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Russie : pétrole, gaz… malgré la guerre en Ukraine, le rouble s’envole

En contrepoint de l’article du Financial Times que nous publions par ailleurs, voici un article de la revue CAPITAL qui décrit la manière dont le rouble résiste : “Le rouble se porte comme un charme, malgré la guerre en Ukraine. Pour Renaissance Capital, c’est grâce à un excédent commercial sans précédent. Les exportations sont solides, et avec des prix des hydrocarbures (pétrole, gaz) élevés.”

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Par Capital avec AFP Publié le 08/04/2022 à 17h09 & mis à jour le 08/04/2022 à 20h07

La descente aux enfers du rouble suite au choc de l’invasion de l’Ukraine semble déjà bien loin, merci le pétrole et le gaz ! Fin février et début mars, le marché des devises s’affole. Le rouble passe des paliers jamais vu face au billet vert : 100 roubles, puis 120… jusqu’à plus de 140 roubles par dollar atteints le 7 mars. Mais depuis ce jour, la devise russe n’a cessé de se renforcer, et a atteint vendredi 71 roubles/dollar, un record depuis l’automne 2021, et 77 roubles, son niveau le plus fort depuis juin 2020.

Pour les autorités, c’est une excellente nouvelle, le cours du rouble étant un indicateur très scruté par la population, signalant que les sanctions n’ébrèchent pas la forteresse russe. Comment expliquer une telle performance, alors que des sanctions occidentales sans précédent s’empilent sur la Russie? Selon Sofya Donets, économiste en chef pour la Russie chez Renaissance Capital, la réponse est à chercher du côté d’un excédent commercial sans précédent. “Les importations en Russie ont décliné, tandis que les exportations sont solides, et avec des prix des hydrocarbures élevés, cela donne un surplus commercial estimé à 20-25 milliards de dollars au mois de mars”, un record selon l’économiste.

Le pétrole et le gaz, principales exportations de la Russie, continuent de couler à flot, remplissant les caisses de la Russie. “Certes, le pétrole russe (Urals) se vend à un prix plus bas” que le Brent, “mais il reste supérieur au prix de 2021”, remarque-t-elle. Pourtant, des annonces ont été faites. Washington a ainsi décrété un embargo sur le pétrole russe, l’UE une interdiction visant les secteurs des métaux. “Ce sont des annonces bruyantes, mais si on regarde les chiffres, cela ne concerne que 5% des exportations russes”, note Sofya Donets.

Tant que l’Europe, premier acheteur d’hydrocarbures russes, continue ses achats, d’importants revenus sont assurés à Moscou. Aux exportations robustes s’ajoutent des contrôles de capitaux draconiens introduits par la Banque centrale. Cette dernière s’est vue en effet frappée de sanctions inattendues: ses réserves de devises étrangères détenues à l’étranger, soit près de 300 milliards de dollars, ont été gelées.

Or c’est de cette manne qu’elle se servait traditionnellement pour défendre la devise russe en cas de coup dur. Pour compenser, toutes les entreprises exportatrices ont été contraintes de vendre 80% de leurs recettes d’exportation pour acheter des roubles. Les particuliers ont eux été limités à 10.000 dollars achetés par mois et l’on ne peut quitter le territoire avec plus de cette somme. Avec la plupart des transferts internationaux bloqués, et les étrangers interdits de vendre leurs actifs russes, le marché financier se retrouve en vase clos.

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