Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Novikov à la TV russe, sur les mercenaires américains et pourquoi les BRICS sont bien plus prometteurs que l’OTAN

L’Occident a besoin exclusivement d’une Ukraine en guerre, mais la contre-attaque ratée brisera les dents des autorités de Kiev et de leurs protecteurs. Le vice-président du comité central du KPRF, Dmitri Novikov, a exprimé cette conviction dans l’émission Vremya Pokazet (le Temps nous le montrera). Dans le même temps, il a expliqué pourquoi les BRICS étaient une organisation plus prometteuse que l’OTAN. Novikov met le doigt sur les contorsions auxquelles doit se livrer la propagande occidentale pour introduire à chaque moment des faits qui contredisent ses allégations précédentes et donc la cohérence de son discours, ainsi le fait que la Russie perdrait la guerre devant l’Ukraine ou dans le même genre que la Russie serait totalement isolée au plan international ( note de Danielle Bleitrach traduction, de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://kprf.ru/party-live/cknews/219848.html

Dans la première partie de l’émission, les experts ont discuté de la frappe de missiles russes sur Kramatorsk. Contrairement aux affirmations des autorités ukrainiennes selon lesquelles des civils ont été blessés dans le café bombardé, les victimes étaient des mercenaires américains. Il a été demandé à Dmitri Novikov pourquoi Kiev dissimulait ce fait et quelle devait être la réponse de Moscou.

“Lorsque vous êtes engagé dans des affaires malhonnêtes, vous devez beaucoup mentir. Et dans la situation de Kramatorsk, nous pouvons clairement voir comment la propagande occidentale et ukrainienne est obligée de faire des contorsions”, a répondu le vice-président du comité central du KPRF.

En ce qui concerne la réaction de Moscou, l’invité du studio a fait référence à une interview de Sergei Lavrov pour la Première chaîne. Le ministre des affaires étrangères a souligné que les relations diplomatiques normales entre la Russie et l’Occident n’existent plus. Dans ce contexte, Moscou peut et doit faire des déclarations officielles par l’intermédiaire du ministère des affaires étrangères pour dire que les actions des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN sont inacceptables et qu’il est inacceptable d’envoyer des mercenaires se battre contre nos hommes en Ukraine et d’y accomplir leurs missions spéciales. Mais lorsque les procédures diplomatiques normales ne fonctionnent pas, ce langage ne sera pas entendu par le principal destinataire. La position de la Russie ne sera entendue par Washington que lorsque les objectifs de l’opération militaire spéciale seront atteints, a déclaré le représentant du KPRF.

Ruslan Ostashko, animateur de l’émission, a rappelé que les États-Unis avaient à plusieurs reprises exhorté leurs citoyens à quitter l’Ukraine. De ce fait, la version des “touristes” qui se seraient trouvés à Kramatorsk et qui auraient été la cible de tirs s’effondre.

Dmitri Novikov a reconnu que Washington avait une fois de plus été pris en flagrant délit de mensonge. Mais il a rappelé que les deux poids deux mesures de la politique américaine sont bien connus depuis longtemps : “Lorsqu’ils ont lancé des appels à quitter l’Ukraine, ils s’inquiétaient avant tout pour leur personnel diplomatique et d’autres personnes qui remplissent un certain nombre de fonctions. Lorsqu’il s’agit de jeunes gens athlétiques et entraînés qui ont prêté serment à l’État américain en rejoignant ses forces armées, c’est une autre histoire. Je pense qu’il est temps de leur tendre la main, ainsi qu’à leurs familles, et de les amener à réfléchir sérieusement à l’avenir. Ils ont encore la vie devant eux et ne devraient pas partir à l’aventure sur le territoire de l’Ukraine. Ils ont juré de défendre la souveraineté et la sécurité des États-Unis. Mais quand vous êtes au Vietnam ou en Afghanistan, et maintenant en Ukraine, vous n’avez rien à voir avec la défense de la souveraineté et de la sécurité des États-Unis.

Selon le porte-parole du KPRF, l’URSS a agi plus honnêtement pendant sa rivalité avec les États-Unis durant la guerre froide. Le gouvernement soviétique n’a jamais dit qu’au Nicaragua ou dans les pays africains, Moscou défendait ses intérêts nationaux en soutenant des régimes amis. Il disait que nous remplissions notre devoir international. L’Occident, en revanche, tente de défendre ses “intérêts nationaux” trop loin de ses frontières. En Ukraine, par exemple. “C’est pourquoi nous devrions profiter de chaque occasion pour dire à ces hommes et à leurs familles de réfléchir à deux fois avant de signer des contrats pour participer à des opérations de combat en Ukraine”, a souligné l’orateur.

Les animateurs ont demandé au député communiste s’il pensait que cette année serait décisive pour la situation en Ukraine. M. Novikov a reconnu que cette année était très importante. Selon lui, toutes les conditions sont réunies pour que les tentatives des autorités de Kiev d’organiser une contre-offensive soient un facteur décisif dans la perte d’efficacité au combat des forces armées ukrainiennes. Cela devrait changer fondamentalement la situation et rapprocher la Russie des objectifs de l’opération militaire spéciale.

Le vice-président du comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a ironiquement démenti les propos de Vladimir Zelensky, exprimés au cours de l’émission, selon lesquels l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était dans l’intérêt de la Russie : “Nous savons nous-mêmes ce qui est dans notre intérêt, et nous savons avec qui en discuter. Certainement pas avec Zelensky. Une circonstance très importante est qu’à l’approche du sommet des BRICS, la file d’attente pour rejoindre cette organisation s’allonge. Ces pays représentent la grande majorité du monde, et non l’OTAN, à laquelle l’Ukraine aspire tant. En fin de compte, je suis sûr que la majorité mondiale parviendra à gagner et à créer des relations internationales plus justes et plus équitables, ce à quoi tout le monde aspire”.

Dmitri Novikov a également fait part de sa position sur les visites des chefs d’État polonais et lituanien à Kiev. Il s’est référé à une vieille sagesse selon laquelle il faut garder ses amis proches et ses ennemis encore plus proches : “Et maintenant, nous voyons ces “amis” de l’Ukraine qui appartiennent plutôt à la catégorie des ennemis. Par exemple, le président polonais rêve de peindre une partie de la carte ukrainienne aux couleurs du drapeau polonais. L’Ukraine maudira ces “amis”. Pas Zelenski personnellement, bien sûr, mais le peuple ukrainien en souffrira certainement. Dans le même temps, Orban n’est pas venu à Kiev, Erdogan n’est pas venu. Ils ont une position indépendante. Ceux qui devraient pousser l’OTAN à prendre des décisions en faveur de Zelensky sont venus”.

Selon le représentant du KPRF, la seule véritable surprise du sommet de l’OTAN pourrait être la volonté de réécrire les statuts de l’alliance en faveur de pays tels que la Suède et l’Ukraine. Mais le bloc dans son ensemble n’est pas prêt pour cela, comme l’a bien exprimé Jens Stoltenberg. Comme l’a rappelé M. Novikov, le secrétaire général de l’OTAN a ordonné à Kiev de se battre. Il s’ensuit que l’Occident n’a pas besoin de l’Ukraine au sein de l’OTAN. Ils ont besoin que l’Ukraine se batte et qu’elle le fasse seule, bien qu’avec le soutien de l’OTAN.

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