Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les Ukrainiens sont utilisés comme cobayes, par Irina Alsknis

L’ukrainisation des sociétés occidentales est-elle déjà commencée, la propagande qui est déversée sur nous et qui tend à nous faire prendre des contrevérités manifestes pour l’évangile de la démocratie a-t-elle connu un équivalent? Est-ce que l’art et la manière de faire avancer les peuples comme des somnambules vers la guerre n’a pas toujours été pratiqué? est-ce que les bébés en couveuse de Saddam HUSSEIN, le faux charnier de Timisoara n’en étaient pas l’équivalent ? D’abord ce qui est stupéfiant c’est la manière de nous imbiber dans la continuité, avant toute guerre, longtemps avant ensuite l’effet recherché, nous faire ressembler à des zombies en matière de citoyenneté, d’action politique : je pense que ceux qui savent lire des images sont mieux placés que d’autres pour résister, les autres qui les subissent sans vraiment les voir s’imbibent du discours et ils devient le leur, les mots prennent la place des choses et créent un brouillard propice. L’image loin d’être accessoire crée les conditions de l’imprégnation. Loin d’être immunisés par le souvenir d’avoir été trompés, ils en conservent un sentiment désabusé, une inertie, un désaveu général. Le résultat de cette propagande est rarement de l’implication totale c’est simplement une capacité à accueillir la prochaine campagne dénuée de propension à l’action, cela devient le fait : la Chine est une dictature et leur lavage de cerveau reste de la démocratie. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)

https://vz.ru/opinions/2022/5/19/1159147.html

19 mai 2022, 16:40

Cette année marque le quart de siècle d’un film qui est devenu depuis plus qu’un simple classique du cinéma. Il est considéré comme l’incarnation même de la politique contemporaine et est le film le plus souvent cité comme une illustration des processus que traverse le monde. Je fais référence, bien sûr, à La queue qui remue le chien (Des hommes d’influence), qui, de manière tragicomique et quelque peu grotesque, a montré les dessous de la technologie politique, qui a transformé le monde de la haute politique en spectacles dirigés selon les objectifs et les plans des marionnettistes.

Bien qu’il faille préciser que le film semblait grotesque au début du siècle, à l’époque de sa sortie. À l’époque, l’intrigue et les événements étaient caricaturés et exagérés, conformément à l’intention artistique des réalisateurs. L’humanité a parcouru un long chemin au cours de ces 25 années, et maintenant Wag the Dog ressemble à un documentaire, lissant la réalité plutôt que de la refléter dans toute sa laideur.

Bien entendu, les progrès considérables réalisés dans le domaine des technologies de l’information et de la politique au cours des deux dernières décennies et demie ont joué un rôle important à cet égard. Les personnages que jouent Dustin Hoffman et Robert De Niro évoluaient encore dans l’espace des médias traditionnels. En 1997, l’internet faisait ses premiers pas en tant que technologie de diffusion de l’information, et les réseaux sociaux n’existaient pas. Beaucoup d’eau a coulé depuis, et nous avons vu beaucoup de choses entretemps – les Casques blancs, l’affaire Skripal, et Trump “agent” du Kremlin. Mais même dans cette série, l’Ukraine se distingue.

Notre voisin du sud-ouest peut être considéré comme la quintessence et, d’une certaine manière, le point culminant de toutes ces dernières technologies de la scène politique de l’information. L’Ukraine est devenue une sorte de feuilleton virtuel, suivi par le reste du monde : certains avec une vive empathie, d’autres avec un intérêt décroissant, d’autres encore avec indifférence, comme un feuilleton. Il y a donc une sorte d’harmonie supérieure dans le fait qu’un comédien professionnel soit à la tête du pays. En ce sens, le tout nouveau “triomphe” ukrainien au concours Eurovision de la chanson – préprogrammé et organisé comme sur du papier à musique – est un symbole de la fusion de la politique, du show-business et des technologies les plus avancées de la propagande.

La série “Ukraine” a des producteurs et des showrunners purement occidentaux. Et elle teste, entre autres, explicitement le degré d’absurdité, d’extrémisme et de refus démonstratif de toute règle, cadre et norme habituelle qui peut être vendu aux gens. La réponse, cependant, est déjà évidente : il n’y a pas de limites. La société ukrainienne a montré que l’on pouvait lui “faire avaler” n’importe quoi – de l’acceptation massive de l’idéologie nazie et du déni de ses propres racines et ancêtres à la croyance aveugle en n’importe quelle absurdité (comme le fait que, selon la propagande russe, les toilettes et le Nutella sont un signe d’appartenance à la classe sociale privilégiée et riche).

Le problème ici n’est pas seulement que toute cette expérience politico-psychologique macabre est imprégnée de sang, de brutalité et de vies humaines – bien que pour la Russie, ce soit la circonstance la plus effrayante et la plus douloureuse.

Plus important encore, pour ses organisateurs, l’Ukraine est manifestement un terrain d’essai pour tester et éprouver les dernières technologies permettant de contrôler la société et de manipuler le comportement humain. Et ils ne sont pas là pour s’amuser, mais pour résoudre des tâches absolument spécifiques, où la confrontation géopolitique avec la Russie est une tâche clé, mais loin d’être la seule.

De plus, l’observation des événements à l’Ouest suggère que cette composante propagande-psychologique de la “série” ukrainienne devient de plus en plus importante – c’est pourquoi ils ne lésinent pas sur les moyens. Car après avoir testé les technologies sur le terrain, il est temps de les utiliser à grande échelle et partout. En essayant d’expliquer la métamorphose cauchemardesque de l’Ukraine, nous cherchons obstinément ses raisons dans certaines particularités, vulnérabilités et prédispositions qui sont déjà ancrées dans la société ukrainienne, dans sa mentalité. Bien sûr, il existe un mécanisme de protection psychologique, que nous utilisons pour nous convaincre que rien de tel ne peut nous arriver. Ceci est particulièrement pertinent étant donné la proximité de nos nations – la probabilité de répéter la voie ukrainienne est franchement effrayante.

Mais si nous examinons la situation avec lucidité, il faut admettre qu’aucune nation n’est à l’abri de telles choses. En outre, l’activité des États-Unis (et de l’Europe) en Ukraine pour pratiquer tous ces terribles algorithmes de lavage de cerveau tout simplement inhumains confirme le pragmatisme maximal de leurs objectifs – en vue d’une utilisation sur d’autres plateformes et nations. La Russie, heureusement, n’a pas eu à vérifier par sa propre expérience quelle serait la résistance de notre société si la propagande d’une telle intensité qu’elle utilise pour traiter nos voisins tournait à plein régime. Pourtant, si l’on se souvient des années 90, les choses ne sont pas si simples.

Mais l’Occident lui-même, ou pour être plus précis, la société occidentale, a beaucoup moins de chance, car il finira par devenir le principal objet d’application de toutes ces technologies. Washington et les capitales européennes, utilisant les Ukrainiens comme cobayes, testent l’efficacité des développements conçus pour leurs propres citoyens. En fait, il est déjà évident qu’elles sont transférées et mises en œuvre sur le sol occidental. Ainsi, lorsqu’il semble de plus en plus que l’ukrainisation est en cours en Occident, ce n’est pas qu’une impression. Ce processus a été soigneusement préparé et lancé à dessein afin d’assurer la contrôlabilité de la société sur place, ce qui devient de plus en plus important à la lumière de la crise qui balaie le monde entier.

Par ailleurs, la même Ukraine montre que sous l’influence de telles politiques, le processus de dégradation concerne non seulement la “plèbe”, mais aussi les élites. Et la dégradation de l’establishment occidental devient également visible à l’œil nu, et il pourrait bien finir par être victime de ses propres armes.

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