Histoire et société

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Chine : l’Europe a besoin d’une révolution de l’esprit au lieu d’embrasser le conservatisme

Alors que par ailleurs, les forces capitalistes qui lorgnent la stabilité et le marché chinois invitent ce pays à apprécier la montée de l’extrême-droite qui se présenterait comme une alternative “raisonnable” à une gauche en pleine débâcle et que renient la classe ouvrière et les couches populaires, la Chine comme en témoigne cet éditorial du très officiel Global Times invite l’Europe à se ressaisir, cette analyse est d’une grande pertinence. L’UE, à la croisée des chemins, est confrontée à deux défis interdépendants. Le premier est l’absence d’auto-positionnement clair. Alors que l’UE peut avoir le sentiment que sa position a changé au milieu de changements majeurs dans le monde, une véritable reconnaissance du problème semble faire défaut. De nombreux politiciens de l’UE maintiennent leur position affirmée et arrogante, mais les fondations qui soutiennent leur arrogance s’affaiblissent progressivement. Le deuxième défi est que les dirigeants de l’UE et de ses États membres, bien que conscients des problèmes auxquels ils sont confrontés, ne disposent plus de capacités de décision et de gouvernance plus fortes. En particulier, la capacité d’intégrer et d’unir les différentes classes sociales en Europe a considérablement diminué, et l’adoption du populisme a faussé la mise en œuvre des politiques. Les dirigeants européens ne peuvent que blâmer et se plaindre de facteurs externes, détournant l’attention des contradictions internes. Encore faudrait-il qu’il y ait en France et en Europe des partis communistes qui au plan international restent totalement inféodés à l’atlantisme comme le sieur Boulet du secteur international ou Kamenka son équivalent à la direction de l’Humanité. Il faudrait un parti apte non seulement à faire engouffrer le peuple français dans autre chose que le consensus atlantiste mais à voir les possibles que cela présente pour sa résistance à la fascisation, nous en sommes loin même si des voix isolées comme celles récemment d’Hervé Poly se font entendre. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoire et société)

Par Global TimesPublié : 26 nov. 2023 23 :42    Des personnes sont vues à l’extérieur du bâtiment de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique, le 18 octobre 2022. Crédit photo : Xinhua

Des personnes devant le bâtiment de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique, le 18 octobre 2022. Crédit photo : Xinhua


L’Europe est en train de vivre une tempête, non pas de la périphérie de l’Europe ou d’autres parties du monde, mais de l’intérieur du continent lui-même.

L’Europe devrait cesser de regarder l’incertitude du monde et se concentrer plutôt sur l’introspection. Après une année de victoire d’un dirigeant de droite en Italie, le peuple des Pays-Bas, autre pays fondateur de l’Union européenne, a choisi le leader d’extrême droite Geert Wilders. Le « virage à droite » est presque devenu une tendance politique irréversible en Europe.

L’anti-immigration est une caractéristique importante de cette tendance. Comme l’ont montré les récents troubles à Dublin, en Irlande, le ressentiment de la population à l’égard des immigrants musulmans ne cesse de croître. Cela fait courir le danger que l’Europe soit engloutie dans une tempête de choc des civilisations.

À moins de sept mois des élections européennes, la montée des forces de droite et d’extrême droite continuera de renforcer l’euroscepticisme, ce qui pourrait potentiellement affecter le résultat des élections.

Sur le plan économique, la France a d’abord été considérée comme un facteur d’incertitude au début de l’année, et c’est maintenant l’Allemagne, l’épine dorsale de l’économie européenne. De nombreuses institutions économiques estiment que l’Allemagne pourrait être le seul pays parmi les grandes économies mondiales à connaître une récession.

L’augmentation de l’immigration clandestine, la faiblesse économique et le conflit russo-ukrainien ont encore accru l’anxiété au sein de l’UE.

Les problèmes internes au sein de l’UE les ont quelque peu troublés face aux problèmes mondiaux. Les médias européens discutent de la nécessité de réajuster leurs politiques à l’égard de la Turquie et de réévaluer leurs politiques à l’égard du Moyen-Orient. Il n’y a pas de direction claire sur la façon de faire face à la montée en puissance de la Chine.

L’UE, à la croisée des chemins, est confrontée à deux défis interdépendants. Le premier est l’absence d’auto-positionnement clair. Alors que l’UE peut avoir le sentiment que sa position a changé au milieu de changements majeurs dans le monde, une véritable reconnaissance du problème semble faire défaut. De nombreux politiciens de l’UE maintiennent leur position affirmée et arrogante, mais les fondations qui soutiennent leur arrogance s’affaiblissent progressivement.

Le deuxième défi est que les dirigeants de l’UE et de ses États membres, bien que conscients des problèmes auxquels ils sont confrontés, ne disposent plus de capacités de décision et de gouvernance fortes. En particulier, la capacité d’intégrer et d’unir les différentes classes sociales en Europe a considérablement diminué, et l’adoption du populisme a faussé la mise en œuvre des politiques. Les dirigeants européens ne peuvent que blâmer et se plaindre de facteurs externes, détournant l’attention des contradictions internes.

Confrontée à de graves défis de la part des États-Unis, de la Chine et d’autres pays en développement, l’Europe, en tant qu’acteur mondial crucial, a besoin d’une direction claire pour améliorer sa compétitivité. Cependant, la compréhension de sa propre position est une condition préalable à la détermination des prochaines étapes pour l’Europe.

L’Europe a besoin d’une révolution de l’esprit. La priorité immédiate de cette révolution est d’avoir une compréhension précise de sa propre position et de ne pas se vautrer dans sa gloire et son arrogance passées. Ce n’est qu’en connaissant sa propre position que l’Europe peut déterminer comment elle peut agir, ce qu’elle doit faire et ce qu’elle peut réaliser.

Le prochain sommet Chine-UE à Pékin le mois prochain représente une occasion importante d’établir des relations plus claires entre la Chine et l’UE dans un contexte d’incertitudes mondiales. Les deux parties doivent aborder des questions spécifiques afin de promouvoir la coopération et de jeter les bases d’un renforcement de la confiance mutuelle. La poursuite de la coopération entre les deux parties permettra à l’UE d’acquérir une orientation pour le développement. Embrasser le conservatisme sous l’influence des forces de droite et d’extrême droite n’est pas la solution. La redécouverte de l’esprit européen passe par une dynamique d’ouverture, d’inclusion et de compétition.

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