Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Un rapport édifiant, livré au grand public mais qui, à travers sa propagande, dit pas mal de vérité…

Notons qu’en ce moment, dans l’incapacité de mener une offensive militaire, le régime ukrainien fait patienter ses bailleurs de fond de l’Otan en se livrant à leur sport habituel dans le Donbass et le sud de l’Ukraine : le terrorisme contre les populations civiles désarmées, et même pas dans les villes, non dans des villages frontaliers. C’est aussi le mode d’action habituel des Etats-Unis, créer des zones de déstabilisation en étant incapables d’assumer des combats militaires mais en laissant sur place des AL Qaida ou des Daech. Voici un rapport britannique de Jack Watling et Nick Reynolds (1) sur la situation réelle sur le front des armées, rapport qui a un statut semi officiel. Mais comme les auteurs le notent eux-mêmes il a été uniquement rédigé à partir de témoignages d’Ukrainiens et il a pour objectif avoué d’aider les soutiens de l’Ukraine à mieux cibler les besoins de leurs guerriers par procuration. Ce rapport est d’autant plus édifiant parce que sa conclusion – enveloppée dans les habituels louanges à la motivation et la force spirituelle des Ukrainiens- est que la situation de débâcle que l’on brosse de l’armée russe est inexacte, les Russes ne s’attendaient pas à affronter directement l’OTAN et si durant la première année, les troupes russes ont eu du mal à s’y adapter, désormais non seulement leur équipement est efficace mais l’armée russe agit vite face à la menace, même si l’adaptation est réactive. Les compétences vont croissant en particulier dans l’aviation. En outre, ce rapport comme il l’indique lui-même ne peut dire que ce qui sert les Ukrainiens et il va même plus loin en faisant de l’Ukraine le terrain sur lequel est testé l’affrontement inéluctable de l’OTAN avec la Russie. Mais il témoigne aussi d’une réelle inquiétude sur la capacité à assumer de l’Ukraine “une trajectoire longue militaire”. Ce qui explique le recours au terrorisme contre les populations civiles, dont à aucun moment dans ce rapport les Russes ne sont accusés. Nous indiquons le lien et publions un extrait traduit.

L’armée russe a affirmé jeudi avoir repoussé une tentative ukrainienne d'”envahir” la région de Belgorod, une semaine après une spectaculaire incursion d’hommes armés qui a suscité un choc et montré la vulnérabilité des frontières russes. Ces incursions ont été revendiquées par des groupes se disant russes et combattant pour Kiev. Les autorités ukrainiennes nient toute implication. Chebekino, depuis des mois, subissait déjà des bombardements réguliers et parfois meurtriers. Mais rien d’aussi fort. “Maintenant, ils frappent le centre de la ville”, indique Antonina Zaikina. “Énormément de bâtiments sont détruits.” Le maire de Belgorod, Valentin Demidov, a affirmé vendredi à l’AFP qu’environ 5.000 personnes fuyant les bombardements avaient transité ces derniers jours par les centres d’hébergement temporaires ouverts dans la ville. Le plus grand d’entre eux se trouve dans la Belgorod Arena, un complexe sportif transformé en immense dortoir. Des centaines de lits métalliques y ont été installés et sont occupés par des déplacés.

(1) A propos des auteurs
Jack Watling est chargé de recherche principal pour la guerre terrestre au RUSI. Jack travaille en étroite collaboration avec l’armée britannique sur le développement de concepts d’opération et l’évaluation de l’environnement opérationnel futur et conduit l’analyse opérationnelle des conflits contemporains. Le doctorat de Jack portait sur l’évolution des réponses politiques de la Grande-Bretagne à la guerre civile au début du 20e siècle. Jack a beaucoup travaillé sur l’Ukraine, l’Irak, le Yémen, le Mali, le Rwanda et d’autres pays. Jack est Global Fellow au Wilson Center à Washington, DC.
Nick Reynolds est chargé de recherche sur la guerre terrestre au RUSI. Les recherches de Nick portent sur
la puissance terrestre, les jeux de guerre et la simulation. Avant de rejoindre le RUSI, il a travaillé pour Constellis.
Le Royal United Services Institute (RUSI) est le plus ancien groupe de réflexion sur la défense et la sécurité au monde et le plus important au Royaume-Uni. Sa mission est d’informer, d’influencer et d’améliorer le débat public sur un monde plus sûr et plus stable. Le RUSI est un institut de recherche. Il produit des analyses indépendantes, pratiques et innovantes pour relever les défis complexes d’aujourd’hui.
Depuis sa fondation en 1831, le RUSI s’appuie sur ses membres pour financer ses activités. Avec les revenus provenant de la recherche, des publications et des conférences, le RUSI a maintenu son indépendance politique pendant 192 ans en disant financer ses propres activités. Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas celles du RUSI ou de toute autre institution.

illustration: Military Guards (Die Wachen) par Sophie Taeuber-Arp

Sophie Taeuber, Swiss, 1889-1943 Military Guards (Die Wachen). 1918. Marionette for the play The King Stag (König Hirsch) by Carlo Gozzi, 1762. Adaptation by René Morax and Werner Wolff for the Swiss Marionette Theater, 1918; Carl Fischer, fabricator. Turned, painted wood and metal joints, 15 15/16 x 7 1/4″ (40.5 x 18.5 cm) Museum Bellerive, Kunstgewerbesammlung Museum für Gestaltung Zürich © 2006 Sophie Taeuber / Artists Rights Society (ARS), New York / VG Bild-Kunst, Bonn

UN RAPPORT QUI DÉCRIT LA SITUATION ET DONT LA LECTURE PEUT AIDER A COMPRENDRE CE RECOURS AU TERRORISME (extraits) :

Thttps://static.rusi.org/403-SR-Russian-Tactics-web-final.pdf

L’ampleur des pertes russes en 2022, conjuguée au fait que les forces armées de la Fédération de Russie sont confrontées à des systèmes de l’OTAN qu’elles n’avaient jamais affrontés auparavant, a provoqué chez eux une crise de confiance. Cela a entraîné une déviation significative des opérations russes par rapport à la doctrine du pays. Le présent rapport vise à expliquer comment les forces russes ont adapté leurs tactiques dans le conflit ukrainien et les défis qu’elles ont posés à l’armée ukrainienne. Défis qui doivent être surmontés. Le rapport examine l’adaptation militaire russe par fonction de combat.

Les tactiques de l’infanterie russe sont passées d’une tentative de déploiement de groupes tactiques de bataillons uniformes en tant qu’unités d’action interarmes à une tactique stratifiée par fonction en troupes de ligne, d’assaut, spécialisées et jetables. Celles-ci sont formées en groupements organisés en fonction des tâches à accomplir.
L’infanterie de ligne est largement utilisée pour les opérations de maintien au sol et les opérations défensives. L’infanterie jetable est utilisée pour identifier les positions de tir ukrainiennes, qui sont ensuite ciblées par l’infanterie spécialisée, ou pour trouver des points faibles dans les défenses ukrainiennes à attaquer en priorité. Les pertes sont très inégalement réparties entre ces fonctions. La principale faiblesse des unités d’infanterie russes est le faible moral, qui se traduit par une cohésion insuffisante des unités et une mauvaise coopération entre elles.
Le génie russe s’est avéré être l’une des branches les plus solides de l’armée russe.
Le génie russe a construit des obstacles complexes et des fortifications de campagne sur l’ensemble du front. Il s’agit notamment de tranchées et de bunkers de commandement renforcés de béton, d’enchevêtrements de barbelés, de hérissons, de fossés antichars et des champs de mines complexes. Les Russes posent beaucoup de mines et mélangent des mines antichars et des mines antipersonnel déclenchées par les victimes, ces dernières étant souvent posées avec des mécanismes de déclenchement multiples afin de compliquer l’ouverture de brèches. Ces défenses représentent un défi tactique majeur pour les opérations offensives ukrainiennes.

Les blindés russes sont rarement utilisés pour des tentatives de percée. Au lieu de cela, les blindés sont largement employés dans une fonction d’appui-feu pour délivrer des tirs précis contre les positions ukrainiennes. La Russie a commencé à utiliser le camouflage thermique sur ses véhicules et, en utilisant une série d’autres modifications et tactiques, techniques et procédures (TTP), a considérablement réduit la détectabilité des chars à distance de sécurité. En outre, ces mesures ont réduit la probabilité de tuer une variété de missiles guidés antichars (ATGM) à des distances supérieures à 1 400 m.
L’artillerie russe a commencé à perfectionner de manière significative le complexe de frappe de reconnaissance après la destruction de ses stocks de munitions et de son infrastructure de commandement et de contrôle par des systèmes de roquettes guidées à lancement multiple (GMLS) en juillet 2022. Cela s’est traduit par une intégration beaucoup plus étroite de multiples drones soutenant directement les commandants autorisés à déclencher des tirs.
L’artillerie russe a également amélioré sa capacité à tirer à partir de positions multiples et à se déplacer, réduisant ainsi sa vulnérabilité aux tirs de contre-batterie. Le système clé permettant cette coordination semble être le système Strelets. Les obusiers de 152 mm ont été remplacés par des mortiers de 120 mm ce qui reflète la disponibilité des munitions et des barils.

Les tirs russes représentent le plus grand défi pour les opérations offensives ukrainiennes. L’artillerie russe s’appuie également de plus en plus sur des munitions en attente pour les tirs de contre-batterie. La guerre électronique russe reste puissante, avec une répartition approximative d’au moins un système majeur couvrant chaque 10 km de front. Ces systèmes sont fortement axés sur la défaite des UAV et ont tendance à ne pas essayer de déconflictualiser leurs effets. Les pertes ukrainiennes en drones se maintiennent à
environ 10 000 par mois. Il semblerait que les systèmes russes de guerre électronique parviennent également à intercepter et à décrypter en temps réel les systèmes ukrainiens de type Motorola ukrainiens cryptés à 256 bits, qui sont largement utilisés par les forces armées ukrainiennes.

Les défenses aériennes russes ont également vu leur efficacité s’accroître de manière significative depuis qu’elles sont désormais installées autour de sites connus et relativement statiques, et sont correctement connectées. Bien que la Russie ait toujours eu du mal à répondre aux nouvelles menaces, elle s’est adaptée au fil du temps. Les militaires ukrainiens estiment aujourd’hui que les défenses aériennes russes interceptent une partie des frappes du GMLRS car les défenses ponctuelles russes sont directement connectées à des radars supérieurs.
L’aviation russe reste limitée à des effets d’attente, allant de salves de S-8 lancées avec réactivité contre les Ukrainiens à des salves de S-8 contre les points de formation ukrainiens, aux bombes planantes FAB-500 lancées à partir d’une altitude moyenne à des distances pouvant atteindre 70 km. L’armée ukrainienne note que la Russie dispose d’un important stock de bombes FAB-500 et qu’elle est en mesure de les utiliser systématiquement et qu’elle les modernise systématiquement avec des kits de planeurs. Bien qu’elles n’aient qu’une précision limitée, la taille de ces munitions constitue une menace sérieuse. Les forces aérospatiales russes restent une “force en devenir” et une menace majeure pour l’avancée des forces ukrainiennes, bien qu’elles ne disposent pas actuellement des capacités nécessaires pour pénétrer dans l’espace aérien ukrainien.

Après la destruction de l’infrastructure de commandement et de contrôle russe en juillet 2022, l’armée russe a retiré ses principaux quartiers généraux hors de portée des GMLRS et les a placés dans des zones protégées, des structures renforcées. Ils les ont également connectés au réseau de télécommunications civil ukrainien et ont utilisé des câbles de terrain pour les relier aux quartiers généraux des brigades situés plus en avant. Les ressources affectées ont tendance à se connecter à ces quartiers généraux par micro-liaison, ce qui réduit considérablement leur signature. Dans le même temps, à partir du bataillon, les forces russes utilisent principalement des radios militaires analogiques non cryptées, ce qui reflète une pénurie de signaleurs formés au niveau tactique.

Une vue d’ensemble de l’adaptation russe révèle une force capable d’améliorer et de faire évoluer son utilisation des systèmes clés. Il est évident qu’il existe un processus centralisé permettant d’identifier les lacunes en matière d’emploi et d’élaborer des mesures d’atténuation.
Néanmoins, une grande partie de cette adaptation est réactive et vise à compenser les graves déficiences des unités russes. Le résultat est une structure qui, au fil du temps, parvient à mieux gérer les problèmes auxquels elle est immédiatement confrontée, mais qui a également du mal à anticiper les nouvelles menaces. La conclusion est donc que les forces armées russes représentent un défi important pour l’armée ukrainienne sur le plan de la défense. Néanmoins, si l’Ukraine peut perturber les défenses russes et leur imposer une situation dynamique, les unités russes risquent de perdre rapidement leur coordination. L’évolution de l’environnement des combats aériens, par exemple, a conduit à des incidents fratricides russes.

Pour les partenaires internationaux de l’Ukraine, soutenir l’Ukraine dans la libération de ses territoires consiste sans doute à mettre l’accent sur les systèmes clés, à prévoir la nécessité d’une formation spécifique et à assurer que l’équipement fourni à l’armée ukrainienne peut être maintenu. La tactique sera essentielle pour perturber efficacement les forces russes et les vaincre à terme.

Quelle que soit la mesure raisonnable, l’année 2022 a été un désastre pour l’armée russe. Après l’invasion de l’Ukraine, la combinaison d’un entraînement inégal et inadéquat, d’une mauvaise utilisation des forces et de forces insuffisantes pour un combat soutenu à grande échelle, ont collectivement causé la perte d’un grand nombre de ses troupes les plus compétentes et d’une grande partie de son équipement moderne.1
Les forces terrestres ont subi le plus gros de ces pertes, bien que des éléments de la marine et des forces aérospatiales aient souffert d’une attrition substantielle. De plus, comme le soutien international à l’Ukraine a conduit à l’utilisation de nombreux systèmes d’armes occidentaux contre les troupes russes pour la première fois, les forces armées de la Fédération de Russie (AFRF) sont confrontées à des défis qu’elles n’avaient jamais eus à relever auparavant.

Néanmoins, la politique de Moscou a consisté à poursuivre la guerre. La reconstitution en cours des forces russes et la pression exercée par de nouveaux facteurs sur le champ de bataille ont entraîné des changements significatifs dans la façon dont les militaires russes combattent. L’étude de l’AFRF s’est souvent concentrée sur l’analyse de la doctrine russe2 .

La pertinence de la doctrine russe par rapport à la façon dont l’AFRF combat devient toutefois de plus en plus inégale. Pour que les partenaires de l’Ukraine puissent calibrer le soutien qu’ils continuent à apporter, il est important que la doctrine russe soit prise en compte. Il est également important que les membres de l’OTAN, qui recapitalisent leurs forces pour assurer la dissuasion future de la Russie, comprennent l’évolution de la menace. Bien que l’armée russe puisse changer considérablement avant que ses forces n’affrontent directement l’OTAN, l’évolution mérite d’être suivie.


Le présent rapport décrit la manière dont la Russie mène actuellement ses opérations de combat en Ukraine.

Il ne décrit pas les tactiques ukrainiennes, car il s’agit de questions sensibles sur le plan opérationnel. Les informations contenues dans le présent rapport proviennent essentiellement d’entretiens avec des unités militaires ukrainiennes en avril et mai 2023, étayés par des éléments similaires recueillis tout au long de l’année 2022. Il s’agit notamment des entretiens en avril et mai 2023 avec des membres des 1ère, 17ème, 24ème, 25ème, 30ème, 31ème, 51ème, 58ème, 71e et 112e brigades des Forces armées ukrainiennes (AFU), tous grades confondus, ainsi que certains soldats. Les personnes interrogées avaient une expérience très variée de la guerre, notamment en ce qui concerne la défense de Kiev, Tchernihiv, Kharkiv, Bakhmut et Avdiivka, et elles ont participé à des opérations offensives à Kherson et à Kharkiv. Les auteurs se sont également entretenus avec plusieurs officiers responsables de la collecte des données, de l’évaluation et de la diffusion des enseignements au sein de l’état-major général de l’AFU, et avec des membres des états-majors des commandements ukrainiens au niveau opérationnel. Le contenu de ces entretiens ont été comparés aux observations d’une série de partenaires internationaux de l’Ukraine, ainsi qu’aux images et comptes rendus de sources publiques.

Le rapport divise les descriptions des tactiques russes par fonction de combat, couvrant l’infanterie, le génie, l’artillerie, les blindés, la guerre électronique, la défense aérienne, l’aviation et le commandement et le contrôle. Il se termine par un aperçu des priorités pour ceux qui souhaitent aider l’Ukraine à libérer son territoire.

Ce rapport ne doit pas être considéré comme une analyse académique car il a été rédigé en Ukraine à partir de notes prises sur le terrain et ne s’appuie pas sur une littérature plus large. De même, compte tenu des limites de ce qui peut être discuté publiquement, il ne s’efforce pas non plus d’analyser les implications de ce qui est abordé, étant donné qu’il s’agit d’une analyse appropriée seulement de ce qui est couvert, car le faire correctement porterait atteinte à la sécurité opérationnelle de l’AFU. Au lieu de cela, il s’agit plutôt d’un reportage éclairé par un engagement et un débriefing soutenus et approfondis des unités de combat ukrainiennes.

Ce rapport pourrait induire en erreur s’il était exploité de manière inappropriée. En premier lieu, une analyse fondée sur des entretiens pourrait facilement être une collection d’anecdotes, suggérant ainsi que des exemples isolés reflètent des tendances plus larges. Pour éviter cela, le présent rapport ne cite que très rarement des exemples individuels, mais souligne plutôt les points de cohérence entre de multiples récits de combattants ayant une expérience de la guerre.

Cependant, à l’inverse, un rapport qui cherche à décrire une approche russe générale risque d’impliquer un niveau d’uniformité, de cohérence et d’intentionnalité à des tactiques qui peuvent être très inégales dans leur application. Il convient de noter que des études sont régulièrement menées par différents instituts techniques de l’armée russe et que leurs conclusions sont diffusées aux formations de combat, recommandant des modifications dans l’emploi des équipements, ainsi que dans la structure et l’application des formations. Un processus permanent est à l’œuvre au sein de l’armée russe pour identifier les leçons à tirer. Toutefois, en l’absence de rotation des unités et d’entraînement collectif, il est difficile pour bon nombre de ces recommandations d’être mises en œuvre par les troupes au contact. Il en résulte des niveaux d’adoption différents. Parallèlement, certaines tactiques émergent de la base et sont diffusées le long du front.


Le lecteur doit donc garder à l’esprit que les descriptions de la façon dont la Russie combat dans ce rapport ne représentent pas le résultat d’une analyse exhaustive de la situation.

Le plus important est peut-être que ce rapport n’est pas une étude opérationnelle et ne cherche pas à prédire les chances de succès des opérations offensives ukrainiennes. Des réflexions publiques seraient tout à fait inappropriées avant que de telles actions ne soient tentées. Compte tenu des quelque 1 200 km de front le long desquels les forces sont engagées à des niveaux d’intensité variables, les positions russes ne sont pas uniformément bien défendues ; il y a des lacunes. De même, tout ce front n’offre pas un terrain propice aux manœuvres offensives. Ce n’est pas parce que les Russes ont une approche de la défense par couches que l’on peut en déduire que ces défenses sont bien servies ou également sophistiquées dans tous les secteurs.

Quoi qu’il en soit, les défis tactiques décrits dans le présent rapport sont ceux auxquels les forces ukrainiennes devront faire face à des degrés divers, quel que soit le secteur où elles se trouvent, et aussi à des degrés divers, quelle que soit la direction qu’elles prendront pour reconquérir leur territoire.
Les auteurs espèrent qu’en décrivant ces défis, ce rapport pourra calibrer correctement les attentes des partenaires de l’Ukraine et indiquer où leur soutien peut faire la plus grande différence pour la libération du territoire ukrainien et la préservation de la vie de ses soldats.

  1. Stijn Mitzer et Jakub Janovsky en collaboration avec Joost Oliemans, Kemal, Dan et naalsio26, Attack On Europe : Documenting Russian Equipment Losses During The 2022 Russian Invasion Of
    Ukraine’, Oryx, 24 février 2022, https://www.oryxspioenkop.com/2022/02/attack-on-europedocumenting-equipment.html, consulté le 13 mai 2023.
  2. Lester W Grau et Charles K Bartles, The Russian Way of War : Force Structure, Tactics and Modernization of the Russian Ground Forces (Fort Leavenworth, KS : Foreign Military Studies Office,
    2016).

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