Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Novikov à propos du conflit israélo-palestinien et de la stratégie américaine consistant à tirer les marrons du feu

Novikov a raison de noter que les Etats-Unis jouent y compris face à ceux qu’ils contraignent à mener une guerre par procuration (contre la Russie pour l’Ukraine, contre l’Iran pour Israël, contre la Chine pour le Japon et la Corée du sud, etc…) un double jeu feignant de retenir leur meute, tout en l’armant. Il est clair que ce qui s’est passé au Conseil de Sécurité puis à l’Assemblée de l’ONU fait tomber les masques du médiateur. Alors que Macron lui tente (en vain vu sa position atlantiste sur l’Ukraine) de préserver ce masque. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/222027.html

Pour ne pas perdre leurs bases militaires dans les pays arabes, les autorités américaines se font passer pour des médiateurs afin de freiner le radicalisme d’Israël. Dans le même temps, Washington renforce discrètement sa présence militaire au Moyen-Orient. Telle est l’analyse des événements récents faite par D.G. Novikov, vice-président du comité central du KPRF, dans l’émission “Le Temps nous le dira” du 26 octobre.

La discussion a porté sur les combats dans la bande de Gaza et sur la réaction internationale à ces événements. Selon les médias occidentaux, Israël ne lance pas d’opération terrestre en raison de la position de Washington. Cette position a été confirmée par Joe Biden lui-même, qui a déclaré qu’il fallait d’abord assurer la sécurité des civils et des otages.

Dmitry Novikov a noté que les paroles du président américain reflètent assez bien la couche supérieure du problème. Si Israël lance une opération terrestre, le conflit s’intensifiera et fera de nombreuses victimes : “Et il s’agira d’une opération aux conséquences peu évidentes. Personne ne garantit au gouvernement israélien et à ses militaires qu’il s’agira d’une opération facile et victorieuse. Et si la situation se complique, les États-Unis devront se joindre au conflit aux côtés d’Israël. Ils ont déjà donné certaines garanties. Et ils devront s’impliquer beaucoup plus rapidement qu’ils ne le voudraient ou ne le pourraient”.

Selon Dmitry Novikov, il est extrêmement important pour Washington de comprendre la situation et de décider comment répartir ses forces dans plusieurs conflits. L’un d’entre eux est le conflit en Ukraine. Le deuxième se déroule dans le cadre de la confrontation israélo-palestinienne. Le troisième est lié à la confrontation idéologique, à la guerre de l’information et à la confrontation économique entre les États-Unis et la Chine. Il est important que les responsables politiques à Washington comprennent comment se terminera la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping à San Francisco – si elle conduira à une réduction des tensions. Ou s’il apparaîtra clairement que les deux parties ne font que gagner du temps, se préparant à une confrontation plus vive.

Le représentant du KPRF a mis en évidence une quatrième circonstance : dans la situation actuelle, il est très tentant pour les États-Unis de frapper l’Iran. “Mais là aussi, il faut calculer les forces”, a-t-il déclaré. – En effet, que se passe-t-il actuellement dans les quartiers généraux politiques et militaires de Washington ? Dans le contexte de la campagne électorale qui a commencé, plusieurs tâches difficiles de politique étrangère doivent être résolues. C’est pourquoi ils aimeraient voir un report de la phase chaude du conflit dans le voisinage de Gaza”.

Les médias américains, quant à eux, alimentent l’opinion publique en haine des rivaux de Washington. Ils affirment, par exemple, que l’ensemble du “monde libre” est menacé par une “alliance de tyrannies” représentée par la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Les présentateurs Ruslan Ostashko et Olesya Loseva ont demandé si les États-Unis seraient en mesure de former leur propre coalition.

Dmitry Novikov a rappelé que les États-Unis ont déjà leur propre coalition. Il s’agit tout d’abord du bloc de l’OTAN. Il y a également des tentatives d’élargissement de cette coalition pour deux raisons. D’une part, il s’agit d’étendre le champ d’action de l’OTAN non seulement à la région euro-atlantique, mais aussi à d’autres régions. “D’autre part, Washington construit de nouveaux blocs. Dans le même temps, les États-Unis adhèrent à la stratégie consistant à ne pas s’impliquer dans les guerres, à ne pas impliquer leurs forces armées dans les conflits, mais à les provoquer et à renforcer leur présence dans différentes régions. Ne pas subir de pertes, ne pas recevoir de cercueils en zinc dans les familles américaines, mais créer autant que possible des conflits et des pertes parmi les autres nations. À cette fin, il est plus profitable pour Washington de ne pas paraître extrêmement radical, mais d’adopter une position “centriste”, comme nous le voyons dans le conflit israélo-palestinien”, a noté M. Novikov.

L’invité du studio a expliqué l’essence du jeu : tant qu’Israël adopte une position radicale, Washington semble jouer un rôle dissuasif. C’est une certaine garantie que de nouveaux groupes de porte-avions américains apparaîtront au Moyen-Orient et que leur présence militaire se renforcera. Mais les Américains n’apparaîtront pas aux yeux des pays arabes comme la force extrême qui pousse Israël à des actions radicales. Sinon, le monde arabe s’indignerait non pas contre Israël, mais contre les États-Unis.

Selon Dmitry Novikov, les États-Unis font tout leur possible pour éviter la question du sort des bases militaires américaines dans les pays arabes. Et Washington a besoin non seulement de les conserver, mais aussi de renforcer sa présence militaire. C’est une garantie que, premièrement, la puissance économique et la force du dollar américain seront maintenues et préservées. D’autre part, en cas de nouvelle guerre mondiale, la présence de bases militaires sur l’ensemble de la planète permettra à Washington de remporter la victoire. Ainsi, comme l’a conclu D.G. Novikov, les États-Unis comptent non seulement sur leurs alliés et la formation de blocs, mais aussi sur leurs propres capacités dans le monde.

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