Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Afonine sur “Russie-1” : nous devons construire un monde multipolaire, où il n’y aura plus place pour le diktat du dollar et le “gendarme du monde”

La guerre en Ukraine est une tragédie et d’abord pour le peuple ukrainien que l’on sacrifie à une guerre par procuration mais elle est aussi un déclencheur, ce qui était jusque là simplement en construction se révèle dans sa crudité et beaucoup de choses prennent sens, il y a une tentative assez parallèle des gouvernements occidentaux et de ce qui s’est développé en Russie depuis la fin de l’URSS, mais qui commence à être remis en cause. Et en ce sens les analyses du KPRF peuvent bousculer les lignes chez nous également. Nous recevons ici de plus en plus de remarques qui vont dans ce sens, c’est tout ce qu’on nous a raconté depuis trente ans qui est en train d’être ébranlé. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/220357.html

Le sujet de discussion dans le studio était le déroulement de l’opération militaire spéciale et son impact sur les processus politiques mondiaux. Youri Afonine a noté que chacune des parties opposées s’acquittait de ses propres tâches. La junte de Kiev met en œuvre les plans de ses maîtres occidentaux, conduit sa population à l’abattoir et n’oublie pas de se remplir les poches. Aujourd’hui, les autorités ukrainiennes ont une autre “super idée” : légaliser les drogues dans le pays, manifestement pour diffuser à l’ensemble de la nation leur image du monde, marquée par la dépendance à la drogue. Il est effrayant de penser aux conséquences que cela pourrait avoir sur une société déjà en mauvaise santé.

Entre-temps, la Russie, comme l’a fait remarquer Iouri Viatcheslavovitch, malgré le fait que nos principales forces se concentrent sur la victoire militaire et le renforcement des capacités de défense, étend son influence internationale et regagne les positions sur la scène mondiale qu’elle avait perdues après la destruction de l’Union soviétique. En témoigne le sommet Russie-Afrique qui se tient actuellement à Saint-Pétersbourg et auquel participent 49 pays du continent. Comme on pouvait s’y attendre, les États-Unis ont essayé d’exercer toutes les pressions politiques et économiques sur les pays africains pour empêcher leur participation à ce puissant forum. Le fait que ces pressions n’aient pas eu l’effet escompté montre que le monde ne reconnaît plus l’hégémonie des États-Unis et qu’il devient multipolaire.

De plus, la politique de sanctions américaine produit un effet qui n’était pas souhaité, a déclaré le premier vice-président du Comité central : les pays soumis aux sanctions commencent à interagir plus étroitement les uns avec les autres, à former des alliances. Six pays – la Russie, Cuba, le Venezuela, la RPDC, la Syrie et l’Iran – font l’objet de sanctions globales de la part des États-Unis, et des sanctions à grande échelle ont également été imposées au Myanmar. Dix-sept pays font l’objet de sanctions américaines ciblées et sévères, et sept autres (dont la Chine) sont soumis à des contrôles spéciaux à l’exportation. Au total, 31 pays sont soumis à l’une ou l’autre des sanctions américaines et, de plus en plus souvent, ils élaborent une politique “anti-sanctions” commune, élargissant et approfondissant leur coopération dans divers domaines. Les tentatives des États-Unis de mettre le monde entier au pas par le biais de sanctions sont donc vouées à l’échec.

Mais l’influence des alliances telles que les BRICS s’accroît rapidement, a souligné Youri Afonine : plus de 40 pays ont déjà exprimé leur intérêt à rejoindre ce bloc. Dans la perspective du sommet des BRICS en août, un forum de représentants des partis politiques des pays de l’alliance a été organisé, auquel les délégués du KPRF ont participé. Les experts en sécurité nationale des BRICS se sont réunis en Afrique du Sud cette semaine. Les relations de sécurité des pays membres du bloc représentent une alternative fondamentale à l’approche sempiternelle des États-Unis. Les États-Unis construisent leurs relations avec leurs alliés à partir d’une position dominante, imposent leurs propres conditions et réalisent leurs intérêts, souvent avec l’aide de soldats et d’armes étrangers. Dans les BRICS, il n’y a pas de partie dominante, tout le monde est sur un pied d’égalité, de sorte que toutes les décisions sont prises sur la base d’une approche multilatérale qui n’empiète sur les intérêts de personne. Cette approche fait de ce bloc un centre d’attraction pour de nombreux pays en termes de coopération économique et politique, c’est pourquoi les BRICS ont un grand avenir.

Le premier vice-président du comité central du KPRF a abordé un autre sujet de la semaine : les États-Unis se plaignent que les avions de combat russes Su-35 ne permettent pas aux drones américains de voler en toute sécurité dans le ciel syrien, en effectuant des “manœuvres dangereuses” à proximité, voire en les endommageant. Le citoyen américain, assis devant la télévision, est probablement indigné : quelle agressivité de la part de ces Russes. Mais il ne lui vient pas à l’esprit de demander : à quel titre des drones américains volent-ils en Syrie, que font les militaires américains là-bas, et qui les y a appelés ? L’armée russe a été appelée à l’aide par le gouvernement légitime de ce pays, alors que personne n’a appelé les Américains – en fait, ce ne sont que des intrus. Et bientôt, les États-Unis devront se rendre compte que le monde change, que leur hégémonie touche à sa fin et qu’il ne sera plus possible de s’impliquer à leur guise dans n’importe quel conflit sur Terre – ils seront repoussés. Des changements tectoniques sont en cours dans le monde, et c’est notre opération militaire spéciale en Ukraine les a déclenchés.

L’opération spéciale nous aide à nous débarrasser des absurdités libérales que l’on nous sert à l’oreille depuis 30 ans, y compris au sujet de nos alliés, a déclaré Youri Afonine. Par exemple, la RPDC est sans aucun doute notre allié le plus fidèle, et le ministre de la défense Choigou vient de participer à la célébration du 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée. Pourtant, au cours des dernières décennies, nos médias n’ont répandu que des choses négatives sur la Corée du Nord ! On y mange de l’herbe, on y tire au mortier sur des personnes indésirables, mais ces “morts” reprennent vie et réapparaissent à la télévision. D’où viennent tous ces délires ? Presque toutes proviennent d’un professeur, soi-disant expert de la RPDC, auquel les journalistes s’adressent pour obtenir des commentaires. Et ce professeur travaille dans les universités sud-coréennes depuis de nombreuses années – c’est-à-dire qu’il est à la solde du principal ennemi de la RPDC et qu’il diffuse la propagande sud-coréenne la plus crasse. Derrière tous ces mensonges médiatiques, nos concitoyens n’ont pas réalisé que la RPDC, malgré les sanctions occidentales les plus sévères, a réalisé ce que peu de personnes dans le monde ont réussi à faire : elle a créé de manière indépendante des armes nucléaires, des missiles balistiques, des fusées spatiales, lance des satellites spatiaux et possède sa propre industrie microélectronique. Le KPRF entretient des liens de longue date avec la Corée du Nord, a déclaré Youri Viatcheslavovitch : notre camarade Kazbek Taisaev est le coordinateur du groupe d’amitié parlementaire avec le parlement de la RPDC à la Douma d’État, et nos délégations se sont rendues sur place à de nombreuses reprises et ont dit la vérité au sujet de ce pays. Mais la presse russe de masse tirait ses informations d’une autre source – pourrie et fausse. Aujourd’hui, heureusement, la situation évolue favorablement.

Nous devons développer nos liens avec nos alliés – la RPDC, l’Iran et d’autres pays – pour apprendre d’eux comment résister aux sanctions et apprendre l’indépendance. Et renforcer notre coopération avec tous les pays qui ne sont pas dans l’orbite des États-Unis. Cela créera progressivement un monde multipolaire où il n’y aura plus de place pour le diktat du dollar et l’arbitraire que se permet le “gendarme du monde”, a résumé le premier vice-président du comité central du KPRF.

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