Si l’on veut comprendre ce qui se passe en Iran, cet article peut aider, il est du type de celui que l’on souhaiterait voir publier par la presse progressiste y compris celle qui jadis était communiste. Ce qui est sûr c’est qu’une véritable résistance à l’impérialisme et une défense de la souveraineté du peuple a de plus en plus besoin d’un pouvoir qui s’ancre réellement dans les intérêts du peuple, les formes conservatrices sont perméables à toutes les corruptions et plus la corruption grandit plus elle a besoin d’une police des mœurs. L’impérialisme utilise à plein dans son asphyxie cet effet… Là encore, les communistes doivent ne pas lui emboiter le pas mais œuvrer aussi et toujours aux côtés du peuple, ils sont parmi les seuls à pouvoir le faire… (Traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)
https://svpressa.ru/politic/article/348005/
Jusqu’à présent, les manifestations se sont déroulées sous des slogans “féministes”, mais le mécontentement à l’égard du gouvernement actuel des ayatollahs est très large dans le pays.
Des manifestations de masse se déroulent en République islamique d’Iran depuis la mi-septembre. Elles ont été déclenchées par la mort d’une jeune fille de 22 ans détenue par la police des mœurs. Elle s’appelait Mahsa Amini et est morte après avoir été arrêtée à Téhéran. Les autorités ont nié l’accusation selon laquelle la torture était la cause du décès. Cependant, il est apparu plus tard que la jeune fille avait été sévèrement battue.
Les étudiants de Téhéran et les voisins de Mahsa dans sa ville natale de Sakez ont manifesté en scandant le slogan “Femme, vie, liberté !”. Une vague d’indignation a déferlé sur le pays. Amini était originaire du Kurdistan et des grèves y ont éclaté. Les femmes ont ostensiblement arraché leurs hijabs et ont crié un message différent : “Mort au dictateur !”. Les manifestations ont continué, la foule jetant des pierres sur la police en criant : “A bas la République islamique !” et “Je tuerai les assassins de ma sœur !”
La crise iranienne est due à l’interaction d’un certain nombre de facteurs – économiques, environnementaux, politiques et nationaux. Cela crée des opportunités pour que le soulèvement s’étende et s’approfondisse. Des manifestations de masse dans le pays, y compris une violente résistance à la police, ont lieu depuis 2017.
Les manifestants s’opposent aujourd’hui à la république islamique. Certains réclament une république laïque normale. D’autres soutiennent une monarchie constitutionnelle dirigée par la progéniture de l’ancien Shah, renversé lors de la révolution de 1979. En Azerbaïdjan iranien et, en partie, au Kurdistan, des revendications d’indépendance nationale sont apparues. Jusqu’à 40 % de la population iranienne vit dans ces régions. Mais le principal slogan du soulèvement était Femme, Vie, Liberté ! Son symbole était le hijab arraché.
La crise de la république islamique
Ce qu’on appelle la République islamique est une théocratie chiite. L’Iran est dirigé par un chef spirituel (rahbar) nommé à vie et son bureau “bete rahbari”. La dictature du guide suprême est soutenue par l’une des armées iraniennes, le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC ou Revolutionary Guards), qui emploie les soldats les plus respectueux de la religion. Quelque 120 000 soldats et officiers parmi les plus pratiquants y servent, mais l’IRGC est plus qu’une simple armée. C’est aussi le réseau de services de renseignement et de milices sur lequel repose le régime. Les milices basiji, qui sont également sous la direction du corps, jouent un rôle clé dans la répression des protestations populaires.
Dans le même temps, le Corps des gardiens de la révolution est une société puissante, qui contrôle environ la moitié, voire, selon certains rapports, 80 % de l’économie iranienne, du système judiciaire et de presque tous les ministères. L’IRGC a littéralement tout entre ses mains, des exportations aux ressources en eau. Aujourd’hui, par exemple, les hauts fonctionnaires iraniens ne peuvent pas donner de chiffres exacts sur les exportations de pétrole – le principal produit d’exportation du pays – parce qu’ils sont entièrement entre les mains de l’IRGC, et que l’organisation ne veut pas partager ces données non seulement avec les simples mortels, mais même avec les fonctionnaires de haut rang. Cela crée, bien sûr, un terrain propice à la corruption à une échelle sans précédent.
En Iran, le terme “nezam” (système) est utilisé pour désigner le système d’organisations religieuses qui régit le pays. Il s’agit de l’État profond, qui comprend le chef suprême et son bureau (office), l’IRGC, à qui le chef suprême a pratiquement donné le pays, et quelques autres institutions.
En parallèle, il existe un état ordinaire. Mais le président et le parlement élus ne font que fournir la logistique d’une dictature militaro-religieuse. Le président iranien n’est rien de plus qu’un faible premier ministre sous la coupe d’un puissant dirigeant.
Toutefois, même ces structures parlementaires et présidentielles sont désormais représentées par des partisans de l’IRGC, car leurs opposants n’ont pas pu participer aux élections de l’année dernière. Le Conseil des experts (une sorte de tribunal constitutionnel islamique), au nom du chef suprême, a suspendu quelque 600 candidats à la présidence, n’en laissant que sept et éliminant tous les rivaux sérieux d’Ibrahim Raisi, qui est finalement devenu président.
La plupart des Iraniens ne se sont pas rendus aux urnes, et quatre autres millions ont rayé tous les candidats. En outre, le gouvernement a forcé des millions de fonctionnaires à voter pour Raisi. Cela a brisé ce qu’il restait de la légitimité politique de la république islamique en aliénant la majorité de la société. Les Iraniens, qui avaient l’habitude d’être autorisés à élire un chef de la logistique au moins une fois tous les quelques ans, étaient outrés et définitivement désillusionnés par le système politique existant.
Les politologues avaient l’habitude de dire qu’à l’intérieur de l’exosquelette rigide et lourd de la dictature bat un petit cœur vivant d’élections présidentielles et parlementaires, qui donne une certaine vitalité au système, en convainquant la population qu’elle a un impact sur la politique actuelle. Aujourd’hui, ce cœur est paralysé.
Selon des recherches menées par des sociologues, les régions les plus densément peuplées d’Iran, les régions dominées par les jeunes et celles où le nombre de personnes ayant participé aux scrutins est le plus faible sont les plus sujettes aux protestations. Il existe à tout le moins un lien entre la perte d’intérêt pour les élections et les émeutes.
Enfin, la maladie du Guide suprême s’est ajoutée à ce qui se passe. Ali Khamenei a 83 ans et serait atteint d’un cancer. Son état de santé a créé une incertitude – on ne sait pas qui sera le prochain chef de la théocratie. Il y a au moins deux prétendants au poste, le fils du dirigeant, Mojtaba Khamenei, et le président sortant, Ibrahim Raisi. Tous deux sont liés à diverses factions au sein du puissant IRGC. Tous deux sont très impopulaires dans le pays. Une lutte de pouvoir entre eux pourrait diviser les élites et les empêcher de réprimer les protestations.
Révolte des Femmes – Révolte des Hijabs
Dans la Russie de la première moitié du 20e siècle, les révoltes de femmes a été un phénomène très répandu. Les femmes, indignées par la politique des autorités, organisent des manifestations, tandis que les hommes, craignant des représailles, restent chez eux ou se joignent à elles plus tard, en surmontant leur peur. Quelque chose de similaire s’est produit en Iran aujourd’hui – les femmes en colère ont été les premières à descendre dans la rue.
Plus de 70% des Iraniens s’opposent au port obligatoire du hijab, selon les données sociologiques disponibles. Ironiquement, un certain nombre de théologiens musulmans chiites sont également en faveur d’un tel point de vue. L’un des dirigeants chiites de Téhéran lors de la révolution de 1979, l’ayatollah Mahmoud Tehani, a notamment interprété les textes sacrés à sa manière, arguant que le port du hijab était le choix de la femme. Mais son rival influent au pouvoir, le fondateur de la République islamique, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, pensait autrement.
Le régime de Khomeini et son successeur, devenu le dirigeant absolu de facto de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, ont imposé à la société iranienne un code vestimentaire obligatoire, dont le hijab. La raison en est la volonté du clergé chiite, la classe religieuse qui dirige le pays, de contrôler la vie quotidienne des citoyens en s’ingérant constamment et en signalant leur présence.
En outre, l’exigence du port obligatoire du hijab a été avancée comme argument dans les conflits avec les détracteurs de Khomeini, tant avec les partisans des mouvements chiites sociaux-révolutionnaires (les associés de Telegani prônaient la propriété collective, une société sans classes et le pouvoir d’un gouvernement autonome élu – les conseils de travailleurs ou Shur), qu’avec les partisans des mouvements socialistes et libéraux laïques qui exigeaient un système d’État constitutionnel et le respect d’un certain nombre de droits et de libertés individuels.
Aujourd’hui, le clergé a perdu une partie de son pouvoir, qui est de plus en plus transféré à l’IRGC. Comme on le dit en Iran, “les gens en bottes aspirent le pouvoir des gens en turbans”. Mais le régime est toujours dirigé par un chef spirituel, le Grand Ayatollah, qui insiste sur le port du hijab. La police des mœurs harcèle les femmes qui osent sortir sans.
L’effondrement économique et la catastrophe environnementale ont engendré une crise sociale
La principale cause des troubles que connaît l’Iran depuis quelques années est une profonde crise économique et environnementale. Depuis 2017, le pays a traversé de nombreuses vagues de protestations de masse. Les dirigeants iraniens appellent parfois cela la “nouvelle normalité”, estimant qu’ils disposent de suffisamment de ressources pour faire face au problème. Cependant, il est possible qu’une autre vague de protestation les noie. Trop de contradictions se sont accumulées dans la société iranienne.
La croissance économique s’est pratiquement arrêtée. Jusqu’à 65 % des Iraniens vivent au niveau ou en dessous du seuil de pauvreté. L’inflation, selon les chiffres officiels, est d’environ 50%, mais en réalité elle est probablement beaucoup plus élevée. La hausse des coûts s’est accompagnée d’une “précarisation” – le transfert des travailleurs vers des emplois temporaires ou à temps partiel, aggravant ainsi leur situation sur le lieu de travail. Cette situation a été à l’origine des grèves des travailleurs du pétrole, des enseignants et d’un certain nombre d’autres catégories de travailleurs.
Le travail des enfants est très répandu en Iran, avec 7 millions d’enfants travailleurs dans un pays de 90 millions d’habitants, selon les chiffres officiels.
Plusieurs millions de réfugiés chiites Hazara d’Afghanistan se trouvent en Iran. La plupart de ces migrants sont apatrides, ont des difficultés à accéder à l’éducation et sont employés sur des chantiers de construction comme semi-esclaves impuissants. Ils sont la partie la plus opprimée de la classe ouvrière.
La situation environnementale est encore pire. L’Iran se transforme en désert. Les rivières qui coulaient autrefois s’assèchent. Ceci est particulièrement vrai pour les rivières comme la Karoun et la Zayandeh. En conséquence, des provinces entières sont privées d’eau. Cela provoque des protestations occasionnelles, par exemple dans les villes d’Ahwaz et d’Isfahan. Lorsque Ahvaz a été privée d’eau l’été dernier (en été, par 50 degrés Celsius !), des émeutes contre le gouvernement y ont éclaté.
La raison de cette situation difficile en Iran est liée à deux facteurs : un système économique très inefficace et les sanctions américaines.
L’IRGC et les fonds spéciaux appartenant au clergé (“baniads”) contrôlent la majorité de l’économie. De nombreuses entreprises et infrastructures sont sous leur contrôle et reçoivent des subventions de l’État. D’autre part, un certain nombre d’hommes d’affaires qui possèdent des entreprises privées sont des parents de responsables du régime, des frères, des neveux et des oncles de membres de l’appareil de l’IRGC.
Par le biais du népotisme, ces hommes d’affaires détournent l’argent qui leur est alloué par l’État sous forme de commandes et de subventions et le partagent avec leurs proches, ce qui encourage la dilapidation des fonds. Il va sans dire que les fonctionnaires corrompus ne font généralement pas l’objet d’un procès car le système judiciaire est également aux mains de l’IRGC.
Cette forme de capitalisme corrompu et parasitaire enrichit rapidement la haute bureaucratie, tout en augmentant l’inefficacité et la pauvreté des masses de travailleurs.
Il en va exactement de même pour l’utilisation des ressources en eau, avec lesquelles l’Iran a traditionnellement des problèmes. Le ministère chargé des ressources en eau est aux mains de l’IRGC, tout comme diverses entreprises industrielles et agraires, privées et publiques, qui prélèvent la précieuse humidité. Le népotisme et la corruption entraînent une utilisation incompétente de l’eau et l’épuisement des rivières et des nappes phréatiques.
La deuxième cause de la crise, ce sont les sanctions américaines. À la suite du conflit politique entre l’Iran et les États-Unis, les Américains ont imposé plus de deux mille sanctions à l’Iran, frappant tous les secteurs de l’économie.
En conséquence, les exportations de pétrole de l’Iran, qui fournissaient autrefois l’essentiel des devises – la partie prédominante des recettes d’exportation – ont diminué de plusieurs fois, passant de trois millions de barils de pétrole par jour à un million, voire moins. Il y a moins de devises pour acheter des produits étrangers (l’Iran importait environ la moitié de ses denrées alimentaires) et, en outre, il est devenu difficile, voire impossible, d’importer toute une série de produits en raison des sanctions. Dans l’ensemble, cela entraîne de lourdes pertes dans tous les secteurs.
Dans cette situation, les dirigeants iraniens ont décidé de construire une “économie de résistance”, c’est-à-dire de s’orienter vers une industrialisation qui se substitue aux importations et de développer ses propres entreprises agricoles, y compris celles qui pratiquent des cultures gourmandes en eau. Des centaines d’entreprises et d’agro-firmes ont été construites. Des centaines de barrages sur les rivières ont contribué à augmenter les prélèvements d’eau à des fins agricoles et industrielles.
Hélas, le résultat a été un désastre, la désertification, comme le note le scientifique iranien Khalil Hani. Environ un tiers des Iraniens connaissent aujourd’hui des problèmes liés à la pénurie d’eau. Des millions d’agriculteurs sont ruinés ou au bord de la ruine – ils n’ont pas d’eau pour irriguer leurs champs et leurs palmiers dattiers. Ils migrent vers les villes, étendant ainsi les zones de pauvreté.
L’Iran est rapidement plongé dans un tourbillon de crises. Chaque décision prise pour tenter de redresser l’économie conduit à une aggravation de la situation. Les crises socio-économiques et socio-environnementales prennent un caractère catastrophique, se complétant et se renforçant mutuellement.
Conflits nationaux et régionalisme
Il y a toute une série de problèmes nationaux en Iran. Les Azerbaïdjanais, les Kurdes, les Baloutches et d’autres minorités nationales représentent ensemble environ la moitié de la population. Beaucoup sont mécontents de l’absence ou de la faible présence d’écoles dans leur langue nationale. En outre, certaines des minorités ethniques sont des musulmans sunnites et n’aiment pas la théocratie chiite. Ils n’apprécient pas non plus l’absence d’un gouvernement local complet, la dictature du centre et le fait que le gouvernement retire de l’argent et des ressources de leurs provinces pour développer l’industrie et approvisionner la province de Fars et la capitale, Téhéran.
À mesure que la popularité de la théocratie chiite dominante décline en Iran, cette organisation et cette idée intégratrices et unificatrices sont remplacées par le nationalisme perse, avec, par exemple, des pèlerinages de masse sur la tombe du roi Cyrus le Grand. Cependant, la montée du nationalisme perse déclenche à son tour un contre-mouvement – la montée des nationalismes azerbaïdjanais, kurde, baloutche et arabe. Si la crise se poursuit, le pays risque de s’effondrer.
Le fossé des âges
Enfin, le problème en Iran est que le régime, composé en partie d’hommes âgés qui se sont installés au pouvoir depuis la révolution de 1979, perd le contact avec la population. La majeure partie des Iraniens sont des jeunes. Ils sont irrités par le fait même que le pays est dirigé à vie par un vieil homme profondément enraciné, totalement incapable de comprendre les nouvelles générations. Khamenei, quant à lui, croit fermement que les mouvements populaires ne doivent rien concéder, car toute concession peut entraîner de nouvelles demandes et ne fera qu’enflammer ses opposants. Tout cela fait penser à un conflit entre un vieil homme têtu et des jeunes agités.
Les manifestations impliquent des dizaines de milliers de jeunes dans tout le pays, des pauvres des villes à la jeunesse dorée des quartiers les plus riches de la capitale, des étudiants aux chômeurs.
L’IRGC réprime brutalement ces émeutes multi-classes et multi-ethniques. Au total, des centaines de personnes ont déjà été tuées et blessées. En réponse, les jeunes ont pris les armes – il y a des morts également du côté du régime.
Une révolution ouvrière ?
En 1979, lors de la révolution anti-chah, les travailleurs iraniens ont élu des conseils de délégués et ont organisé une grève générale avec leur aide. Ils ont ensuite pris le contrôle des usines, les amenant à l’autonomie. Le slogan de la révolution sociale iranienne (peut-être le principal) était “Pain, travail, liberté !
Il est vrai que ce mouvement a ensuite été écrasé par la dictature bourgeoise des Ayatollahs (clergé chiite) et de l’IRGC (leur slogan était “le Shah est parti, l’Imam est venu !”). Ce segment de la révolution était lié au commerce traditionnel iranien (“bazari”) et au clergé musulman chiite, qui appartenait aux mêmes clans familiaux que les représentants du commerce national. L’alliance bourgeoise s’appuyait sur une masse de millions de banlieusards pauvres, sans emploi ou employés temporairement, qui survivaient grâce à l’aide alimentaire organisée autour de la mosquée.
Le clergé était avide de pouvoir et de richesse. Il était intéressé à la fois au renversement de la dictature du Shah, lié au capital transnational, et à la destruction du mouvement ouvrier, car ce dernier contestait sa richesse, la propriété privée en tant que telle et le travail salarié.
Jusqu’à présent, il semble que la révolution moderne en Iran soit de nature bourgeoise-démocratique. Son slogan, “Femme, vie, liberté !” – se recoupe en un sens avec les slogans de 1979 (l’auteur de l’article soutient le droit des femmes à ne pas porter le hijab si elles ne le souhaitent pas). Mais pour autant, on ne peut s’empêcher de souligner les différences. L’actuel soulèvement iranien ne ressemble pas encore à une révolution sociale de classe. En 1979, il y avait diverses tendances, tant des luttes de la classe ouvrière pour un nouvel ordre non capitaliste que des tendances théocratiques bourgeoises-démocratiques et même bourgeoises-dictatoriales associées au clergé.
Peut-être la classe ouvrière iranienne, dont le nombre a augmenté au cours des quatre dernières décennies, sera-t-elle en mesure d’établir ses propres organes d’autogestion élus – des soviets – à l’avenir. Nous l’avons vu l’année dernière lorsque 100 000 travailleurs de l’industrie pétrolière et pétrochimique se sont mis en grève illégale, réclamant une augmentation des salaires et protestant contre les réformes néolibérales – emplois temporaires, dégradation des conditions de travail. Ils ont mis en place un Conseil des travailleurs qui a coordonné la lutte par le biais du canal Telegram.
Le fait qu’il n’y ait pratiquement pas de syndicats en Iran revêt une grande importance. Le mouvement syndical, qui est lié à des formes de lutte réformistes (appels aux tribunaux, références à des documents officiels) a été presque étouffé par le régime (sauf peut-être pour le syndicat des enseignants). Les travailleurs ne peuvent créer que de petits groupes illégaux pour diffuser des appels via les médias sociaux, ou ils créent des conseils de délégués pendant les grèves. À l’heure actuelle, cependant, la voix de la classe ouvrière est à peine entendue en Iran.
Néanmoins, le chercheur irakien Anwar Najmadin, qui observe les événements en Iran, écrit ce qui suit : “Il y a une confrontation de classe entre les pauvres et la classe dirigeante, qui dure depuis 2017. “Femme, vie, liberté !” – est le slogan des libéraux.
Cependant, il existe de nombreuses tentatives de création de conseils de travailleurs dans le pays. De nombreux militants qui agissent ainsi ont été arrêtés. L’idée de créer des conseils de travailleurs a été exprimée pour la première fois en 2018, au plus fort des grèves ouvrières à Haft Tepe, dans le sud de l’Iran. Ils ont exprimé la nécessité pour les travailleurs de prendre le contrôle de l’usine. Ils ont dit : “Les ordres sont toujours venus d’en haut, mais aujourd’hui nous avons décidé de dicter les règles d’en bas. Nous fixons des tâches au gouvernement… Nous travaillons collectivement en tant que conseil… Il n’y a pas de place pour les individualistes, les nationalistes, les racistes et les réactionnaires parmi nous. Notre alternative, ce sont les conseils ouvriers. Cela signifie que nous prenons des décisions collectives concernant notre destin. Nous faisons nos propres jugements, nous agissons depuis le bas”.
Et maintenant ?
Ces derniers jours, les manifestations se sont calmées dans la capitale, Téhéran. Mais elles se sont étendues à plusieurs régions, où elles prennent la forme d’affrontements armés entre les minorités ethniques et les forces de sécurité. Cela fait peser la menace potentielle d’une désintégration de l’Iran, à l’image de celle de la Syrie ou de l’Éthiopie au cours des dernières décennies. Il pourrait bien y avoir un scénario dans lequel certaines régions resteraient aux mains du régime, tandis que d’autres tomberaient aux mains des milices ethniques locales. Mais il est trop tôt pour le dire.
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Alain Girard
La page FB d’une iranienne, révolutionnaire en France dont les proches ont été pendus par les ayatollahs….
https://www.facebook.com/profile.php?id=100000580985557
Bosteph
Un combat compréhensible………..que je n’ arrive pas à soutenir : L’ influence israelo-US me dégoute de ces mouvements . Enfin, selon Le Grand Soir Info, le Père de la jeune femme “martyre” a appelé à combattre les éléments insurrectionnels, et une vidéo circule montrant la jeune femme dans le commissariat………….sans se faire battre, puis s’ effondrant au sol – effet du traitement anti-cancéreux qu’ elle prenait ? Alors, entre LGS et vous, qui est dans le vrai ?
Alain Girard
Vous n’arrivez pas à soutenir le combat du peuple iranien, mais il n’est pas d’aujourd’hui ce combat donc déjà avant au prétexte que le Biden vous en étiez où svp ?
Au fait une autre déclaration du père dit toute autre chose et si vous cherchez un peu vous saurez que ce père est kurde, que depuis de mois les ayatollahs et Erdogan les bombardent.
Alain Girard
Le Parti Tudeh d’Iran condamne fermement l’aventurisme du gouvernement de la République Islamique et les attaques militaires contre la région du Kurdistan d’Irak.
Le Mouvement du peuple kurde fait partie intégrante du mouvement anti-dictature des peuples d’Iran !
Suite au développement du mouvement national de protestation du peuple de notre pays contre la dictature au pouvoir, les forces militaro-sécuritaires [du régime] ont planifié et exécuté des bombardements ciblés sur les zones kurdes [situées de l’autre côté de la frontière] dans la région du Kurdistan en Irak. Des attaques à l’artillerie lourde, aux drones et aux missiles ont visé certaines zones/parties de la région du Kurdistan en Irak, les camps de réfugiés des Kurdes iraniens, les jardins d’enfants, ainsi que le siège des forces politiques du Kurdistan iranien. Selon les rapports reçus jusqu’à présent, au moins 13 personnes ont été tuées et 58 blessées [dans les attaques].Les territoires de la région du Kurdistan d’Irak avaient déjà été [récemment] attaqués par l’armée turque.
Les attaques militaires du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) contre ces régions visent clairement à influencer l’opinion publique iranienne et à attiser les tensions dans la région, afin de trouver une issue à la crise actuelle et d’endiguer et de détourner les protestations populaires dans tout le pays. L’objectif du Corps des gardiens de la révolution islamique et des forces de sécurité répressives est de détourner le cours des événements et d’empêcher la propagation des protestations populaires.
Le régime du Guide religieux suprême est extrêmement inquiet et craint l’aggravation et la propagation du mouvement de protestation. C’est pourquoi il a recouru à tous les moyens possibles – guerre psychologique, propagande, fraude, propagation de rumeurs et attaques militaires sur le sol de la région du Kurdistan irakien – pour inciter certaines forces du mouvement populaire [d’opposition] à réagir d’une manière incompatible avec la situation actuelle [faisant ainsi le jeu du régime]. Les forces de sécurité du régime tentent de réduire la pression des protestations en recourant à diverses manœuvres et charades, y compris à certains programmes de la radio et de la télévision d’État, dans le but de forcer certaines forces politiques à réagir de manière inopportune [jouant ainsi en faveur du régime]. Ces manœuvres calculées par le régime du Guide suprême, telles que les attaques militaires sur le territoire de la région du Kurdistan d’Irak, qui servent indubitablement les intérêts de l’impérialisme et des forces de la réaction, sont mises en œuvre en sachant parfaitement que l’une des caractéristiques les plus importantes de cette série de protestations populaires nationales est son intégration des luttes populaires dans les zones opprimées [les luttes des minorités nationales d’Iran], notamment les travailleurs de la province du Kurdistan [Iran].
Les chefs du régime et les commandants du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui, au cours des dernières années, ont tenté de semer la discorde et la désunion parmi les peuples d’Iran en propageant et en diffusant des idées fondées sur le “racisme”, l'”ethno-sectarisme”, et le “sectarisme religieux” dans différentes provinces du pays – afin d’empêcher la formation d’un mouvement national uni contre le régime théocratique tyrannique – sont maintenant témoins du début de l’amalgame et de la coordination de la lutte pour mettre fin à l’oppression nationale par le vaste mouvement anti-dictature ainsi que de l’unité et de la solidarité de tous les Iraniens qui participent au mouvement de protestation avec des slogans nationaux, L’unité et la solidarité de tous les Iraniens qui participent au mouvement de protestation avec des slogans nationaux, libertaires et révolutionnaires, qui exigent la fin de la dictature au pouvoir et l’établissement d’un gouvernement basé sur la volonté du peuple à sa place.
Dans l’intervalle, et face aux conspirations et aux provocations du régime, la politique vigilante du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (KDPI) est remarquable. Le KDPI, qui a récemment surmonté les divisions au sein de son organisation pour assurer l’unité de ses rangs, a déjoué les plans malveillants de l’appareil sécuritaire et militaire du régime en adoptant une position conforme aux intérêts du mouvement populaire national. Selon les expériences enregistrées dans l’histoire contemporaine de notre pays, la politique de principe visant à garantir les droits nationaux et à abolir l’oppression nationale est plus efficace dans le contexte et le cadre des luttes nationales.
Le Parti Tudeh d’Iran condamne fermement les attaques militaires sur le territoire de la région du Kurdistan d’Irak, ainsi que sur les forces politiques représentant le Kurdistan iranien, et fera appel à toutes ses ressources pour dénoncer le régime théocratique du Guide suprême. Les actions dangereuses, aggravantes et criminelles du régime de la République islamique vont à l’encontre des intérêts nationaux de l’Iran et du mouvement de protestation national du peuple de notre pays. Nous devons renforcer le mouvement de protestation national main dans la main et mener une action globale et unie.
Victoire à la lutte du peuple iranien contre la dictature au pouvoir !
Allez de l’avant avec la coordination et l’élargissement des protestations et vers la préparation d’une grève générale !
Mettez fin aux attaques militaires et aux meurtres contre le peuple kurde !
Parti Tudeh d’Iran
29 septembre 2022
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
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admin5319
Alain, ne tire pas ma prise de position là où je ne vais pas.. y compris en ce qui concerne les Kurdes. Je distinguerai d’ailleurs les Kurdes de Turquie qui sont des combattants courageux, déjà ceux de Syrie sont plus problématiques et ceux qui dominent en irak sont dirigés par de franche canailles.
Alain girard
Les kurdes ont des affrontements internes comme tant d’autres.
Le Pkk, le Pjak et les Ypg sont issus de tendances maoïstes on le sait. En Syrie ils ont été soutenu par les Usa , la France mais sans ignorer qu’il s’agissait d’arrêter Daech avec le sang kurde. Les kurdes vendent du pétrole aux américains, Maduro aussi et la question des ressources demeure vitale pour les populations. Les kurdes vendent à qui achète, cela donne de quoi résister en armes.
Rusdie, Iran et Turquie, le trio qui entend écraser les terroristes, traduisee kurdes pas Daech en ce qui concerne Erdogan on s’en doute.
J’invitr a3 lire la Constitution du Rojava, elle est une rupture totale avec ce qui edt dans la région, c’est même une menace pour les féodaux.
Aucun de ces dirigeants de ces 3 pays ne peut être taxé de progressiste donc leur point commun demeure les ressources pétrolières et des politiques extérieures ardues à suivre. Exiger le droit à la souveraineté legitimd de la Syrie et bombarder et envahir l’Irak comme le font l’Iran et la Turquie, cela interpelle…
Les kurdes ont eu une éphémère patrie, soutenue pqr les soviets, puis un petit état en Urss mêle si pas porteur de la seule identité kurde.
Donc le Tudeh a raison lorsqu’il évoque les peuples d’Iran, d’ailleurs il y a bien un parti communiste des peuples d’Espagne.
Acceptée ou non la réalité est qu’il y a bien entre 20 et 22 millions d’individus kurdes.
L’autre réalité edt sue ces populations sont les mqryres des élections tursues à venir, de la main de fer des ayatollahs qui chdrchent de quoi distraire l’attention des peuples d’Iran.
Pour la Russie je douterai toujours de l’intérêt de Poutine envers les peuples, au Donbass les calarades ont combattu et subi la guerre de Zelinsky sans réel soutien militaire et encore aujourd’hui semble t’il…
Donc nous en revenons toujours au même point, celui du combat pour la paix et les indépendances des peuples en fonction de leurs choix.
Et en aucun cas je ne tire ta position, je me contente d’apposer la mienne dans le cadre du débat souhaité ici d’autant qu’il ne peut exister ailleurs…
Bosteph
Désolé Mr Girard, mais étant donné que les occidentaux sont derrière “ces” Kurdes là (et le “BHL”), impossible de soutenir . Par contre, la présence des pro-voile dans la manifestation Parisienne (telle la “Rousseau”) montre bien l’ opportunisme ignoble des EELV.
Alain Girard
Désolé Mr mais ces kurdes là ont arrêté Daech, pas vous, ils subissent encore la politique d’extermniation d’Erdogan.
Les kurdes sont des gens pas aussi ignares que vous semblez le penser, ils savent en quoi l’imprialisme, es impérialismes veulent jouer de leur volonté d’e créer enfin une zone de paix multi culturelle, oui des internationalistes du coup. C’est le sens du Rojava, c’est le sens des 60000 combattants kurdes morts au combat, pendant ce temps vous avez pu déguster tranquille vos McDo.
Nul n’a empêché le mouvement communiste de soutenitr ces combattants qui , souvent aux côtés de l’armée syrienne arrêtaient les islamo-fascistes; Sans les kurdes, Alep serait tombée cher Monsieur et le pouvoir syrien ne s’y est pas trompé, lui…
Aujourd’hui les ayatollahs, Erdgan l’islamo fasciste bombardent des civils kurdes réfugiés en Irak.
Je présume que vous êtes un chaud partisan du respect des frontières, enfin celles qui vous conviennent mais voyez-vous les peuples font l’histoire et au prix de leur sang.
J’espère que vous serez aussi combatif dans la défense de nos frontières nationales mais permettez-moi, humlblement, d’avoir quelques doutes en vue de la situation actuelle.
Peut-être qu’une chose nous sépare , je suis allé là- bas, j’ai vu et aujourd’hui mes camarades sont pourchassés en votre Union européenne, dans un silence, celui des agneaux …
etoilerouge
Les Kurdes de Syrie st essentiellement des Kurdes de Turquie fuyant la répression et accueilli par la République arabe syrienne. Aussi leur alliance avec l’ennemi de cette république les usa,chef de l’OTAN dt l’un des membres arme les islamistes, la Turquie, est une erreur tragique. Par ailleurs la Syrie aux prises avec ces islamistes mercenaires,anticommunistes et racistes,caractéristiques propres à tous les états de l’OTAN n’a jamais demandé la présence des usa. Que foutent ils là ces usa sinon assassiner et voler le pétrole syrien, et en dernière analyse empêcher par la division que leur présence entraîne la défaite totale et éradication physique de ces mercenaires islamo fascistes appelés résistants modérés par la France macronienne?
Alain Girard
Ces kurdes ont attendu que vous veniez leur montrer le chemin mais vous avez du vous égarer en route sans doute… Et ce “salaud” de Poutine qui leur ouvre une représentation à Moscou.
Étrangement Erdogan a souhaité très récemment rencontrer Assad sur l’insistance des services secrets… Russes.
Le PKK subit les bombardements, civils compris, d’un membre de l’Otan , la Turquie membre fondateur de Daech, donc les kurdes combattent d’une certaine manière Daech, comme les russes en Syrie lol.
Franchement comme c’est facile de s’en prendre à ceux qui combattent et de le traiter de tous les noms quand dans son propre pays on laisse Macron soutenir l’écrasement du Donbass à moins qu’ici vous me démontriez l’ampleur de vos actions pour la paix, j’ai comme un doute.
Étrangement de futurs membres de l’Otan, Suède et Finlande se sont engagés à livrer des militants kurdes à Erdoan, et les kurdes sont y ballots alors ils adorent Oncle Biden…
tiens un extrait de leur position/
“Les États-Unis, qui ont toujours tenu à manifester leur soutien à la Turquie – et aussi à soutenir les attaques contre les mouvements populaires de gauche – soutiennent pleinement les actions de la Turquie. La semaine dernière, l’ambassade des États-Unis en Turquie a tweeté « ses plus sincères condoléances aux familles et aux amis des soldats turcs qui ont perdu la vie lors d’un affrontement avec des terroristes dans le nord de l’Irak», ajoutant « Nous sommes aux côtés de notre allié de l’OTAN, la Turquie, dans la lutte contre le terrorisme.”
Alors l’indépendance du Donbass oui, du Kurdistan, non, faut suivre, vous suivre…
Allez en attendant passez un bon week-end, les kurdes gardent les français de Daech en Syrie, à votre place et pour votre confort.
etoilerouge
Pas du tout les kurdes ont pris position pour un pays occupant la Syrie les USA par opportunisme. Espérant qu’ils les aideraient pour leur indépendance contre la Syrie. Ce qui correspond aux objectifs des USA affaiblir Syrie Iran et TURQUIE par des kurdes eux memes divisés . Ds le PCF les opportunistes étant légion comment s’étonner qu’ils trouvent cela fun?
Mais la suite c’est soit la défaite de la Russie et donc la chute de la Syrie indépendante soit la sortie des USA de Syrie et donc les kurdes auront du souci à se faire. Vous irez les aider. Poutine c’est pas STALINE pour qui j’ai de l’admiration voyez vs. Je maintiens que l’opportunisme des dirigeants kurdes de Syrie en cas de défaite des USA, ce que je crois, leur coutera cher.Je ne vois pas ce que vient faire DAESH si ce n’est que les USA les manipule depuis l’AFGHANISTAN soviétique. Mais j’étais pour l’aide soviétique au gouvt progressiste d’Afghanistan. Tant de communistes alors ont suivi les socialistes et BHL, je ne regrette rien.
admin5319
je n’ai pas voulu intervenir dans ce débat sur les kurdes parce que j’estime encore devoir travailler la question. Mais l’intervention de Macron sur l’affrontement entre l’Arménie et l’Azerbadjian et l’incurie dont il témoigne m’aide à poser le problème autrement et donc peut-être à sortir de ce débat. Je crois qu’il faut d’abord comprendre que les incapacités françaises à saisir le rôle joué par l’URSS et par la diplomate russe qui est dans la filiation pèse sur notre vision de la plupart des antagonismes au Moyen Orient, en Asie centrale, dans le Caucase et en Afrique. Partout, les Etats-unis et leurs vassaux européens ont joué toutes les formes de déstabilsation possibles et imaginables, alors qu’au contraire l’URSS et pour une part la Russie jouait l’inverse et agissait pour la stabilité des frontières existantes. Des pays entiers ont bénéficié de cette protection et même des peuples comme les Kurdes. Avec l’effondrement de l’URSS, les cartes ont été rebattues avec la lutte contre le terrorisme qui était en fait le résultat des menées de la guerre froide contre l’URSS. Pendant tout un temps Poutine croit pouvoir participer du processus occidental mais la Libye lui ouvre les yeux. Et son choix en Syrie en témoigne. Mais il hérite d’une situation qui n’est plus celle de l’URSS. Et la question Kurde en témoigne… traditionnellement protégés par l’URSS et ayant la Syrie comme sanctuaire ils cherchent à survivre. Il faut comprendre leur rupture avec la Syrie et leur adhésion regrettable à la coalition dont ils jouent les supplétifs par le fait que la Syrie a joué un rôle dans l’arrestation d’Occalan. Bref il faut tout faire sauf chercher les bons et les méchants, c’est d’ailleurs le contraire de ce que fait la diplomatie russe et c’est ce qui mérite d’être étudié et compris. Dans ce cas comme tous les autres, il faut défendre bec et ongle ce qu’a représenté l’URSS, mais il faut voir que les possibles surgissent aujourd’hui d’une autre situation qui si elle ne rompt pas complètement avec celle créée par la révolution d’octobre et les autres révolutions nous confronte à un autre monde.
Daniel Arias
Ce débat sur les demandes d’indépendance des peuples résonne particulièrement pour moi qui suis d’origine espagnole fils d’immigré fuyant le franquisme et né en France.
J’ai passé mes vacances d’enfances au Pays Basque espagnol de la mort de Franco jusqu’à la fin des années 80.
Ambiance garantie: les fourgons de transports de fonds armés avec une mitrailleuse 12,7, interdiction quand nous allions vers Brugos dans le reste de la famille de garer la voiture immatriculée à Bilbao devant les bâtiments officiels de l’État espagnol, commissariats surveillés et flics avec pistolets mitrailleurs en bandoulière, le bar de la plage où, ados,nous allions passer du temps s’était fait plastiquer en Septembre, dans le village de Gallarta (lieu de naissance de la Pasionaria où vivaient mes grands parents) les habitants avaient mis à disposition de mon frère un garage pour qu’il y cache sa voiture immatriculée en France, les taxis de San Sabastian refusaient de faire des courses jusqu’à Bilbao. L’ETA volait des véhicules immatriculés dans d’autres provinces ou à l”étranger pour les faire exploser devant les autorités espagnoles.
Le Pays Basque espagnol de cette époque c’était quoi ? L’industrie essentiellement autour de Bilbao avec des travailleurs Basques mais surtout comme mes grands parents des petits paysans venus travailler dans les usines et le bâtiments par milliers.
Dans ce quartier populaire de Gallarta une partie non négligeable ne parlait pas Basque.
Ce n’est pas le Donbass où tous parlent Russe.
L’indépendance du Pays Basque ou de la Catalogne aurait-elle donné plus de droits de bien être aux habitants ?
La culture des peuples espagnols est une réalité vivante et largement pratiquée mais qui intègre aussi les autres peuples espagnols et étranger grâce à une entité espagnole supérieure.
Sur le plan économique faire exploser l’Espagne serait une stupidité pour les travailleurs. Ils existe déjà de nombreuses entraves pour les enseignants en Espagne, mes cousines qui ont passé l’équivalent du CAPES dans les Asturies ne peuvent enseigner au Pays Basque ou en Catalogne sans avoir le niveau et la certification dans la langue de la Province, les jeunes enseignants Basques eux peuvent enseigner dans les Asturies.
La situation des Basques et Catalans n’est certes pas celle des Kurdes, même si le sang coule parfois.
Les Russes du Donbass souhaitent rejoindre une entité Russe historique et surtout fuir un régime nazi qui revendique l’identité nationale ukrainienne et le génocide. C’est une question de vie ou de mort alors que dans l’Ukraine d’avant 2014 tous les ukrainiens étaient ukrainiens. Dans le cas des Russes du Donbass ils rejoignent une entité plus grande.
Les Kurdes ne peuvent pas rejoindre une entité plus grande qui garantisse leur indépendance.
S’ils obtenait un État autonome qui va les armer pour assurer leur défense?
La Chine certainement pas elle ne souhaite pas la déstabilisation de l’Iran ou de la Turquie.
La Russie elle irait dans ce cas contre son allié la Syrie et fâcherait la Turquie qui est autonome dans son industrie militaire et relativement puissante avec des capacités de nuisances aux portes de la Russie, sans compter qu’elle est un bon client de la Russie.
Reste l’OTAN. Oui eux peuvent si nécessaire encourager “l’indépendance” d’un petit Kurdistan tant qu’il n’agit pas en Turquie. Cette indépendance se paie cash en Pétrole et occupation du territoire contre des armes fabriquées aux USA ou en Allemagne.
Pour l’instant les kurdes en Syrie ont une autorité parallèle à celle de l’État syrien, protégés par l’armée américaine.
Les Kurdes de Syrie on malheureusement plus de chances de servir de pions que d’obtenir un jour une indépendance.
La solution non pas forcément pour une indépendance qui ne garanti pas forcément de vivre mieux mais pour la liberté des travailleurs passerait plutôt par une lutte communiste dans le cadre des nations telles qu’elles sont et non sur des bases identitaires.
D’ailleurs il serait intéressant de connaître le point de vue des communistes turcs sur le problème kurde et de savoir s’ils ont une stratégie régionale ?
Le degré de développement technologique n’est plus en adéquation avec la taille des nations, le capitalisme a développé la mondialisation, le communisme l’achèvera, l’Humanité tend à dépasser les identités nationales qui sont si l’ont s’y attarde un peu des freins au développement et des sources de conflit.
La mondialisation peut aussi être communiste et je suis persuadé, comme beaucoup d’immigrés, que nous y gagneront.
Un convoi de pick up YPG avec des blindés USA en Syrie.
https://www.dailysabah.com/war-on-terror/2017/12/23/us-to-resume-aid-for-ypg-in-2018-as-trump-approves-393m-syria-weapons-list
Bosteph
En sus, la photo ci-dessus montre une manifestation DE SOUTIEN aux mollahs ! On aperçoit une pancarte avec un portrait de l’ ex général Soulemagny (orthographe du nom peut-être erroné) . Pour info.