Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le massacre d’Odessa, 2 mai 2014-2023

Marianne et moi nous avons tenté de faire connaitre le drame d’Odessa, nous avons organisé avec l’aide d’une poignée de syndicalistes CGT et de communistes marginaux hier comme aujourd’hui la venue des mères d’Odessa et d’un représentant du parti communiste d’Ukraine venu en 2015 raconter ce qui se passait dans ce pays et comment les néonazis agissaient impunément sous couverture de l’OTAN, de la France, de l’Allemagne et de la Pologne exécutant les basses œuvres des Etats-Unis. Il n’y eut pas un journal, même pas la Marseillaise pour se déranger, pas un dirigeant communiste. Au même moment le journal ELLE faisait sa une avec l’une des “héroïnes” néo-nazie qui avait participé à ce crime immonde. Et ils n’ignoraient rien Marianne a offert notre livre à Pierre Laurent qui ne l’a pas plus lu que les autres “dirigeants” n’ont daigné lire ce que nous écrivions, et exiger de l’Humanité qu’elle ne soit pas cette voix du consensus. Quand je vois se renouveler l’horreur de ce silence au Congrès de Marseille en avril 2023, où une majorité de crétins (je pèse mes mots) peut voter une fable de l’extrême-droite véhiculée par Glucksman concernant un pseudo génocide Ouïghour alors que les mêmes ont cautionné ce crime, tout cela pour s’assurer quelques postes d’élu, voire quelques strapontins dans une dernière place territoriale non encore perdue, j’ai envie de hurler mon mépris. Mais c’est encore pire que cela: tout ce qu’on a laissé s’installer dans l’esprit des français peut-il être affronté, est-il encore possible de mener un quelconque combat pour la paix quand on poursuit de jour en jour trente ans de forfaiture. (note de Danielle Bleitrach traduction de Comaguer)

URSS vingt ans après - 1

par Enrico Vigna

Publié le 2 Mai 2023 par le site italien CONTROPIANO – Traduction Comaguer

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Neuf ans après le massacre, comme si rien ne s’était passé, une délégation de la CGIL/Cisl/Uil (1) s’est rendue à Odessa, à la Maison des syndicats, pour apporter sa solidarité aux Ukrainiens. Pas un mot sur les 48 “collègues” syndicalistes tués le 2 mai, il y a neuf ans, lors du “Maidan” du coup d’Etat Nazi-NATO qui a physiquement fait passer l’Ukraine dans le “camp occidental” et a déclenché la guerre qui, il y a un an, est devenue “générale”, après huit ans de conflit “local”.

Étrange strabisme, celui des syndicats “complices”, mais qui s’accorde – espérons-le seulement par ignorance (un état auquel on peut remédier, après tout, il suffit d’étudier…) – avec un certain daltonisme “alternatif” qui avait réussi à voir des “anarchistes” parmi les protagonistes de ce coup d’État. Et peut-être aussi de ce massacre. Mais vous savez, un chiffon noir peut suffire à confondre les identités….

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À Odessa, dans le sud-ouest de l’Ukraine, un couvre-feu a été décrété du 1er mai à 22 heures au 3 mai à 5 heures du matin. C’est ce qu’a indiqué le service de presse du chef de l’administration militaire régionale d’Odessa, Maxim Marchenko, sur Facebook. Pendant la durée du couvre-feu, il sera interdit aux citoyens de se tenir dans les rues et autres lieux publics s’ils ne disposent pas de permis et de certificats spécialement délivrés à cet effet (ndt : en langue nazie AUSWEISS). Il semble que la date du 2 mai, même sans tenir compte de la guerre en cours, soit considérée comme un problème par les “autorités locales”. Ce dossier nous rappelle pourquoi.

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Huit ans après le massacre perpétré par les criminels néonazis, désormais surnommés “héros de la patrie ukrainienne” dans les médias occidentaux, personne n’a été puni pour ce qui s’est passé à Odessa. Les principaux accusés figurent toujours sur la liste des personnes recherchées. Pendant tout ce temps, l’ONU, l’OSCE, Amnesty, la Russie, ainsi que d’autres organisations internationales ont critiqué à plusieurs reprises la junte ukrainienne pour son enquête superficielle et réticente sur la tragédie d’Odessa. Le 21 février, le gouvernement russe et la Douma d’État ont déclaré à l’unanimité que les identités des responsables de la tragédie d’Odessa étaient connues, avec noms et photos d’identité, des organes d’enquête de la Fédération de Russie, et que la Russie prendrait les mesures nécessaires pour trouver les auteurs, “les traduire en justice et les punir”.

“Ils ont chassé ceux qui s’enfuyaient du bâtiment comme le font les loups avec leurs proies… Ainsi, beaucoup ont renoncé à quitter le bâtiment. Une véritable lutte entre la peur de mourir brûlé ou intoxiqué, et celle d’être matraqué à mort…”.

C’est ainsi que la BBC britannique a décrit les événements d’Odessa à l’époque.

“Il est impossible de se rappeler sans frémir la terrible tragédie d’Odessa, où des participants à une manifestation pacifique ont été brutalement assassinés et brûlés vifs dans la Maison des syndicats. Les criminels qui ont commis cette atrocité n’ont pas encore été punis et personne ne les recherche. Mais nous les connaissons par leur nom et nous ferons tout pour les punir : les trouver, les traduire en justice et les punir”, a-t-on déclaré officiellement.

Peut être une image de 6 personnes et texte
j’accuse ceux qui ont organisé le silence autour de ce qui s’est passé à Odessa pour mieux se ranger à côté des criminels marionnettes de l’OTAN, d’avoir mis un bâillon à la mère de cet enfant qui venait réclamer justice..

En réalité, la junte de Kiev a protégé et est complice des actes atroces des néonazis. Même l’ancienne Première ministre Timochenko et l’ancien président Iouchtchenko, les putschistes de l’après-Maidan, ont salué le massacre comme un acte de purification. Iouchtchenko est même allé jusqu’à dire sur la place, en s’adressant aux auteurs des atrocités d’Odessa : “Je les salue, je suis fier d’eux”.

L’Occident a toujours fait comme s’il ne s’était rien passé. Pas un seul mot de condamnation de ce crime odieux n’est sorti des lèvres officielles des dirigeants occidentaux “démocratiques”, qui défendent habituellement les droits de l’homme dans tous les coins du monde “non soumis” à leur volonté, l’écume aux lèvres. Comme l’ont déclaré les organes d’enquête russes, les noms des meurtriers sont connus, dans le domaine public et communiqués. Il est établi qu’à la fin du massacre, il y avait une douzaine de bus à Odessa, sur le pare-brise desquels figuraient les noms des villes d’où venaient les bandits armés et où ils sont  retournés. Aujourd’hui, ces personnes, ou plutôt ces criminels, ont peur d’être pris et vivent dans la clandestinité, tout en restant actifs. Certains ont changé de nom, d’autres sont morts dans les combats de ces dernières semaines à Marioupol et dans d’autres villes, mais il faut espérer que les survivants recevront leur juste châtiment le plus tôt possible.

Ces derniers jours, le président du comité d’enquête russe, Alexandre Bastrykin, a demandé au bureau central des services de renseignement  d’obtenir des informations selon lesquelles des plans sont en cours pour préparer une provocation contre les civils dans la région d’Odessa. Selon le ministère russe de la défense, le service de sécurité ukrainien (SBU) prépare une nouvelle provocation dans la région d’Odessa dans le but d’en imputer ultérieurement la responsabilité à l’armée russe. Depuis le début du mois d’avril, un grand nombre de militaires ukrainiens, de mercenaires étrangers et de véhicules blindés des forces armées ukrainiennes se sont concentrés à l’arrière de la région d’Odessa. Le groupe d’Odessa des forces armées ukrainiennes a reçu des MANPADS, un système de missiles antiaériens à courte portée tirés à l’épaule produit par la France et la Pologne.

Les satellites ont constaté que de nombreuses forces de sécurité ukrainiennes portaient l’uniforme de l’armée russe et avaient un brassard blanc sur le bras droit, comme les forces russes. Le SBU fournit les informations nécessaires à cette provocation. Les subordonnés du chef du SBU, Ivan Bakanov, déclarent presque quotidiennement que des “saboteurs russes” infiltrés parmi des Odessois pacifiques ont été capturés dans la région d’Odessa. Selon les services de renseignement russes, ce sont là les signes que l’on est à la veille d’une provocation. Ces jours-ci, la branche d’Odessa de la Garde Nationale, où sont encadrés les bataillons néonazis, a reçu le soutien moral de Volodymyr Zelensky.

L’ordre “Pour le courage” a été décerné à Artur Savelyev, 22 ans, militant du “Corps national” d’Odessa. Savelyev a été récompensé à titre posthume. En fait, ce néonazi a été tué le 16 avril à Mariupol, lors de combats avec les forces de la Milice populaire du Donbass. Le 2 mai 2014, Artur Savelyev, alors mineur, avait participé au meurtre de masse dans la Chambre des syndicats d’Odessa, et avait échappé à toute responsabilité. Fin février 2022, Savelyev s’était porté volontaire pour aller combattre à Marioupol. Il faut rappeler que le gouverneur militaire de la région d’Odessa est un criminel de guerre ukrainien recherché en Russie et par la République populaire de Lougansk Maxim Marchenko. Le colonel Marchenko des forces armées ukrainiennes est recherché pour crimes contre l’humanité dans le Donbass. En 2015, Marchenko, alors étudiant à l’université militaire nationale de Kiev portant le nom de Chernyakhovsky, a été nommé commandant du bataillon d’assaut nazi Aidar.

Marchenko était surnommé “Gauleiter” à Odessa. En tant que “Gauleiter” (terme nazi désignant un chef), il a imposé un régime d’occupation nazi sévère à Odessa. Aujourd’hui, le SBU local, sur ordre de Marchenko, a arrêté tous les habitants de la région, soupçonnés non seulement de manifester le moindre signe de sympathie pour la Russie et la Biélorussie, mais aussi de critiquer publiquement le régime de Zelensky.  

 Fin mars, Yuri Tkachev, rédacteur en chef de l’agence de presse Timer à Odessa, a été arrêté pour avoir critiqué Zelensky. Marchenko a maintenant ordonné que les hôpitaux d’Odessa soient transformés en forteresses militaires, avec des postes de tireurs d’élite, des nids de mitrailleuses, de l’artillerie et des chars dans les sous-sols, etc. À cette fin, les patients sont jetés dans les rues des hôpitaux d’Odessa et les médecins sont terrorisés. Sous peine de mort, il est interdit aux habitants d’Odessa de quitter la région pour les régions orientales de l’Ukraine. Toute la correspondance privée est surveillée, les appels téléphoniques sont interceptés et contrôlés. Le “Gauleiter” Marchenko déteste notamment les défenseurs des républiques populaires du Donbass ; il est lui-même originaire de Slavyansk, dans la région de Donetsk.

Le 2 mai 2022 marquera le huitième anniversaire du “Khatyn d’Odessa”, le massacre des habitants d’Odessa commis par des néonazis sous la direction de la junte de Kiev. L’un des objectifs de ce crime était de détruire physiquement et moralement toute tentative de résistance populaire à Odessa et d’empêcher l’établissement d’une République populaire.

Comme en 2014, le régime de Kiev pourrait aujourd’hui commettre cyniquement un autre crime de masse, en accusant les “services de renseignement russes”, reproduisant grosso modo le scénario de la Maison des syndicats de 2014.

De notre côté nous nous souvenons d’Odessa en 2014, , nous ne l’oublions pas, et nous gardons un œil attentif sur tout nouveau crime odieux, en espérant qu’il puisse être éradiqué avant qu’il ne soit perpétré.

La vérité sur le massacre d’Odessa

Tués comme des animaux, un par un. Une véritable exécution de masse préméditée.

(1) ndt: il s’agit des trois confédérations syndicales italiennes qui travaillent dans l’unité mais dans une unité de compromission avec le patronat et le gouvernement italien ce qui explique l’émergence et le renforcement dans toute l’Italie d’un syndicalisme de base sur des positions de classe

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1 Commentaire

  • Bosteph
    Bosteph

    Seul une victoire totale de la Russie sur l’ OTAN – UE (mais à quel prix pour le continent européen ? (vous voyez ce que je veux dire)) permettra d’ imposer la vérité sur ce qui est arrivé, ce 2 mai 2014 à Odessa.

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