance nécessaire pour bloquer l’accord au Congrès, ont noté des experts.

Le Washington Post a déclaré dans son rapport de dimanche que « le principal obstacle à un financement accru de l’Ukraine se trouve à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains », où Zelensky n’a pas encore été invité à s’entretenir avec les républicains de la Chambre.

Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d’études russes de l’Université normale de Chine orientale, a déclaré lundi au Global Times que « c’est le moment le plus difficile pour l’Ukraine depuis le déclenchement de la crise ukrainienne. La difficulté n’est pas de se défendre contre les attaques de la Russie, mais d’éviter d’être ‘abandonné’ par l’Occident dirigé par les États-Unis. »

Changement sur le champ de bataille

Alors que Zelensky et Biden luttaient contre des problèmes liés à l’accord d’aide, la Russie a publié des informations sur ses victoires sur le champ de bataille. RT a rapporté dimanche que « les forces russes ont déployé le drapeau du pays à la périphérie de Maryinka », une ville clé de Donetsk et un important bastion ukrainien.

Reuters a rapporté le 2 décembre que le contrôle de l’Ukraine sur Maryinka restait incertain, « avec des rapports non officiels suggérant que les forces russes avaient enregistré des gains ».

Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur de télévision, a déclaré lundi au Global Times que « la Russie a sûrement l’avantage sur le champ de bataille. La Russie serait en mesure d’étendre son avantage si l’Ukraine n’est pas en mesure d’obtenir plus d’aide de l’Occident pour payer son dur combat contre la Russie ».

L’aide américaine est cruciale pour l’Ukraine, car la décision de Washington affectera d’autres pays occidentaux, et si l’aide américaine est considérablement réduite ou arrêtée, d’autres pays occidentaux réduiront certainement leur aide également, et ce sera un revers majeur pour Kiev, mais une bonne nouvelle pour Moscou, a noté Song.

Dans la prochaine étape, il est essentiel d’observer ce que feront les pays européens, a déclaré M. Cui. Bien que de nombreux pays européens aient promis qu’ils maintiendraient leur soutien à l’Ukraine, ils doivent tous faire face à des pressions intérieures, et si les républicains coupent l’aide des États-Unis avec succès, de plus en plus de forces conservatrices de droite européennes suivront, a noté Cui.

Au premier trimestre 2024, il pourrait ne pas y avoir de changement significatif dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, car seules les élections présidentielles russe et américaine auront un impact sur le conflit en cours, ont déclaré des experts. « Il est peu probable que le résultat de l’élection présidentielle russe soit une surprise, et l’un des scénarios est qu’il est possible pour la Russie de déclarer unilatéralement une victoire dans son ‘opération militaire spéciale’ et de mettre fin à son attaque contre l’Ukraine après l’élection, et que le vainqueur de l’élection présidentielle américaine de l’année prochaine décidera de la suite de la crise ukrainienne. », a déclaré M. Cui.