Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Qu’est-ce que l’Amérique latine a à voir avec la guerre européenne ?

Voici y compris du Costa-Rica, une voix qui dénonce la tentative du chancelier Scholz de récupérer des armes et des alliés pour la guerre de l’OTAN contre la Russie. L’Amérique latine comme le reste du monde, très consciente du basculement historique et de l’affaiblissement de l’hégémonie de l’occident et des USA, refuse de se laisser entraîner une fois de plus dans une guerre mondiale, celle des marchands d’armes. L’Amérique latine a ses propres impératifs et tout ce qu’elle doit faire c’est appuyer les propositions de médiations de Lula et du président mexicain, de refuser des armes. Ce qui n’est pas dans l’article mais qui a fait l’actualité du weekend est l’ouverture de fait de négociations avec les USA pour en finir avec les ingérences, les coups d’Etat, les blocus. Le passage à gauche d’un nombre grandissant de gouvernement crée les conditions d’un front uni et pacifique de l’Amérique latine face aux belliqueux USA, la négociation est menée avec doigté, il ne s’agit pas de faire perdre la face aux USA qui demeurent très dangereux, alors on tape à bras raccourci sur l’Europe, l’allié affaibli en montrant que ce n’est pas pour aller participer à la guerre qui est entretenue en Europe. Notez que l’Allemagne est devenue l’homme malade de l’Europe. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Assombries par leurs efforts bellicistes, l’OTAN et les États-Unis prennent des mesures de plus en plus dangereuses. Ne nous laissons pas entraîner par ce fanatisme aveugle dont seuls les grands marchands d’armes profitent et ne servent qu’à affronter les désirs de domination mondiale en période de réarrangements géostratégiques.
Rafael Cuevas Molina / Président AUNA-Costa Rica

La guerre en Ukraine a été en grande partie déclenchée par la pression des États-Unis et de l’OTAN à la frontière avec la Russie. Angela Merkel l’a dit sans vergogne dans une interview qu’elle a accordée au Spiegel en novembre de l’année dernière. Elle a révélé la tromperie par laquelle elle aurait dupé Poutine en disant qu’alors qu’elle s’apprêtait à quitter le gouvernement allemand, le Russe la considérait comme « un canard boiteux », c’est-à-dire quelqu’un sans pouvoir. Les accords de Minsk, qui tentaient de résoudre la question des territoires ayant des aspirations à l’indépendance en Ukraine, n’auraient été rien de plus qu’un stratagème pour permettre à l’Ukraine de se préparer à la guerre. Les statistiques montrent que les grands gagnants de ce conflit ont jusqu’à présent été les consortiums de grandes armes, et les décisions qui ont été prises en Europe et aux États-Unis ces derniers jours indiquent une augmentation de la fourniture d’armes sophistiquées, du plus haut niveau disponible, à l’Ukraine. Il n’y a plus le moindre doute qu’il s’agit d’une guerre menée par l’OTAN et les États-Unis contre la Russie sur le territoire ukrainien qui, comme on l’a déjà dit, est celle qui fait les morts et la dévastation. 

Mais cet équipement en matériel de guerre de haute technologie a ses problèmes. Le plus important lors de sa mise en œuvre est que sa manipulation nécessite des connaissances sophistiquées que l’armée ukrainienne ne possède pas, par conséquent les militaires ont besoin d’armes qu’ils connaissent déjà, mais qui sont épuisées en Europe. Il s’agit d’équipements que l’industrie russe a placés à plusieurs reprises sur les marchés extracontinentaux et que les responsables de l’OTAN recherchent maintenant avec impatience. Le chancelier allemand Olof Scholz, transformé en messager itinérant, a voyagé cette semaine dans toute l’Amérique latine en essayant de cajoler les gouvernements de la région pour leur demander de fournir de telles armes. Les Russes ont fait des affaires dans le passé avec la Colombie, le Brésil, le Pérou, l’Uruguay, sans parler de ceux que Scholz ne visitera jamais parce qu’ils font partie de « l’axe du mal », Cuba, le Venezuela et le Nicaragua. 

Scholz est bien accueilli mais ne trouve pas de réponse. Il ne se soucie pas que la CELAC ait déclaré cette région zone de paix : Qu’est-ce que cette CELAC ? L’Allemand s’interroge, habitué à nous voir par-dessus son épaule et à concentrer toute son attention sur la façon dont eux font face à l’ours russe en Europe. Il a rencontré Lula, qui non seulement a refusé ses demandes, mais a fait de vraies propositions pour parvenir à la paix, non pas par les armes, comme on le proclame en Europe, mais par la médiation du dialogue en créant un groupe similaire au G20. L’humanité a déjà l’expérience de comportements similaires de l’Europe « civilisée », où les conflits mondiaux dévastateurs du XXe siècle ont eu leur épicentre. Souvenons-nous que de manière indirecte, nos pays ont déclaré la guerre au régime qui régnait dans le pays d’où vient le chancelier mendiant d’aujourd’hui, et que des outrages ont été commis contre des citoyens d’origine allemande qui n’avaient souvent aucune sympathie pour le fascisme allemand. L’Amérique latine n’a rien à faire dans ces gâchis où l’Allemagne essaie de nous entraîner, si ce n’est en nous ralliant à ce que propose le président brésilien. Heureusement, en Colombie, un pays que l’OTAN a incorporé comme « allié principal », le carriérisme lié aux Etats-Unis qui a prévalu avec les gouvernements précédents ne prévaut plus car, sinon, nous aurions déjà un Uribe quelconque se mettant à la disposition des bellicistes européens.

Rendus aveugles par leurs efforts bellicistes, l’OTAN et les États-Unis prennent des mesures de plus en plus dangereuses. Ne nous laissons pas entraîner par ce fanatisme aveugle dont seuls les grands marchands d’armes profitent et qui ne servent qu’à affronter les désirs de domination mondiale en période de réarrangements géostratégiques.

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