Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les monuments à la gloire des collaborateurs nazis en Ukraine

Cet article extrêmement bien documenté nous a été signalé par Catherine Winch, il a été traduit par Jean-Luc Picker, nos collaborateurs en langue anglaise. En découvrant le nombre de monuments érigés de par le monde mais surtout en Ukraine aux collaborateurs nazis, la protestation des organisations juives, je me demande comment les Bernard Henry Levy, Glucksman et autres Cohn Bendit peuvent depuis des années duper chaque juif ayant vécu dans sa chair et celle de ses proches l’horreur absolue. Comment peuvent-ils ne pas éprouver avec la même intensité que moi le désir de cracher à la gueule d’un Zelensky et son parrain Kolomoïski qui ont vendu les martyrs pour s’enrichir, qui ont poussé la corruption jusque-là… Comment ont-ils prétendu que parce que le capital avait placé à la tête de cet Etat voyou un pitre sanglant qui se prétend juif et qui menace l’UE d’un chantage nucléaire ne pas se rendre compte qu’il y a là un fasciste prêt à tous les holocaustes. Qu’ils lisent s’ils l’osent, eux et les communistes ou qui se prétendent tels et qui ont combattu et payé le prix de l’horreur et qu’ils osent porter la cocarde bleu et jaune… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Jean-Luc Picker)

A gauche : parade en l’honneur de Hans Frank, Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne, à Stanislaviv (aujourd’hui Ivano-Frankivsk), en 1941 (Wikimedia Commons).

A droite : Marche commémorant la création de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) à Lviv le 28 avril 2014 (Yuri Dyachyshyn/ADP via Getty Images).
Note : ici et dans la suite du document, tous les collages sont réalisés par Forward

par Lev Golinkin 27 janvier 2021

On trouve aux Etats-Unis et de par le monde des centaines de statues et monuments à la gloire d’individus ayant participé au massacre de juifs et autres minorités ou l’ayant approuvé au cours de l’holocauste. Dans le cadre d’une enquête en cours, Forward les a pour la première fois documentés dans ces articles.

Vous pouvez consulter le guide dans sa version initiale ici et la mise à jour 2022 ici.

Remarque: à partir de 2014, après que l’insurrection du Maidan a installé un nouveau gouvernement en Ukraine, de nombreux monuments à la gloire de collaborateurs nazis et de perpétrateurs de l’Holocauste ont été élevés à un rythme effréné. Chaque semaine ou presque, une nouvelle plaque était apposée ou une rue rebaptisée. Cette profusion explique que la section Ukraine de notre enquête ne présente qu’une sélection très partielle parmi les centaines de monuments, statues et rues dédiés aux collaborateurs nazis en Ukraine.


A  gauche : cérémonie d’inauguration du monument à Stepan Bandera à Lviv le 13 octobre 2007 (Wikimedia Commons). A droite : monument à Bandera à Ivano-Frankivsk (Wik. Com.)

Lviv et Ivano-Frankivsk : Un quart des Juifs assassinés au cours de l’Holocauste, soit un million et demie, venaient d’Ukraine. Durant les 6 dernières années, l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) organisation paramilitaire ayant collaboré avec les nazis et aidé au massacre de Juifs et l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne (UPA), responsable du massacre de milliers de Juifs et de 70.000 à 100.000 Polonais, ont été réhabilitées et sont maintenant célébrées officiellement dans le pays. Aujourd’hui, Stepan Bandera (1909–1959), collaborateur nazi à la tête d’une faction de l’OUN (OUN-B) est un personnage de premier plan honoré officiellement en Ukraine. Les photos ci-dessus montrent ses statues à Lviv  et  Ivano-Frankivsk. Remerciements à Per Anders Rudling, Tarik Cyril Amar et Jared McBride pour leur éclairage sur les collaborateurs ukrainiens.

A gauche : porte garnie de bannières accueillant l’invasion nazie de l’Ukraine à Zhovkva en 1941. Sur la bannière supérieure, on peut lire : “Heil Hitler! Gloire à Petliura! Gloire à Bandera!” (Symon Petliura était un nationaliste actif durant la 1ère guerre mondiale dont les troupes se sont rendues responsables du massacre de dizaines de milliers de Juifs). Sur la bannière du  milieu : “Vive la nation ukrainienne indépendante et souveraine!  Vive notre leader Stepan Bandera!” Et sur la bannière inférieure : “Heil Hitler! Gloire à l’Allemagne invincible et aux forces armées ukrainiennes! Vive Bandera!” (Wikimedia Commons).

A droite : Statue de Bandera à Ternopil (Wikimedia Commons).

Ternopil et un grand nombre d’autres localités : On trouve à Ternopil une autre statue de Bandera. La photo de gauche est une photo prise à Zhovkva en 1941, quand les membres de l’OUN accueillaient les Nazis et les aidaient dans le massacre de Juifs. Sur les bannières on lit entre autres “Heil Hitler!” et “Gloire à Bandera!”

On trouve en Ukraine plusieurs douzaines de monuments à la gloire de ce collaborateur nazi et un nombre incalculable de rues à son nom : suffisamment pour remplir 2 pages sur Wikipedia (les rues au nom de Bandera sont si nombreuses que seules quelques-unes sont listées dans ce projet). Parmi les plus notables : un monument où il est en compagnie de Roman Shukhevych à Cherkasy, Horishniy, Pochaiv, Rudky et Zaviy; un monument avec Shukhevych et d’autres dirigeants de l’OUN à Morshyn; un monument avec son père à Pidpechery; une plaque et un monument à Lutsk; un bas-relief, un monument et un musée à Dubliany; une plaque, un monument et un musée (avec son buste) à Stryi; une plaque, une rue et un monument à Zdolbuniv; des monuments à Berezhany, Boryslav, Buchach, Chervonohrad, Chortkiv, Drohobych, Dubno, Hordynya, Horodenka, Hrabivka (Ivano-Frankivsk Raion), Kalush, Kamianka-Buzka, Kolomiya, Kozivka, Kremenets, Krushelnytsya, Kiev, Lviv, (et une plaque), Mlyniv, Mostyska, Mykolaiv (Oblast de Lviv), Mykytyntsi, Nyzhnye (Sambir Raion), Pidvolochysk, Romanivka, Sambir, Skole, Sniatyn, Staryi Sambir, Seredniy Bereziv, Sokal, Sosnivka, Strusiv, Terebovlia, Truskavets, Turka, Uzyn, Velyki Mosty, Verbiv (Narayiv Hromada), Zahirochka et Zalishchyky; une plaque et une rue à Sniatyn et Zhytomyr; des plaques à Ivano-Frankivsk, Khmelnytskyi et Rivne; des musées à Staryi Uhryniv (avec une statue et une plaque commémorative) et Volya-Zaderevatska (avec un buste et un bas-relief); un parc à Kamianka-Buzka; et une école à Dobromyl.

A gauche : Stepan Bandera (Wikimedia Commons). A droite : Marche d’extrême droite pour marquer le 112ème anniversaire de sa naissance à Kiev, le 1er Janvier 2021 (Genya Savilov/AFP via Getty Images).

Kiev : En 2016, un des plus grands boulevards a été renommé au nom de Bandera. Une décision d’autant plus indécente que le boulevard est la voie d’accès à Babi Yar, le fossé où les nazis, aidés par des collaborateurs Ukrainiens, ont exterminé 33.771 Juifs en 2 jours, l’un des plus grand massacres de l’histoire de l’Holocauste. Le centre Simon Wiesenthal ainsi que le  Congrès Juif Mondial ont condamné cette décision.

Pendant la marche aux flambeaux célébrant l’anniversaire de la naissance de Bandera en 2017, un des mots d’ordre des manifestants était : “Les Juifs Dehors!

A gauche : Monument à la gloire de Roman Shukhevych à Krakovets (Wikimedia Commons).

A droite : bas-relief marquant la maison natale de Shukhevych à Lviv (Wikimedia Commons).

Krakovets, Lviv et bien d’autres villes : Monuments à la mémoire de Roman Shukhevych (1907–1950), un autre dirigeant de l’OUN. Ce collaborateur nazi était le commandant du Nachtigall, un bataillon auxiliaire de l’armée nazie qui est ensuite devenu la 201ème unité de police auxiliaire de la Schutzmannschaft. Plus tard, Shukhevych commandera l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne, une force particulièrement brutale, responsable du massacre de milliers de juifs et de 70.000 à 100.000 Polonais.

Le monument de Krakovets et la plaque à Lviv ne sont que des exemples parmi les nombreuses statues en son honneur que l’on trouve en Ukraine. La liste comprend des monuments où il est représenté en compagnie d’autres dirigeant nationalistes, que l’on trouve dans de nombreuses villes (voir la fiche sur Bandera plus haut), un monument en son honneur et celui d’autres nationalistes à Sprynya; un monument, deux plaques et un bas-relief à l’Université Polytechnique Nationale de Lviv ; et un monument à Borschiv, Ivano-Frankivsk, Kalush, Khmelnytskyi, Khust, Kniahynychi, (avec une plaque), Kolochava, Oglyadiv, Shmankivtski, Staryi Uhryniv (dans le musée Stepan Bandera), Tyshkivtsyah, Tyudiv, et Zabolotivka; des plaques à Buchach, Kamianka-Buzka, Kolomyia, Pukiv, Radomyshl, Rivne et Volya-Zaderevatska; un musée à Hrimne; un stade à Ternopil; une station de métro à Kiev; et une école à Ivano-Frankivsk. Israël a fermement dénoncé les autorités de la ville pour avoir rebaptisé le stade de Ternopil du nom de Shukhevych (voir ce numéro du Algemeiner).

De façon peut-être encore plus choquante, on trouve aussi des monuments à la gloire de Shukhevych au Canada et aux Etats-Unis.

Par ailleurs plusieurs douzaines de rues ukrainiennes ont été rebaptisées au nom de Shukhevych (elles sont si nombreuses que nous en nommons seulement une partie dans ce document). La plupart des statues à la gloire de Bandera et Shukhevych sont dans la partie occidentale de l’Ukraine, dans des villes où les populations juives ont été exterminées par les forces paramilitaires qu’ils dirigeaient. Un des grands boulevards de Kiev a aussi été rebaptisé à son nom. Le Congrès Juif Mondial a dénoncé la glorification de Shukhevych et sa statue à Ivano-Frankivsk.

A gauche : Yaroslav Stetsko (Wikimedia Commons). A droite: buste de Stetko à Ternopil (Wik. Com.).

Ternopil : On y trouve le buste de Yaroslav Stetsko (1912–1986), un génocidaire qui a dirigé le gouvernement de collaboration avec les nazis en 1941. Ce gouvernement a accueilli l’armée allemande et fait serment d’allégeance à Hitler. Antisémite virulent, Stetsko a écrit “j’insiste sur la nécessité d’exterminer les Juifs en utilisant en Ukraine le méthodes mises au point en Allemagne.” Cinq jours avant l’invasion nazie, Stetsko a confié au dirigeant de l’OUN-B Stepan Bandera: “Nous mettrons en place une milice ukrainienne qui s’occupera d’éliminer les Juifs.”

Il a tenu parole : l’invasion de l’Ukraine par l’Allemagne a déclenché des pogroms effroyables encouragés par les nationalistes de l’OUN qui y ont activement participé. Le premier, le pogrom de Lviv,  à lui seul, a fait 4000 victimes. Jusqu’à la fin de la guerre, les nationalistes ukrainiens ont continué à massacrer des dizaines de milliers de Juifs, que ce soit en collaboration avec les escouades de la mort nazies ou de leur propre chef.

A gauche : buste de Stestko à Stryi (Wik. Com.). A droite : statue de Stetsko à Velykyi Hlybochok (Wik. Com.).

Stryi et 13 autres villes : Il y a d’autres monuments à la gloire de Stetsko : à Stryi, où l’on trouve aussi une rue Stetsko et à Velykyi Hlybochok, qui s’enorgueillit également d’un musée Stetsko (avec sa plaque) et une école à son nom, à Kamyanky et à Volya Zaderevatska. On voit aussi à Morshyn un monument où Stetsko est rejoint par d’autres dirigeants de l’OUN et des rues portent son nom à Dubno, Khmelnytskyi, Lutsk, Lviv, Monastyryska, Rivne, Rudne, Sambir et Ternopil. Après la guerre, l’homme qui a formellement déclaré l’allégeance de son gouvernement à Hitler s’est réfugié aux Etats-Unis où il a rapidement intégré les plus hautes sphères de Washington. Ronald Reagan et George H.W. Bush l’ont célébré en tant que combattant de la liberté.

Sur les photos ci-dessous, on le voit rencontrer en 1983 le vice-président de l’époque, Bush sénior (photo de gauche). La photo de droite montre sa signature au bas de la ‘Proclamation de l’Etat Ukrainien’ s’engageant à “travailler étroitement avec la grande Allemagne nationale-socialiste sous la direction d’Adolf Hitler.”

A gauche : Yaroslav Stetsko, serre la main du vice président de l’époque, Georges H.W. Bush en 1983.

A droite : la signature de Stetsko au bas de la proclamation de mise en place d’un gouvernement de collaboration avec les nazis. Ce gouvernement dirigé par Stetsko a été mis en place par la faction de l’OUN-B de Stepan Bandera le 30 juin 1941 (Wikimedia Commons).

Lviv : Une plaque commémorative honorant Dmytro Paliiv (1896–1944), a été inaugurée en 2007. Il fut un des fondateurs et SS-Hauptsturmführer de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) ou  ‘SS Galitchina’ formée au sein de la Waffen SS en 1943. Parmi les crimes de guerre au palmarès de cette formation, on trouve le  massacre de Huta Pieniacka  au cours duquel une unité de la SS Galitchina a massacré 500 à 1.200 polonais du village, dont beaucoup ont été brûlés vifs.

La photo de gauche ci-dessus montre Paliiv (tenant un document) lors d’une cérémonie SS vers 1943–1944. Cet officier de la Waffen-SS a une plaque et un bas-relief dans sa ville d’origine Perevozets (inaugurés en 2001) ainsi qu’une plaque et une rue à son nom à Kalush. Un article du JTA relate qu’un  homme qui s’opposait à la décision de rebaptiser la rue a reçu des menaces de mort.

Ci-dessous à gauche, cette photo de 1941 montre une marche à Stanislaviv (ajourd’hui Ivano-Frankivsk), en Ukraine occidentale. A droite, il s’agit d’une marche célébrant le 71ème anniversaire de la création de la SS Galitchina à Lviv (Ukraine occidentale) en 2014. Lors de la marche de 2018 à Lviv, plusieurs centaines de participants coordonnaient leurs saluts nazis. Cet épisode a aussi fait l’objet d’un article dans JTA.

 A gauche : parade en l’honneur du Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne Hans Frank à Stanislaviv (aujourd’hui Ivano-Frankivsk), en 1941 (Wikimedia Commons).

A droite : Marche commémorative de la création de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) à Lviv, 28 avril 2014 (Yuri Dyachyshyn/ADP via Getty Images).

Note: les fiches ci-dessous ont été ajoutées au cours de la mise à jour de janvier/avril 2022.

A gauche : Taras Bulba-Borovets au centre, entouré de ses officiers le 21 septembre 1941 (Wikimedia Commons). La banderole à gauche de la croix gammée proclame “Liberté pour l’Ukraine! Mort à Moscou!” et celle de droite “Vive l’armée allemande!”

A droite : une plaque et un bas-relief en l’honneur de Bulba-Borovets à Bystrychi (Wikimedia Commons).

Bystrychi et 5 autres localités : On trouve dans le quartier de Sarny une plaque à la mémoire de Taras Bulba-Borovets (1908–1973), un collaborateur mis par les nazis à la tête de la milice ukrainienne. Les hommes de Bulba-Borovets ont organisé et directement participé à de nombreux pogroms, massacrant les Juifs de la région. En plus de la plaque dans son village natal, il a aussi une plaque à Olevsk, un monument à Berezne et des rues à Lutsk, Ovruch et Zhytomyr.

Après la guerre, comme beaucoup d’autres collaborateurs, Bulba-Borovets s’est installé au Canada où il a animé un journal en langue ukrainienne. Sur la photo ci-dessus à gauche, on voit Bulba-Borovets entouré de ses officiers en 1941. La banderole à droite de la croix gammée proclame “Vive l’armée allemande!” On trouvera plus de détails sur la glorification de Bulba-Borovets dans l’article de l’historien Jared McBride, des témoignages de témoins visuels de l’Holocauste à Olevsk sur Yahad-In Unum et les témoignages de survivants sur Yad Vashem.

A gauche : Andryi Melnyk (Wik. Com.). A droite : Site à la mémoire de Melnyk à Volya Yakubova (Wik. Com.).

Volya Yakubova et 7 autres localités : Un site mémoriel et plus loin, un musée dédié à Andryi Melnyk (1890–1964). La scission de l’OUN en 1940 a produit deux factions : l’OUN-M dirigée par Melnyk et l’OUN-B par Stepan Bandera. La faction de Melnyk a fait preuve d’autant de zèle génocidaire que celle de Bandera. Dans un numéro de son journal, l’OUN-M se réjouit avec enthousiasme de la liquidation des Juifs de Kiev à Babi Yar (voir également plus bas la notice consacrée à Ivan Rohach).

Tout comme l’OUN-B, l’OUN-M n’a jamais remis en cause son alliance avec les nazis. Les armées d’invasion allemandes ont été accueillies en 1941 avec des bannières et des proclamations telles que “Gloire à Hitler! Gloire à Melnyk!” (ci-dessous à gauche). Après la guerre, Melnyk s’est installé au Luxembourg où il était bien en vue dans les organisations de la diaspora ukrainienne.

Il a son monument (ci-dessous à droite) et sa rue à Ivano-Frankivsk ainsi que des rues à Chortkiv, Drohobych, Dubno (Oblast de Rivne), Kolomyia, Lviv, Rivne et Stryzhivka. En 2020, le Congrès Mondial Juif et la Confédération Juive d’Ukraine ont dénoncé les tentatives de Kiev d’honorer la mémoire de Melnyk.

A gauche : arche d’accueil de l’invasion nazie en 1941 (Eduard Dolinsky). On lit sur la bannière supérieure : “Vive Hitler” et plus bas: “Gloire à Hitler, Gloire à Melnyk”. A droite : statue d’Andryi Melnyk à Ivano-Frankivsk (Google maps).

A gauche : Le 115ème bataillon de la Schutzmannschaft défile à Kiev en 1942 (Wikimedia Commons).

A droite : mémorial en l’honneur de Bukovinsky Kuren à Chernivtsi (Wikimedia Commons).

Chernivtsi : on y voit un mémorial dédié à la Bukovinsky Kuren, une phalange paramilitaire formée par des membres de l’OUN-M (voir plus haut la fiche sur Andryi Melnyk). Cette unité formée à l’origine en Bukovine, une région ukraino-roumaine, s’est relocalisée à Kiev après l’invasion nazie en 1941. Selon plusieurs sources, l’unité paradait à Kiev à l’époque du massacre de Babi Yar au cours duquel les nazis, avec l’aide des nationalistes ukrainiens, ont tué par balles 33.771 Juifs en deux jours, un des massacres les plus abominables de l’Holocauste.

Peu après, la plus grande partie de l’unité Bukovinsky Kuren a été reformée dans les 115ème et 118ème bataillons de la Schutzmannschaft. La Schutzmannschaft était une police auxiliaire composée de collaborateurs locaux dans les pays occupés de l’URSS, principalement l’Ukraine, la Biélorussie et les Pays Baltes. Cette force était placée sous le contrôle de l’Ordnungspolizei, elle-même contrôlée par la SS. Ces bataillons ont joué un rôle capital à la fois dans les opérations militaires et dans l’Holocauste : ils ont été utilisés par l’Allemagne pour éliminer la résistance contre les nazis et aider au génocide des Juifs. Dans cette deuxième mission, leur rôle consistait à regrouper les Juifs dans les ghettos et à les exécuter dans les champs ou les forêts alentour. La Schutzmannschaft s’est rendue coupable de nombreux crimes de guerre contre les Juifs et d’autres ethnies telles que les Roms, agissant parfois de leur propre chef et parfois sous les ordre des forces nazies (pour plus de détails, on se référera  au travaux de Martin Dean). Deux pelotons du 118ème se sont rendus tristement célèbres lors du  massacre de Khatyn, en 1943 lorsqu’ils ont liquidé ce village de Biélorussie en brûlant ses habitants vivants et en mitraillant ceux qui essayaient de s’enfuir (voir cet article du New York Times sur l’un des perpétrateurs qui a ensuite émigré au Canada).

La photo en haut à gauche montre des soldats du 115ème bataillon de la Schutzmannschaft, formé essentiellement des combattants de l’unité Bukovinsky Kuren, paradant dans les rues de Kiev en 1942. On trouvera aussi dans la section Etats-Unis une référence à un autre monument commémorant l’unité Bukovinsky Kuren.

A gauche : Oleksi Babiya (orthographié peut-être à tort Oleksa Babiy dans le document anglais de Forward, NdT) (Wik. Commons). A droite : à Babi Yar, Kiev, des Juifs sont forcés à se déshabiller avant d’être massacrés les 29 et 30 septembre 1941 (Archives Ernst Klee, Musée de la Mémoire de l’Holocauste des Etats-Unis).

Zhyznomyr : Ce village possède une plaque commémorant Oleksi Babiya (1909–1944), membre de l’OUN-M. Enrôlé dans le Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C, le bataillon de la mort SS en charge directe du massacre de Babi Yar, il a participé directement à la tuerie. 2 ans plus tard, il était officier de la SS Galichina, une division de la Waffen SS ukrainienne (pour plus d’explications sur la SS Galichina, voir la fiche de Volodymyr Kubiyovych plus bas). La photo au-dessus à droite montre des Juifs forcés à se déshabiller et à donner leurs biens avant d’être exécutés à Babi Yar. Voir ce lien vers les témoignages collectés par Yad Vashem.

A gauche : éditorial du 2 octobre 1941 dans le Ukrayinske Slovo “Le Juif est le plus grand ennemi de notre peuple” (Libraria.ua). A droite : exposition temporaire en l’honneur de nationalistes ukrainiens, dont Ivan Rohach, présentés comme ‘victimes’ des nazis, mise en place par le gouvernement ukrainien lors des commémorations de Babi Yar à Kiev à l’automne 2016 (Eduard Dolinsky).

Kiev and et deux autres localités : Une rue a été rebaptisée au nom d’Ivan Rohach (1914–1942), membre de l’OUN-M. Antisémite virulent, Rohach était l’éditeur et le directeur de publication du Ukrayinske Slovo, un journal de l’OUN-M qui réclamait à corps et à cris le génocide des Juifs d’Ukraine. L’édition du 2 octobre 1941, sortie 3 jours après le massacre de Babi Yar, au cours duquel Allemands et collaborateurs ukrainiens ont exterminé 33.771 Juifs, portait un éditorial de Rohach intitulé “Le Juif est le plus grand ennemi de notre peuple” appelant les Ukrainiens à ne montrer aucune pitié pour les juifs (en haut à gauche).

Une semaine plus tard, le journal demandait à ses lecteurs de repérer les survivants juifs qui pourraient encore se cacher dans la ville. La même semaine, Ukrayinske Slovo vantait l’amélioration de la qualité de vie à Kiev, insistant sur le nombre de logements vides devenus soudain disponibles (Ces logements étaient ceux qui avaient été vidés de leurs habitants en les massacrant).

Plus tard, les Allemands se sont fatigués de certains de leurs laquais de l’OUN-M et ont exécuté Rohach. En 2016, le gouvernement ukrainien a pris la décision absolument honteuse de l’honorer en tant que victime des nazis à l’occasion des commémorations du massacre de Babi Yar, un massacre auquel il avait participé avec enthousiasme (en haut à droite).

Rohach a aussi une rue à Khust et une plaque et rue à Velykyi Berezhny.

A gauche : Oleg Olzhych (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Olzhych à Kiev (Wik. Com.).

Kiev et de nombreuses autres locations – Une plaque au nom de Oleg Olzhych (1907–1944), archéologiste, écrivain et membre de premier plan de l’OUN-M. Olzhych est arrivé à Kiev en 1941 en tant que membre d’une formation de l’OUN-M créée pour favoriser la prise en main de l’Ukraine par les nationalistes. Il est devenu un personnage clé de la Ukrayinska Natsionalna Rada (Conseil National Ukrainien, NdT). Cette section de l’OUN-M était chargée de la coordination de la formation de la police auxiliaire ukrainienne, supplétifs des Allemands. Elle produisait aussi de la propagande telle que le Ukrayinske Slovo (voir la fiche sur Ivan Rohach plus haut).

La mémoire d’Olzhych est honorée par une bibliothèque et une rue (avec une plaque) à Kiev; une statue, une bibliothèque, une rue (avec une plaque) et encore une autre plaque à Zhytomyr; des plaques et des rues à Chernivtsi, Khust, Lviv, Rivne et Tyachiv; des rues à Arbuzynka, Bilokorovychi, Ivano-Frankivsk, Korostyshiv, Kovel, Kremenets, Kremenchuk, Kropyvnytsky, Letychiv, Lutsk, Nadvirna, Noviy Bug, Olevsk, Ostroh, Poltava, Rozsoshentsi, Sambir, Stryi, Sumy, Trubky, Verhnya Yablunka, Volodymyr-Volynsky, Vyzhnytsya, Zalishchyky, Zdolbuniv, Zhuky et Zolochiv; une rue et une école à Mykolayiv; et une école à Pushcha-Vodytsia. On trouvera aussi dans la section Etats-Unis une référence à un buste d’Olzhych.

A gauche : Ivan Kedyulich (Wikimedia Commons). A droite : membres du 115ème bataillon de la  Schutzmannschaft à Kiev en 1942.

Perechyn : la ville a rebaptisé une rue au nom des frères Ivan and Panas Kedyulich. Ivan Kedyulich (1912–1945) faisait partie de l’OUN-M. Il est arrivé à Kiev dans la même section qu’Oleg Olzhych (voir la fiche ci-dessus). Kedyulich a ensuite été nommé chef de la police auxiliaire de la ville qui a aidé les Allemands à perpétrer le massacre de Babi Yar et d’autres exactions. Kedyulich recrutait aussi des combattants pour les bataillons de la Schutzmannschaft. En haut à droite, on voit les combattants du 115ème bataillon de la Schutzmannschaft à Kiev en 1942.

A gauche : Kost Himmelraich (Wikimedia Commons). A droite : plaque commémorative dédiée à Himmelraich à Ivangorod (Eduard Dolinsky).

Ivangorod : une plaque à la mémoire de Kost Himmelraich (1912–1991), membre de l’OUN-M qui a contribué avec Ivan Kedyulich (voir fiche plus haut) à former la police auxiliaire de Kiev contrôlée par les Allemands. Cette plaque, comme beaucoup d’autres à la mémoire des collaborateurs ukrainiens, est apposée sur le mur d’une école où il est présenté comme un exemple à suivre pour les enfants.

A gauche : Ivan Klymiv-Legenda (Wik. Commons). A droite : Statue de Klymiv-Legenda à Silets’ (Wik. Com.).

Silets (Chervonohrad Raion) : l’invasion de l’Ukraine par l’Allemagne en juin 1941 s’est accompagnée de pogroms étendus à toute l’Ukraine occidentale, au cours desquels des milliers de Juifs ont perdu la vie. Beaucoup de ces pogroms ont été organisés et provoqués par l’OUN-B – la branche de Stepan Bandera (on trouvera des explications complémentaires sur la scission de l’OUN dans la fiche d’Andriy Melnyk plus haut). Ivan Klymiv (1909–1942) aussi connu comme Klymiv-Legenda, était membre de cette faction et répandait des tracts incitant la population ukrainienne à tuer les Juifs.

Alors que l’invasion était en cours d’exécution, l’OUN-B a proclamé la création d’un gouvernement ukrainien dirigé par Yaroslav Stetsko. Ce gouvernement auto-proclamé a formellement prêté allégeance à Adolf Hitler (voir la fiche de Stetsko plus haut). Klymiv était ministre de la coordination politique. En plus de la statue citée, il a une rue et une école à son nom à Silets et est aussi représenté sur un monument en compagnie de Bandera à Sosnivka (Sokal Raion).

A gauche : Oleksandr Gasyn (Wik. Com.). A droite : Monument Gasyn ) à Konyukhiv (Eduard Dolinsky).

Konyukhiv et quatre autres localités : Konyukhiv a érigé un monument, un musée et a baptisé une rue à la mémoire d’Oleksandr Gasyn (1907–1949), un enfant de ce village. Gasyn a été adjoint du ministre de la défense dans le gouvernement auto-proclamé en 1941 par l’OUN-B. Plus tard il a travaillé auprès de Roman Shukhevych, qui avait le grade de commandant dans l’UPA durant le nettoyage ethnique des Polonais (voir plus bas la fiche de Vasyl Vasylyashko). Une plaque lui est aussi dédiée à Volya-Zaderevatska et des rues portent son nom à Sambir, Skole et Stryi.

A gauche : Yaroslav-Mykhailo Starukh au centre (Wikimedia Commons). A droite : buste de Starukh à Zolota Slobova (Screenshot/YouTube).

Zolota Sloboda : un buste de Yaroslav-Mykhailo Starukh (1910–1947), secrétaire du ministre de l’information et de la propagande dans le gouvernement auto-proclamé de l’OUN-B. On trouve aussi dans le village une plaque à sa mémoire apposée sur le mur d’une école où il est présenté comme un exemple à suivre.

A gauche : pogrom à Lviv le 1er juillet 1941. A droite : plaque commémorant la proclamation le 30 juin 1941 du gouvernement collaborationniste de l’OUN-B à Lviv (Wikimedia Commons).

Lviv et Zmiivka – Une plaque commémore la proclamation du gouvernement de l’OUN-B sur la place principale de Lviv. Une plaque particulièrement indécente lorsque l’on sait que, au moment de cette auto-proclamation, l’OUN-B provoquait et perpétrait un pogrom qui a vu couler dans les rues de Lviv le sang de plus de 6.000 juifs (au dessus à gauche). On trouve aussi une plaque du même type au Mémorial pour les Combattants de la Liberté en Ukraine à Zmiivka. On trouvera aussi dans la section Etats-Unis une référence à une plaque commémorative de l’auto-proclamation du gouvernement de l’OUN-B.

A gauche : Le maire de Lviv Yuri Polyanski, 2ème à partir de la droite, accueille dans sa ville le Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne, Hans Frank (à gauche) le 1er août 1941 (National Digital Archives Poland). A droite : plaque en souvenir de Polyanski à Lviv (Kamenyar).

Lviv : sur la photo en haut à gauche on voit le maire de Lviv Yuri Polyanski (1892–1975) accueillir le Gouverneur Général de Pologne, Hans Frank, le 1er août 1941. A cette date plus de 6.000 Juifs de Lviv avaient été massacrés dans des pogroms encouragés et exécutés en grande partie par les nationalistes ukrainiens.

Frank, avec l’aide de collaborateurs ukrainiens, supervisera le génocide de plus de 200.000 Juifs de Lviv. Il sera pendu en 1946 après avoir été jugé coupable de crimes contre l’humanité par le Tribunal de Nuremberg. De son côté, Polyanski réussira à émigrer en Argentine où il deviendra professeur d’université. La plaque à sa mémoire, à Lviv (photo de droite au-dessus) donne la liste de ses succès académiques mais oublie de mentionner son rôle durant la collaboration avec l’occupant allemand. Voir aussi le site de Yad Vashem et d’autres témoignages de survivants du massacre de Lviv.

A gauche : Oleksandr Lutsky (Wikimedia Commons). A droite : Monument aux Combattants de la Liberté pour l’Ukraine avec Lutsky à droite à Bodnariv (Wikimedia Commons).

Bodnariv et Lviv : On trouve à Bodnariv un monument dédié à Oleksandr Lutsky (1910–1946). Lutsky était officier dans le bataillon auxilliaire Nachtigall de l’armée nazi qui a participé à l’invasion de l’Ukraine avec d’autres forces allemandes en juin 1941. Composé essentiellement de volontaires ukrainiens issus de l’OUN-B, Nachtigall était intégré dans l’Abwehr, la division du renseignement des forces armées du 3ème Reich. Le commandant,  Roman Shukhevych, était ukrainien et est honoré en Ukraine (voir la fiche à son nom plus haut).

Nachtigall a été réorganisé à l’automne 1941 pour devenir le 201ème bataillon de police auxiliaire de la Schutzmannschaft, qui sera impliqué dans les violences et les meurtres antisémites et la répression impitoyable de la résistance anti-nazie en Biélorussie. Voir la fiche de Bukovinsky Kuren plus haut pour plus d’information sur la Schutzmannschaft. Lviv a aussi offert une rue à Lutsky.

A gauche : le bataillon Nachtigall à Lviv le 30 juin 1941. A droite : le 201ème bataillon de la Schutzmannschaft en 1942. Roman Shukhevych est au premier rang, le plus proche de la caméra.

Zavyshen : une plaque à la mémoire de Vasyl Vasylyashko (1918–1946) a été inaugurée en 2018. Vasylyashko a servi dans les rangs du bataillon Nachtigall puis dans le 201ème bataillon de la Schutzmannschaft. Plus tard, il deviendra commandant dans l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne (UPA), la branche armée de l’OUN-B, créée en 1943 et responsable en particulier pour le nettoyage ethnique de 70.000 à 100.000 Polonais dans les villages de la région de Volyn.

Il n’y a pas de bonne photos historiques de Vasylyashko. Par contre on peut voir sa plaque dans la vidéo de la cérémonie d’inauguration. Au-dessus à gauche, le bataillon Nachtingall défile dans Lviv le 30 juin 1941, alors que les pogroms contre les Juifs font rage dans la ville. Au-dessus à droite, un entrainement du 201ème Schutzmannschaft en 1942. Roman Shukhevych est au premier rang, le plus proche de la caméra.

A gauche : Omelyan Polovy (Wikimedia Commons). A droite : plaque en l’honneur de Polovy à Ternopil (Screenshot/YouTube).

Ternopil : Omelyan Polovy (1913–1999) y est célébré par une plaque et une rue à son nom. Polovy comme beaucoup de membres de l’OUN-B a lui aussi commencé par servir dans le Nachtigall, puis a commandé un peloton du 201ème avant de devenir colonel de l’UPA. Polovy et les autres combattants de l’OUN-B dans Nachtigall, la Schutzmannschaft et les bataillons de police auxiliaires ont pu acquérir une expérience précieuse dans les méthodes génocidaires au cours de leur participation à l’Holocauste en 1941 et 1942. Cette expérience leur a été d’une grande utilité après qu’ils aient rejoint l’UPA pour le nettoyage ethnique des Polonais.

A gauche : Petro Gudzovati (Eduard Dolinsky). A droite : plaque en l’honneur de Gudzovati à Volodymyrtsi (Eduard Dolinsky).

Volodymyrtsi : on y trouve une plaque en l’honneur de Petro Gudzovati (1912–1946), enrôlé dans le Nachtigall, puis le 201ème puis l’UPA, où il commandait une unité de district. La plaque est apposée sur un bâtiment gouvernemental où il a travaillé.

A gauche : Vasyl Sydor (Wikimedia Commons). A droite : Buste de Sydor à Spasiv (Wikimedia Commons).

Spasiv et Stryi : Spasiv présente un buste de Vasyl Sydor (1910–1949). Officier du Nachtigall il a été promu oberzugführer dans le 201ème. Il a ensuite joué un rôle essentiel dans la création de l’UPA où il est finalement devenu commandant de l’UPA-Ouest (une des 4 subdivisions de la formation paramilitaire). A Spasiv, une école est aussi nommée à son nom et il a une rue à Stryi. En 2020, le Congrès Mondial Juif ainsi que la Confédération des Juifs d’Ukraine ont protesté contre la tentative de Kiev d’honorer Sydor.

A gauche : le 201ème Bataillon de la Schutzmannschaft à l’entraînement à Noihammer en Allemagne en 1942; Roman Shukhevych est au premier rang, 2ème à partir de la gauche. A droite : Monument Oleksiy Demsky à Lypivka (Google maps).

Lypivka (Rohatyn Raion) : on y trouve un monument à la mémoire d’Oleksiy Demsky (1922–1955), un autre membre du Nachtigall et du 201ème. Au-dessus à gauche, un entraînement du 201ème de la Schutmannschaft où Roman Shukhevych est au premier rang, deuxième à partir de la gauche.

A gauche : Ivan Hrynokh (Wikimedia Commons). A droite : monument dédié aux dirigeants du Conseil Suprême de la Libération de l’Ukraine à Sprynya (Wikimedia Commons).

Sprynya : monument où l’on voit plusieurs personnalités de l’OUN y compris une statue d’Ivan Hrynokh (1907–1994). Hrynokh était prêtre de l’Eglise Catholique Grecque d’Ukraine et servait comme aumônier du bataillon Nachtigall où il fut décoré de la Croix de Fer, une décoration militaire de l’Allemagne nazie. Après avoir servi le 3ème Reich, il est devenu éditeur et professeur à Munich. Comme beaucoup de dirigeants de l’OUN, il a développé des liens fructueux avec la CIA qui ont perduré pendant des décennies après la 2ème guerre mondiale : l’agence de renseignements note à son sujet : “Il est très sévère, capable de grande cruauté.” Voir ces documents déclassifiés dans la librairie de la CIA et ce document de FOIA research.

A gauche : buste de Dmytro Gakh à Khryplyn (Eduard Dolinsky). A droite : plaque à la mémoire de Stepan Burdyn à Khryplyn (Google maps).

Khryplyn :  Ce village compte parmi ses enfants 2 collaborateurs qu’il honore aujourd’hui. On y trouve un buste de Dmytro Gakh (1919–1945), et une plaque à la mémoire de Stepan Burdyn (1912–1947). Tous les deux ont servi dans le Nachtigall où Gakh était officier puis dans le 201ème. Tous les deux ont plus tard été commandants dans l’UPA.

A gauche : buste de Terenti Pihotski que l’on trouve au monument Stepan Bandera à Sambir (Google maps).

A droite : plaque à la mémoire de Pihotski à Storona.

Sambir et Storona : A Sambir, on trouve un buste de Terenti Pihotski (1912–1944), un combattant du Nachtigall qui est par la suite devenu commandant de l’UPA. Dans son village natal de Storona, on trouve une plaque à sa mémoire et une école à son nom.

A gauche : Oleksiy Khymynets (Wik. Com.). A droite : La police ukrainienne exécute une femme et deux enfants à Miropol, le 13 octobre 1941 (Archives des Services de Sécurité, Historický fond StB (H), arch. č. H-770-3).

Sadzhava : En l’honneur d’un enfant du village, Oleksiy Khymynets (1912–1945), ce village a érigé un monument et lui a offert une rue. Khymynets n’a pas seulement fait partie du Nachtigall et du 201ème, mais a aussi fait partie de la police auxiliaire locale (pour plus d’informations sur le rôle joué par cette police, voir la fiche de Volodymyr Schygelski plus bas). Passé à l’UPA, il y fut officier. La rue qui lui a été dédiée utilise son nom de guerre  “Blagyi”. En haut à droite, la photo insoutenable d’un officier de la police ukrainienne exécutant une femme et deux enfants à Miropol en 1941, une des rares photos montrant la réalité de l’Holocauste par balles.

A gauche : Danylo Rudak (Wik. Commons). A droite : plaque à la mémoire de Rudak (à droite) à  Nazavyziv.

Nazavyziv : Une plaque à la mémoire de Danylo Rudak (1917–1948), soldat du Nachtigall et du 201ème avant de devenir officier de l’UPA.

A gauche : Petro Khamchuk (Wikimedia Commons). A droite : buste de Khamchuck à Chortkiv (Google maps).

Chortkiv : un buste de Petro Khamchuk (1919–1947), lui aussi membre d’un autre bataillon de la Schutzmannschaft nazie. Plus tard, il sera commandant dans l’UPA.

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A gauche : Vasyl Andrusyak (à gauche). A droite : plaque à la mémoire d’Andrusyak apposée sur la Cathédrale de la Transfiguration à  Ivano-Frankivsk (Google maps).

Ivano-Frankivsk et trois autres localités : La cathédrale de la Transfiguration, à la périphérie de la ville, porte une plaque à la mémoire de Vasyl Andrusyak (1915–1946). En 1941, Andrusyak commandait un peloton du bataillon Roland dans l’armée nazie. Roland était une formation jumelle du bataillon Nachtigall (voir les fiches plus haut) : tout comme Nachtigall, il s’agissait d’une unité auxiliaire ukrainienne de l’Abwehr (service du renseignement du 3ème Reich). Elle a participé elle aussi à l’invasion de l’Ukraine par les nazis et fut ensuite réorganisée au sein du 201ème bataillon de la Schutzmannschaft.

Plus tard, Andrusyak deviendra officier de l’UPA. On trouve aussi une statue, une rue et un musée dans sa ville natale de Sniatyn et des rues à son nom à Hrabivka (Ivano-Frankivsk Oblast) et Kalush.

A gauche : Stepan Trokhymchuk (à droite). A droite : le bataillon Roland à l’entrainement à Seibergsdorf, Autriche, en 1941.

Tuchyn : Enfant du village, Stepan Trokhymchuk (1909–1945) y est honoré d’une rue. Une décision particulièrement perverse si l’on prend en compte que, en tant que chef adjoint de la police auxiliaire locale de Tuchyn en 1942, il a directement aidé les nazis dans la liquidation du ghetto de Tuchyn et l’assassinat des plus de 4.000 Juifs qui y résidaient. Avant la guerre, la population de Tuchyn était majoritairement juive. Seulement une vingtaine survécurent au massacre rendu possible par Trokhymchuk (voir le témoignage d’un survivant ici; entretiens avec des survivants par Yad Vashem ; et des témoignages oculaires repris dans Yahad-In Unum). Avant d’aider les nazis à Tuchyn, Trokhymchuk était engagé dans le Bataillon Roland. Au-dessus à gauche :  Trokhymchuk est sur la droite; la photo de droite montre un entrainement du Bataillon Roland à Seibergsdorf en Autriche au cours de l’année 1941.

A gauche : Petro Melnyk. A droite : plaque à la mémoire de Melnyk à Kaminne (Eduard Dolinsky).

Kaminne : plaque à la mémoire de Melnyk (1910–1953), enrôlé dans le bataillon Roland, puis dans le 201ème de la Schutzmannschaft et devenu ensuite commandant dans l’UPA. La plaque oublie de mentionner son temps de service pour les nazis.

A gauche : Mykola Tverdohlib. A droite : plaque à la mémoire de Tverdohlib, dans le cadre du programme “Ivano-Frankivsk : une cité de héros” à Ivano-Frankivsk (Screenshot/YouTube).

Ivano-Frankivsk et Petryliv : Ivano-Frankivsk possède une plaque à la mémoire de Mykola Tverdohlib (1911–1954). Engagé dans le bataillon Roland avant de devenir commandant de l’UPA, il a aussi un mémorial dans son village natal de Petryliv.

A gauche : Dmytro Myron (Wikimedia Commons). A droite : buste de Myron à Rai (Wikimedia Commons).

Rai : Dmytro Myron (1911–1942) connu aussi sous le nom d’Orlyk était l’un des idéologues principaux de l’OUN et l’auteur des “44 règles de vie d’un nationaliste ukrainien” un recueil de principes considéré comme l’une des bases idéologique de l’OUN.

Myron était l’éducateur politique du bataillon Roland. Ces écrits sont remplis d’une imagerie antisémitique présentant Juifs et autres ethnies minoritaires comme des éléments étrangers pompant les ressources et vivant au crochet de l’Ukraine. Les Juifs sont aussi dépeints comme des agents du communisme (un cliché antisémite propagé entre autres par Goebbels). Son village natal de Rai lui a offert un buste.

A gauche : Roman Sushko (Wikimedia Commons). A droite : badge de la Bergbauernhilfe (Wik. Com.).

Lviv et Brovary : ces deux villes ont des rues baptisées au nom de Roman Sushko (1894–1944), un dirigeant de l’OUN,  puis de la Bergbauernhilfe (connue aussi comme Unités Militaires Nationalistes Ukrainiennes ou Légion Sushko). Cette légion, composée essentiellement de membres de l’OUN, était une autre des unités de volontaires ukrainiens au sein de l’armée de l’Allemagne nazie. La légion Sushko a été engagée dans le conflit mondial avant le Nachtigall et le bataillon Roland (voir les fiches à leur sujet plus haut). Nachtigall et Roland ont été utilisés par les nazis en 1941 pendant l’invasion de l’Ukraine puis pour celle de l’Union Soviétique. La Légion Sushko a été mise en place pour aider à l’invasion de la Pologne par le 3ème Reich. Ci-dessus à droite : le badge de la légion.  


A gauche : Volodymyr Schygelski (Wik. Com.). A droite : plaque au nom de Schygelski à Lviv (Wik. Com.).

Lviv : Volodymyr Schygelski (1921–1949) était l’un des soldats de la Légion Suschko (voir fiche ci-dessus). Plus tard, il servira dans plusieurs unités de police auxiliaire locale contrôlées par l’Allemagne nazie. Des unités qui joueront un rôle actif dans l’Holocauste en Ukraine occidentale. Il sera ensuite promu officier dans l’UPA. Apposée sur le mur de l’école où il avait étudié, la plaque ci-dessus présente ce criminel de guerre comme un « commandant légendaire ».

A la différence des bataillons de la Schutzmannschaft (voir plus haut), qui étaient déployées par le 3ème Reich à différents endroits, les unités de la police locale comme celle où Schygelski s’était enrôlé, restaient basées dans des villes et des villages précis à travers toute l’Ukraine. Ces collaborateurs locaux étaient d’une grande aide pour les nazis, car ils parlaient le langage local, connaissaient les habitants et étaient familiers du terrain, y compris des caches que Juifs et résistants antinazis pouvaient utiliser.

La police auxiliaire a activement participé à l’Holocauste. Elle regroupait les Juifs, pourchassait ceux qui s’enfuyaient, les enfermait dans les ghettos puis les convoyait de nouveau pour être exterminés dans les camps de la mort ou au cours d’un massacre exécuté localement, à la périphérie de la ville ou près de fosses creusées dans la forêt.

Elle était aussi affectée à des taches de surveillance et de sécurité locale, libérant ainsi du temps pour les escouades de la mort de la SS Einsatzgruppen et les bataillons de la Schutzmannschaft qui pouvaient ainsi se consacrer à la continuation de l’Holocauste dans d’autres régions.

Dans les rares cas où des collaborateurs des nazis ont été déportés hors des USA, Washington a considéré que leur temps de service au sein des unités de la police locale valaient comme temps au service des nazis. Le témoignage oculaire de Hermann Friedrich Gräbe durant les procès de Nuremberg ainsi que le témoignage d’un survivant sur Yad Vashem permettent de reconstituer de façon très précise le rôle de ces unités de police locale dans la perpétration de l’Holocauste en Ukraine. On pourra aussi se référer au livre saisissant de l’historien Wendy Lower “The Ravine” (Le Ravin).

A gauche : Petro Samutin (Wikimedia Commons). A droite : plaque en l’honneur de Samutin sur le monument aux Combattants pour la Liberté de l’Ukraine à Tashan (Screenshot/YouTube).

Tashan : Le monument aux Combattants pour la Liberté de l’Ukraine porte une plaque au nom de Petro Samutin (1896–1982), un officier de l’Abwehr, la division du renseignement militaire du 3ème Reich. Après la guerre, il se réfugiera aux Etats-Unis.


A gauche : Yuri Gorlis-Gorsky (Wik. Com.). A droite : Monument à Gorlis-Gorsky à Melnyky (Wik. Com.).

Melnyky (Cherkasy Raion, Medvedivka Hromada) et 5 autres localités : Un monument dédié à Yuri Gorlis-Gorsky (1898 – disparu en 1946). Gorlis-Gorsky était un héros des combats pour l’indépendance de l’Ukraine qui ont suivi la 1ère guerre mondiale. Il était aussi écrivain.  Pendant la 2ème guerre mondiale, Gorlis-Gorsky travaillait comme agent de l’Abwehr, aidant les nazis à repérer la résistance en Ukraine. Il a disparu mystérieusement en 1946. Il a également un autre monument à Rozumivka (Kirovohrad Oblast) et des rues à son nom à  Lviv, Poltava, Rivne et Zvenyhorodka.

A gauche : Omelyan Hrabets, sur la gauche (Eduard Dolinsky). A droite : plaque dédiée à Hrabets à Lityn (Eduard Dolinsky).

Lityn (Vinnytsia Oblast) et Vinnytsia : A Lityn, une plaque et une rue perpétuent la mémoire d’Omelyan Hrabets (1911–1944), un autre membre de l’OUN qui a servi les nazis au sein de l’unité de police auxiliaire locale.

Hrabets était basé à Rivne (qui s’appelait alors Rovno). Les Allemands et les unités de la police locale y ont éliminé plus de 20.000 juifs. Arrachés du ghetto ils ont été acheminés vers les camps d’extermination ou massacrés par balle sur place (voir ce témoignage d’un survivant et ce témoignage oculaire sur Yahad-In Unum). Au-dessus à gauche, Hrabets est le policier de gauche. Il porte l’uniforme et on remarque son brassard de la police. Hrabets est ensuite devenu colonel chargé de la division Sud de l’UPA. Il a aussi une rue à son nom à Vinnytsia.

A gauche : Leonid Stupnytski (Wik. Commons). A droite : des juifs contraints de creuser leurs propres tombes avant d’être massacrés à Storow le 4 juillet 1941 (Bundesarchiv, Bild 183-A0706-0018-029 via Wik. Com.).

Zhytomyr et 2 autres localités :  On y trouve une rue au nom de Leonid Stupnytski (1891–1944), dirigeant du 1er régiment ukrainien de l’OUN-B “Holodny Yar,”, un bataillon de la police auxiliaire à Rivne en 1941. Peu de temps après, cette unité fut réorganisée comme régiment d’entraînement de la police sous le contrôle de l’armée allemande. Voir la fiche de Omelyan Hrabets ci-dessus pour plus de détails sur l’Holocauste à Rivne. On trouve aussi des rues dédiées à Stupnytski à Rudnya et Ostroh. Au-dessus à droite, la photo prise à Storow en juillet 1941, des Juifs sont forcés de creuser leurs propres tombes avant d’être massacrés. De telles scènes d’horreur étaient fréquentes en Ukraine durant la seconde guerre mondiale.

A gauche : Mykola Yakymchuk (Wikimedia Commons). A droite : monument à Yakymchuk dans l’Allée de la Gloire à Piddubtsi (Wikimedia Commons).

Piddubtsi (Volyn oblast) : Ce village à une Allée de la Gloire où l’on trouve des monuments à Serhei Kachinsky (1917–1943) et Mykola Yakymchuk (1914–1947). Kachinsky était l’un des commandants du bataillon Holodny Yar (voir la fiche ci-dessus). Yakymchuck est un autre membre de l’OUN lié de très près avec les meurtres de masse commis contre les Juifs et les Polonais. Il a servi les nazis comme chef de la police auxiliaire locale à Lutsk, qui  pourchassait les Juifs. Plus tard, Yakymchuk est devenu comandant de l’UPA à Volyn célèbre pour le nettoyage ethnique des Polonais. On trouvera ici le témoignage d’un survivant de la liquidation du ghetto de Lutsk, où la police locale ukrainienne a joué un rôle capital (en hébreu sous-titré en anglais).

A gauche : Ulas Samchuk (Wikimedia Commons). A droite : monument de Samchuk à Rivne (Wik. Com.).

Rivne et de nombreuses autres localités :  On trouve à Rivne une statue (ci-dessus à droite), un musée, une rue et une plaque au nom d’Ulas Samchuk (1905–1987). Ecrivain antisémite virulent et membre de l’OUN, il publiait à Rivne le Volyn, un journal rempli d’articles distillant l’antisémitisme. La première page du journal, intitulée ‘la vie du quartier général du Führer’ reprenait les décisions d’Hitler et des extraits de ses discours. La veille du massacre de Babi Yar, le Volyn écrivait « Les autorités allemandes accèdent au souhait irrépressible des Ukrainiens et ordonne à tous les Juifs, dont on en compte encore 150.000, de quitter Kiev. »

Après la guerre, Samchuk s’est installé au Canada où il a créé l’association des écrivains ukrainiens. Ceux qui essayent de le blanchir le présentent comme un écrivain et taisent soigneusement la nature antisémite et la propagande nazie dans ses écrits, une tactique utilisée pour d’autres collaborateurs comme les hongrois Albert Wass et Jòzsef Nyírő (voir les sections sur la Hongrie et la Roumanie).

Samchuk a une statue, un musée et une plaque à Tyliavka; des plaques à Derman et Gorodok; un buste et une rue à Zdolbuniv; et des rues à Bila Tserkva, Dubno, Kalush, Kostopil, Kovel, Kremenets, Lyuboml, Lukiv, Lutsk, Lviv, Novovolynsk, Ostroh, Stepan, Ternopil, Volodymyr-Volynskyi, Zbarazh (Ternopil Raion) et Zhytomyr. En 2020, the Congrès Juif Mondial et la  Confédération Juive d’Ukraine se sont élevés contre la tentative de Kiev d’honorer Samchuk.

A gauche : Stepan Skrypnyk (Patriarch Mstyslav) en 1948 (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Mstyslav à l’Eglise Saint André à Kiev (Wikimedia Commons).

Kiev et de nombreuses autres localités : on y voit une plaque à la mémoire de Stepan Skrypnyk (1898–1993), devenu, sous le nom de Patriarche Mstyslav, chef de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne. En 1941–1942, au temps où il fut ordonné à la prêtrise, Skrypnyk publiait et gérait le Volyn, un journal d’un rare niveau d’antisémitisme (voir plus haut la fiche d’Ulas Samchuk).

Le 29 Mars 1942 Skrypnyk écrit un panégyrique au « Grand Européen Adolf Hitler » « envoyé par la providence » pour libérer l’Europe et le monde des Juifs et des Bolcheviques. Skrypnyk y décrit poétiquement la délivrance de l’Ukraine des « chaînes juives-asiatiques-moscovites » appelant de ses vœux le jour prochain où « les fanfares de l’armée allemande viendront répandre le chant de la victoire à travers le monde. »

Le Volyn de Skrypnyk incitait à une haine génocidaire au moment même où l’Holocauste faisait rage à travers toute l’Ukraine.  Le 6 novembre 1941, Allemands et collaborateurs ukrainiens exterminaient environ 21.000 Juifs à Rivne. 3 jours plus tard, le Volyn se réjouissait avec une caricature antisémite intitulée : « Les derniers jours arrivent pour l’hydre judéo-bolchevique ».

Parmi les marques d’honneur conférées à Skrypnyk en Ukraine on note une autre plaque et une rue à Kiev; une plaque et une rue à Ternopil; un musée (avec une plaque) et une rue à Poltava; deux plaques à Ivano-Frankivsk, deux à Lviv, une à Kosiv et encore une à Zalishchyky; il y a des rues à son nom à Borsuky, Kamyanets-Podilskiy, Pidvolochysk et Verkhovyna.

La photo ci dessous montre la Une de l’édition inaugurale du Volyn en date du 1er septembre 1941. On y lit que Skrypnyk en est le gérant et directeur de la publication, Ulas Samchuk l’éditeur, et que l’adresse de l’imprimeur est au 81 rue Adolf  Hitler. Voir aussi la section Etats-Unis au sujet d’une rue attribuée à titre honoraire à Skrypnyk.

Une de l’édition inaugurale du Volyn, le 1er septembre 1941 (Libraria.ua).

A gauche : Demid Burko (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Burko sur les murs de l’église Nicholas à Poltava (Wikimedia Commons).

Poltava : Une plaque à la mémoire de Demid Burko (1894–1988), homme d’église et écrivain qui a publié un essai sur la « bataille des nations civilisées contre le Judéo-Bolchevisme » et affirmé que Staline avait affamé l’Ukraine dans le but d’y « fonder un royaume Juif ». Le vil mensonge rendant les Juifs responsables de la famine en Ukraine au cours des années 1932 et 1933 était à l’époque – et est toujours de nos jours – utilisé pour ‘justifier’ le massacre des Juifs par des Ukrainiens durant l’Holocauste.  

Comme Stepan Skrypnyk (voir plus haut), Burko encourageait les Ukrainiens à rejoindre la croisade d’Hitler contre le ‘Judéo-bolchevisme’. Ses exhortations étaient publiées dans Golos Poltavshyny, un journal de Poltava alors que l’Holocauste y faisait rage : 5000 juifs de la ville y furent assassinés. Après avoir aidé avec succès l’Holocauste à Poltava, Burko a émigré en Allemagne, où il a occupé des postes à responsabilité dans l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne, tout en continuant à publier ses travaux.

A gauche : Leonid Parhomovych, connu également sous le nom de Leonid Poltava, Wikimedia Commons.

A droite : plaque en l’honneur de Poltava à Romny (Eduard Dolinsky).

Romny et Poltava : Ces deux villes ont des rues au nom de Leonid Parhomovych (1921–1990) aussi connu sous le nom de Leonid Poltava. Poète antisémite, Poltava a célébré la destruction des Juifs de Romny et produisait des tracts comme cette ode à Hitler pour son 53ème anniversaire : « Sonne le jour, le ciel est bleu, et sans limites, c’est le jour choisi pour la naissance du grand Führer », élevant Hitler au rang de divinité des sources et de la renaissance.

Pendant que Poltava publiait sa prose, la police auxiliaire ukrainienne aidait à liquider les Juifs de Romny. Après la guerre, Poltava s’est réfugié à l’Ouest, où il a travaillé pour Radio Liberté Europe et La Voix de l’Amérique, radios du gouvernement des Etats-Unis. Il a aussi une plaque à Romny (photo à droite ci-dessus).

A gauche : Andriy Shukatka (Wikimedia Commons). A droite : plaque dédiée à Shukatka (à gauche), Volodymyr Kobilnyk (au centre), et Vasyl Nykolyak (à droite) sur les murs de la bibliothèque de l’Université d’Etat de Pédagogie Ivan Franko à Drohobych (Eduard Dolinsky).

Drohobych et Biynychi : une plaque dédiée aux membres de l’OUN  Andriy Shukatka (1918–1943), Volodymyr Kobilnyk (1904–1945) et Vasyl Nykolyak (1912–1944) est apposée sur le mur de la bibliothèque de l’Université d’Etat de Pédagogie Drohobych. En 1941, ce bâtiment était le siège des quartiers généraux de l’OUN dans la ville. L’Holocauste à Drohobych s’est déroulé de la même façon que dans bien d’autres villes et villages d’Ukraine : des membres de l’OUN aidaient à la formation d’une unité locale de la police auxiliaire opérant sous le contrôle des nazis pour enfermer les Juifs de la cité dans un ghetto. Dans un deuxième temps, la grande majorité des Juifs de Drohobych furent exterminés soit par déportation au camp d’extermination de Belzec, ou fusillés dans les rues et les forêts avoisinantes.

Shukatka (en haut à gauche), Kobilnyk et Nykoyak étaient les leaders de l’OUN de Drohobych pendant que le génocide était en cours. Nykolyak, qui deviendra par la suite un officier de l’UPA, a aussi une rue à son nom et une plaque dans son village natal de Biynychi. On trouvera ici le témoignage d’un survivant publié sur Yahad-In Unum. 

A gauche : Volodymyr Chavyak (Wikimedia Commons). A droite : bas relief de Chavyak à Halych (Wik. Com.).

Halych et Ivano-Frankivsk : on trouve à Halych un bas-relief à la mémoire de Volodymyr Chavyak (1922–1991), un officier de la police auxiliaire locale qui a aidé les Allemands à  exterminer des milliers de Juifs de Stanislaviv (maintenant renommée Ivano-Frankivsk). La police locale était chargée de poursuivre les Juifs, de les conduire jusqu’aux sites d’exécution de masse et également de garder le ghetto. Voir les récits sur U.S. Holocaust Memorial Museum, Yad Vashem (documentaire sur un survivant, d’autres témoignages) et Yahad-In Unum.

Par la suite, Chavyak deviendra commandant d’un bataillon de l’UPA. Scandaleusement, on trouve une rue et une plaque à son nom dans la ville même d’Ivano-Frankivsk où il a participé à l’éradication des Juifs.

A gauche : Serhei Bogdan. A droite : une pierre pour Bogdan (à l’extrême gauche) fait partie du monument à la mémoire des Combattants pour la Liberté de l’Ukraine à Lyuboml’ (Wikimedia Commons).

Lyuboml : Le monument à la mémoire des Combattants pour la Liberté de l’Ukraine comprend une plaque à la mémoire de Serhei Bogdan (1921–1950) qui commandait la police auxiliaire locale. Les Juifs de Lyuboml ont été entièrement éliminés. Des 4.500 qui y résidaient, seuls 51 ont survécu. L’Einsatzgruppe chargé des fusillades travaillait étroitement avec la police de Lyuboml. Voir le reportage dans le New York Times, Yad Vashem (témoignage d’un survivant) et le livre de mémoire de Lyuboml.

 A gauche : Kostiantyn Peter (Wik. Com.). A droite : Monument à sa mémoire à Hrabovets (E. Dolinsky).

Hrabovets (Ivano-Frankivsk Oblast) : a élevé un monument sur la propriété de Kostiantyn Peter (1893–1953). Ses états de service auprès des nazis incluent les postes de Chef de la police auxiliaire à Bohoradchany et ensuite à Tysmenytsia. Sous sa direction, la police auxiliaire locale a activement aidé à l’élimination de la population juive. Peter est plus tard devenu chef de la reconnaissance dans l’UPA. On trouvera ici un témoignage oculaire publié sur Yahad-In Unum.

A gauche : Martin Mizernyi (Wikimedia Commons). A droite : buste de Mizernyi à Verbiv (Eduard Dolinsky).

Verbiv (Pidhaitsi Hromada) : on y trouve un monument érigé à la mémoire de Martin Mizernyi (1910–1949), un commandant régional de la police auxiliaire locale de la ville de Sanok en Pologne, durant l’occupation nazie. A Sanok, le ghetto s’est agrandi jusqu’à devenir une prison pour 10 à 13.000 Juifs qui furent ensuite déportés dans des camps d’extermination. Mizernyi a ensuite rejoint l’UPA en tant que commandant de district. Ci-dessous, document d’identification de Mirzenyi délivré par le 3ème Reich, l’autorisant à porter un pistolet et un bâton et lui donnant pouvoir de police.

 Documents d’identification de la police auxiliaire de Martin Mizernyi délivrés par l’Allemagne nazie (Eduard Dolinsky).

A gauche : Vasyl Ivakhiv (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire d’Ivakhiv à Rohatyn (Screenshot/YouTube).

Rohatyn et Podusilna : une plaque à la mémoire de Vasyl Ivakhiv (1908–1943), commandant de la police auxiliaire locale de Peremyshliany; la police y a brûlé la synagogue de la ville avec des Juifs à l’intérieur. Plus tard, Ivakhiv deviendra commandant de l’UPA à Volyn, où il s’est occupé du nettoyage ethnique des Polonais. Il a aussi une plaque à Podusilna. Voir le témoignage d’un survivant du ghetto de Peremyshliany, sur Yad Vashem.


A gauche : Yuri Dolishnyak (Wikimedia Commons). A droite : Buste de Dolishnyak à Yabluniv (Wik. Com.).

Yabluniv (Kosiv Raion) : Yuri Dolishnyak (1916–1948) était un officier de la police auxiliaire locale, sous le contrôle des nazis, dans le village de Kosmach où il est devenu par la suite commandant de l’UPA. Yabluniv a aussi donné son nom à une rue qui utilise son nom de guerre “Bilyi”.

A gauche : Pavlo Vatsyk (Wikimedia Commons). A droite : Monument de Vatsyk à Zarichchya (Google maps).

Zarichchya (Nadvirna Raion) : on y trouve un monument et une rue dédiée à Pavlo Vatsyk (1917–1946), un enfant du village. Vatsyk faisait partie de la police auxiliaire locale, contrôlée par les nazis, dans sa région natale. Plus tard il deviendra également commandant de l’UPA.

A gauche : Vasyl Skrygunets, connu également sous le nom de Hamaliya (Wikimedia Commons).

A droite : buste de Skrygunets à Stopchativ (Screenshot/YouTube).

Stopchativ : monument à la mémoire de Vasyl Skrygunets (1893–1948) qui a servi dans la police auxiliaire locale avant de devenir commandant dans l’UPA. Le monument utilise son nom de guerre “Hamaliya”.

A gauche : Oleksa Shum (Wikimedia Commons). A droite : La police auxiliaire ukrainienne se prépare à exécuter des juifs à Chernihiv en 1942.

Lutsk et Kovel –  on trouve dans ces deux localité des rues au nom d’Oleksa Shum (1919–1944), membre de la police auxiliaire locale qui a assisté les nazis dans le massacre d’environ 18.000 Juifs dans la ville de Kovel. Avant la guerre, la population de la ville était composée pour moitié de Juifs. La communauté a été quasiment entièrement exterminée. Au-dessus à droite, on identifie les policiers ukrainiens, reconnaissables à leurs brassards blancs, en train de préparer l’exécution de Juifs à Chernihiv en 1941.

A gauche : Roman Ryznyak (Wikimedia Commons). A droite : Monument à la mémoire de Ryznyak à Truskavets (Wikimedia Commons).

Truskavets : un monument et une rue au nom de Roman Ryznyak (1921–1948), membre de la police auxiliaire locale de Truskavets. Ryznyak officiera ensuite comme commandant régional dans la Sluzhba Bezpeky – l’appareil de renseignement et de contre-espionnage de l’OUN-B qui a piloté le nettoyage ethnique des Polonais de Volyn. On trouvera plus d’information sur l’Holocauste à Truskavets ici.

A gauche : Mykola Arsenych. A droite : buste d’Arsenych à Nyzhniy Bereziv (Wikimedia Commons).

Nyzhniy Bereziv et deux autres localités : On y voit un monument à la mémoire de Mykola Arsenych (1910–1947), chef de la  Sluzhba Bezpeky de l’OUN-B. Il a aussi un bas-relief à  Nyzhniy Bereziv et des rues à son nom à Kolomyia et Novohrad-Volynskiy.

A gauche : Yaroslav Dyakon (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Dyakon à Petranka (Screenshot/YouTube).

Petranka et Devyatnyky : On y trouve une plaque à la mémoire de Yaroslav Dyakon (1913–1948), chef de la Sluzhba Bezpeky en 1947–1948 après la mort de Mykola Arsenych (voir fiche précédente). Avant ce poste, Dyakon était chef de la police locale auxiliaire dans la ville de Bibrka. En 1942, la plus grande partie des Juifs du ghetto de Bibrka furent déportés au camp d’extermination de Belzec; en 1943, la police auxiliaire locale a assisté les Allemands pour  brûler les Juifs qui étaient restés à Bibrka. A Devyatnyky, une école porte le nom de Dyakon. Voir sur Yahad In-Unum un témoignage oculaire sur l’Holocauste à Bibrka.

A gauche : Stepan Lenkavski (Wik. Com.). A droite : bas relief de Lenkavskiy à Ivano-Frankivsk (Wik. Com.).

Ivano-Frankivsk et cinq autres localités : on trouve à Ivano-Frankivsk un bas-relief (photo au-dessus à droite), un monument et une rue dédiée à Stepan Lenkavski (1904–1977), un des principaux idéologues de l’OUN et qui a pris la direction de l’OUN-B après l’assassinat de Bandera en 1959. Lenkavski a écrit le Décalogue du Nationaliste Ukrainien, une panoplie théorique considérée comme le fondement de l’organisation. C’était un antisémite sans pitié : Lors d’une réunion du Conseil de l’OUN-B sur la question du sort des Juifs, il a déclaré sans détours que « nous utiliserons toute méthode permettant de les détruire »

Lenkavski, comme une grande partie des dirigeants de l’OUN-B, a réussi à immigrer à l’Ouest. Un monument lui est consacré à Uhornyky, une plaque à Fitkiv et on trouve une plaque à son nom sur un monument dédié aux dirigeants de l’OUN à Morshyn. Des rues à  Stryi et Zagvizdya portent son nom.

A gauche : Volodymyr Kubiyovych, deuxième à partir de la gauche, en compagnie du Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne, Hans Frank, 3ème à partir de la gauche durant la fête des moissons le 24 octobre 1943 à Cracovie (Archives Digitales Nationales de Pologne, via Wikimedia Commons).

A droite : Plaque en l’honneur de Kubiyovych à Lviv (Wikimedia Commons).

Lviv et deux autres localités : Volodymyr Kubiyovych (1900–1985) était un dirigeant nationaliste ukrainien qui travaillait en étroite collaboration avec Hans Frank, le Gouverneur Général de Pologne responsable de l’organisation de l’Holocauste en Ukraine occidentale. Ci-dessus à gauche, on voit Kubiyovych (deuxième à partir de la gauche) à une soirée en compagnie de Frank. Kubiyovych a utilisé ses relations avec les autorités du 3ème Reich pour convaincre les nazis de mettre en place une unité ukrainienne de la Waffen-SS, le bras armé du parti nazi responsable pour l’Holocauste. Son insistance finit par porter ses fruits et la 14ème division de la Waffen-SS (1ère Galicienne), plus connue sous le nom de SS Galitchina fut créée en 1943. C’est cette unité qui fut responsable de nombreux crimes de guerre dont le massacre de Huta Pieniacka en 1944 où entre 500 et 1.000 villageois polonais furent brûlés vifs.

Les activités génocidaires de Kubiyovych ne s’arrêtent pas là. Il fut aussi le président du Comité Central Ukrainien de Lviv, une organisation collaborationniste reconnue par le 3ème Reich. Ce comité avait pour fonction de recruter et organiser la police auxiliaire locale. En 1942, il publia un décret avertissant que tout Ukrainien qui aiderait les Juifs à se cacher serait jugé et sévèrement puni (ci-dessous à gauche). Grace à ses efforts, la florissante communauté juive de  Lviv qui représentait avant la guerre environ un tiers de la population fut complètement anéantie. Seuls 800 de ses 200.000 membres survécurent.

Hans Frank fut pendu pour crimes contre l’humanité à Nuremberg. Kubiyovych, lui, se réfugia à l’Ouest où il connut un certain succès comme géographe et militant. Il a même publié un livre sur la division SS qu’il a aidé à créer.

En plus d’une plaque et d’une rue à son nom à Lviv, Kubiyovych a aussi des rues à son nom à Ivano-Frankivsk et Kolomyia. Ci-dessous à droite, Kubiyovych (marqué d’un cercle) fait le salut nazi lors d’une manifestation en 1943. En 2020, le Congrès Juif Mondial et la Confédération Juive d’Ukraine ont protesté contre les tentatives de Kiev d’honorer la mémoire de Kubiyovych.

A gauche : décret du Comité Central Ukrainien interdisant aux Ukrainiens d’aider les Juifs, publié dans un journal de Lviv, en août 1942 (Eduard Dolinsky). A droite : Kubiyovych, marqué d’un cercle, fait le salut nazi en 1943.

A gauche : Viktor Kurmanovych (Wikimedia Commons). A droite : défilé en l’honneur de la 14ème division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) à Stanislaviv (aujourd’hui Ivano-Frankivsk) en 1943.

Lviv et Sokal : ces deux villes ont baptisé des rues au nom de Viktor Kurmanovych (1876–1945), un des fondateurs de la SS Galitchina. Au dessus à droite, on voit une fête à Stanislaviv (aujourd’hui Ivano-Frankivsk) en l’honneur de la SS Galitchina, en 1943. On y remarque les symboles nazis : éclairs de la SS, croix gammées et la bannière du lion couronné de la SS Galitchina.

 A gauche : l’Obersturmführer SS Mykola Ugryn-Bezrishni en uniforme de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) (Eduard Dolinsky). A droite : l’édition du 1er novembre 1941 du journal Rogatinske Slovo se réjouit de la destruction des Juifs d’Ukraine (Libraria.ua).

Rohatyn : possède une rue et un musée au nom de Mykola Ugryn-Bezrishni (1883–1960), qui s’est fait l’avocat de la création de la SS Galitchina et en est ensuite devenu SS-Obersturmführer.

Avant d’intégrer la SS Galitchina, Ugryn-Bezrishni publiait le Rogatinske Slovo, un journal qui se félicitait de l’invasion de l’Ukraine par les nazis et où l’on pouvait trouver des panégyriques à “Adolf Hitler et ses chevaliers sans peur”. Les problèmes de l’Ukraine y étaient attribués au “Judéo-Communistes.”. Il publiait aussi des annonces pour recruter des Ukrainiens dans la police auxiliaire locale contrôlée par les Allemands. Une police qui a aidé à l’éradication de la communauté juive de Rohatyn.

Ci-dessus à droite, un article du Rogatinske Slovo en novembre 1941 se félicite de l’annihilation des Juifs d’Ukraine : “Les villes ont encore une certaine proportion de Juifs, même si elle a bien diminué… Les Juifs dans les villages ont été liquidés d’une façon ou d’une autre. Dans certains villages, cela prenait des allures de fête, par exemple, on obligeait les Juifs à marcher en portant des pancartes proclamant : ‘nous sommes vos bourreaux’.”

Le musée Ugryn-Bezrishni est partie prenante d’un Complexe des Musées de Rohatyn qui comprend également l’Eglise du Saint Esprit située non loin. Cette église médiévale a été désignée par l’UNESCO comme Site Culturel Mondial en 2013. Même si l’inscription sur la liste de l’UNESCO ne concerne que l’église et pas le musée, le lien formel établi par les autorités entre un monument classé par l’UNESCO et un musée à la gloire d’un officier de la Waffen-SS aide à blanchir Ugryn-Bezrishni.

A gauche : lettre en date du 5 mai 1943 écrite par Mykhailo Omelyanovych-Pavlenko (Eduard Dolinsky).

A droite : Rue Omelyanovych-Pavlenko à Kiev (Eduard Dolinsky).

Kiev et trois autres localités : Une rue principale de la capitale de l’Ukraine porte le nom de Mykhailo Omelyanovych-Pavlenko (1878–1952). Omelyanovych-Pavlenko était un héros des mouvements de la libération ukrainienne du temps de la 1ère guerre mondiale. Au déclenchement de la 2ème guerre mondiale, il s’occupait de recruter des soldats ukrainiens pour le 3ème Reich, à travers l’Armée de Libération de l’Ukraine, une organisation parapluie qui permettait de diriger des volontaires ukrainiens vers différentes formations militaires nazies.

La nouvelle que la création de la SS Galitchina avait reçu le feu vert d’Hitler le remplit de joie : “Heil Hitler! Vive l’armée ukrainienne” devait-il écrire dans une lettre célébrant l’évènement (ci-dessus à gauche). Ci-dessous, on voit Omelyanovych-Pavlenko (assis) entouré des officiers de la SS Galitchina en 1943. Il a des rues à son nom à Dnipro, Pervomaisk (Oblast de Mykolayiv) et Voznesensk.

Mykhailo Omelyanovych-Pavlenko, assis, avec les officiers de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) à  Lešany en Tchécoslovaquie occupée par les Allemands le 26 septembre 1943 (Wikimedia Commons).

A gauche : Iosif Slipyi (Wikimedia Commons). A droite : Statue de Slipyi à Ternopil (Wikimedia Commons).

Ternopil et de nombreuses autres localités : L’Eglise Catholique Greco-Ukrainienne a joué un rôle important dans la création de la SS Galitchina. L’évêque Iosif Slipyi (1892–1984) était le pivot de l’église dans cette affaire. Il a célébré la messe d’inauguration de la SS Galitchina et s’occupait de lui fournir des prêtres-aumôniers. Avant cela, en 1941, Slipyi était premier adjoint dans le gouvernement auto-proclamé de l’OUN qui avait prêté allégeance à Hitler (voir plus haut la fiche de Yaroslav Stetsko).

Si l’on en croit son autobiographie, en 1943, Slipyi savait parfaitement quel était le sort que l’Allemagne réservait aux Juifs. Cela ne l’a bien sûr pas empêché de fournir des recrues au 3ème Reich.

40 ans plus tard, en 1983, Slipyi n’avait pas renié la SS Galitchina. Installé à Rome après plusieurs années d’internement dans les camps de travail soviétiques, il célébrait la création de la SS Galitchina avec ferveur, invitant les fidèles à prier pour les hommes de la SS et proclamant : “Que la mémoire de la Division Galicienne Ukrainienne soit avec nous pour toujours, comme un témoignage devant les nations que nous nous battrons pour la liberté, la souveraineté et que nous sommes prêts aux plus grands sacrifices en défense de la vérité, de l’égalité et de la paix sur nos terres”.

On trouve une statue de Slipyi, un séminaire, une école, une rue et deux plaques à son nom à  Ternopil; un musée, une plaque, un buste, une école et une rue à Zazdrist; une rue, un musée, un centre à l’Université Catholique d’Ukraine et un immense bas-relief à Lviv; une plaque à Kharkiv; une statue à Truskavets; des rues à Bila, Borschiv, Chervonohrad, Chortkiv, Drohobych, Hrabovets (Oblast de Lviv), Ivano-Frankivsk, Kalush, Kolomyia, Mykulyntsi, Radekhiv, Rivne (Oblast de Mykolayiv), Rozvadiv, Rudne, Snihurivka, Zady, Zalishchyky et Zhovkva; et un square à Stryi.

Ci-dessous à gauche, Slipyi (troisième à partir de la droite) accueille Hans Frank à Lviv, le 1er août 1941. Quatre ans plus tard, Frank sera pendu pour crimes contre l’humanité à Nuremberg. Ci-dessous à droite, l’évêque Catholique Gréco-Ukrainien Josaphat Kotsylovsky célèbre une messe lors d’une cérémonie de la SS Galitchina à Przemyśl pendant l’été 1943; on remarque le lion couronné, emblème de la division. Voir aussi des fiches à la gloire de Slipyi dans les sections Canada, Italie et U.S.A.

A gauche : Iosif Slipyi, troisème à partir de la droite, fait partie d’une délégation officielle au Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne, Hans Frank, à gauche, le 1 août 1941 (National Digital Archives Poland). A droite : Josaphat Kotsylovsky, en chaire, célèbre la messe lors d’une cérémonie de la SS Galichina à Przemyśl durant l’été 1943.

A gauche : SS-Hauptsturmführer Averkiy Goncharenko de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1st Galicienne) (Wik. Com.). A droite : plaque en l’honneur de Goncharenko à Lokhvytsia (Eduard Dolinsky).

Lokhvytsia et trois autres localités : La plaque en l’honneur de Averkiy Goncharenko (1890–1980) que l’on trouve à Lokhvytsia le présente comme un commandant de bataillon dans la 1ère Division de l’UNA, connue également comme SS Galitchina. La SS Galitchina a été renommée 1ère  Division de l’Armée Nationale Ukrainienne (UNA) dans les derniers moments de la 2ème guerre mondiale. Cet artifice (‘1ère division de l’UNA’ semble plus innocent que ‘SS Galichina’) est une tactique qui permet à ceux qui veulent les blanchir de continuer à honorer les soldats de la SS Galitchina sans attirer l’attention sur les lettres ‘SS’ de sinistre mémoire. C’est une pratique répandue non seulement en Ukraine mais aussi en Occident (voir à ce sujet les sections Autriche, Australie et Canada).

Après avoir servi pour l’Allemagne nazie où il avait été élevé au rang de SS-Hauptsturmführer, Goncharenko a émigré aux Etats-Unis. Cet officier de la SS a aussi des plaques à Tulchyn et Varva et une rue à son nom à Brovary. On trouvera plus de détails sur la relocation de vétérans de la Waffen-SS ukrainienne au Royaume Uni et au Canada dans le Guardian, le Daily Mail, le National Post et le Jewish News of Northern California.

A gauche : plaque en l’honneur de Vasyl Kosiuk à Lanchyn (Screenshot/YouTube).

A droite : le Reichsführer-SS Heinrich Himmler, à genoux, lors d’une inspection des troupes de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère Galicienne) (National Digital Archives Poland).

Lanchyn : Cette ville honore Vasyl Kosiuk (1921–1984) d’une plaque où il est présenté comme vétéran de la 1ère Division de l’UNA (voir plus haut). Après la guerre, Kosiuk suivra la voie de bien d’autres nazis en émigrant en Argentine. Ci-dessus à droite, une photo d’Heinrich Himmler inspectant la SS Galichina en 1944.


A gauche : Mykhailo Mulyk (Wikimedia Commons). A droite : plaque en l’honneur de Mulyk, présentée dans le cadre du programme « Ivano-Frankivsk –ville Héros » à Ivano-Frankivsk (Eduard Dolinsky).

Ivano-Frankivsk : En 2013, Ivano-Frankivsk a inauguré le programme “Ivano-Frankivsk – Une Ville Héros” au cours duquel de nombreuses plaques mémorielles ont été installées à travers la ville et les environs. On trouve parmi ces ‘héros’ Volodymyr Malkosh (1924–2009), SS-Unterscharführer dans la SS Galitchina. A une question lors d’un interview en 2010 sur son engagement au service de la SS, Malkosh a déclaré qu’il avait combattu “contre Staline, pas pour Hitler” une autre façon communément utilisée de se blanchir en niant avoir combattu dans la Waffen-SS.

Dans le même interview, Malkosh se rappelle comment, après l’élimination des Juifs (qu’il appelle ‘capitalistes’ et ‘commerçants’) pendant la période d’occupation nazie, les Ukrainiens de souche avaient bénéficié de plus de droits. A titre d’exemple, il mentionne que, pendant la période nazie, les écoles secondaires de Lviv recevaient 90% d’Ukrainiens de souche. Malkosh ne donne pas les raisons de ce changement soudain de la démographie scolaire : les élèves juifs avaient été liquidés par les Allemands et les collaborateurs ukrainiens, ne laissant que les élèves ukrainiens.

Stepan Koval (1914–2001) est un autre des ‘héros’ promu dans le programme d’Ivano-Frankivsk. Il commandait l’académie de police d’Ukraine de Lutsk, créée avec l’approbation des Nazis : l’emblème de l’académie porte une swastika. La police auxiliaire locale de Lutsk a joué un rôle de premier plan dans le meurtre de plus de 20.000 Juifs de la ville. Plus tard, Koval commandera une unité de l’UPA qui participera au nettoyage ethnique des villages polonais. Il a une plaque dans son village natal de Mykytyntsi, en banlieue d’Ivano-Frankivsk.

Le ‘programme des héros’ a aussi installé une plaque à Mykhailo Mulyk (1920–2020), vétéran de la SS Galitchina, qui célébrait chaque année sa fondation. La plaque (voir ci-dessus) montre une photographie de Mulyk dans son uniforme des SS mais l’insigne des SS y est flouté.  Mulyk est aussi distingué sur la Marche de Gloire à Ivano-Frankivsk. Le JTA a condamné les défilés de la SS Galichina où de nombreux participants font le salut nazi.

Ces plaques sont à Ivano-Frankivsk, où les nazis, avec les collaborateurs ukrainiens ont exterminé plus de 20.000 Juifs. Moins de 1.500 des juifs de la cité ont pu survivre.

A gauche : Yuri Garasymiv, marqué d’un cercle (Eduard Dolinsky). A droite : plaque à la mémoire de Garasymiv à Kalush (Eduard Dolinsky).

Kalush : dans cette cité, un bas-relief à la gloire de Yuri Garasymiv (1899–1975), officier de la SS Galichina a été inauguré en 2018. L’évènement a été rapporté dans les medias en présentant l’officier de la Waffen-SS comme les médias états-uniens ont l’habitude de décrire les vétérans de leur armée. Rien de surprenant, quand on sait à quel point la SS Galitchina est ouvertement célébrée en Ukraine. Au dessus à gauche, Garasymiv (marqué d’un cercle) durant une formation SS en 1943.

A gauche : le SS-Obersturmführer Lyubomir Makarushka de la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen (1ère  Galicienne) (Eduard Dolinsky). A droite : plaque à la mémoire de Makarushka à Sivka Voinylivska (Screenshot/YouTube).

Sivka-Voinylivska : Une plaque dédiée à Lyubomir Makarushka (1899–1986), SS-Obersturmführer dans la SS Galitchina. Après la guerre, Makarushka vivra en Allemagne de l’Ouest. Sur la plaque, on distingue l’insigne sur le col; La Ligue contre la Diffamation définit les insignes des divisions nazies comme symboles d’incitation à la haine.

A gauche : Teodor Barabash, à gauche, en compagnie de Iosif Slipyi. A droite : plaque à la mémoire de Barabash à Malyi Khodachkiv.

Malyi Khodachkiv – une plaque en l’honneur du combattant de la SS Galitchina, Teodor Barabash (1923–2014). Après la guerre, Barabash a émigré en Espagne, où il s’est converti en entrepreneur et en leader de la diaspora ukrainienne dans ce pays. Ci-dessus à droite, il est en compagnie de Iosif Slipyi qui a été profondément impliqué dans la création de la SS Galichina (voir sa fiche plus haut).

A gauche : Volodymyr Deputat (Eduard Dolinsky). A droite : stèle à la mémoire de Deputat à Perehynske (Eduard Dolinsky).

Perehynske – Une stèle à la mémoire de Volodymyr Deputat (1918–1946) combattant de la  SS Galitchina puis membre de l’UPA, un enfant du village.

A gauche : Ivan Rembolovich (Wikimedia Commons). A droite : Rue Ivan Rembolovich (Google maps).

Ivano-Frankivsk : Une rue au nom de Ivan Rembolovich (1897–1950), officier décoré de la SS Galitchina.

A gauche : Maryan Lukasevich (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Lukasevich à Ternopil.

Ternopil : Sur la façade d’une école de Ternopil est apposée une plaque à la mémoire de l’un de ses bacheliers, Maryan Lukasevich (1922–1945). Lukasevich a servi dans la SS Galitchina avant de rejoindre l’UPA comme commandant. La plaque le décrit comme un héros du mouvement de libération nationale.

A gauche : plaque à la mémoire de Roman Rudiy à Voinyliv (Screenshot/YouTube).

A droite : le gouverneur de Galicie, Otto Wächter, tout à gauche et le Gouverneur Général du Troisième Reich pour la Pologne Hans Frank, troisième à partir de la gauche, passent en inspection la 14ème Division des Grenadiers de la Waffen SS (1ère  Galicienne) à Lviv en juin 1943 (National Digital Archives Poland).

Voinyliv : une plaque à l’honneur d’un enfant de la ville, Roman Rudiy (1923–2005), qui a servi dans la SS Galitchina. La plaque parle de lui comme d’un ‘militant civil politique et prisonnier politique’. Ci-dessus à droite, le Gouverneur de Galicie Otto Wächter (tout à gauche) et le Gouverneur Général du 3ème Reich pour la Pologne, Hans Frank (troisième à partir de la gauche) passent en inspection les volontaires de la SS Galitchina à Lviv en juin 1943.

A gauche : Monument au souvenir de la SS Galitchina et de l’Armée Insurrectionnelle d’Ukraine (UPA) à  Ivano-Frankivsk (Wikimedia Commons). A droite : stèle commémorant la fondation de la SS Galitchina dans le parc Topilche à Ternopil (Google maps).

Ivano-Frankivsk et deux autres localités : Ivano-Frankivsk et Ternopil ont des rues et des monuments dédiés à la SS Galitchina en tant que formation. Le monument à Ivano-Frankivsk (ci-dessus à gauche) remercie les ‘héros’ de la Division Ukrainienne Galichia (un autre nom pour la SS Galitchina) ainsi que les combattants de l’UPA.

Ternopil de son côté commémore la fondation de la SS Galitchina par une promenade à travers son magnifique parc Topilche; ci-dessus à droite on voit la stèle à l’un des bouts de cette promenade. La ville a aussi dédié une rue à la SS Galitchina. A Lviv, la SS Galitchina a son musée. On trouvera d’autres informations sur les monuments à la SS Galitchina dans les sections sur l’Autriche, l’Australie et le Canada.

A gauche : Pavlo Shandruk (Eduard Dolinsky). A droite : Plaque à la mémoire de Shandruk et de Iosyp Pozychanyuk sur le « mur des Héros » à Nizhyn (Wikimedia Commons).

Nizhyn et trois autres localités : Le “Mur des Héros” montre une plaque honorant ensemble Pavlo Shandruk (1889–1979) et Iosyp Pozychanyuk (1913–1944). Shandruk, un des plus haut gradés ukrainiens du 3ème Reich était commandant général de l’Armée National Ukrainienne, partie intégrante de la Wehrmacht (forces armées de l’Allemagne nazie). Après la guerre, Shandruk (ci-dessus à gauche) s’est installé aux Etats-Unis. Une plaque à son nom est aussi apposée sur le mur d’une école de Borsuky et il a une rue à Ivano-Frankivsk.

Pozychanyuk était ministre de la propagande dans le gouvernement collaborationniste de l’OUN-B en 1941 (voir la fiche d’Ivan Klymiv plus haut pour plus d’information). Plus tard, il sera lieutenant-colonel chargé de la propagande dans l’UPA. Son village natal de Dashiv lui a aussi offert un bas-relief.

A gauche : Petro Dyachenko (Wikimedia Commons). A droite : plaque à la mémoire de Dyachenko à Berezova Luka (Screenshot/YouTube).

Berezova Luka et Voznesenk : Le village de Berezova Luka possède une plaque et un musée à la mémoire de Petro Dyachenko (1895–1965). Dyachenko, comme  Pavlo Shandruk (voir ci-dessus) était général dans l’Armée Nationale Ukrainienne. Il a été décoré de la croix de fer par le général du 3ème Reich Wilhelm Schmalz. Vers la fin de la guerre, Dyachenko a été également rattaché à la SS Galitchina. Il a ensuite émigré aux Etats-Unis. On trouve aussi une plaque à son nom à Voznesensk.

A gauche : Dmytro Klyachkivski connu également sous le nom de Klym Savur (Wikimedia Commons).

A droite : buste de Klyachkivskiy à Zbarazh (Wikimedia Commons).

Zbarazh (Oblast de Ternopil) et huit autres localités : Dirigeant de premier plan de l’OUN, Dmytro Klyachkivski (1911–1945) connu également sous le nom de Klym Savur, a joué un rôle essentiel dans la formation de l’UPA en 1943. Klyachkivski deviendra commandant du district Nord de l’UPA dont le théâtre d’opérations se situait autour de la région de Volyn. Klyachkivski a été l’un des organisateurs des massacres de Volyn, le nettoyage ethnique sanglant qui a coûté la vie à entre 70.000 et 100.000 civils polonais, dont de nombreux enfants. L’UPA a également assassiné plusieurs milliers de Juifs.

Il a non seulement un monument à son nom dans sa ville natale de Zbarazh, mais aussi un monument et une rue à Rivne; une plaque sur un monument commun à plusieurs dirigeants de l’OUN à  Morshyn; et des rues à son nom à Dubno (Rivne Oblast), Korost, Kostopil, Lutsk, Stryi et Ternopil.

A gauche : monument à la mémoire de l’Organisation des Nationalistes d’Ukraine (OUN) à  Ternopil (Google maps). A droite : Monument aux “Héros de l’OUN et de l’UPA” (Armée Insurrectionnelle Ukrainienne) à Bolekhiv (Wikimapia).

Ternopil et Bolekhiv : Deux croix monumentales commémorent l’OUN en tant que formation. La croix en l’honneur des “Héros de l’OUN et de l’UPA” (ci-dessus à droite) se trouve à Bolekhiv, qui avait une florissante communauté de 3.000 juifs avant la guerre. Moins de 50 d’entre eux survécurent aux massacres par les nazis et les collaborateurs ukrainiens. On se référera à ce sujet au livre “Les perdus : à la recherche de 6 des 6 millions” de Daniel Mendelsohn, au documentaire “Voisins et assassins” et au site Yahad-In Unum pour plus d’information sur l’Holocauste à Bolekhiv.

Pour plus d’information sur les monuments à la gloire des collaborateurs nazis ukrainiens en dehors de l’Ukraine, voir les sections des U.S.A., du Canada, de l’Australie , de l’Autriche et de l’Italie.

Aujourd’hui, l’Ukraine érige de nouvelles plaques et de nouveaux monuments aux collaborateurs des nazis presque chaque semaine. Eduard Dolinsky, membre du Comité Juif d’Ukraine fait la chronique de cette explosion de l’entreprise de blanchiment des collaborateurs des nazis sur Twitter. Ses articles sur le sujet sont aussi parus dans le New York Times. Pour plus d’information sur le révisionnisme de l’Holocauste encouragé par le gouvernement ukrainien, voir The Nation, Foreign Policy, Open Democracy, un  communiqué de presse du Musée de la Mémoire de l’Holocauste (U.S.A.) du U.S. Holocaust Memorial Museum et la page Ukraine de Defending History.

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3 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Les ministères de la Kultur sont efficaces pour maintenir la mémoire de ces criminels.

    La participation de l’Inde auprès de l’Axe est passée sous silence dans les cours pour nos enfants.

    Aujourd’hui encore à LLeda ce jeune chanteur communiste croupis en prison et dans la même ville une rue porte le nom d’un de ceux de la “Division Azul” qui a participé au blocus criminel de Leningrad.

    La majorité de ces monuments sont dans l’UE, en particulier dans les pays “libérés” du socialisme ayant accédé à la démocratie.

    Tout comme dans la plus grande démocratie du monde l’Inde.

    On appreciera la rue Pierre Laval à côté de la Statue de la Liberté, dans la ville qui est soit disant la plus progressiste des USA, pas chez les Red Necks. NY qui accueillait aussi les migrants par milliers venus enrichir l’Amérique dans les cales des transatlantiques pendant que les premières classes faisient de grandes fêtes dans les ponts supérieurs, anticipant les futurs profits obtenus par ces marchandises vivantes remplaçante des noirs des voiliers.

    Les européens ne devraient pas oublier qu’eux aussi ont émigré en masse avant la seconde guerre mondiale pendant le fascisme montant ces héros encore présents dans tant de villes.

    Ne comptons pas sur ceux qui voyagent en première classe pour rafraîchir la mémoire des peuples.

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    J’ai passé quelques jours à KIEV en 1984. Cette photo est celle de la stèle commémorative de la Grande Guerre Patriotique. J’espère que les Nazis n’ont touché à ce monument

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Je vous envoie une autre photo du monument commémoratif.

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