Histoire et société

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Les combats en Ukraine. Que se passe-t-il et pourquoi ? par Viatcheslav Tetiokine, KPRF

https://kprf.ru/party-live/opinion/209280.html

De nombreux camarades russes posent des questions sur la nature des hostilités en Ukraine, explique cet article du KPRF, parce que le débat existe à l’intérieur de ce parti comme dans toute la Russie sur la nature de l’opération, sur sa nécessité et sur ses résultats, toutes choses interdites non seulement dans l’opinion publique française mais au sein même des partis de gauche et du PCF, tous sur la ligne bleue de l’OTAN. Les grandes lignes de l’opération des forces armées russes en Ukraine sont désormais connues. Voici grâce à la traduction de Marianne la description des causes et des résultats de “l’opération spéciale” par les communistes russes dont personne ici ne semble soucieux de porter la voix alors que l’on ne craint pas de renforcer les mensonges de l’OTAN et ceux d’oligarques à la tête de bataillons nazis qui sont en train d’interdire tous les partis politiques de gauche, du centre, alors qu’en Russie ils continuent à exister. Porter la cocarde de ces gens-là sous prétexte que la social démocratie des Glucksman et des BHL les soutient et étouffer la voix des communistes, telle est la politique internationale du PCF, celle qui se poursuit depuis plus de trente ans et aurait pu totalement décérébrer les militants mais fort heureusement il y a ceux qui n’acceptent pas d’être manipulés. Ceux qui ne supportent plus de voir une UNE de la même humanité qui censure nos camarades russes et ceux qui parmi les communistes français veulent faire entendre leur voix, accuser la Russie de “renforcer l’OTAN”, alors que depuis plus de trente ans l’immense majorité des articles de ce journal appuie les interventions de l’OTAN. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Raisons du lancement de l’opération spéciale

Depuis décembre 2021, la Russie recevait des informations sur les projets de l’OTAN de déployer des troupes et des bases de missiles sur le territoire ukrainien. Dans le même temps, une offensive sur le Donbass était en préparation. Environ une semaine avant le début de l’opération spéciale russe, un plan d’offensive des forces armées ukrainiennes a été révélé, qui prévoyait des frappes par l’artillerie à longue portée, les lance-roquettes et l’aviation, puis l’invasion du Donbass par les troupes ukrainiennes et les bataillons nazis. Le plan consistait à couper la DNR et la LNR de la frontière avec la Russie à court terme, à encercler et à bloquer Donetsk, Lougansk et d’autres villes, puis à procéder à un “nettoyage complet” en exterminant des milliers de défenseurs du Donbass et leurs partisans.

Ce plan a été élaboré conjointement avec l’OTAN. L’opération devait commencer au début du mois de mars de cette année. La Russie a devancé Kiev et l’OTAN, ce qui lui a permis de prendre l’initiative stratégique et, en fait, de sauver des milliers de vies dans les républiques.

Nature des opérations militaires

  1. L’objectif de l’armée russe n’est pas d’occuper un territoire ou de s’emparer de l’économie et des ressources naturelles du pays. C’est une guerre politique. La société ukrainienne, sous la forte pression des néo-nazis, est en passe de transformer le pays en une base de l’OTAN pour attaquer la Russie. Notre pays a l’obligation d’assurer sa sécurité. Les combats sont essentiellement un moyen de forcer les dirigeants ukrainiens à négocier la démilitarisation, le statut de neutralité et l’éradication du nazisme.
  2. Le deuxième objectif est de protéger les citoyens des régions russes d’origine de Lougansk et de Donetsk, qui ne veulent pas vivre sous la domination du groupe nazi qui a perpétré le coup d’État de février 2014. Il s’agit plutôt d’une guerre civile, puisque ce sont essentiellement deux parties d’une même nation qui sont en guerre.

3. Tout le monde ne sait pas qu’une grande partie des combats dans l’est de l’Ukraine n’est pas menée par l’armée russe, mais par les troupes des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk. Ce sont des habitants du Donbass qui ont créé leur propre armée en 2014. Ils se battent pour l’indépendance de leur “petite patrie”, dont les citoyens ont été privés par les nazis de l’Ukraine occidentale du droit de parler leur langue maternelle, le russe. Les mineurs de Donbass jouent un rôle majeur dans les forces de LNR-DNR.

  1. L’armée russe ne se bat pratiquement que dans les parties orientale et méridionale de l’Ukraine. Il s’agit de régions russes qui ont été incorporées à l’Ukraine en 1918 pour renforcer sa base industrielle. Elles n’ont jamais fait partie de l’Ukraine. L’armée russe se rend dans les régions russophones, mais pas en Ukraine centrale et occidentale, dont la composition ethnique est différente.
  2. En ce qui concerne la “démilitarisation de l’Ukraine”, les troupes russes ont systématiquement détruit l’infrastructure militaire de l’Ukraine. Tout d’abord, les aérodromes et les pistes d’atterrissage ont été frappés, les centres de contrôle, les systèmes de défense aérienne, les stations radar, les armes, les munitions et les dépôts de carburant et de lubrifiants ont été mis hors service. Mais l’objectif n’est pas de détruire la “force vive” – les soldats et les officiers des forces armées ukrainiennes. Compte tenu de l’énorme puissance de feu de l’armée russe, il ne lui serait pas difficile d’anéantir purement et simplement les fortifications de l’AFU ainsi que les combattants qui les défendent. Mais un tel objectif n’est pas et ne peut pas être fixé en raison de notre similarité génétique. Nous sommes deux peuples frères. Les frères peuvent se disputer ou même se battre. Cela s’est déjà produit dans notre histoire et plus d’une fois. Mais se détruire mutuellement est quelque chose d’inacceptable pour nous.

6. L’état de l’armée ukrainienne. Il serait faux de dire que l’Ukraine est faible et sans défense. À l’époque soviétique, il y avait là un énorme regroupement de troupes soviétiques – les plus puissantes d’Europe. En 1991, l’armée soviétique s’est scindée en une armée russe et une armée ukrainienne. L’Ukraine s’est retrouvée avec un énorme stock d’équipements militaires – des milliers de chars, d’avions, de pièces d’artillerie et d’énormes réserves de munitions. Bien que la plupart de ces armes aient été vendues à l’étranger à des zones de conflit, l’Ukraine n’a pas besoin de livraisons d’armes. Jusqu’en février 2022, l’armée ukrainienne était la sixième plus forte d’Europe. Elle n’est devancée que par l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la France. L’armée de l’Ukraine est presque égale à celle de la Russie

Après le coup d’État de février 2014, les nouvelles autorités pro-nazies, même si l’économie s’est effondrée, ont investi massivement dans le renforcement des forces armées. Leur objectif n’était pas de défendre l’Ukraine contre une agression extérieure, mais de se préparer à reprendre le contrôle militaire des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk. Les troupes les plus aptes au combat, formées par des instructeurs de l’OTAN, ont été concentrées sur le Donbass. Pas moins de 120 000 soldats de l’armée et des nazis ont été rassemblés pour l’invasion du Donbass, et de puissantes fortifications ont été créées.

Les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN ont aidé très activement Kiev à préparer l’invasion. Des centaines de millions de dollars ont été fournis pour l’achat d’armes, des instructeurs ont été envoyés pour former l’armée et des officiers ukrainiens ont été formés dans des écoles militaires occidentales. L’objectif de l’Occident n’était pas simplement de soutenir Kiev dans sa tentative de mater le Donbass. L’objectif principal était de transformer l’Ukraine en tête de pont de l’OTAN et son armée en force de frappe principale pour l’offensive contre la Russie. L’armée américaine est directement impliquée dans les combats en Ukraine. Les corps et les documents de trois officiers de l’armée américaine y ont été découverts lors de la prise d’un des bastions de l’AFU par les troupes de la DNR le 17 mars.

  1. Le fait que les dirigeants ukrainiens se soient engagés dans la voie de la création d’armes de destruction massive est particulièrement préoccupant. Trente laboratoires biologiques ont été créés en Ukraine avec l’aide des États-Unis pour étudier les maladies mortelles et les moyens de les propager, c’est-à-dire pour créer des armes biologiques interdites. Kiev a également commencé à parler de la création d’armes atomiques sur la base des centrales nucléaires ukrainiennes et du potentiel scientifique et technique. Tout cela constitue une menace non seulement pour la Russie mais aussi pour le monde entier.
  2. Différences de tactique. L’armée russe, lorsqu’elle pénètre dans les villes, cherche à éviter autant que possible les victimes civiles et la destruction des infrastructures civiles. Ce sont les Américains qui ont écrasé en quelques jours le soulèvement de Faluja en Irak, rayant la ville de la surface de la terre. Ils ont tué 50 000 personnes là-bas. C’est en principe impossible pour l’armée russe. Une tactique différente est poursuivie par l’AFU et les bataillons nazis. C’est celle des natifs de l’Ukraine occidentale, qui traitent les habitants de la partie orientale du pays avec mépris, les considérant comme des Ukrainiens inférieurs. Par conséquent, ils ne considèrent pas la mort de civils et la destruction d’infrastructures civiles dans l’est de l’Ukraine comme un crime. Ils placent leurs fortifications non pas dans des espaces ouverts, mais dans les quartiers résidentiels des villes, exposant ainsi les personnes qu’ils sont censés protéger à un danger mortel.

Les points de tir sont placés directement dans les bâtiments résidentiels, les écoles, les jardins d’enfants et les hôpitaux. Et ce ne sont pas les frasques de quelques commandants détraqués. Cette procédure est déterminée par les instructions données aux troupes, qui indiquent clairement que les armes lourdes doivent être placées au rez-de-chaussée, que les deuxième et troisième étages doivent rester occupés par les occupants du bâtiment, et que les mitrailleuses et les tireurs d’élite doivent être placés aux quatrième, cinquième et étages supérieurs. Les forces armées ukrainiennes et les bataillons nazis utilisent constamment la tactique méprisable des “boucliers humains”, se cachant derrière des civils lors des combats et transformant leurs propres concitoyens en otages. Même les fascistes allemands n’ont pas atteint une telle abomination.

Tout cela est fait soit pour forcer l’armée russe à éviter les frappes sur des cibles militaires dans des zones résidentielles, soit pour accuser la Russie de crimes de guerre. Lors de leur retraite, les nazis utilisent la tactique de la terre brûlée : ils détruisent les objets civils, principalement en faisant sauter les ponts. Les nazis en viennent souvent aux provocations les plus odieuses, faisant sauter des immeubles d’habitation pour en accuser l’armée russe.

  1. Les médias et les politiciens occidentaux sont heureux de parler de la résistance opiniâtre de l’armée ukrainienne. Cependant, il y a une nuance importante. Les forces armées ukrainiennes comptent quarante bataillons néo-nazis, qui ont toujours été caractérisés par le fanatisme. Il est bien connu que pendant la guerre de 1941-45, les unités les plus inébranlables de l’armée nazie étaient les divisions SS. Les bataillons nazis en Ukraine sont les mêmes unités SS. Convaincus et motivés. Ils ont été formés pendant 8 ans (!) à la guerre contre le Donbass et contre la Russie, éduqués dans l’esprit de la haine de tout ce qui est russe.
  2. Le monde ne peut pas croire que le fascisme ait à nouveau émergé au cœur de l’Europe. Mais nous devons nous rappeler que les Allemands au grand cœur, qui ont donné au monde les plus grands poètes, philosophes et musiciens, se sont transformés en 8 ans seulement, de 1933 à 1941, en une nation qui a exterminé dans les chambres à gaz des camps de concentration, brûlé vif, pendu et fusillé des dizaines de millions de Russes, d’Ukrainiens, de Biélorusses et de Juifs. La même chose se passe en Ukraine.

Soit dit en passant, ceux qui crient aujourd’hui le plus fort à propos des souffrances de la population ukrainienne – la Pologne et les États baltes – portent la plus lourde responsabilité dans l’Holocauste. Non seulement les Allemands, mais aussi, dans une large mesure, les Polonais, les Lituaniens, les Lettons et les Estoniens ont exterminé leurs voisins les Juifs.

Après la Seconde Guerre mondiale, les pays qui ont combattu aux côtés d’Hitler ont mené une politique de dénazification. Les décisions du Tribunal de Nuremberg, qui a condamné le fascisme et ses dirigeants, ainsi que l’expérience de la coopération de la communauté internationale dans la lutte contre ce mal, restent toujours valables aujourd’hui.

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3 Commentaires

  • Rouge Trégor
    Rouge Trégor

    Que j’aimerai voir dans l’Humanité cette analyse du KRPF. Mais pour le secteur international et l’Huma les PC de Russie et de Chine ne sont pas des Partis communistes.

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    • etoilerouge
      etoilerouge

      Vs conviendrez qu’une telle position affaiblit la lutte pour le socialisme et renforce inéluctablement l’OTAN et l’imperialisme? Cela ne peut donc être le fait du hasard ou de l’erreur

      Répondre
  • Smiley
    Smiley

    Quelles qu aient été les risques d agression par les forces ukrainiennes il fallait attendre que ” messieurs les anglais tirent les premiers “.
    Le travail politique auprès des populations de l est et l organisation d’une résistance antifasciste dans les villes semble avoir été négligés comme le soutien à des groupes d opposition à même de renverser Zelinsky. L appel de Vladimir Poutine aux généraux ukrainiens à le faire, date du premier jour de l invasion et est resté sans effet .
    Même si je ne crois pas à la propagande déversée massivement par nos médias entre autres, il semble que cette affaire mal démarrée et mal réalisée se terminera par une partition qui risque de durer. Mais au final tout le Donbass mis à l abri des nazis, l Ukraine tenue éloignée de l OTAN, des gains territoriaux conséquents et le contrôle des mers peuvent être des motifs de satisfaction pour la Russie malgré le terrible prix à payer pour les belligérants.
    Ceci n engage que moi évidemment et j espère me tromper

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