Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Il n’y a pas que la cuisine yiddish, il y a les sépharades

Aujourd’hui la plupart des articles du blog mettent en cause la manière dont y compris les victimes et les enfants des victimes de l’extermination nazie sont prêts à se rallier au négationnisme le plus abject sous la pression d’intérêts multiples qui en général ne les concernent même pas. Si ceux qui ont subi l’horreur et continuent à frémir à ce seul souvenir, ce qui est mon cas, sont prêts à se laisser gruger imaginer comme l’on peut manipuler au niveau des idées le Français moyen pas réellement politisé, le jeune qui à l”école a subi dans les manuels la monstrueuse équivalence entre le nazisme et le communisme. Le tout accompagné par une gauche et un parti communiste mené par des gens pour qui l’URSS, la Chine sont le “totalitarisme” et les invasions de l’OTAN relèvent des droits de l’homme. Mais on ne sort pas de l’idéologie par l’idéologie, on en sort par les faits, et les peuples commencent à se demander si tout cela est bien raisonnable, il voient la facture d’électricité, l’augmentation folle des denrées de base, et le doute surgit, alors il ne reste plus qu’à le dévoyer en chauvinisme, à élever des murs entre les êtres humains pour qu’ils ignorent le voisin et ne partagent plus la nourriture, les joies et les peines du quotidien… Pour qu’ils ignorent leurs ressemblances…

Si vous ajoutez à cela le fait que certains juifs venus d’Afrique du nord ont mal avalé d’être chassés du pays dont certains s’estimaient originaires, leur conversion au judaïsme relevant des débuts de l’ère chrétienne et qui parlaient arabe, partageaient la vie des Arabes ou ont été chassés par l’inquisition. Là encore les communistes juifs ou pas ont privilégié la libération des peuples, y compris comme notre camarade Henri Alleg allant jusqu’à subir la torture ou d’autres mourant assassiné comme Henri Curiel pour avoir jusqu’au bout voulu concilier ce que d’autres divisaient : les cousins juifs et arabes.

Mais heureusement il y a la cuisine qui dit cette unité perdue… Parce que même les soirs de seder, la pâque juive qui symbolise la sortie d’Égypte et de l’esclavage, l’exil et la traversée du désert, si les askenazes ne mangent que de la nourriture salée qui dit les larmes, la nourriture sépharade a recueilli le soleil et le sucré du monde méditerranéen.

Mon amie et désormais co-locataire, Maria qui est né en Algérie et a vécu comme bien des “pieds-noirs” une vie de labeur bien loin des capitalistes qui s’appropriaient le pays nous propose ici une recette qu’elle nous fait périodiquement et qui dit cette parenté. Et puis nous sommes le 15 aout, le jour de l’assomption de la vierge habillée pour l’éternité en pratiquante musulmane, et c’est la fête nationale de Marie. Bonne fête Maria…

Danielle Bleitrach

Recette de Maria

Toujours ces plats de quatre sous, comme l’opéra du même nom…

Pour 1 grosse botte de carottes, 4 à 5 gousses d’ail, 125 gr de raisins secs, 1 grosse cuillerée de cumin moulu, et 1 grosse cuillerée de paprika doux, sel, poivre, et de la coriandre fraiche. Mettre les 125 gr de raisins secs à tremper dans un bol d’eau chaude. Faire cuire à la vapeur les carottes entières épluchées. ( 35 minutes au cuit vapeur électrique ) 
Les laisser refroidir 
Les découper en rondelles d un petit cm d épaisseur , puis les mettre dans une sauteuse avec un fond léger d huile d olive .
Laisser confire , lorsqu elles sont dorées, confites, rajouter l ail haché menu , sel poivre, laisser revenir 3 minutes .
Rajouter le paprika et le cumin , et rajouter les raisins secs, remuer délicatement , laisser cuire deux minutes , puis rajouter 1/4 de verre d eau tiède ou température ambiante ( j utilise l eau de trempage des raisins secs )  COUVRIR  et laisser sur feu moyen réduire jusqu à évaporation du liquide , environ 3 minutes . 
Servir, chaud, tiėde ou froid , avec de la coriandre fraîche  hachée sur les carottes . 

Maria Vicente

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3 Commentaires

  • Girard alain
    Girard alain

    Ah les ménagères et l’Agit prop…. Les tracts jetés à la volée et la mort possible au bout de la chose… Cette pratique qui mettra les files de femmes en réaction face à l’occupant nazi et aux collabos devant une quasi famine, souvent ignorée d’ailleurs.

    Alors ici un souvenir, celui d’une ouvrière du textile roubaisien, Valentine Debaes.
    C’est une femme immense que j’ai rencontré en devenant membre du PCF à Roubaix.

    J’ai eu pour dirigeants de cellule Valentine mais aussi Marcel, tous deux issus des FTPF, dur de trahir après ça… Au fait la cellule est à prendre au bon sens, lieu de vie et de développement, ça vit, ça meurt une cellule et ça se reproduit.

    Ceci dit, Valentine, d’une élégance rare avait pour pêché mignon de boire son petit canon de blanc au siège du parti, la Prolé, qui fut avant une boulangerie communiste, si si…

    Alors Valentine avait comme nombre cette habitude de vendre Liberté au porte à porte, on en a vendu une cinquantaine un dimanche, on avait du déshabiller une autre cellule de son stock pour cela, elle avait ses 70 ans bien tapés.

    Une autre coutume, celle des Ducasses à Pierrot, traduisez, banquets du parti dans le cadre des remises de cartes.
    C’est le Nord, alors c’est la bière et parfois du vin mais la bière… C’est aussi en moins visible, un coup de genièvre, de Loos, il y en a du Pas de Calais mais eux… Comme une rivalité, une animosité politique entretenue par une direction fédèrale …

    La Ducasse à Pierrot, quelle vacherie pour les JC qui tournent partout pour recueillir les adhésions, imaginez, saucisses haricote en plat principal, le samedi suivant haricots saucisses et tenez-vous bien des fois samedi et dimanche.

    Cela se couplait avec , naturellement, le discours du dirigeant, celui du JC quia avait le moins abusé du genièvre et soirée dansante.

    Jusque là tout allait bien mais les haricots, quels ravages parfois.

    Donc Valentine était de tous les coups mais sans doute pour revenir à ces femmes qui avaient osé affronter le pire, il y eu un évènement souvent passé sous silence;

    Le conseil municipal de Roubaix se met en place, le maire pressenti, Victor Provo, est un SFIO d’un anti-communisme bon teint, il l’a prouvé de plus sordide des manières.

    La SFIO c’est le parti de Jean Lebas, l’ancien maire SFIO, mort en déportation et qui aurait dit avant de périr qu’il regrettait la non intervention en Espagne, pas de preuve de ses mots, les témoins ne seront jamais mis en avant.

    Alors notre Valentine, élue conseillère municipale monte à nouveau au front, elle accuse le Victor Provo de collaboration, lui qui a été mis en place par les autorités d’occupation nazies, lui qui a succédé à deux autres maires SFIO dans le même contexte.

    Elle affronte cet ennemi et non adversaire et exige son départ et c’est elle qui se verra déchue de son mandat me dira t’elle, rien ne subsiste de ce moment, mais elle était une FTPF, le mensonge pas sa tasse de thé, nombre en ont fait les frais.

    Tout cela pour vous dire que les saucisses haricots n’étaient quand même rien quand on est confrontés à une telle dame, une ouvrière, du textile, une militante.

    Rarement je remets ce plat à table et certes amélioré et n’en doutez pas les Ducasses à Pierrot, celles et ceux qui gravitez autour de ces tables, et qui ont tant et tout donné à leur classe, à leur parti de classe, ne compteront jamais pour des haricots, ils ont forgé l’acier.

    Valentine, sa silhouette fine, son élégance, son parler ch’ti, son, notre parti communiste, son petit coup de blanc, le dimanche midi sur le zinc de la Prolé.

    C’est gravé, là.

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Que de souvenirs d’enfance quand à la maison se préparait la fête de l’Huma de cette ville moyenne !

      D’abord la préparation collective, à la maison, des gâteaux ou crêpes qui allaient être vendues le à la fête ; préparation soit la famille et parfois avec des camarades qui venaient donner un coup de main.

      Les nombreux stands devant lesquels étaient alignées des grandes tablées où l’ont mangeait et buvait à la bonne franquette entre les lieux de culture et où devait se produire la vedette du week end qui finalement me semblait secondaire au milieu de cette ambiance festive.

      Au delà de ce qu’il y avait dans les assiettes c’était surtout cette partie du peuple plus ou moins consciente de sa condition et des nécessités qui se réunissait qui avait elle même tout organisé pris en main ses affaires.

      C’était la fête mais aussi les discussions plus ou moins sérieuses auxquelles je ne comprenais pas grand chose à l’époque mais qui semblaient passionner ces adultes qui en voulaient en découdre pour un monde meilleur, sous les drapeaux rouge à la faucille et au marteau, où l’URSS, Cuba et d’autres résistants étaient mis en avant.

      Cet évènement annuel n’était que le reflet d’une activité continue à la maison où régulièrement se tenaient des réunions de cellules ; je faisais le portier et pendant quelques minutes s’était un défilé de gens plus ou moins connus qui arrivaient, parfois une chaise à la main, ce qui était assez étrange et amusant pour un enfant. Les discussions se tenaient dans le salon enfumé par les cigarettes des camarades.

      D’autres jours c’était un camarade qui venait les bras chargés d’Huma ou de tracts ou encore un sceau de colle, un ballet et les affiches sous le bras, ou encore avec le résultat d’une collecte, parfois je faisais le messager. Quelle confiance !

      D’autres fois encore des piles de tracts que l’on pliait en famille, toujours après avoir fini les devoirs, l’éducation c’était sérieux dans la famille, il fallait plier soigneusement compter les tracts et les paquets mettre une étiquette sur les paquets pour tel ou tel camarade qui allait venir les chercher.

      Un des souvenirs les plus persistants est celui de l’alcool envahissant de la ronéotypeuse qui s’invitait parfois à la maison, toujours utilisée par la même dame.

      Dans ces années c’était l’activité normale à la maison dans une cellule de quartier où mes parents comptaient plus de 100 camarades, proches des gens dans ce quartier ouvrier et d’immigration.

      Voilà ces bons et parfois curieux moments dont peut se souvenir un enfant de communistes.

      La convivialité est une arme puissante.

      La camaraderie !

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  • Jean François Dron
    Jean François Dron

    çà me parait bien bon, je vais l’essayer.

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