Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les États-Unis savent clairement ce que les « pays du Sud » veulent le moins entendre à l’Assemblée générale des Nations Unies

Nous sommes dans le temps de l’accélération mais aussi celui d’une transformation de longue durée… Ce qui s’est passé aux Brics mais également lors du G 77 à La Havane avec la présence de la Chine dit cette évolution irréversible et dont la France devrait prendre la mesure. Résoudre la pauvreté, l’inflation, il est bon que se soit fait entendre à la fête de l’Humanité cette exigence de classe, c’est le seul chemin vers la paix, partir de l’essentiel, empêcher que derrière une classe capitaliste destructrice des êtres humains et de l’environnement, ce soit le naufrage du Titanic, réinvestir les institutions existantes et y prendre le pouvoir y compris à l’ONU. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

OPINION / ÉDITORIAL : éditorial du Global TimesPar Global TimesPublié: Sep 17, 2023 11:50 PM    Siège de l’ONU à New York. Photo : VCG

Siège de l’ONU à New York. Photo : VCG

À partir de lundi, la semaine de haut niveau de la 78e Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) débutera et durera jusqu’au 26 septembre. Par rapport aux précédentes, l’Assemblée générale des Nations Unies de cette année a mis davantage l’accent sur les pays du Sud. Plusieurs réunions de haut niveau qui se tiendront pendant l’Assemblée générale porteront sur les priorités des pays en développement d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, notamment le climat, la santé et le financement. Les pays du Sud ont également influencé et répondu aux programmes de l’Assemblée générale des Nations Unies avec un esprit plus fort d’unité et de coopération ainsi qu’un sentiment d’« être l’hôte ». Le directeur d’un think tank international estime que « c’est une année où les pays du Sud ont fixé l’ordre du jour ».

Pour la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies de cette année, le Secrétaire général António Guterres nourrit depuis longtemps de grands espoirs, espérant « aider à sauver les Objectifs de développement durable ». Le terme « sauvetage » révèle les difficultés actuelles auxquelles se heurte le développement mondial et reflète également le fossé infranchissable entre pays en développement et pays développés. Ce que Guterres a mentionné est un changement fondamental dans la situation internationale actuelle, c’est-à-dire la montée collective des pays en développement, qui appelle à un ordre international plus juste et raisonnable. Pendant ce temps, les grandes puissances établies telles que les États-Unis et l’Occident s’efforcent de maintenir leur domination et de recourir à tous les moyens possibles pour discréditer, attaquer et réprimer cet appel. Il faut dire que cette contradiction est le facteur profond à l’origine de la division géopolitique actuelle.

Par exemple, ce que la communauté internationale, principalement les pays en développement, espère le plus discuter à l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est de la manière de résoudre la pauvreté, d’atténuer l’inflation élevée, de faire face au changement climatique, entre autres questions. Ils espèrent promouvoir le développement durable par le biais de dialogues multilatéraux. Les mots clés du débat général – paix, prospérité, progrès et durabilité pour tous – qui sont généralement considérés comme les « points forts » de l’Assemblée générale des Nations Unies, reflètent également pleinement cette forte volonté. Ce qui inquiète le plus ces pays, c’est que la crise ukrainienne redevienne le sujet dominant de l’Assemblée générale des Nations Unies et détourne l’attention des gens des questions de développement. Les bavardages sans fin sur la guerre et les menaces ouvertes et secrètes proférées contre d’autres pays, les forçant à choisir leur camp, sont la dernière chose que ces pays veulent entendre. Cependant, alors que les États-Unis prêtent attention au « Sud global », ils ont également déclaré que « le monde ne peut pas aborder l’un sans l’autre », ce qui signifie la crise ukrainienne et les problèmes de développement. Cela montre que les États-Unis sont bien conscients des exigences des pays en développement, mais qu’ils insistent pour présenter leurs propres programmes dans les forums multilatéraux.

Il existe de nombreux exemples similaires, qui prouvent tous avec force, sans exception, que la pratique consistant à introduire des calculs géopolitiques dans des occasions multilatérales a sapé les efforts de coopération mondiale et gâché de nombreuses occasions pour les pays en développement et les pays développés de parvenir à des compromis, à la réconciliation et à la coopération. Elle a également gravement limité l’efficacité des plates-formes multilatérales qui fonctionnaient auparavant bien. C’est très regrettable. Dans ce processus, les États-Unis et l’Occident n’ont cessé de diaboliser les demandes légitimes et justes des pays en développement en utilisant leurs puissants outils d’opinion publique. A la veille de l’ouverture d’une série de réunions importantes à l’Assemblée Américaine, le sommet G77 + Chine s’est tenu à La Havane, capitale de Cuba, les 15 et 16 septembre. Les représentants participants ont adopté à l’unanimité la Déclaration de La Havane, qui soulignait le « droit au développement dans un ordre international de plus en plus exclusif, injuste, injuste et pilleur ». C’est devenu un appel collectif des pays en développement avant les réunions de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cependant, on ne sait toujours pas dans quelle mesure les voix et les préoccupations des pays du Sud et du Secrétaire général de l’ONU peuvent être entendues par les représentants des pays développés au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Les États-Unis et d’autres pays occidentaux intensifient clairement leurs efforts pour gagner le « Sud global », mais il est évident qu’il ne s’agit pas d’accorder aux pays en développement un statut et des opportunités de développement plus égaux, mais plutôt une tentative de continuer à les confiner à la périphérie du système « centre-périphérie ». La réalité est que les pays en développement sont maintenant plus éveillés et capables de maintenir leur indépendance et leur autonomie que jamais auparavant. Cela ne se reflète pas seulement dans leur approche prudente et équilibrée du conflit russo-ukrainien, mais aussi dans leur lucidité et leur calme face à l’instigation américaine à la confrontation contre la Chine et la Russie. L’Assemblée générale des Nations Unies est le forum multilatéral le plus représentatif au monde, et les États-Unis et l’Occident devraient être plus humbles ici et voir clairement la direction générale de la communauté internationale.

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