Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mario Vargas Llosa indigne de l’Académie française selon des chercheurs français… Hélas, sans doute pas…

Malheureusement le problème est-il qu’il n’en est que trop digne…. Dans un temps où les “élites” acceptent l’extradition et l’incarcération d’Assange où en France, il ne se trouve pas un Voltaire, un Zola, un Sartre, un Aragon pour mener campagne pour lui, l’académisme a l’homme fasciste de la situation. Il est vrai que malgré ses efforts, il n’est plus digne du peuple péruvien qui a fait des choix démocratiques par et pour le peuple qui lui interdisent de le représenter malgré son joli brin de plume et ses afféteries “françaises”, un bien étrange message que la France envoie à l’Amérique latine sur l’hypocrisie des droits de l’homme, un de plus. (note de Danielle Bleitrach pour hstoire et société)

 Le Figaro © ORLANDO ESTRADA / AFP L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa au Guatemala, en décembre 2019.

L’entrée de Mario Vargas Llosa à l’Académie française aurait été ni plus ni moins qu’une «erreur, voire une faute» des Immortels. Voilà l’amer constat dressé par une tribune publiée jeudi dans les pages de Libération, quelques jours après le soutien apporté par l’écrivain péruvien à José Antonio Kast, le candidat conservateur à l’élection présidentielle du Chili. Cet engagement s’inscrit dans une longue suite de prises de position dérangeantes du prix Nobel 2010 de littérature, observe un collectif de professeurs et de chercheurs universitaires, en s’indignant «avec stupéfaction» de l’indifférence apparente de l’Académie pour le sujet, un mois après sa réception au fauteuil de Michel Serres.

«Cette élection pose de graves problèmes éthiques», ont souligné les signataires de la tribune parmi lesquels se trouvent le linguiste César Itier, la géographe Evelyne Mesclier, les anthropologues Valérie Robin Azevedo et Pablo del Valle, ainsi que l’historienne Sylvie Taussig. Le soutien politique accordé par Mario Vargas Llosa à plusieurs figures de la droite radicale, voire extrême, en Amérique latine, incommode ainsi les chercheurs qui étrillent son «anticommunisme fervent» et son «ultralibéralisme économique».

Des «prises de position extrémistes»

Soutien successif du président colombien radical Iván Duque, de la sulfureuse candidate à l’élection présidentielle péruvienne Keiko Fujimori, complaisant vis-à-vis du souvenir du régime de Pinochet, en Argentine et proche de cercles franquistes en Espagne, l’écrivain aujourd’hui âgé de 85 ans fait ainsi un étrange Immortel, notent les signataires de la tribune. «Peut-être l’Académie a-t-elle considéré que l’écrivain péruvien incarnait l’idéal de l’écrivain engagé issu des Lumières.» Surtout, son entrée sous la Coupole «ternit l’image de la France en Amérique latine où les prises de position extrémistes de Mario Vargas Llosa sont bien connues et suscitent depuis longtemps un fort rejet», estime le collectif.

Parmi les actions pointées du doigt par la tribune se trouvent les félicitations de l’écrivain adressées en septembre dernier à Iván Duque pour sa politique, plusieurs mois après la répression sanglante de manifestants colombiens qui a causé la mort de plus de 70 personnes et des centaines de blessés. Ou encore ses interventions enflammées en faveur de Keiko Fujimori et sa contestation des résultats de l’élection péruvienne de cet été, qui s’est soldée par la victoire du candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo.

L’élection chilienne, dont le premier tour est attendu le 19 décembre, risque ainsi «de légitimer des postures qui bafouent de fait les valeurs de la démocratie auxquelles la France souhaite pourtant se voir associée: liberté d’expression, acceptation des résultats des suffrages et droit de défendre une cause sans risquer d’y perdre la vie», poursuit la tribune. Sans oublier de rappeler l’évasion fiscale pratiquée par Mario Vargas Llosa et révélée lors des Panama puis des Pandora Papers, les chercheurs signataires de la tribune ont enfin rappelé le lobbying exercé par la Fundación Internacional para la Libertad (Fondation internationale pour la liberté, ou FIL), dont l’écrivain est président, en faveur de la «consolidation des réseaux de la droite et de l’extrême droite hispano-américaine».

Dans un entretien qu’il avait accordé en 2019 au Figaro, Mario Vargas Llosa s’enorgueillissait, au contraire, de ne «jamais séparer la politique de la morale»«C’est, je crois, la mission de l’écrivain, avait-il rappelé à l’époque, en se définissant comme un libéral. Il est bon de le rappeler aujourd’hui alors qu’on assiste à la montée en puissance un peu partout dans le monde non seulement des populismes et des nationalismes locaux, ces nouvelles formes d’égoïsme, mais des extrémismes de toutes sortes, qui parfois avancent masqués.»

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1 Commentaire

  • kath
    kath

    Indignée en plus ?? , ce Type est une vrai Ordure !!

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