Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Iouri Afonine sur Russie-1 : Le féminisme bourgeois détourne les femmes et la société des vrais problèmes.

A partir d’une remarque du président Poutine à une journaliste occidentale, qui témoignait d’une arrogance incompétente, il y a eu effectivement un tollé stupide des “féministes” occidentales. Le vice président du comité central du KPRF, Yury Afonin assène quelques vérités sur la manière dont l’occident est en train de ridiculiser le féminisme, d’en faire un instrument réactionnaire et je dois dire que le numéro en France contre miss France, alors qu’un grand nombre de femmes a des problèmes de tout autre nature ne va pas a contrario de la démonstration. Que dire du soutien à l’impérialisme américain et au “droit d’ingérence” encore sous couvert du féminisme, j’ajouterai que tout cela est un mauvais service à rendre à la cause des femmes que l’on marginalise alors que le capitalisme est de plus en plus en train de promouvoir l’extrême-droite et sa vision ultra-réactionnaire de la condition féminine et au-delà de toute forme d’émancipation individuelle. Cela dit nos camarades russes ont parfois une conception de la galanterie virile qu’ils croient inspirée de la France et qui pour eux relève du chevaleresque, qu’une Française pourra juger un peu lourde. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)

Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Yury Afonin, a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne Russia-1.

https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/206090.html

le 20 octobre 2021

C’est devenu une tendance en Occident d’accuser la Russie de tous les péchés mortels : des pirates informatiques ont provoqué une panne – ce sont des hackers russes; la guerre dans le Donbass – c’est la Russie qui l’a déclenchée ; les prix du gaz en Europe augmentent – c’est encore la faute de la Russie.  Les féministes radicales occidentales ont également trouvé quelque chose à redire, accusant le président russe de mansplaining, une façon sexiste et condescendante de parler aux femmes. Selon eux, lorsqu’il s’est entretenu avec la journaliste de CNBC Hadley Gamble au forum de la Semaine russe de l’énergie, M. Poutine l’a qualifiée de “belle” afin de se moquer, de remettre en question son niveau intellectuel.

Iouri Afonine a observé que le féminisme moderne dégénère en même temps que l’ensemble de la société capitaliste. À une époque, le féminisme était un mouvement très progressiste. De nombreuses femmes communistes célèbres étaient des féministes : Clara Zetkin, Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontai et d’autres ont lutté pour l’égalité des droits des femmes, pour l’égalité des salaires et pour l’égalité des chances. Elles se sont battues pour le droit de vote des femmes. Et c’est en Union soviétique qu’une percée historique colossale a été réalisée pour assurer l’égalité des droits des femmes.

Mais aujourd’hui, le féminisme dans le monde est devenu un phénomène essentiellement bourgeois. Il tente constamment de distraire les femmes et la société dans son ensemble avec des questions secondaires, en oubliant les plus importantes. Dans le tiers monde, des centaines de millions de femmes travaillent encore dans des conditions abjectes, pour un salaire de misère et dans le plus grand déni du droit du travail. En Occident également, les femmes migrantes peuvent travailler dans des conditions épouvantables dans des usines semi-clandestines dans des sous-sols. Mais cela n’intéresse pas les féministes bourgeoises modernes. Elles ne se soucient pas de savoir combien il est devenu coûteux d’élever des enfants. En conséquence, presque tous les pays dits développés connaissent une dépopulation. Mais même cela ne dérange généralement pas les féministes. Elles se préoccupent d’interdire aux hommes de serrer la main des femmes, de leur faire des compliments et de les regarder avec des yeux admiratifs, car tout cela est censé humilier les femmes. Le but de ce féminisme est de détourner les femmes de la façon dont elles sont exploitées par le capital, de les faire réfléchir à des pseudo-problèmes, a déclaré le premier vice-président du Comité central.

Dans cette situation particulière, ce n’était pas parce que la journaliste était “trop belle”, mais parce qu’elle était mal préparée pour l’interview. Sinon, elle saurait que la Russie remplit toutes ses obligations en matière d’approvisionnement en gaz de l’Europe et qu’il n’y a rien à lui reprocher et elle n’aurait pas répété plusieurs fois son interrogation. Il s’agit là d’un comportement typiquement américain : s’immiscer avec arrogance dans n’importe quelle question partout dans le monde, généralement sans rien savoir.

Dans un autre reportage de la télévision américaine – sur “Nord Stream 2” – la journaliste est manifestement meilleure, note Iouri Vyacheslavovich : au moins, elle indique clairement qu’il s’agit d’une voie d’approvisionnement en gaz vers l’Europe beaucoup plus courte et plus efficace que celle qui passe par l’Ukraine. Il est vrai que le reportage comprend également un passage étonnant : « Si on construisait un nouveau gazoduc à travers l’Ukraine, il coûtera beaucoup plus cher que Nord Stream 2. Le coût est estimé à environ 10 milliards d’euros ». Voyez-vous ça : ils ont déjà estimé le coût ! Mais qui doit construire ce pipeline ? L’Ukraine ne le construira jamais, elle n’en a pas les moyens. En Occident, personne, bien sûr, n’a non plus exprimé l’intention de construire un tel pipeline. La Russie ne devrait-elle pas, selon l’Occident, faire cela ? Ne comptez pas sur nous.

L’Europe a créé le capitalisme et en récolte aujourd’hui les fruits : crises et prix soudainement galopants. Mais qui mieux que les Européens savent qu’il faut se préparer aux crises ? On constate maintenant qu’ils n’ont pas anticipé la folle augmentation du prix de l’essence. Il est clair que l’Europe n’est pas homogène : si les pays riches vont bientôt se remettre du choc des prix et trouver une solution, dans les pays pauvres, comme les États baltes et l’Ukraine, en hiver, on risque la catastrophe. Et alors, il deviendra clair pour tout le monde quel genre de “partenaires égaux” ils sont pour la vieille Europe. « De manière générale, tout indique que le système capitaliste se dégrade et s’effondre, tandis que l’avenir réside dans le socialisme », a résumé Iouri Afonine.

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1 Commentaire

  • gendre.dominique
    gendre.dominique

    J’aime bien le ton de cet article et il dit quelques vérités qui me font à la fois rire et pleurer

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