Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A quoi rêvaient les enfants soviétiques ?

Konstantin Doudtchenko; Sergueï Metelitsa/TASS; Russia Beyond

Ce site (russoa beyond) n’a pas la moindre sympathie pour l’URSS et il l’utilise comme un argument touristique, mais il reflète aussi une part de l’opinion russe et ses nostalgies. Là, il s’interroge “les aspirations des plus jeunes soviétiques différaient-elles de celles de leurs homologues occidentaux? Nous avons demandé à quelques Russes de partager certaines des leurs avec vous nous explique-t-il” . Par parenthèse, la vie des petits soviétiques ressemblaient beaucoup à celle des enfants de la banlieue rouge… A la mienne, celle de ma mère qui malgré mon indiscipline naturelle a appliqué sans états d’âme le gout du travail, ne jamais perdre son temps, penser aux autres, etc… Sous l’influence de ma famille maternelle ouvrière, j’ai reçu la même formation “à la dure”… Je suis restée convaincue qu’encore aujourd’hui les couches populaires pensent cela quelles que soient leurs origines ethniques.. Les mêmes valeurs, le fond en est la nécessité mais aussi idéologisé au meilleur peut-être une sorte d’innocence et une foi dans l’humanité. Le fascisme nait de leur lâcher prise, de leur corruption …

Quand Pasolini décrit la manière dont un nouveau fascisme, celui du consumérisme est en train de se répandre sur la planète, ce sont déjà des thèmes développés par l’école de Francfort à propos du nazisme, des “industries culturelles”, par walter Benjamin, il décrit cette fascination qui va conduire au nazisme. Ou pense également à Pinocchio séduit par les deux marchands qui, à force de plaisirs stupides transforment les petits enfants en ânes et les vendent. Les petits enfants soviétiques ignoraient cela et il était légitime de vouloir porter des vêtements de meilleure qualité, c’est ce que les Chinois se sont dit avec deng Xiao Ping, en contrôlant les mouches qui entraient par la porte ouverte. Mais désormais on sait la puissance non seulement des armées du capital mais de sa “séduction” comme la décrit Glouscard. Les petits enfants peuvent toujours suivre le joueur de flute du capital alors même que son aspect destructeur, criminel, inégalitaire, s’aggrave, le système scolaire s’autodétruit et les petits enfants ne savent plus ni compter, ni lire, seulement faire des selfis sur leurs smartphones… (note de danielle Bleitrach)

« Ce n’est que dans nos rêves que nous sommes libres. Le reste du temps, nous avons besoin d’un salaire », a dit un jour l’auteur de fantasy anglais Terry Pratchett, sans aucune ironie. Il semble que ces paroles de sagesse ne soient pas moins vraies en ce qui concerne les enfants soviétiques.

Certains de leurs rêves n’étaient pas vraiment pratiques et pragmatiques, mais plutôt associés à un avenir pas si lointain. Souvent, ces rêves quotidiens s’avéraient arrosés de peur et d’inquiétude.

Paix

Sur l'affiche l'on peut lire l'inscription:

Sur l’affiche l’on peut lire l’inscription: “Il n’y a rien de plus important que la paix”E. Tchetchkina/Sputnik

« Ayant grandi en Union soviétique dans les années 80, j’étais perpétuellement inquiète de la perspective d’une guerre nucléaire avec les États-Unis, l’ennemi juré de mon pays, déclare Natacha, 45 ans. En m’endormant la nuit, je rêvais sérieusement de quelque chose qui éradiquerait la menace et me permettrait de ne plus m’en soucier, aussi bizarre que cela puisse paraître. Enfant, je percevais la guerre froide comme une menace profondément personnelle et existentielle ».

La crise des missiles de Cuba a été un affrontement majeur qui a amené les États-Unis et l’Union soviétique au bord de la guerre nucléaire au début des années 60. Moscou a stationné des missiles nucléaires soviétiques à Cuba en réponse au déploiement de missiles américains de classe similaire en Turquie.

Cette crise n’est pas le seul moment où la confrontation entre Moscou et Washington a atteint son point d’ébullition. En 1983, le Kremlin s’est inquiété d’une série d’exercices militaires de l’OTAN à grande échelle (connus sous le nom d’« Able Archer 83 »), qui a vu le déploiement de milliers de soldats américains en Europe. Les forces nucléaires soviétiques ont immédiatement été placées en état d’alerte élevé pour pouvoir répondre à la menace. Heureusement, à l’époque, cette dernière s’est avérée être une exagération.

Lire aussi : La voiture à pédales, rêve de tous les enfants soviétiques

Camp d’été

Camp Artek, en Crimée

Camp Artek, en CriméeKonstantin Doudtchenko/TASS

À peu près comme les scouts aux États-Unis, les enfants soviétiques menaient une vie active et dynamique. « L’enfance soviétique est inséparable des camps d’été : réveils au son de la corne, scoutisme, compétitions à profusion, feux d’artifice, barbouillage des enfants endormis avec du dentifrice la nuit et autres escapades, se souvient Tatiana, 47 ans. Si tes parents ne t’envoyaient pas en colonie de vacances, tu devais juste rester à ta datcha, à faire des cabanes dans les arbres ou des couronnes de fleurs. L’hiver, on faisait toujours du patinage, du ski, de la luge, on lançait des boules de neige, on fabriquait des bonhommes de neige. Les jours de mon enfance soviétique étaient remplis de sports, de musées, de théâtres, de lecture, de visionnage de films rares. Peu de temps était passé à regarder la télévision ».

Le camp d’été était un excellent moyen de passer ses vacances, de se faire de nouveaux amis, de perfectionner ses compétences en communication, tout en profitant d’un peu de liberté.

Les enfants soviétiques rêvaient de passer leurs vacances au camp Artek. Dans les années 1970-1980, ce célèbre camp de jeunesse, situé en Crimée, sur la côte de la mer Noire, était à la hauteur des valeurs communistes fondamentales. Aujourd’hui, il reste encore un lieu de villégiature populaire.

Animaux domestiques

Nika, fille de l'actrice soviétique Mikaela Drozdovskaïa

Nika, fille de l’actrice soviétique Mikaela DrozdovskaïaGalina Kmit/Sputnik

Les enfants soviétiques passaient beaucoup de temps à lire, les étagères de leurs parents étant remplies de piles de livres. Et même si Alexandra n’était pas autorisée à aller à Artek, elle avait carte blanche pour accéder à tous les ouvrages trouvés à la maison. Elle a choisi Karlsson sur le toit d’Astrid Lindgren. Comme beaucoup de ses pairs, elle a ri hystériquement en lisant ce livre suédois à succès sur un petit homme potelé adorant jouer des tours et affirmant être le meilleur du monde en tout.

Le livre a poussé de nombreux jeunes soviétiques à jeter un œil sur leur toit pour vérifier si Karlsson y vivait aussi. L’un des moments qu’ils préféraient est celui où le protagoniste, Smidge, un garçon de sept ans, reçoit enfin un animal de compagnie comme cadeau d’anniversaire, tandis que Karlsson s’exclame : « Mais je suis meilleur qu’un chien ! ». Comme Smidge, Alexandra voulait un chien plus que tout au monde. Avoir un animal de compagnie était une grande responsabilité à laquelle trop d’enfants n’étaient pas préparés. Et pourtant, si vous aviez un chien, vous pouviez le promener plusieurs fois par jour, crânant avec votre trésor devant les autres enfants du quartier.

Lire aussi : Comment la propagande soviétique apprenait à éduquer les enfants

Vêtements, chewing-gum et jouets

Années 1970

Années 1970Valeri Chtchekoldine/MAMM/MDF

Les enfants soviétiques portaient des vêtements simples, ennuyeux et inconfortables, pour la plupart fabriqués en URSS. Acheter quelque chose de différent était un vrai problème. Les vêtements importés étaient disponibles en faible quantité dans les magasins, et les clients ordinaires ne savaient jamais quand et où ils le seraient. « Ma mère a écrit un numéro de passage sur la paume de sa main et a fait la queue pendant des heures pour m’acheter une paire de chaussures en cuir rouge fabriquées au Japon », témoigne Vera, 39 ans. Je n’ai porté ces chaussures glamour que deux fois avant qu’elles ne soient volées dans le vestiaire de mon école. J’ai failli pleurer ».

Des années ont passé mais Dima, 52 ans, se souvient de son côté encore de son long manteau d’hiver soviétique.

« C’était un cauchemar, lourd comme une brique. Je me sentais impuissant et désemparé quand je le portais, décrit-il. J’étais sur un nuage quand mon père m’a apporté un manteau marron de Suède. Il avait des manches jaunes funky et était léger comme une plume ».

« Je me souviens aussi à quel point je voulais des vêtements stylés, relate Elena, 40 ans. Quelque chose qui aurait l’air sophistiqué ».

« Je n’ai pas été une enfant soviétique très longtemps, mais j’ai quand même eu de la chance. Étant née en Allemagne de l’Est et y ayant vécu quelques années, j’ai eu droit à tous les beaux vêtements et jouets que l’on pouvait acheter à l’époque. Pas beaucoup. Mais les meilleurs », se remémore en outre Diana.

Certains parents étaient autorisés à voyager à l’étranger. Ils revenaient alors avec une grande variété de cadeaux, des chewing-gums et des gommes aux sacs à dos et poupées Barbie.

« Une vraie poupée Barbie ! J’ai reçu une Cindy avec une vraie tête de Barbie et un faux corps en plastique, du jus étranger d’une couleur inhabituelle (j’ai essayé le kiwi vert vif et c’était incroyable, je me souviens encore de l’aspect de cet emballage), des chips de pomme de terre, des sodas… ».

Cyclomoteur

En Crimée, dans les années 70

En Crimée, dans les années 70Auteur inconnu/Archives d’Olga Koukhar

Alors que certaines filles soviétiques optaient pour des poupées Barbie et des vêtements branchés, les garçons préféraient les trains électriques allemands et les cyclomoteurs. Vadim, 51 ans, ne faisait pas exception. Il dit que presque tous les garçons de son enfance soviétique avaient une bicyclette. « Mais un cyclomoteur, c’était du sérieux, la dernière lubie, un rêve ultime ».

Le rêve, après tout, est une forme de planification. Ainsi, certains adolescents ramassaient des bouteilles en verre et les apportaient aux magasins pour les recycler. Les bouteilles vides rapporteraient de l’argent, ce qui les motivait à les collecter. « À la longue, les garçons ont été très occupés et certains ont même réussi à la fin à s’acheter une mobylette ».

Victoria, 41 ans, voulait elle aussi un cyclomoteur, mais pour une autre raison. Elle a toujours été une fan de cinéma, aussi loin qu’elle se souvienne. À 12 ans, elle passait ses vacances d’été en Lettonie lorsqu’elle a regardé par hasard La Boum, comédie française mettant en scène Sophie Marceau. Le film, qui suit une jeune fille de 13 ans nommée Vic et ses rebondissements sentimentaux, est instantanément devenu un classique auprès des adolescents soviétiques. Malgré la différence des cultures, il était facile de s’identifier aux personnages principaux. « Je me souviens encore de deux choses : le coup de foudre de Vic pour Matthieu, qui conduisait une mobylette, et la super chanson titre de Richard Sanderson, “Reality”. Il y avait les paroles “Dreams are my reality. The only kind of real fantasy” ».

L’URSS était célèbre pour ses nombreux et brillants scientifiques, ses athlètes exceptionnels et ses intellectuels créatifs. Cela s’explique non seulement par un bon pool génétique, mais aussi par les principes de l’éducation soviétique, dont voici quelques exemples.

Il ne faut pas idéaliser l’enfance soviétique et la façon dont les enfants grandissaient en URSS. Il y avait aussi beaucoup de côtés sombres et de règles ambiguës. Prenez au moins la plus célèbre : « Tu ne peux pas, nous te l’apprendrons, tu ne le veux pas, nous te forcerons ».

De nombreux principes de l’éducation soviétique ont été établis dans les années 1930, par le légendaire pédagogue Anton Makarenko. Dans ces années-là en Russie, il y avait un nombre considérable d’enfants des rues, qui devenaient ensuite des criminels. Les autorités les retiraient donc de la rue et les plaçaient dans des orphelinats, mais il était déjà difficile de les retransformer en enfants normaux. Or, c’est dans une colonie de délinquants juvéniles de ce genre que Makarenko a réussi à les réhabiliter en tant que membres à part entière de la société, sur la base de valeurs universelles et de normes morales élevées.

Une grande partie de son expérience a par conséquent été incluse dans les manuels pédagogiques soviétiques et mise en pratique avec succès dans le système d’enseignement général. Voici en partie ce que son système impliquait.

>>> Pourquoi les enfants dormaient-ils dehors en plein hiver dans les crèches soviétiques?

Régime strict

Une grande attention était accordée au régime de l’enfant dès son plus jeune âge. On croyait que tout devait se dérouler strictement selon un emploi du temps régulier, tant le sommeil que l’alimentation.Suivez la routine : les promenades quotidiennes en plein air améliorent l'appétit, le sommeil et la santé d'un enfant. De plus, ils augmentent la qualité et la quantité du lait maternel.

Suivez la routine : les promenades quotidiennes en plein air améliorent l’appétit, le sommeil et la santé d’un enfant. De plus, ils augmentent la qualité et la quantité du lait maternel.K.S.Miturich

On croyait que même si un enfant pleurait pendant les pauses entre les tétées, cela ne valait pas la peine de le « calmer » par le sein. Les travailleurs médicaux soviétiques venaient par ailleurs chez les jeunes mères et observaient attentivement comment l’enfant prenait du poids (cela aussi en URSS devait se produire selon des normes).Suivez les règles de l'alimentation des enfants : donnez-leur de la nourriture savoureuse et variée. Apprenez-leur à manger à table à une heure fixe. Ne leur donnez pas de friandises entre les repas.

Suivez les règles de l’alimentation des enfants : donnez-leur de la nourriture savoureuse et variée. Apprenez-leur à manger à table à une heure fixe. Ne leur donnez pas de friandises entre les repas.K.S.Miturich

La discipline à cet égard était également maintenue à un âge plus mûr. L’alimentation était ainsi organisée dans les crèches, jardins d’enfants et écoles, et il était conseillé aux mères de ne pas donner de friandises à leurs enfants entre les repas.

Endurcissement de l’organisme

L’air frais étant considéré comme utile pour le système immunitaire et la santé de l’enfant. Par conséquent, les mères se promenaient avec leur poussette même dans le froid pendant plusieurs heures. La sieste de nombreux enfants se faisait donc en extérieur.Des enfants soviétiques dorment dehors en plein hiver dans les années 1950.

Des enfants soviétiques dorment dehors en plein hiver dans les années 1950.Leonid Shokin/MAMM/MDF

Cette pratique était également utilisée dans les jardins d’enfants – les enfants étaient endormis dehors, notamment pour éviter les épidémies de diverses maladies.Une famille en bonne santé, 1985

Une famille en bonne santé, 1985Geogry Rozov/МАММ/MDF

>>> La douceur de l’enfance soviétique à travers l’objectif de Mikhaïl Gratchev

Un autre élément important de l’éducation était l’endurcissement de l’organisme, notamment par la douche d’eau froide en extérieur. Elle était considérée comme très bénéfique pour la santé, y compris pour le cœur. D’ailleurs, l’un des principaux slogans de l’URSS était « Un esprit sain dans un esprit sain ».

Prépondérance du sport

Sois physiquement actif !

Sois physiquement actif !M. Nesterova

Dans les écoles, il y avait des activités sportives obligatoires, et différentes selon la saison : en hiver, les enfants étaient emmenés faire du ski de fond, tandis qu’en été ils couraient en plein air. À d’autres moments de l’année, les cours se déroulaient dans la salle de sport – course à pied, athlétisme, jeux d’équipe.

Pour encourager les enfants et les adultes à prendre soin de leur forme physique, même le légendaire musicien Vladimir Vyssotski a composé une chanson amusante sur l’importance de la gymnastique matinale.https://www.youtube.com/embed/jkojGf_u2uI

Socialiser les enfants …

Les bambins étaient confiés au jardin d’enfants dès leur plus jeune âge (même les nourrissons), car les mères devaient se remettre à travailler au profit de l’État soviétique le plus tôt possible. En outre, une compétence importante que l’enfant recevait dans ces structures était la socialisation. Il devait apprendre à vivre et à travailler dans un collectif, et à être responsable de son équipe.

… et les responsabiliser

La responsabilité collective est un biais excellent, qui pourrait être très utile pour lutter contre le harcèlement scolaire de nos jours.Respecte le travail des autres, nettoie après toi-même.

Respecte le travail des autres, nettoie après toi-même.Archives

L’académicien et psychologue de l’enfance américain Urie Bronfenbrenner a étudié en détail dans les années 70 comment étaient éduqués les enfants en Union soviétique et a publié le livre Deux mondes de l’enfance : États-Unis et URSS. Il y cite les paroles d’une institutrice soviétique sur la façon dont elle combattait les mauvais comportements en classe.

« Imaginons que Vova, 10 ans, tire Ania par la tresse. Je lui fais des remarques – une, deux, trois – il continue à faire ce qu’il veut. Alors, je demande à la classe de prêter attention au comportement de Vova. Maintenant je suis tranquille – à la récréation le garçon va parler avec les membres du groupe de pionniers [équivalent soviétique des scouts]. Ils lui rappelleront que son indiscipline se répercutera sur l’évaluation du comportement du groupe tout entier ».

>>> Que sont devenus les enfants de la nomenklatura soviétique?

Indépendance et travail

En plus de la responsabilité collective, l’enfant devait, bien sûr, être responsable de lui-même. Dès son plus jeune âge, il était donc déjà progressivement préparé à la vie adulte. Il devait aider les adultes et les parents et ainsi apprendre à tout faire à la maison, à cuisiner et à réaliser des travaux manuels simples.Études et repos, jeux et travail – tout pour les enfants. Les mères sont heureuses et reconnaissantes pour la journée d'école prolongée.

Études et repos, jeux et travail – tout pour les enfants. Les mères sont heureuses et reconnaissantes pour la journée d’école prolongée.Archives

« Environ à partir de la cinquième année, je devais nettoyer mon appartement les week-ends et aller au magasin. Je le faisais tout le temps et ne savais même pas que les choses pouvaient être différentes. Ma sœur jumelle préparait le dîner pour toute la famille à l’époque. Et mes parents travaillaient ou se reposaient », témoigne le Moscovite Sergueï, aujourd’hui âgé de 62 ans.

Il y avait aussi une matière distincte dans les écoles – le « travail ». Les filles et les garçons y apprenaient des choses différentes : les filles à coudre et à cuisiner, et les garçons à clouer, raboter, scier, souder, et même à effectuer des opérations simples avec l’électricité.

Temps libre réduit au maximum

Un enfant soviétique devait être constamment occupé. Or, il s’avérait que plus il avait de tâches, plus il arrivait à en accomplir. Il était donc préparé au travail et à la vie sociale active.Nous pouvons tout faire par nous-mêmes, nous aidons notre mère.

Nous pouvons tout faire par nous-mêmes, nous aidons notre mère.Archives

Chaque enfant après les cours restait à l’école pour des leçons supplémentaires ou fréquentait des cercles. Il y avait beaucoup de maisons d’art pour enfants, de sections sportives et d’écoles de musique. De nombreux enfants étaient inscrits à plusieurs clubs à la fois. En plus du développement de l’enfant, cela simplifiait grandement la vie des parents : ils n’avaient pas à se soucier de ce que l’enfant faisait pendant qu’ils étaient au travail.Apprends à tout faire par toi-même !

Apprends à tout faire par toi-même !Archives

Les parents s’efforçaient en réalité de leur donner le meilleur et tout ce dont ils avaient eux-mêmes été privés dans leur enfance. Ainsi, tous les fonds étaient nécessairement dépensés pour l’éducation et le développement de l’enfant, qui était vivement encouragé à participer aux Olympiades et autres compétitions.

Pas d’enfants gâtés

N'élève pas de jeunes bourgeois gâtés !

N’élève pas de jeunes bourgeois gâtés !Archives

Il est particulièrement recommandé aux parents de ne pas gâter leurs enfants, afin de ne pas les inciter à l’oisiveté et à la vie facile. C’est pourquoi les enfants soviétiques n’ont jamais eu un grand nombre de jouets ou une large variété de vêtements, même si la pénurie des marchandises réduisait de toute manière le choix. Dès son plus jeune âge, un Soviétique devait être sans prétention dans sa vie quotidienne.

>>> Comment la propagande soviétique apprenait à éduquer les enfants

On croyait que les enfants gâtés et choyés deviendraient certainement des éléments asociaux, sinon des criminels !

L’amour de la nature

Jeunes naturalistes, 1930

Jeunes naturalistes, 1930Mikhail Grachev/MAMM/MDF

Les enfants soviétiques, comme vous l’avez déjà compris, passaient beaucoup de temps au grand air. De nombreux clubs se tenaient en extérieur, et très populaire était la passion pour la botanique et la zoologie. Il y avait des associations entières de jeunes naturalistes qui exploraient la campagne de leur région. Les enfants étaient également amenés en randonnée dans les bois, où on leur apprenait à grimper et à faire du kayak.

Les parents emmenaient aussi souvent leurs enfants à l’extérieur de la ville et leur montraient comment pêcher et cueillir des champignons (et surtout, à reconnaître les comestibles).

Valeurs morales

Ne mens jamais !

Ne mens jamais !Archives

Une attention considérable était accordée à l’enseignement éthique en général. Le célèbre poète Vladimir Maïakovski a d’ailleurs écrit un poème intitulé Qu’est-ce qui est bien, qu’est-ce qui est mal, qui est alors devenu très populaire. Faute de religion, les enfants se voyaient expliquer les règles de conduite non pas par la Bible, mais par les normes morales de l’homme soviétique et du bâtisseur du communisme. Cependant, ces valeurs ne différaient pas beaucoup des 10 commandements de l’Évangile.Ne sois pas comme ça !

Ne sois pas comme ça !Archives

Il était très important de vivre non pas pour soi-même mais pour autrui, de ne pas chercher le gain et l’enrichissement personnel, de ne pas mentir, de rester propre, de respecter les aînés : leur céder le passage dans les transports publics, les aider à traverser la route ou à porter des sacs lourds.

L’une des valeurs les plus importantes inculquées à cette époque à l’enfant était la famille, car elle était une unité importante de la société soviétique.

>>> Petits conseils de la Russie soviétique pour profiter à fond des plaisirs de l’hiverQue vive et prospère notre Patrie ! Joseph Staline

Que vive et prospère notre Patrie ! Joseph StalineArchives

C’est pourquoi, dès l’enfance, les filles étaient préparées à devenir mères et à diriger le foyer (et en aucun cas on ne disait que c’était leur seule obligation. Les qualités professionnelles leur étaient également enseignées). On apprenait aux garçons à faire des « travaux d’hommes », qui exigeaient plus de force physique. Il était évidemment très important de faire son service militaire.

« Chez nous, on se moquait tout simplement de ceux qui n’avaient pas servi. Même les filles ne voulaient pas sortir avec eux », raconte Ivan, 75 ans.

Et bien sûr, la valeur principale pour un enfant (et un adulte) soviétique était la loyauté et l’amour pour la patrie. Pour cela, il était nécessaire de connaître son histoire, sa culture, sa géographie, ainsi que le grand rôle de l’Union soviétique dans la libération du prolétariat mondial de l’oppression des capitalistes.

Dans cet autre article, nous vous présentions au contraire comment sont aujourd’hui éduqués les enfants russes.

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