Cuba s’avère le premier pays au monde à vacciner les enfants de 2 à 18 ans et cette étude nous en explique les raisons. (note et traduction de Danielle Bleitrach, histoire et société)
Par: José Angel Portal Miranda
Les résultats de l’étude sur la population pédiatrique étaient plus élevés dans toutes les variables immunologiques que dans la population adulte âgée de 19 à 80 ans.
Atteindre des couvertures vaccinales élevées et avoir ainsi un impact significatif sur la réduction de la transmission du SRAS-CoV-2 ne sera possible que si, comme pour les adultes, la population enfantine est également vaccinée.
Pour atteindre cet objectif, Cuba dispose du vaccin Souverain 02, dont le titulaire est l’Institut Finlay des vaccins (IFV). Après avoir emprunté une voie réglementaire rigoureuse et constaté qu’il répond aux exigences de qualité, de sécurité et d’immunogénicité pour ce groupe de population, le Centre de contrôle d’État des médicaments, équipements et dispositifs médicaux (CECMED) a décidé, ce vendredi 3 septembre, d’approuver l’autorisation d’utilisation d’urgence (AUE) à ce vaccin cubain.
Cette décision permet d’étendre son utilisation dans ce groupe de population, en particulier dans les âges compris entre 2 et 18 ans. Cuba développera ainsi la première Campagne nationale pour les enfants contre la COVID-19 au niveau mondial.
Il s’agit d’une étape importante vers la réalisation de la stratégie de vaccination du pays et la protection, dans les plus brefs délais, de nos enfants et de nos adolescents.
L’approbation de l’immunogène est étayée sur la base des résultats des essais cliniques effectués, qui étaient plus élevés dans la population pédiatrique, dans toutes les variables immunologiques, par rapport à la population adulte âgée de 19 à 80 ans.
Pourquoi la population enfantine doit-elle être vaccinée?
Rappelons que, dans la première vague de la maladie, les contagions dans la population pédiatrique à Cuba étaient d’environ 200 cas, et dans la deuxième vague, ce chiffre s’élevait à 600 enfants et adolescents. Depuis le 21 mars 2020, date du diagnostic du premier patient pédiatrique dans le pays, plus de 115 000 mineurs ont été touchés par la COVID-19.
Bien qu’il ait été question au début que la maladie touchait davantage les adultes, en gros les personnes âgées, la connaissance de l’impact du virus sur la population pédiatrique a changé. Bien que la forme asymptomatique soit la plus courante parmi eux, des cas de charges virales élevées chez les jeunes enfants ont été décrits, et la réplication du virus dans leur tractus gastro-intestinal a également été observée dans ces cas, ce qui facilite leur propagation.
Parmi les plus petits, il existe des formes légères et modérées de la maladie, avec des symptômes similaires à ceux qui se manifestent chez les adultes, tels que fièvre, diarrhée, malaise général, ainsi que des troubles du goût et de l’odorat. Cependant, on a observé, en outre, une forme de maladie grave connue sous le nom de syndrome inflammatoire multisystémique infantile qui peut même entraîner la mort.
Par ailleurs, chez de nombreux mineurs contagionnés, on a pu constater que des séquelles subsistent, car il a été constaté que, même sous des formes légères et modérées, la maladie tend à laisser des affectations, voire des dommages psychologiques.
Avec l’apparition de variantes plus contagieuses du virus, comme delta, on a constaté le déplacement potentiel du nombre d’infections des adultes vers le groupe pédiatrique, en correspondance avec l’évolution de la vaccination des premiers.
Cela signifie que, dans la mesure où les adultes sont vaccinés, l’âge pédiatrique est alors celui qui reste le plus vulnérable et où les cas augmentent.
C’est pourquoi il est essentiel d’inclure la population pédiatrique dans les stratégies de vaccination des pays. Vers cet objectif se dirige maintenant Cuba, avec la force d’avoir un vaccin propre, sûr et efficace, et l’expérience de décennies dans la vaccination des enfants, qui a permis d’éliminer et de contrôler de multiples maladies.
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