Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pékin vaincra le Covid en vaccinant 1 milliard de personnes d’ici la fin de l’année

Cet article russe compare la vaccination et la lutte contre le coronavirus en Inde et en Chine à population sensiblement égale et explique les différences par non seulement la discipline des populations mais également le caractère centralisé de la gouvernance ce qui renvoie bien sûr à un mode soviétique quasi jacobin dont tous les Russes ont la nostalgie. Les Chinois ont su conserver ce que les soviétiques avaient inventé et qu’ils ont stupidement détruit telle est la morale sous-jacente à la plupart des analyses concernant l’efficacité chinoise. L’article aurait pu noter que le Kerala à direction communiste est l’endroit de l’Inde qui jugule l’épidémie avec des services de santé qui demeurent performants et n’ont pas été détruit par le néo-libéralisme du reste de l’Inde. Mais il est vrai que la description de la mobilisation en Chine quand on peut atteindre les 20 millions de personnes vaccinées en une journée est impressionnante.Surtout si l’on mesure le fait que Pékin ne se contente pas de vacciner sa population mais livre des vaccins dans les pays en voie de développement à des coûts sans équivalent et parfois gratuits. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Il n’y a jamais eu une vaccination aussi massive dans l’histoire.

Anton Tchabline

Photo: Un homme portant un masque facial alors que les gens font la queue pour le vaccin COVID-19 et une pancarte avec le slogan “Vaccinations opportunes pour construire ensemble la Grande Muraille de l’immunité” à Pékin

Пекин победит ковид, привив к концу года миллиард человек – Свободная Пресса (svpressa.ru)

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné la vaccination contre le coronavirus en Chine comme la plus grande campagne de vaccination de l’histoire. Chaque jour, 20 millions de personnes sont vaccinées dans le pays. Et d’ici l’année prochaine, lorsque l’immunité collective contre le covid devrait être atteinte, près d’un milliard de personnes seront vaccinées en Chine.

Les succès des soins de santé chinois sont particulièrement impressionnants sur fond d’échecs dans d’autres pays, encore plus développés économiquement. Et aussi si l’on compare avec l’Inde.

Comment l’Inde «politise» le Covid

L’Inde continue d’établir des records. Dans le pays, 25 millions de cas ont déjà été identifiés et plus de 4 000 personnes sont décédées au cours de la dernière journée. C’est un record absolu pour n’importe quel pays depuis le début de la pandémie.

Dans le même temps, les autorités déclarent «des résultats impressionnants» de vaccination: à ce jour, plus de 180 millions de personnes en Inde ont reçu le vaccin contre le coronavirus. Cependant, c’est plus de deux fois moins qu’en Chine voisine, comparable en termes de population.

Si l’on considère le cours de la pandémie en Inde et en Chine, les différences deviennent encore plus frappantes. L’une des raisons possibles est la différence des cultures politiques. Le parti au pouvoir en Inde ne contrôle plus un certain nombre d’États dont les autorités ont utilisé la pandémie dans leur lutte politique.

Ainsi, lors des récentes élections parlementaires dans le plus grand État du Bengale occidental, qui compte plus de 90 millions d’habitants, le Parti du peuple indien, au pouvoir, et le All India Trinamool Congress, dans l’opposition, ont tous deux organisé des rassemblements massifs de soutien.

En Chine, la centralisation du pouvoir dans des situations critiques telles qu’une pandémie s’est avérée plus efficace. Avec la mobilisation maximale des ressources organisationnelles et politiques, le coronavirus a été vaincu dans les plus brefs délais et avec des pertes minimes – seulement 103 000 cas et moins de 5000 décès.

Les autorités ont agi rapidement, mais avec fermeté

Des flambées sporadiques de coronavirus ont été signalées en Chine depuis la fin de la «première vague». Certes, elles ne pouvaient pas être comparés à des flambées similaires en Europe et en Asie.

Le 30 avril, 2 patients porteurs de la souche brésilienne de coronavirus ont été détectés dans la province du Guangdong, et début mai dans la ville de Chongqing 3 cas d’infection, les trois épisodes étant “importés” d’Inde.

Le 16 mai, Macao a reçu un diagnostic d’infection chez un patient qui se rendait en Australie sur un vol charter au départ du Népal.

Dans ce contexte, la plus grande préoccupation des autorités chinoises a été causée par la situation à Hong Kong, qui est le plus grand centre de transit d’Asie. Le coronavirus a été détecté ici en mai chez des citoyens arrivés d’Inde, d’Indonésie, du Cambodge et des Philippines.

Dans tous les cas, la réponse des autorités sanitaires a été rapide et ferme. Ainsi, après la détection des personnes infectées dans les provinces d’Anhui et du Liaoning (qui, selon le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, avait un épicentre dans la ville de Yingkou), les cours dans les écoles ont été temporairement suspendus et dans certaines zones les citoyens sont interdits de quitter leurs maisons.

Après la détection de 9 nouveaux cas à la fois dans la province du Yunnan dans la ville de Ruili, où 6 épisodes ont été enregistrés, un test PCR a été réalisé pour tous les habitants. La totalité des180 000 habitants de la ville ont été isolés chez eux pendant une semaine. Presque toutes les entreprises, à l’exception du marché fermier, des supermarchés et des pharmacies, ont été fermées. Des patrouilles ont été mises en place aux frontières avec Ruili: l’entrée et la sortie de la ville ont été complètement bloquées. De plus, la commission nationale de la santé a envoyé de toute urgence un groupe de travail dans la ville touchée, qui a dirigé le travail anti-épidémique. Il n’y a pas eu de nouveau cas au Yunnan.

Les mauvaises nouvelles sont plus efficaces que toute propagande

De plus, selon les assurances des experts chinois, les informations sur de nouvelles flambées de covid (en particulier en tenant compte du fait que les malades n’étaient pas vaccinés) ont provoqué une alarme opportune dans la société et ont incité les résidents locaux à se précipiter pour se faire vacciner. En général, les nouvelles négatives étaient plus efficaces que toute publicité sociale.

Le taux de vaccination en Chine est en effet impressionnant. La principale publication chinoise Global Times a analysé les données officielles et a constaté qu’il avait fallu 25 jours pour vacciner 100 millions de personnes, 16 jours supplémentaires pour que le nombre de doses administrées passe de 200 millions à 300 millions et seulement 9 jours pour que le nombre total de personnes vaccinés passe de 300 à plus de 400 millions.

Le spécialiste chinois en chef des voies respiratoires, Zhong Nanshan, a déclaré que le taux de vaccination actuel en Chine approchait déjà les 23%. Et ceci malgré le fait que le Pékin officiel a fixé un objectif national selon lequel d’ici le milieu de l’année, au moins 40% de la population, soit environ 560 millions de personnes, soit inoculée.

Le seul facteur négatif auquel les experts (principalement occidentaux) prêtent attention est l’inégalité des taux de vaccination dans les différentes régions du pays. Ainsi, à Pékin, 80% de la population adulte ont reçu leur première dose et les deux tiers des citadins deux doses. Cet indicateur est légèrement en retrait à Shanghai, qui approche les 42%.

Cependant, les autorités chinoises expliquent cette disproportion par le fait que, tout d’abord, les vaccins ont été livrés dans les plus grandes villes, là où la mobilité de la population est la plus forte. Et par conséquent, le risque d’infection avec la propagation ultérieure de l’infection.

En bref, tout est calculé.

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3 Commentaires

  • Laurent P
    Laurent P

    La vision Chinoise de la “chose” en Anglais mais facilement compréhensible. vidéo de CGTN très intéressante, on y apprend que la vaccination n’est pas obligatoire mais comme la population Chinoise est autrement plus consciente que “la coexistence précède l’existence”, à l’inverse de celles de l’Occident, il en va autrement en Chine.
    https://www.youtube.com/watch?v=-nJdt0RmHvc

    Bien évidemment, on est impressionné voire émerveillé de la capacité de la Chine à mettre en oeuvre rapidement des solutions industrielles accompagnées d’une organisation sociale efficace parmi la population.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Avoir 20 ans dans la Chine socialiste doit être merveilleux, les projets sont innombrables.
    L’hôpital chinois :
    https://youtu.be/Rxje9b1gNVQ

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  • Jean-Claude Delaunay
    Jean-Claude Delaunay

    Voici deux photos de quelques Chinois, et accessoirement, de moi, prises le matin du 20/05 dans l’un des nombreux centres dans lesquels a lieu la vaccination en Chine. Le centre en qquestion s’appelle : “Jiang Nan Jie Dao She Qu Wei Sheng Fu Wu Zhong Xin”, ce que l’on peut traduire approximativement, en français, par ” Le Centre de soins de la Communauté de l’avenue Jiang Nan “. Ce centre médical est dans le sud rural de Nanning, la capitale du Guangxi. Il est situé à environ 1 heure 30 de trajet à partir du lieu où j’habite. On peut s’y rendre en bus, mais aussi en métro, plus rapide, avec un peu de marche.

    (Les photos seront envoyées à part)

    A ce jour, en Chine plus de 400 millions de personnes ont été vaccinées, soit le quart environ de la population. Cela demande une très importante organisation que seule une société socialiste est actuellement en mesure de réaliser, non pas parce qu’elle autoritaire, comme le disent les imbéciles, mais parce qu’elle est socialiste.

    La vaccination occupe chaque centre de soins à plein temps, du matin au soir, un jour par semaine. Plusieurs centres vaccinent chaque jour sur un même territoire. Mais le travail de vaccination et de soins ainsi que de consultation est réparti. Les vaccinations ont donc lieu sans que les soins soient interrompus sur le territoire en question.

    Les candidats à la vaccination s’inscrivent sur des listes et reçoivent des dates parmi lesquelles ils doivent choisir. Si cela ne leur convient pas, d’autres sont informés des places libres, etc..La population chinoise étant coopérative, et tout le monde ayant un téléphone portable, cela fonctionne bien et permet au grand nombre de bénéficier rapidement et gratuitement de ce soin. La vaccination doit être renouvelée 21 jours après la première injection. C’est dire que quand tout aura été terminé, en Chine 3 milliards de vaccins auront été administrés. C’est dire aussi l’organisation de la production en amont que cela suppose et la coordination de cette organisation intérieure avec l’activité mondiale, car la Chine ne vaccine pas que des Chinois.

    J’étais le seul étranger dans le flux de ce matin du 20 mai dernier, et les Chinois m’ont intégré dans le flux sans faire d’histoire, d’autant que je suis arrivé tôt et que je suis un vieil habitant de Nanning. Mon nom chinois est Zhehai (哲海). Cela dit, vers les 12 heures, quand je suis sorti du processus, la queue extérieure était longue. Le personnel soignant, respecté de tous, accomplit un boulot énorme.

    Evidemment, la question la plus importante que se posent les gouvernements des pays capitalistes n’est pas celle de coopérer avec la Chine. C’est celle de savoir comment dénigrer cette expérience. Un argument a été récemment lancé : la vaccination serait, en Chine, territorialement inégalitaire. Il est clair que des choix sont effectués, des ordres de priorité sont mis en place. Mais les Chinois savent que tout le monde sera vacciné et le sera rapidement. Ils (elles) savent aussi qu’en Chine, la pandémie est entièrement sous contrôle. C’est dire qu’il n’existe aucune inquiétude sur le fait de savoir si l’on attrapera ou non la maladie avant d’avoir été vacciné. Hier, un cas a été repéré dans le Guangxi, un type qui revenait de l’Ouganda me semble-t-il. Avant hier, un autre cas s’est déclaré dans la province du Shangdong. Les précautions s’imposent. Chacun se doit de les respecter et de suivre les règles élémentaires de l’hygiène et du port du masque. Mais au delà de ces précautions individualisées, les autorités sanitaires veillent. Partout, les températures sont prises.

    En 1950, le niveau de développement de la Chine était inférieur à celui de l’Inde, laquelle sortait à peine de la domination britannique. C’est dire que le niveau de développement chinois était vraiment bas. Aujourd’hui, on peut comparer ces deux pays et en tirer les conclusions qui s’imposent : l’impérialisme et le capitalisme industriel ont fait leur temps. Les grandes bourgeoisies sont désormais obsolètes. Ce sont des plaies vivantes et mortifères. Elles doivent être chassées des lieux de gouvernement et de pouvoir.

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