Histoire et société

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Iouri Afonine sur Russie-1 : le socialisme est l’avenir du monde

Le titre ne dit pas la totalité du contenu réel de l’article qui porte sur les problèmes d’énergie en Europe. Première remarque, la Chine est également confrontée à des problèmes d’énergie et elle doit concilier lutte contre les catastrophes climatiques et transition énergétique, mais il est vrai que comme le souligne le vice président du comité central des communistes russes, la planification chinoise et la maîtrise étatique, définie comme “la nationalisation de l’élite” permet une redistribution des revenus de l’exportation et pas une appropriation par le capital, ce qui change la donne et justifie le titre. Notez que Iouri Afonine, comme la plupart des Russes (tout de même vice-président du comité central) en est resté à Mélenchon comme porte-parole de la gauche. Une situation d’effacement de trente ans ne se récupère pas en un jour et parlant à la télévision il parle de celui qui est connu. Il est vrai qu’au niveau international, Mélenchon a encore aujourd’hui une dimension anti-impérialiste appréciée de l’Amérique latine à la Chine en passant par le Moyen-Orient. Ce qui n’est pas le cas d’autres leaders et députés de la FI dont les positions sont assez équivalentes à celles du secteur international du PCF, elles-mêmes assez proches de celles très “otanesques” d’un Glucksman et du PS ou des verts. Mais comme ici, nous tentons de vous présenter la réalité du monde, l’article est une bonne mise au point qui reprend pour une part la démonstration de Poutine sur les difficultés énergétiques de l’Europe, de l’Ukraine en particulier. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop).

Le premier vice-président du comité central du KPRF, Iouri Afonine, a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.

https://kprf.ru/party-live/cknews/205946.html

Service de presse du Comité central du KPRF

11 octobre 2021

La crise énergétique européenne a été le principal sujet de discussion. En moins de six mois, les prix des contrats à terme sur le gaz ont été multipliés par huit en Europe. De nombreux pays européens sont menacés par une flambée des tarifs et des perturbations du chauffage au cours de l’hiver prochain.

Commentant la situation, Iouri Afonine a déclaré qu’il était utile de briser un certain nombre de mythes qui circulent actuellement parmi de nombreux experts occidentaux et russes. L’un de ces mythes est que la principale raison de la crise énergétique actuelle en Europe serait le développement de l’énergie “verte”. Ils disent que les Européens se sont trop emballés avec les éoliennes, et cette année nous avons eu des vents faibles, et c’est ainsi que nous sommes arrivés à la crise énergétique actuelle. Se référant à la dernière étude sur la production mondiale d’énergie réalisée par BP, Iouri Vyacheslavovich a cité les données suivantes : la part des énergies dites renouvelables dans la production européenne d’électricité est de 23% (la part des parcs éoliens est de 13%). Et si l’on considère l’ensemble de la consommation d’énergie primaire de l’Europe, la part des “énergies renouvelables” n’est que de 11%. En d’autres termes, près de 90 % de l’énergie européenne provient des très traditionnels pétrole, gaz, charbon, nucléaire et électricité. Un peu plus d’un dixième seulement est constitué d’énergie verte. Et l’énergie éolienne, qui a été déclarée à l’origine des problèmes, n’en est qu’un vingtième. Si l’on considère ces faits, il est clair que l’absence de vent sur la côte de la mer du Nord n’a rien à voir avec la multiplication par huit des prix du gaz en quelques mois et la menace de perturbation du chauffage hivernal européen. Et la vraie raison, a souligné le premier vice-président du comité central du KPRF, c’est le capitalisme, l’absence de planification économique à long terme, le chaos économique qui est organiquement inhérent à la formation capitaliste.

Le système de planification, comme l’a noté Iouri Vyacheslavovich, a fourni de grands avantages à l’Union soviétique, et maintenant la Chine socialiste bénéficie de cet avantage. Le capitalisme occidental, quant à lui, se caractérise par sa volatilité. De plus, il y a aujourd’hui une spéculation pure et simple sur les prix, alimentée par l’hystérie des médias.

Iouri Afonine a déclaré que c’est également un mythe que la Russie utilise prétendument le gaz comme une sorte d’arme contre l’Occident. La construction des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 n’était pas une action hostile contre qui que ce soit, mais avant tout une réponse à la détérioration croissante du système ukrainien de transport de gaz. Ce système a été construit à l’époque soviétique, mais le régime bourgeois ukrainien s’est révélé incapable de le maintenir simplement en bon état de marche. Sans les nouveaux gazoducs russes, l’Europe aurait pu se retrouver sans gaz russe et la Russie sans recettes d’exportation.

Le premier vice-président du comité central du KPRF a également noté que les appels enflammés de certains propagandistes à arrêter les livraisons de gaz à l’Europe, punissant ainsi l’Occident pour les sanctions anti-russes, ignorent la réalité. Depuis la restauration du capitalisme, la Russie s’est retrouvée étroitement intégrée dans le système du capitalisme mondial. La dépendance du pays à l’égard des recettes provenant des exportations de matières premières est très élevée. L’exportation de matières premières est également une occupation majeure pour une partie importante de l’oligarchie russe. M. Afonine a déclaré que nous devons rompre cette dépendance à l’égard du capitalisme mondial, que nous devons “nationaliser” l’élite et utiliser les revenus des exportations de ressources de manière ciblée pour le développement du pays.

Commentant l’expulsion des diplomates russes accrédités auprès de l’OTAN, Iouri Vyacheslavovich a relevé l’hypocrisie des dirigeants de l’Alliance. Ils prennent eux-mêmes des mesures ouvertement hostiles et se plaignent en même temps de l’impossibilité de tenir une réunion du Conseil Russie-OTAN. Toutefois, ce conseil est essentiellement devenu un instrument de pression politique sur la Russie, de sorte que notre pays n’en a guère besoin. Il est plus facile de maintenir directement les contacts entre les armées nécessaires au maintien de la sécurité mondiale – avec les principaux pays de l’OTAN et surtout avec les États-Unis.

Parlant des forces occidentales sur lesquelles la Russie devrait compter, Iouri Afonine a attiré l’attention sur la déclaration du célèbre politicien français de gauche Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci a suggéré que toutes les sanctions anti-russes soient levées. Et il a donné une réponse raisonnable à la question du journaliste : les Français doivent-ils s’inquiéter des troupes russes près des frontières avec l’Ukraine ? Mélenchon a déclaré que les Français devraient être plus préoccupés par le fait que des troupes françaises ont été envoyées aux frontières de la Russie, dans les pays baltes, pour une raison inconnue et pour la première fois depuis Napoléon Ier. Les États baltes sont en fait situés à 1500 kilomètres des frontières françaises aux frais des contribuables français. Mélenchon est un homme politique qui, lors de l’élection présidentielle française de 2017, a été soutenu par une large coalition de forces de gauche et a obtenu près de 20 % des voix ; autrement dit, c’est une personne dont la position est partagée par plusieurs millions de citoyens français. Iouri Vyacheslavovich a déclaré : le KPRF a longtemps souligné que la Russie doit chercher des alliés dans le monde précisément sous la forme de forces progressistes de gauche. Les tentatives de s’appuyer sur les forces nationalistes de droite ont échoué à plusieurs reprises.

L’animatrice Olga Skabeeva a tenté de diffuser le mythe selon lequel le Parti démocrate d’Amérique est aussi un parti de gauche. Mais peuvent-ils être les alliés de la Russie ?

Iouri Afonine a déclaré que les démocrates américains ne sont en rien des gens de gauche. Pendant 150 ans, les électeurs américains ont été trompés par le système des deux partis bourgeois, alors qu’en réalité le pays est dirigé par les grandes entreprises. Mais le capitalisme est une impasse. Le président Biden a souligné à juste titre l’autre jour que les États-Unis ont perdu leur leadership dans de nombreux secteurs. Et les États-Unis sont en train de perdre surtout face à la Chine socialiste. Ce retard du principal pays dans le monde capitaliste ne fera qu’augmenter. Le socialisme est l’avenir du monde.

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