Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le rapport sur la “sécurité” des USA est tout sauf sécurisant vu de Chine

Le nouveau rapport sur la sécurité nationale des États-Unis manque de créativité, il déborde d’hostilité, si la Chine comme en témoigne un autre article publié aujourd’hui propose une tout autre voie de paix et de coopération, elle ne peut pas ignorer que le gouvernement Biden dans son dernier rapport se dirige dans une voie opposée très dangereuse. Dans sa quête pour réprimer et contenir la Chine, Washington a perdu la tête. En fait, en comparant les plans futurs de la Chine et des États-Unis, il n’est pas difficile de constater que les perspectives de Washington pour les 10 prochaines années sont pleines de confrontation et de réflexion à somme nulle, tandis que les plans de la Chine se concentrent sur son propre développement et sa coopération gagnant-gagnant avec la communauté internationale. Ce sont des idées de développement totalement différentes, l’une pleine d’hostilité et l’autre étant gentille et amicale ; l’un cherche des ennemis partout, et l’autre se consacre à se faire des amis. Quelle route sera la plus large, l’histoire donnera la réponse. (note et traduction de Danielle Bleitrach): éditorial du Global Times

Par Global TimesPublié: Oct 14, 2022 12:28 AM   Illustration : Liu Rui/GT

Illustration : Liu Rui/GT

La Maison Blanche a publié mercredi sa nouvelle stratégie de sécurité nationale (NSS). Il s’agit d’une publication de routine de chaque gouvernement américain et aussi d’un document important qui reflète et guide les affaires intérieures et la diplomatie du gouvernement en place. Mais après avoir lu le document de 48 pages, la communauté internationale ne peut que ressentir un fort sentiment de malaise et d’inquiétude. La « sécurité nationale » poursuivie par les États-Unis se fera au détriment de la sécurité des autres pays. Si la voie et la direction indiquées dans le rapport sont suivies, la superpuissance des États-Unis sera déportée tôt ou tard du côté opposé de la paix et de la stabilité mondiales, et les conséquences seront inimaginables.

La publication du rapport sur la stratégie a été retardée de plusieurs mois en raison de la crise russo-ukrainienne, mais nous n’avons pas vu dans le rapport que les États-Unis avaient profondément réfléchi à la cause profonde du conflit, et encore moins tiré des leçons. Au lieu de cela, cela a encore renforcé la confrontation entre camps, et l’état d’esprit d’opposition binaire qui ont conduit au déclenchement du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Plus sérieusement, les États-Unis ont assorti cela de cette mentalité de la guerre froide dans leurs relations avec la Chine, et « la concurrence avec la Chine imprègne chaque chapitre [du rapport] », considérant la Chine comme « le défi stratégique le plus urgent ».

Bien que certains médias américains aient affirmé que le rapport « n’inclut aucun changement majeur dans la pensée », cela signifie en fait que l’administration Biden n’a apporté aucun amendement à la position radicale de l’administration Trump à l’égard de la Chine. Au lieu de cela, dans une certaine mesure, il semble perpétuer ou même renforcer cette erreur de calcul. C’est le résultat de la concurrence féroce qui règne entre les deux partis aux États-Unis. Les deux partis considèrent l’anti-Chine comme une sorte de « pari électoral » et sont involontairement tombées dans une impasse dans le processus de surenchère l’un par rapport à l’autre.

L’opinion publique a noté un jugement très frappant dans le rapport, qui consiste à affirmer que « l’ère de l’après-guerre froide est définitivement terminée ». Alors quelle époque est-ce maintenant? Le rapport ne donne pas de réponse. Il se contente de répéter mécaniquement que « nous ne cherchons pas le conflit ou une nouvelle guerre froide ». Cependant, le rapport est également plein de vantardises sur les soi-disant réalisations d’alliances militaires telles que l’OTAN et AUKUS. Il énumère en détail les mesures prises par les États-Unis pour se coordonner avec leurs alliés afin de lancer une concurrence géopolitique contre d’autres pays, transformant l’engagement du rapport de ne pas chercher une nouvelle guerre froide en un serment qui ne repose sur aucune réalité.

Le rapport divise également simplement le monde pluraliste en une « compétition entre démocraties et autocraties » selon la volonté des États-Unis, visant à éradiquer la possibilité d’une coexistence pacifique et harmonieuse des différentes civilisations à la racine. C’est l’expression la plus claire du style de la guerre froide dans la stratégie de sécurité nationale des États-Unis depuis la fin de la guerre froide. Les pratiques réelles de Washington reflètent également un jeu à somme nulle non déguisé, ce qui rend hypocrite l’affirmation des États-Unis de « gérer la concurrence [avec la Chine] de manière responsable ».

31 ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre froide, mais les élites politiques de Washington n’ont toujours pas appris à coexister avec d’autres pays d’une nouvelle manière. Elles n’ont pas réussi, ou refusé, d’accepter et de s’adapter aux changements fondamentaux de l’époque. Elles ont encore besoin d’établir leurs propres coordonnées et de guider leur chemin en se créant des « ennemis imaginaires », comme s’ils ne savaient même pas comment avancer sans un « ennemi imaginaire »… Cependant, cette approche a des effets secondaires énormes et dangereux. En particulier, ils ont inventé le mauvais « ennemi imaginaire » et ont même créé des « adversaires » et des « ennemis » que les États-Unis ne peuvent pas gérer.

Le nouveau rapport est un miroir, reflétant l’égoïsme, l’ambition et les craintes les plus profondes des élites politiques de Washington. Dans tous ses rapports de stratégie nationale, Washington met l’accent sur le « leadership » des États-Unis. Il n’y a rien de mal à l’ambition, mais que veulent faire les États-Unis en « dirigeant » le monde ? Le rapport montre que les États-Unis essaient toujours d’enchaîner un groupe et d’en combattre un autre, créant la division et la confrontation dans ce monde. Il y a aussi beaucoup de contenus contradictoires et logiquement déroutants dans le rapport, qui reflètent l’impuissance et l’incompétence des États-Unis face aux vrais problèmes mondiaux. Que ce soit en termes de cognition ou de fondement mental et de vision, Washington a sérieusement pris du retard par rapport à l’évolution complexe de la structure internationale et aux besoins de notre époque.

Dans sa quête pour réprimer et contenir la Chine, Washington a perdu la tête. En fait, en comparant les plans futurs de la Chine et des États-Unis, il n’est pas difficile de constater que les perspectives de Washington pour les 10 prochaines années sont pleines de confrontation et de réflexion à somme nulle, tandis que les plans de la Chine se concentrent sur son propre développement et sa coopération gagnant-gagnant avec la communauté internationale. Ce sont des idées de développement totalement différentes, l’une pleine d’hostilité et l’autre étant gentille et amicale; l’un cherche des ennemis partout, et l’autre se consacre à se faire des amis. Quelle route sera la plus large, l’histoire donnera la réponse.

Quant à ce dernier rapport sur la stratégie de sécurité nationale, il s’agit d’une vision de « conspiration » qui manque de nouveauté mais qui est pleine d’intentions malveillantes, ce qui est dangereux pour le monde et malheureux pour les États-Unis. Comment des États-Unis étroits d’esprit peuvent-ils prétendre qu’ils peuvent « diriger » le monde, et comment peuvent-ils faire en sorte que la communauté internationale ne soit pas pleine d’inquiétudes ?

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2 Commentaires

  • Bosteph
    Bosteph

    Les States, le pays qui ne peut vivre “sans une bonne guerre, quelque part” . Une mentalité d’ envahisseurs, tout simplement !

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  • daniel GENDRE
    daniel GENDRE

    A l’ouest, rien de nouveau…

     

    S’agissant du manque de créativité du « nouveau » rapport sur la sécurité nationale des États-Unis et plus précisément, comme le souligne Global Times, de « …l’égoïsme, l’ambition et les craintes les plus profondes des élites politiques de Washington », les lecteurs de ce blog n’y verront que du réchauffé. En effet, voici ce que disait des étasuniens des années 1830 Alexis de Tocqueville dans ‘’De la démocratie en Amérique’’ ;

     

    « Les Américains, dans leurs rapports avec les étrangers, paraissent impatients de la moindre censure et insatiables de louanges. Le plus mince éloge leur agrée et le plus grand suffit rarement à les satisfaire ; ils vous harcèlent à tous moments pour obtenir de vous d’être loués ; et, si vous résistez à leurs instances, ils se louent eux-mêmes. On dirait que, doutant de leur propre mérite, ils veulent à chaque instant en avoir le tableau sous les yeux. Leur vanité n’est pas seulement avide, elle est inquiète et envieuse. »

     

    Il ajoutait dans ce même ouvrage ; « Je crois que la race indienne de l’Amérique du Nord est condamnée à périr, et je ne puis m’empêcher de penser que le jour où les Européens se seront établis sur les bords de l’océan Pacifique, elle aura cessé d’exister ». Alors, visionnaire comme certains l’ont dit à l’époque ou tout simplement réaliste ? Evidemment a postériori…

     

    Ce que Tocqueville n’a pas vu, (ou pas voulu voir ? Doctrine Monroe ; 1923) c’est qu’une fois arrivés aux bords de l’océan Pacifique, les américains ont construit des canonnières, qui n’ont cessés de soumettre les peuples, à commencer par les quatre navires noirs du commodore Perry en 1853 au Japon.

     

    Pourtant, contrairement à nos indécrottables yankees, le monde change, qui fera écrire à Charles Darwin dans ‘’La filiation de l’homme’’ en 1971 ;

     

    « À mesure que l’homme avance en civilisation, et que les petites tribus se réunissent en communautés plus larges, la plus simple raison devrait aviser chaque individu qu’il doit étendre ses instincts sociaux et ses sympathies à tous les membres d’une même nation, même s’ils lui soient personnellement inconnus. Une fois ce point atteint, il n’y a plus qu’une barrière artificielle pour empêcher ses sympathies de s’étendre aux hommes de toutes les nations et de toutes les races. Il est vrai que si ces hommes sont séparés de lui par de grandes différences d’apparence extérieure ou d’habitudes, l’expérience malheureusement nous montre combien le temps est long avant que nous les regardions comme nos semblables. »

     

    Assurément, si les communistes ont intégré ce principe de longue date, le PCC dispose de la capacité de le mettre effectivement en œuvre au quotidien à l’échelle internationale, ce qui notamment permet à Youri Afonine de déclarer qu’« en combattant l’occident, notre économie se dirigera de plus en plus vers un modèle socialiste ».

     

    Alors, pas franchement étonnant qu’au pays du créationnisme, cette nation d’aventuriers conduits par des pasteurs, on produise de tels rapports dont la teneur n’a guère changé depuis 1823. Même, « amenant la communauté internationale à ressentir un fort sentiment de malaise et d’inquiétude » ainsi que l’évoque l’article de Global Times, pourrait avoir quelques vertus en ce sens qu’un tel rapport est de nature à exacerber les convergences de nombreux pays à renforcer leurs défenses immunitaires face aux métastases bellicistes de l’hégémon.

     

    En outre, la course à l’échalotte militariste de l’empire n’est pas infinie et elle a un corolaire ; sa déliquescence sociale et infrastructurelle. De tels empires, à l’instar des ascenseurs mal entretenus, finissent par tomber.

     

    Avant cela, sans un sursaut salutaire, les peuples européens, tels les enfants d’Hamelin, pourraient bien goûter les eaux froides de la Weiser, leurs boutonnières bleu et jaune n’y changeront hélas rien.

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