Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les États-Unis s’épuisent avec leur obsession anti-Chine dans leur plan d’infrastructure

Cet éditorial du Global Times émet un diagnostic qui va au-delà des chances de réussite ou d’échec d’un plan de relance de l’économie par une politique de grands travaux d’infrastructures nécessaires. Ce qui est en cause c’est le mode d’action même des sociétés capitalistes occidentales, de leur recherche d’un ennemi interne et externe qui les bloque dans leur action. C’est la concurrence portée jusqu’à un niveau d’inefficacité maximale et autodestructrice qui partie de l’économie, des rapports de production atteint tous les aspects de la vie, la politique n’en est que le reflet comme l’idéologie, la représentation que politiciens, citoyens ont de leur être, de leur société et de leur histoire. Exactement la description faite par Marx dans la critique de l’économie politique sur le dépassement d’un mode de production, sur l’ébranlement parti de l’infrastructure et qui atteint toute la superstructure. Il n’y a pas que les Etats-Unis pour être le proie de cette désagrégation des objectifs et de l’art d’entraîner dans leur chute. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Publié le: Apr 02, 2021 01:37 AM

Le président américain Joe Biden a dévoilé un plan pour l’emploi américain d’environ 2 000 milliards de dollars axé sur les infrastructures et la crise climatique dans un discours prononcé mercredi à Pittsburgh. Pour obtenir un large soutien, il a déclaré que l’investissement « le premier dans une génération » « mettrait [les États-Unis] en mesure de gagner la concurrence mondiale avec la Chine dans les années à venir ».
Une grande partie de l’infrastructure aux États-Unis est obsolète. Démocrates et républicains sont sur la même longueur d’onde sur cette question. L’ancien président américain Barack Obama avait proposé en septembre 2010 son ambitieux plan de renouvellement de l’infrastructure de transport des États-Unis, mais n’y est pas parvenu au terme de ses deux mandats. Donald Trump non plus. Biden a lancé le troisième round d’une telle tentative. Son plan contient des détails ambitieux et semble être le plus sérieux.
Cependant, le plan d’infrastructure de l’administration Biden a été accueilli par l’opposition des républicains quand il a été annoncé. Trump a dénoncé le plan d’infrastructure comme un « cadeau à la Chine » dans une déclaration mercredi, et il a affirmé que les augmentations d’impôts proposées visant à financer la proposition de 2 billions de dollars auraient pour effet une régression qui expédierait les emplois américains à l’étranger. Biden une fois de plus s’est embourbé dans une situation où tout le monde est d’accord sur le fait que c’est la bonne chose à faire, mais personne ne peut s’entendre sur la façon de le faire ou d’où l’argent viendra.

La société américaine demeure gravement divisée. Plus il y a d’intérêts dans la réalisation d’un grand plan, plus il y a de possibilités de luttes politiques, ce qui ne manque pas d’entraver les possibilités d’atteindre l’objectif. C’est la racine du problème des États-Unis. Pour s’engager dans la construction d’infrastructures, la force motrice interne de la société aurait dû être bien supérieure à la résistance des différends des différents groupes d’intérêts, mais ce n’est pas le cas aux États-Unis. L’exploitation de la « défaite de la Chine » comme la finalité pour impulser le plan s’écarte fortement de la voie appropriée. Elle ne fait que rendre le plan plus difficile à réaliser.

La Chine a-t-elle déjà pensé à concurrencer les États-Unis alors qu’elle construit des trains à grande vitesse, élargit le réseau routier et construit des stations de base de son réseau? Ces réalisations ne sont portées qu’au profit de la nation chinoise. L’incitation à investir est forte, et le grand public y est très favorable. Nous pouvons dire que l’infrastructure de la Chine avance facilement. Ce qui nous préoccupe souvent, c’est de faire attention à la réalité de tels projets au cas où ils entraîneraient des gaspillages ou un endettement excessif.

Les États-Unis désormais sont littéralement obsédés par la Chine en ce qui concerne leur politique intérieure, attachant des étiquettes de sécurité nationale au hasard, et blâmant la Chine pour tout déséquilibre industriel aux États-Unis.

Mis à part la propension accrue du nationalisme, cela n’apportera pas grand-chose à la résolution des problèmes. Au fil du temps, les États-Unis ne seront pas seulement la proie d’un syndrome anti-Chine et d’une hostilité à tout ce qui est chinois, mais de plus en plus ne concevra qu’à travers le prisme anti-chinois sa politique. Cela donnera la mauvaise direction à son objectif maintes et maintes fois et lui fera perdre sa voie propre.

Les États-Unis devraient se forcer d’oublier la Chine plus souvent. Ce que les États-Unis doivent faire, c’est se confronter à eux-mêmes. Cela fait plus d’une décennie qu’il n’ont pas envisagé la construction du chemin de fer à grande vitesse. Pourquoi un seul kilomètre n’a-t-il pas été construit ? Qu’est-ce que cette inefficacité a à voir avec la Chine? Trump a renversé beaucoup de politiques d’Obama et maintenant Biden a renversé la politique de Trump. Est-ce ce que la Chine a incité les États-Unis à agir ainsi?

Il est assez impressionnant que Washington commence à apprécier certaines leçons importantes de la
Chine. Le conflit est aussi un moyen d’apprendre les uns des autres. L’expérience clé de la Chine est de bien s’occuper de son propre travail. La détermination de Biden à améliorer les infrastructures et à accroître les investissements dans la technologie semble avoir pris quelque chose de la direction de la Chine. Nous espérons que les États-Unis pourraient s’investir dans ce projet. C’est la bonne voie à suivre.

Si les États-Unis se décident à vraiment lancer un nouvel investissement dans les infrastructures, la société chinoise en général sera optimiste quant à son succès. Pour l’essentiel ce type d’engagement des États-Unis augmentera la demande du marché, ce qui est un facteur positif dans l’expansion de la croissance économique de la Chine. Après tout, le concours entre la Chine et les États-Unis aurait dû être axé sur la concurrence du développement intérieur, plutôt que de jouer aux échecs sur le plan diplomatique.

Si Washington avait recentré son attention sur ses problèmes internes, ce pays n’aurait peut-être pas exagéré autant qu’il le fait la référence théorique à la « menace chinoise ». Les Etats-Unis constateront que les avantages de la coopération entre la Chine et les États-Unis peuvent l’emporter sur la concurrence à somme nulle avec la Chine « à partir d’une position de force ». La Chine pourrait être un partenaire, et non un rival, dans le plan de Biden pour revitaliser les infrastructures américaines, si Washington le désire.

L’accent obsessionnel sur la fabrication d’ennemis ou la confrontation est limité et il s’agit d’une stratégie sans bénéfice.

C’est imprudent. C’est vrai pour une personne, et c’est aussi vrai pour un pays.

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