Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’ombre de Lénine et sa portée… par Szilard Kalmar

Voici encore un texte de nos amis du cercle de paix hongrois. Il constitue une approche très claire de la situation en Russie, l’idéologie qu’a voulu imposer Poutine et Russie Unie et la force des communistes russes qui ne lui rendent pas la vie facile. L’excellent interview de Ziouganov que nous présentons par ailleurs complète le tableau. Cela nous aide également à percevoir comment les partis communistes qui subsistent ont su lier traditions révolutionnaires propres (et la France a de ce point de vue une richesse très grande), lutte au quotidien et internationalisme, c’est le cas d’au moins deux grands partis européens, le KKE et le Parti communiste portugais. Mais il est essentiel de confronter tout cela, la censure nous fait perdre beaucoup de temps, et celui-ci nous manque parce que la situation se dégrade très rapidement. (note et traduction avec deepl de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Dans son discours réagissant à la rébellion des mercenaires de Wagner, Vladimir Poutine a rappelé l’année 1917 comme un événement historique négatif. Ce faisant, il a irrité les communistes russes, qui sont une force politique non négligeable.

Écrit par Szilard Kalmar pour #moszkvater.com

« La Russie n’a pas réussi à réécrire le passé communiste et à remettre à sa place les valeurs politiques et sociales traditionnelles de droite », a-t-#moszkvater
« La Russie n’a pas réussi à réécrire le passé communiste et à remplacer les valeurs politiques et sociales traditionnelles de droite »
Photo: EUROPRESS/Dimitar DILKOFF/AFP

Aujourd’hui, les partis communistes ont presque complètement disparu de l’Europe, et la plupart de leurs tentatives de renouvellement se sont heurtées à des impasses conduisant à l’auto-liquidation. L’élite politique (néo)libérale européenne se félicite naturellement de la disparition et de l’absence de poids des partis du mouvement ouvrier, car ainsi disparaîtront les organisations capables de contrer les politiques d’austérité de plus en plus brutales et les pro-guerre totales. En Russie, en revanche, le Parti communiste, qui embrasse fièrement son héritage soviétique, avance résolument sur la « voie léniniste », agissant comme une sorte de force d’opposition constructive dans la vie politique russe.

« Il n’est pas surprenant que les communistes russes idéologiquement purs et durs n’approuvent pas le fait que le régime de Vladimir Poutine soit profondément conservateur et anticommuniste, se référant à l’empire tsariste en apparence et en contenu, tout en disant non au système politique et économique libéral du monde occidental. »

Beaucoup ont essayé de déchiffrer ce qui s’est passé en Russie ces dernières semaines, comment l’empire jusque-là spectaculairement stable est arrivé au bord de la guerre civile en quelques heures. L’opinion publique uniformément mal informée et même délibérément mal informée de « l’Occident collectif » a naturellement projeté ses propres désirs sur ce qui se passait. Pendant un certain temps, nous avons vu l’occident proférer des discours de quasi-victoire envisageant un changement révolutionnaire, remplacé par l’incompréhension et aussitôt une nouvelle jubilation à la fin du coup d’État. Quand les mercenaires ont avancé, ils ont dit que Poutine était affaibli, et quand ils se sont arrêtés, la même explication a été servie.

Il est difficile de comprendre ce qui s’est réellement passé. Nous n’avons pas vu d’affrontement armé majeur, les critiques disent qu’il n’a pas été possible d’établir une véritable force militaire contre les troupes de Prigozhin pendant la marche, d’autres disent que les décideurs ont simplement évité la lutte armée dans l’espoir de trouver une solution politique.

« Il y avait une intrigue secondaire négligée de l’événement émeute qui n’a pas vraiment été abordée, même en Russie. Peu de temps après le départ des militants, le président s’est adressé à la nation, condamnant durement les personnes impliquées dans la marche. Il a soulevé le spectre de la guerre civile, se référant spécifiquement aux événements de 1917 et parlant de la façon dont dans une situation de victoire de guerre à cette époque, l’Empire russe tsariste avait été tourné vers une défaite catastrophique.

Dans les anciens pays du bloc socialiste, il n’y aurait pas de problème majeur avec une telle évaluation historicisante, car il est devenu une tradition d’interprétations idéologiques erronées totales et de raisonnement historique qui contredit les faits historiques.

Cet anticommunisme est alors compréhensible, car le communisme a été introduit dans la région par les forces soviétiques qui ont vaincu le nazisme. Des révoltes antisoviétiques ont même éclaté en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en Pologne après la Seconde Guerre mondiale, il est donc presque naturel qu’après les changements de régime en Europe de l’Est, l’anticommunisme soit devenu une partie des nouvelles idéologies d’État-nation, où aujourd’hui il est presque tabou de parler du fait que les expériences socialistes d’État ont également eu des résultats positifs importants. Dans ces pays, les noms communistes dans les espaces publics ont disparu, les statues des dirigeants communistes ont disparu et les organisations politiques qui voyaient le socialisme comme une période révolutionnaire et historique à suivre ont disparu.

L’exception à cette règle est l’ancienne Allemagne de l’Est, où le changement de régime a traumatisé la société locale de la manière la plus fondamentale. La moitié occidentale du pays a liquidé l’ex-RDA de telle sorte qu’il n’en restait pratiquement rien. La moitié orientale du pays est devenue un symbole du colonialisme à peine déguisé, de la corruption qui y est associée et de la pauvreté qui entraîne une émigration massive. Pour cette raison même, le parti successeur de l’ancien parti de l’État est-allemand a pu demeurer un acteur en Allemagne jusqu’à ce jour, où il a perdu son ancien soutien oriental lors de ses efforts d’occidentalisation et il est maintenant presque complètement exclu de la vie politique allemande.

« La situation en Russie n’a jamais été comparable à celle d’autres pays d’Europe de l’Est à cet égard. Grâce à sa propre force, le Parti communiste local est devenu la principale force politique du pays, qu’il a pu maintenir pendant sept décennies. Selon leur interprétation, 1917 n’était pas le début d’une période peu glorieuse de guerre civile, mais le début d’une nouvelle ère, voire d’un modèle. Il n’est donc pas étonnant que les communistes russes d’aujourd’hui aient été indignés non seulement par la rébellion de Prigozhin, mais aussi par le discours de Poutine. »

La Hongrie fait partie de l'”Occident collectif”, de sorte que nous ne savons presque rien de la Russie et des conditions sociales et politiques qui y règnent. La propagande est absurde au sujet d’un régime dictatorial oppressif qui, selon ces interprétations, est l’héritier direct de l’Union soviétique stalinienne. Même les intellectuels influents et bien informés ne sont pas conscients du fait que l’idéologie d’État de la Russie de Poutine, tout comme l’idéologie d’État de Varsovie, de Prague, de Budapest ou de Bucarest, tente d’être radicalement anticommuniste. Ils dépeignent le parti communiste comme un fléau, se détournant des valeurs nationales traditionnelles, et expliquent les périodes de succès comme un retour à la force nationale.

„ Selon la nouvelle idéologie nationale russe liée à Poutine, cela fait de 1917 le coup d’État le plus dommageable, mais l’élément le plus marquant de la mémoire historique russe est aussi la guerre patriotique de 1941-1945 la victoire historique la plus sacrée, sans tenir compte du fait que l’organisation de la résistance aurait difficilement pu réussir sans les bolcheviks.”

L’idéologie d’État russe d’aujourd’hui tente de s’appuyer à la fois sur les modèles de propagande anticommuniste d’origine américaine (et en fait nazie) et sur les succès incontestables des communistes. Il n’est pas facile pour ces idéologues russes contemporains de prendre simultanément leurs distances avec Staline, le persécuteur et dictateur meurtrier des “grands procès”, et de célébrer Staline, le chef de guerre victorieux qui a détruit Hitler et le nazisme avec ses forces et a vaincu le Japon à l’Est, qui avait humilié les Russes des décennies plus tôt.

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Source : Pexels

Toutes les tentatives de concilier la période glorieuse du communisme avec l’idéologie d’État anticommuniste sont difficiles à comprendre. Alors que des étoiles rouges, des marteaux et des faucilles sont exposés dans les défilés du Jour de la Victoire, le mausolée du dirigeant communiste Lénine est enveloppé, excluant de la célébration le théoricien en chef de l’idéologie qui a gagné la guerre.

« La situation de Poutine n’est pas facilitée par les communistes russes. Alors que ces partis ont disparu en Occident et dans les anciens pays socialistes, en Russie, ils sont toujours considérés comme l’un des plus grands partis politiques, et même la plus grande force d’opposition.

Ils ont une présence organisée dans toutes les régions et se maintiennent en vie avec une politique swing intelligente. Le parti, interdit par Boris Eltsine en 1992 et rétabli en 1993, est difficile à comprendre. Ils s’appuient clairement sur la nostalgie soviétique, mais ont survécu avec succès au vieillissement de générations qui sont essentielles à cet égard. Cela est également dû au fait qu’ils ont réussi à bien distinguer leurs politiques de l’influence libérale occidentale, de plus, ils ont pu adopter un ton plus radical que le pouvoir central dans une situation de guerre. Ils ont soutenu la politique étrangère offensive de la Russie depuis la crise de 2008 en Géorgie et ont été parmi les premiers à exiger la reconnaissance des républiques séparatistes de l’est de l’Ukraine. Ils n’avaient pas non plus d’objection à « l’opération militaire spéciale » en Ukraine en 2022, et voulaient même une action plus efficace et plus dure.

« Il n’y a donc pas grand-chose de surprenant dans le fait qu’ils n’étaient pas heureux que le président ait présenté les événements de 1917 comme négatifs dans son discours. »

Même sur son site Web central, le parti a exprimé son indignation dans un article détaillé. Leur situation est quelque peu facilitée par le fait que la force politique, qui a une histoire séculaire, est dans une position plus facile à la fois idéologiquement et historiquement que l’idéologie de Poutine, qui se lie au régime tsariste.

La Russie a mis en œuvre tardivement des réformes sociales dans la seconde moitié du 19ème siècle, mais a néanmoins subi de graves défaites militaires. La défaite contre le Japon en 1905 et la première vague révolutionnaire qui a secoué le pays ont amené l’empire au bord de la désintégration, accélérée par la Première Guerre mondiale. La Russie, de plus en plus fatiguée de la guerre, rompt avec le tsarisme en février 1917, mais ne demande pas encore la paix. Selon l’évaluation historique russe d’aujourd’hui, c’est dans une telle situation que les bolcheviks sont arrivés au pouvoir sous la direction de Lénine, qui a également entrepris de se conformer aux diktats injustes de la paix. Cependant, les communistes considéraient cela alors et maintenant comme une sorte de compromis pragmatique, c’est-à-dire qu’ils soulignent encore qu’à la fin de 1917, lorsque les Soviétiques ont essentiellement capitulé devant les Allemands, il n’y avait même pas la moindre trace que l’Allemagne pourrait perdre la guerre mondiale.

« Beaucoup plus attrayante pour l’humeur publique nationaliste russe d’aujourd’hui est la période de la Russie soviétique puis de l’Union soviétique, qui a provoqué la plus grande ascension de l’histoire de la nation russe, que le système tsariste russe malade et mourant. »

Les communistes russes sont toujours fiers d’avoir réussi à reconquérir une partie importante de l’effondrement de l’Empire russe à la fin de plusieurs années de guerre civile, et ils ont pu le faire en battant non seulement les Blancs, mais aussi « l’Occident collectif » allié avec eux, victorieux de la Première Guerre mondiale.

Un nombre important de Russes refusent toujours de considérer les décennies de socialisme comme une période historique négative. La majorité voit clairement que l’influence impériale s’étendant de Berlin aux îles Kouriles, l’existence d’une superpuissance, n’était pas indépendante de Lénine, l’idéologie du bolchevisme, le socialisme, qui a entraîné une transformation sociale radicale. L’étrange ironie du destin est que dans la situation de guerre actuelle, l’idéologie d’État considère la période tsariste comme un modèle, et tout comme les armées du tsar pendant la Première Guerre mondiale, l’armée russe d’aujourd’hui ne peut pas réaliser une percée décisive sur la ligne de front.

« Cette impasse actuelle sur un fond <néotsariste> ne peut être comparée à la période où l’Union soviétique bolchevique a écrasé l’Allemagne nazie à la volée entre 1943 et 1945. »

L’opposition des communistes en Russie ne peut être comparée aux mouvements d’opposition dans les sociétés occidentales. Ils n’ont pas d’énormes manifestations de masse, ils n’affrontent pas la police, mais ils ont une présence organisée dans le pays. Les critiques du système de pouvoir des oligarques, les inégalités, exigent plus de succès et de progrès sur les fronts. Tout cela pourrait apporter de plus en plus de soutien au parti dans l’humeur publique russe radicalisée. Ne serait-ce que parce que la société russe considère encore les années quatre-vingt-dix, Gorbatchev et Eltsine avec le plus profond dégoût possible, et l’opposition la plus conséquente de cette période était les communistes, qui ont même été exterminés par les armes et leur parti a été brièvement interdit. Poutine est attaqué par les communistes précisément parce qu’il a essentiellement éradiqué cette existence semi-coloniale chaotique de telle sorte qu’il venait lui-même de cet environnement.

« La Russie n’a pas réussi à réécrire le passé communiste et à remettre à sa place les valeurs politiques et sociales traditionnelles de droite. »

Ce qu’ils ont facilement résolu à Varsovie, Prague, Budapest ou Bucarest ne veut pas fonctionner pour eux. Le mausolée se dresse, les statues de Lénine se tiennent, les espaces publics n’ont pas été renommés. Le passé socialiste en Russie est également sujet à beaucoup de ridicule et d’ironie, mais l’existence et l’influence sociale du Parti communiste peuvent encore causer des surprises historiques à l’avenir dans un pays où la majorité considère avec un dégoût croissant la domination, la complaisance et l’aliénation des élites de la majorité de la société. Dans cette situation, il semble que ce soit une bonne décision pour les héritiers actuels de Lénine de dire même haut et fort non au système social et économique libéral du monde occidental.

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12 Commentaires

  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Je ne sais d’où Poutine a tiré cette idée que la révolution de (février? octobre ?) 17 a privé le tsarisme de la victoire. Il me semble au contraire que celui-ci était en train de s’enfoncer dans la défaite et de se décomposer … L’entrée en guerre de la Roumanie en 1916 aux côtés des alliés n’a pas permis de renforcer le front. Au contraire, à la fin 1916, Bucarest est occupée. En 25 jours de campagne, l’armée roumaine a perdu 15 divisions sur 25 et les empires centraux ont capturé un butin considérable. Il faudra un effort considérable (les russes envoient 30 divisions) pour stopper l’avancée des empires centraux. Cet effort de guerre est au dessus des moyens de l’empire tsariste, qui ne s’effondre pas en position de force. En juillet, l’offensive Kerenski sera un échec complet qui confirme la position de Lenine et amène la Russie sur la voie de la révolution bolchévique.
    Mais il est clair que cela signale les questions profondes qui traversent la société russe.

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Poutine est réactionnaire à l’intérieur et un soutien du tsarisme de pacotille pour écarter la nécessité révolutionnaire aujourd’hui en Russie ds les pas de l’URSS.

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  • Berthe Poggiale Avidor
    Berthe Poggiale Avidor

    Chère Madame,

    Je profite d’une petite pose dans la réalisation de mes œuvres « en petits bouts de chiffons » pour relire pour la ennième fois l’article « Écrit par Szilard Kalmar pour #moszkvater.com »

    Les arguments qui sont développés dans cet article mériteraient un débat sérieux avec des militants communistes afin d’arriver, si possible, à dissiper, un peu, les « brumes » qui sont le résultat de notre désarroi suite à la réintroduction du capitalisme en URSS ayant conduit à son implosion.

    A la suite vous trouverez un commentaire, que j’ai adressé à Gilles Questaux, que j’espère vous ne trouverez pas hors sujet, intitulé «Il faut revendiquer les succès des modèles socialistes pour convaincre les masses du monde entier »

    Cher Camarade,

    Votre souhait, que je partage, est vraiment très très très incantatoire, et ce pour les raisons que je vous expose ci-dessous :

    En février 1953 se tient le 20e Congrès du PCUS. Nikita Khrouchtchev y a lu un rapport ignoble ( concocté avec et par la CIA ) «Sur les conséquences du culte de la personnalité à Joseph Staline »

    Ce rapport mensonger visait au dénigrement de Joseph Staline, dont le nom est :

    ** après la mort de Lénine, associé avec Lénine, à la construction du socialisme, à l’amélioration constante des conditions de vie des populations des Républiques de l’URSS par l’éducation de haut niveau, pour tous, gratuite, par l’accès à la santé pour tous, gratuite, à l’éradication du chômage et encore plus … à l’industrialisation et à la collectivisation, ainsi qu’à la Victoire avec l’écrasement sans condition des hordes fascistes du 3ème reich hitlérien.

    ** respecté ( et non adulé comme une icône ) par tous les travailleurs du monde en tant que défenseur des opprimés par l’exemple que leur donnait la Révolution d’Octobre 1917 conduite par Lénine, ayant éradiqué le capitalisme létal pour le remplacer par le système économique socialiste, au service des populations laborieuses.

    LE RAPPORT MENSONGER DE KROUTCHTCHEV A ACTE LA DEGENERESCENCE DU MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL, SAPANT SES FORCES ET SON UNITE. Le Parti communiste français étant en tête des renégats s’étant permis de « cracher » à l’encontre de l’URSS bolchévik et de son dirigeant incorruptible Joseph Staline et ignorant l’apport essentiel de la pensée et des écrits de Lénine.

    C’EST A PARTIR DU 20éme CONGRES, A PARTIR DU RAPPORT « SUR LE CULTE DE LA PERSONNALITE » QUE LES PEUPLES DU MONDE ONT PERDU CONFIANCE DANS LES IDEAUX COMMUNISTES SOVIETIQUES LESQUELS SONT DESORMAIS REMPLACES PAR LA CONFUSION DANS LEUR TETE .

    Pour affirmer son coup d’État le renégat Khrouchtchev hélas a trouvé de nombreux complices au sein même du bureau politique du PCUS.

    Investi, par le meurtre et les pressions, du plus haut pouvoir du pays, Khrouchtchev, à mis en œuvre la révision de toute l’idéologie de l’URSS ( ses successeurs, inféodés au grand capital financier mondial dirigé par l’oligarchie des Etats Unis, ont continué à peaufiner la révision de l’idéologie marxiste-léniniste bolchévik )

    Trente ans plus tard, Gorbatchev lance la « perestroïka », et il initie une nouvelle vague de diffamation à l’encontre de  Staline. 

    Lui et ses acolytes de la CIA avaient compris que pour détruire l’URSS, ils devaient discréditer la période de construction du socialisme, convaincre le peuple soviétique qu’il n’y avait eu rien de brillant et d’héroïque , mais seulement de terribles “répressions” irrationnelles. En cela, ils ont été aidés par «l’arme» idéologique que Khrouchtchev leur a donnée.

    DONC IL RESULTE DES ELEMENTS CI-DESSUS QU’IL EST ABSOLUMENT ESSENTIEL DE RESTAURER, SANS HESITATION, LA VERITE HISTORIQUE SUR LES FAITS ET GESTES DE JOSEPH STALINE.

    Car il faudra bien en arriver à faire triompher la vérité historique sur Joseph Staline afin que l’idéologie communiste bolchévik triomphe à nouveau, à l’heure ou, du fait de la disparition pratiquement complète des partis communistes bolchévik, il n’y a plus de contre pouvoir de résistance aux politiques d’austérité mises en œuvre par les gouvernements capitalistes de la quasi totalité des pays du monde.

    **

    Comme disait « ??? ce qui ce comprend bien s’énonce clairement ……» j’ai essayé. Ai-je convaincu ??? hélas les « communistes sont devenus tellement anti-communistes ! Quand aux braves gens abreuvés de propagande anti soviétiques, j’arrive à démontrer, preuves à l’appui, les turpitudes du grand capital qui nous exploite, et nous conduit à une guerre dévastatrice ! mais c’est tellement reposant de « faire l’autruche » !

    Dans huit jours je serai en possession du livre d’Ostrovski. Je termine « le boomérang américain » et ce que le journaliste américain Simpson démontre des efforts constants et mortifères du gouvernement des Etats Unis à l’éradication du système économique socialiste, en récupérant pour ce faire, les pires assassins hitlériens nazis, fait froid dans le dos, même si j’en savais déjà beaucoup.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Je suis d’accord sur la nécessité de défendre la mémoire communiste et les succès des États Socialistes.

      Mais il faut aussi pour ce qui concerne la France s’appuyer sur la tradition révolutionnaire et l’aura qu’elle a répandue dans le monde.

      Réhabilitons la Convention, Robespierre,les révoltes ouvrières, la Commune de Paris, le CNR.

      Détruisons systématiquement les mythes capitalistes si nombreux.

      Appuyons sur les incohérences des discours capitalistes en France: le Commissariat au Plan pourtant établi par la droite gaulliste peut être ce point d’appuis.

      Appuyons sur le “patriotisme” français trompé par les agents du Reich et de Washington que sont cette extrême droite qui ne défend en rien les valeurs de la République Française “Liberté, Égalité, Fraternité” quelle belle devise à défendre dans la réalité sociale.

      Partout les communistes en particulier ceux de la base ont porté cet esprit de Liberté et de Justice, mots volés par la bourgeoisie.

      Les communistes qui ont libéré partout le Tiers Monde, ils avaient si peu ils l’ont donné.
      Ils ont lutté et payé si cher dans toutes les dictatures avec lesquelles les démocraties bourgeoisies ont continué à faire affaire quand ils n’ont tout simplement pas organisé et financé les coups d’État.

      Défendons ce que Marx, Engels, Lénine nous ont appris pour comprendre le monde et le transformer.

      Montrons et posons les bonnes questions au peuple.

      Peut être serait-il temps de réactualiser un nouveau Manifeste du Parti Communiste ?

      Cette lutte idéologique est d’une grande importance si nous voulons que les communistes s’emparent enfin des problèmes principaux.

      Notre ennemi a bien compris l’importance de la lutte idéologique et du sabotage des organisations.

      Les luttes sont victorieuses quand les travailleurs tiennent à distance les opportunistes et les liquidateurs.

      Un exemple de lutte réussie en Espagne Franquiste la naissance des Commissions Ouvrières en 1962 qui deviendra un des principaux syndicats espagnols.

      Ce sont par un travail conjoint des femmes de mineurs et des mineurs qui ont soulevé le bassin minier des Asturies, le Donbass espagnol, un peuple fier, pauvre et travailleur ou tous les dirigeants de ce mouvement clandestin étaient des mineurs encartés au PCE ou non; après une longue préparation clandestine ils ont réussi à mettre 300 000 ouvriers espagnols en grève appuyé par l’ETA et les Communistes au Pays Basque. Ils ont forcé le ministre du travail Solis à négocier et ils ont gagné sur toutes les revendications y compris plus de démocratie dans les entreprises ainsi que la fin de la répression policière dirigée par le Commissaire criminel Claudio Ramos responsable de la mort suite aux tortures de Tina Bayon une des femmes courageuses avec Anita Sirgo qui ont soulevé le bassin de Miéres.

      Cette victoire est le résultat de la combinaison de la fierté des ces hommes et femmes durs à la tâche, des conditions d’exploitation extrêmes aux limites de la malnutrition, de la répression patronale qui frappait les travailleurs et la détermination de jeunes ouvriers militants intelligents, déterminés et dévoués.

      Partout et dans toutes les conditions les communistes ont porté le progrès, nous n’avons pas à accepter les insultes et trahisons de ceux qui nous combattent à l’extérieur comme à l’intérieur.

      En France il me semble qu’il est urgent de reconquérir l’organisation ainsi que la clarté et la cohérence entre les discours des communistes.

      Plus longtemps sera retardée la purge nécessaire plus dure sera la reconquête.

      La lecture d’Ostrovski montre à quel point la politique des cadres est le principal dans les organisations que ce soit pour les consolider ou les détruire et ceci à tous les niveaux hiérarchiques.

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      • etoilerouge
        etoilerouge

        Absolument l’histoire de la révolution la République ont été insultée manipulée pour dégoûter la classe ouvrière les travailleurs les rendre amorphes vis à vis de l’histoire nationale,implanter des mythes tous contre révolutionnaires, effacer contexte et contradictions. Le pire c’est peut être BHL le capitaliste chargeant ds les années 1970 la République révolution lumières jusqu’au crime de l’égalité ventre du nazisme aidé de tte la réaction saucissons compris.

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      • Berthe Poggiale Avidor
        Berthe Poggiale Avidor

        Répondre à Monsieur Arias

        La lecture attentive des arguments spécieux de votre réponse me confirme que le coup d’état de Kroutchev consistant à dénigrer à mort, l’oeuvre immense de Joseph Staline, afin de détruire l’URSS bolchévik, a atteint son but au-delà même des espoirs de cette ordure.

        Répondre
        • marsal
          marsal

          La première remarque que je me suis faite en commençant à lire le livre, c’est l’abondance de dirigeants du PCUS porteurs du Gorbatchévisme nés dans les années 30, c’est à dire de la génération qui est entrée dans la vie active après la mise au placard posthume de Staline par Krouchtchev. Et l’absence de toute référence marxiste pour cette génération. On peut voir cela de manière négative, mais on peut aussi mesure l’immense travail réalisé par le PCRF pour reconstruire un parti communiste en Russie. Cela doit nous donner la conviction et l’espoir.

          Répondre
          • Berthe Poggiale Avidor
            Berthe Poggiale Avidor

            Répondre à Franck Marsal.

            Cher camarade, je dois recevoir le livre d’Ostrovski dans quelques jours. Dès que j’en aurais « assimilé les arguments » je me permettrai de revenir vers vous pour vous faire part de mon point de vue.

            Ma démarche aux côtés de Joseph Staline a pour but de renverser toutes les calomnies déversées à son encontre par la grande finance mondialisée pour éradiquer toutes les velléités de révolution prolétarienne ( vous dites « après la mise au placard posthume de Staline par Krouchtchev .. ) MAIS c’est pire qu’une mise au placard !!! IL A ETE LYNCHE ET CONTINUE A ETRE LYNCHE par les pires crapules anti communistes, anti marxistes ….. et je ne suis pas la seule communiste hors de l’actuel PCF croupion qui œuvre dans ce but ( avec des moyens très peu efficaces ) ce qui me permet de remercier Gilles Questiaux pour ses analyses pour « tenter de renverser cet odieux lynchage.

            Vous soulevez un point qui m’interroge. Comment ce fait-il qu’il y ait eu «  abondance de dirigeants du PCUS porteurs du Gorbatchévisme » c’est à dire prêt à se mettre à genoux et s’y sont mis, devant les règles du marché capitaliste ?? à vendre leur Patrie au plus offrant, à mettre à la poubelle tous les écrits et pensées, justes, de Marx, Lénine et Staline.

            Cher Camarade donc je vous donne rendez-vous après avoir terminé la lecture du livre « erreur ou trahison »

            Cordialement

          • Berthe Poggiale Avidor
            Berthe Poggiale Avidor

            Le livre d’Alexandre Ostrovski « Erreur ou trahison » Enquête sur la fin de l’URSS

            Répondre à Franck Marsal – Le 11 août 2023 fidèle au rendez-vous Camarade.

            Avec stupéfaction j’ai constaté que l’auteur fait l’impasse et fait sienne l’ opinion répandue dans le mouvement se réclamant du communisme, qui prétend que la restauration du capitalisme en URSS aurait commencé dans les années 1990 avec Gorbatchev ( qui a été puissamment soutenu par les services de renseignements américains)

            Or il s’avère qu’une analyse rigoureuse et chronologique des faits de L’Histoire de l’URSS démontre que « La restauration du capitalisme en URSS » a commencé dès 1953 après la mort de Staline et la prise du pouvoir par le renégat khrouchtchév et ses complices mafieux. Ce fut une véritable contre révolution politique qui ouvrit la période de transition du socialisme au capitalisme qui s’acheva, avec Gorbatechev de 1985 à 1991, par le retour à la forme « classique » du capitalisme avec la fin de l’URSS.

            L’auteur se garde bien de démontrer que le traître khrouchtchév, avec la publication de son criminel rapport et sa haine hystérique à l’encontre de Joseph Staline, enclenchait l’éradication de l’URSS et plongeait des millions de Soviétiques dans une misère noire. Il fait «  une banale allusion » à ce rapport au sein du premier alinéa de la page 80, le qualifiant de « célèbre rapport de khrouchtchév sur le culte de la personnalité de Staline » !! Or la lecture de ce rapport ( mensonger) lors du 20ème Congrès du PCUS en 1956 a enclenché la destruction du socialisme en URSS.

            L’auteur ne présente que les agissements de Gorbatchev lequel, avec l’aide de « kolabos » a peaufiné et matérialisé l’annihilation du système socialiste allant vers le communisme mis en œuvre dès 1917 par son dirigeant estimé Lénine et son continuateur, incorruptible Joseph Staline, MAIS le lecteur profane en Histoire contemporaine de l’URSS ne peut comprendre que si Gorbatchev a pu détruire l’oeuvre gigantesque de Lénine et Staline c’est parce que Kroutchev avait été le précurseur de cette œuvre d’ annihilation.

            Evidemment l’auteur se garde bien de faire entendre au lecteur que Kroutchev, Gorbatechv et leurs acolytes et la CIA avaient compris que pour détruire l’URSS, ils devaient discréditer la période de construction du socialisme, convaincre le peuple soviétique qu’il n’y avait eu rien de brillant et d’héroïque , mais seulement de terribles “répressions” irrationnelles. ** les actions de ces renégats fossoyeurs de leur Patrie démontrent que les soi-disant « purges de 1937 à 1938 étaient justifiées »

            L’auteur fait également l’impasse sur les conséquences funestes de « la grande conspiration contre l’URSS bolchévique dès 1917 » et qui culmina dès avant 1945 et se traduisit par le fait que « l’État vainqueur du Reich nazi redevint l’ennemi à abattre numéro un de l’Occident chrétien »

            In fine :

            L’auteur prétend enquêter sur la fin de l’URSS en mettant en scène les manœuvres des Gorbatchéviens pour brader leur Patrie soviétique à l’impérialisme des Etats Unis et se remplir les poches. Mais il a occulté les faits politiques fondamentaux qui permettent d’arriver au constat que tout est parti de la contre révolution khrouchtchévienne en 1956.

            ** Le socialisme aurait été annihilé parce que soit disant il n’aurait pas laissé de marge pour laisser émerger de nouvelles idées découlant de nouvelles contradictions prétendent les révisionnistes  ???????????

            ** NON, le socialisme en URSS a été détruit par la trahison interne.

            En ce qui concerne votre question « Comment ce fait-il qu’il y ait eu «  abondance de dirigeants du PCUS porteurs du Gorbatchévisme »

            Et j’ajoute à vos questionnements, les miens :

            Comment se fait-il qu’il y ait eu abondance de dirigeants du PCUS « en accord » avec le renégat Kroutchev ??

            Et comment se fait-il que le PCF, adopta un programme révisionniste lors de son 14e congrès en juillet 1956. Ce programme révisionniste était la version française des thèses que Khroutchev avait fait adopter quelques mois auparavant au XX e congrès du PCUS. ??

            Et comment se fait-il que les « derniers et ultimes » députés PCF aient, TOUS, votés cette infâme Résolution 390 qui valide la junte fasciste/nazie en Ukraine ainsi que l’envoi d’armes létales aux héritiers bandéristes des hordes nazies du 3ème reich hitlérien ?????????????

            Et comment se fait-il que SEULS les députés PCF Jean Paul Lecoq et Jean Marc Tellier, au sein des derniers et ultimes députés PCF, aient eu le sursaut de voter contre la résolution qualifiant de génocide la famine de 1933 en Ukraine ???

            Voici ma réponse à vos questionnements et les miens :

            «  ……. c’est sans élans révolutionnaires et sans fureurs contre-révolutionnaires que le simple discours communiste s’est dissous et que les partis qui portaient encore ces discours ‑ ce qu’il en restait ‑ se sont empressés de mettre une dernière touche à leur reniement. Au dépérissement de la quasi-totalité des partis au pouvoir s’est parallèlement effectué le dépérissement révolutionnaire des partis communistes des pays capitalistes “avancés”. Du marxisme-léninisme on est passé à un “composé” de marxisme-léninisme et de révisionnisme, puis à un révisionnisme “pur”, et de là au réformisme. Et c’est cette trajectoire descendante qu’il faudra bien analyser, cas par cas, pour ne pas en rester aux généralités……. »

            Et comment se fait-il qu’il y ait ENCORE des « communistes marxistes léninistes » conscients de la réalité positive des politiques industrielles, sociales, économiques mises en œuvre par Lénine et ensuite son continuateur Staline ??

            Car le socialisme allant vers le communisme est l’avenir du monde.

          • Daniel Arias
            Daniel Arias

            Je ne sais plus dans quel écrit Staline évoquait déjà dans le PCUS de l’époque la diversité des communistes et des peuples composant l’URSS ainsi que les difficultés à gouverner un tel groupe.

            Ce qui pourrait être intéressant en parallèle de l’étude de ce qui divise est l’étude de ce qui a unis.

            A. Ostrovski s’il parle peu de Khrouchtchev le dévoile au second plan ne serait-ce que par le CV de Yakovlev qui dans les années 60 part étudier deux années à l’université américaine de Columbia véritable couveuse d’agents étrangers y compris parmi ceux qui agissent encore aujourd’hui.
            Quand on voit la quantité d’agents liquidateurs parmi les dirigeants, les artistes, les intellectuels et y compris au sein du KBG, peut être même surtout au sein du KGB on ne peut en déduire que le terrain était déjà largement propice à une telle production d’opportunistes et de traîtres.
            Des personnalités en relation étroites avec Gorbatchev petits enfants de Koulaks réprimés aurait tout de suite dû donner l’alerte dans un KGB sain.
            Si on pousse plus loin Khrouchtchev lui aussi a trouvé racine au sein du PCUS tout comme ceux, portant “bolcheviks” qui sont passés par les tribunaux quand la révolte des Koulaks et la monté des fascismes devenaient une menace existentielle pour l’Union soviétique.

            Les mêmes tendances semblent se trouver dans tous les mouvements communistes entre partisans de plus ou moins de liberté de “commerce” et sur le niveau d’exploitation capitaliste tolérable.

            Le socialisme de marché aux caractéristiques chinoises n’est il pas le résultat de cet affrontement ? Affrontement interne entre petits bourgeois et défenseurs des prolétaires et externe avec l’ancien monde capitaliste impérialiste. Les Chinois eux maintiennent la direction du PCC est semblent pour l’instant réussir à gérer ces contradictions au profit de leur peuple et même au delà de leurs frontières.

            Ce qui m’amène à m’interroger sur la maturité du mouvement communiste y compris en France.

            Si ont prend l’appel de Marx aux prolétaires à se libérer par eux même et la nécessaire organisation d’une avant garde réalisée par Lénine il y a là une certaine contradiction féconde entre la nécessité d’un mouvement de masse et celle d’une organisation solide capable de résister clandestinement, une organisation de lutte, de guerre qui dans les conditions de l’affrontement ne peut être imprudemment ouverte.

            Le socialisme est décrit comme une période transitoire entre l’ancien monde bourgeois mourant et le nouveau en gestation dans l’ancien où chaque acteur est encore façonné par l’ancien; il semble normal qu’une telle période produise des troubles, des résistances et parfois des tentatives de restaurations de l’ancien monde vouées fatalement à l’échec.

            L’intérêt du travail d’A.Ostrovski qui se concentre sur la période Gorbatchev et de montrer comment s’organise pratiquement le renversement et la prise de pouvoir en commençant par les directions de l’organisation, parti et presse plus édition, puis par la production idéologique, la manipulation des “opposants”, la mise à l’écart des ennemis puis la destruction des bases matérielles de production: union économique, statuts des acteurs économiques et production.

            Ces acteurs étaient pour une grande partie issus de la formation supérieure soviétique tout comme la composition sociale du PCF s’est peu à peu modifiée et où la proportion d’ouvriers est venue à être remplacée progressivement par des intellectuels ou des personnes avec un niveau de formation supérieure.

            Au PCF le dernier dirigeant ouvrier d’envergure était Marchais, j’ignore en grande partie cette période du PCF, mais il me semble qu’il y avait déjà une lutte interne défavorable aux ouvriers. Des éclaircissements sur cette période pourraient être utiles aux jeunes communistes français.

            Cette fécondité produite par des intellectuels et des ouvriers dévoués est devenue stérile quand les directions ont perdu le contact avec la base, avec le peuple; à l’image de notre gouvernement bourgeois totalement hors sol auto-intoxiqué au point de ne plus savoir ni vouloir défendre les intérêts du pays.

            Un collègue roumain ingénieur qui a terminé sa formation les toutes dernières années de la Roumanie socialiste m’expliquait comment la jeunesse et la population était semblable à celle de la France et peu intéressée par la politique.

            C’est peut être là le drame: le manque d’intérêt politique et de volonté parmi les travailleurs, un désintérêt compréhensible et encouragé sous domination bourgeoise mais aussi un échec du socialisme qui visiblement n’a pas su ou pu impliquer davantage les travailleurs.

            La bureaucratisation produisant une mentalité “petit bourgeois” facile à convaincre par le luxe tapageur dans la bourgeoisie occidentale. Ceux qui savent ne s’encombrant plus de la nécessité d’intégrer ceux qui produisent puis voyant les producteurs comme des adversaires voire des ennemis.

            Il n’y avait plus l’unité des travailleurs et des intellectuels, plus de forgerons des âmes comme chez Maïakovski pour qui le Poète est un Ouvrier remplacé par “le coursier” “Курьер” (1986) encourageant l’individualisme et la triche. Ce film de Карен ШАХНАЗАРОВ était même primé au festival du film de Moscou en 1987.

            Il n’y avait plus non plus de tchékiste pour défendre le communisme, le KGB avait pourri tout comme la vigilance au sein des partis communistes d’Europe et tout et n’importe quoi pouvait à nouveau être dit et offert à un public dont la formation politique n’avait pas encore atteint la maturité nécessaire pour le communisme.

            Il reste encore des intellectuels dévoués et convaincus par le marxisme léninisme, l’antidote à l’intoxication reste la réalité, la confusion ne pourra durer éternellement.

            Comment un mouvement ouvrier, une avant garde peut renaître aujourd’hui? Probablement de ces îlots de résistance à la propagande pour peu qu’il y ait un peu d’organisation et un terreau où prendre racine.

            Ces intellectuels sont encore là, le terreau aussi il nous manque le lien, l’organisation, l’incubateur, le catalyseur: le Parti Communiste, le KKE et le PCP sont encore des exemples vivants de ce lien.

            Le coursier (VO ST Français)[à voir malgré tout]:

            https://youtu.be/iSHXaaTMTBA

          • Berthe Poggiale Avidor
            Berthe Poggiale Avidor

            A Daniel Arias
            Bonsoir Monsieur,
            Ma réponse, basée sur des documents et des faits – sur les points que vous abordez, sera longue. Comme je ne suis pas une universitaire et que je réfléchi sept fois avant de faire un commentaire, je reviendrai vers vous ultérieurement.

          • Xuan

            Khrouchtchev avait bien sûr commencé à briser les “quatre principes”, en particulier la dictature du prolétariat, puisqu’il avait opposé à Staline la théorie “du peuple tout entier”, et annoncé la proximité du communisme lors du XXIIe congrès : créer la base matérielle et technique du communisme » de 1961 à 1971 et entrer dans la société communiste de 1971 à 1981. En d’autres termes, la fin de la lutte des classes était programmée.

            Mais Daniel a raison d’insister sur le processus de la restauration du capitalisme, qui ne s’est pas réalisé en un jour ni de façon linéaire certainement.

            Fang Ning, Directeur et chercheur de l’Institut des Sciences politiques de l’Académie chinoise des Sciences sociales, avait décrit trois explications, qu’il ne retient pas vraiment.
            D’abord la plus courante, la dégradation de l’économie de l’URSS dans les moyens de subsistance de la population.
            Une deuxième explication “peut-être un peu superficielle” serait la corruption ou plus exactement le “privilège des cadres”.
            La troisième aurait “pour origine la transformation des élites de la classe supérieure. L’universitaire américain David Koz a publié un livre “La révolution de la fin du système soviétique”, qui était consacré à la désintégration de l’Union soviétique. Le livre croyait que la majorité du peuple soviétique à l’époque ne s’opposait pas au système socialiste. La cause de la désintégration de l’Union soviétique était la détérioration du “groupe d’élite” au sein du Parti communiste de l’Union soviétique”.
            Mais pour Fang Ning, “La passation du pouvoir est le moment le plus dangereux”. Il décrit notamment les successions de Lénine, Staline et Khrouchtchev comme des luttes acharnées, et Gorbatchev comme un novice et un outsider. Sur le fond sa thèse dit que le parti communiste doit à la fois se renouveler et conserver l’héritage du passé, au lieu de tout détruire.
            Il y a du vrai ; je ferais cette réserve que Staline n’a pas détruit Lénine mais Trotski et quelques autres, ce qui est différent. Et Fang Ning ne porte pas de jugement politique sur les lignes représentées par les uns et les autres, ce qui est plutôt gênant.

            Comment un mouvement ouvrier, une avant garde peut renaître aujourd’hui? Dit Daniel. Nous avons bien conscience qu’il faut la théorie et l’organisation. L’avant garde naît aussi et avant tout des masses. Cela peut sembler paradoxal mais l’essor des luttes des masses lié à la paupérisation et à l’oppression est l’enseignement à la fois le plus douloureux et le plus sûr, l’organisateur le plus efficace.
            Je ne dis pas que le parti communiste doit être un “parti de masse” mais qu’il ne peut que surgir des masses en mouvement, en organisant leurs éléments les plus capables de diriger.
            Parce que le Parti communiste doit être un parti dirigeant, c’est un des quatre principes dont nous avons parlé. Et ce caractère définit aussi son recrutement.

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