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Géorgie : le parti au pouvoir veut la destitution de la présidente proeuropéenne

Quand ça veut pas aller, ça va pas… La France est-elle le maillon faible de l’Europe, on ne peut pas l’affirmer tant la situation de l’Allemagne est délétère. En France, c’est l’empire qui s’écroule, l’audience internationale, là s’exerce en priorité les effets combinés de la vassalisation aux USA et le fait que cette vassalisation consiste désormais à jouer contre ses alliés pour asseoir son hégémonie et sa stabilité interne. Non seulement c’est l’effondrement en Afrique, mais tous les individus franco-américain installés dans ce climat de guerre froide sont les premiers visés, de madame Lagarde aux pions africains en passant par la présidente géorgienne. Pour qui connait un peu la Georgie parler de regret de l’URSS, sans parler de la popularité de Staline, l’enfant du pays on mesure que le parti au pouvoir n’a guère d’autre choix que de rompre avec cet alignement sur l’OTAN et l’UE de la présidente. On retrouve dans bien des pays le même cas de figure, y compris en Moldavie, Roumanie, Serbie, pour ne citer que les plus évidents et nul ne sait comment va finir la situation ukrainienne elle même ce que refusent de considérer nos stratèges en chambre. (note et traduction de danielle Bleitrach)

8hSalomé Zourabichvili, le 31 mai 2023 à Bruxelles.© YVES HERMAN / ARCHIVES REUTERS

Le parti au pouvoir en Géorgie a entamé une procédure de destitution contre la présidente Salomé Zourabichvili qu’il avait pourtant soutenue en 2018. Celle qui est une ancienne diplomate française défend une vision pro-européenne, à l’inverse du gouvernement qui se rapproche de la Russie.

Le parti au pouvoir en Géorgie a entamé vendredi 1er septembre 2023 une procédure inédite mais périlleuse de destitution de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, provoquant une énième crise politique dans ce pays aux relations complexes avec Moscou.

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« Nous avons pris cette décision » car « fermer les yeux sur des violations flagrantes de la Constitution sape l’État de droit », a justifié le président du parti Rêve géorgien Irakli Kobakhidzé devant des journalistes au sujet de Salomé Zourabichvili, qui est une ancienne diplomate française, rapporte l’AFP.

Déplacement à Berlin

Élue en 2018 avec le soutien de cette formation, elle s’oppose désormais à sa politique de voisinage avec la Russie et a multiplié les voyages pour faire obtenir à son pays le statut de candidat à l’Union européenne.

Le parti au pouvoir lui a interdit de se rendre prochainement dans dix pays dont l’Ukraine et malgré ce refus, la première femme présidente en Géorgie s’est rendue à Berlin jeudi, où elle a rencontré son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.

Deux tiers des parlementaires nécessaires

C’est la première fois qu’un parti au pouvoir engage une telle procédure dans ce pays du Caucase d’environ quatre millions d’habitants.

Concrètement, il doit obtenir de la Cour constitutionnelle le droit de solliciter les parlementaires, qui doivent soutenir aux deux tiers sa proposition.

Le Rêve géorgien dispose de quatre-vingt-dix sièges et devra convaincre dix députés de l’opposition, ce qui a très peu de chance d’arriver. Selon lui, la présidente ne peut exercer constitutionnellement ses pouvoirs de représentation « qu’avec le consentement du gouvernement ».

Craintes d’une dérive autoritaire

Alors que les relations entre Moscou et Tbilissi ont été troubles pendant des années, le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Irakli Garibachvili, a entrepris l’année dernière des démarches de rapprochement, et ce alors que l’armée russe menace d’annexer les régions séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.

Cette politique suscite l’inquiétude d’une partie de la société qui craint une dérive autoritaire et la désapprobation de Salomé Zourabichvili, qui ne voit d’avenir pour son pays qu’au sein de l’UE.

En juillet, Volodymyr Zelensky avait décidé d’expulser l’ambassadeur géorgien en Ukraine alors que l’opposant et ancien président géorgien Mikhaïl Saakachvili est apparu très amaigri à son procès.

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