Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

2000 Rabbi Jacob égarés au milieu d’une crise géopolitique Biélorussie/Ukraine

Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, car tu pourrais ne pas t’égarer“. (Rabbi Nahman de Bratslav)

Je dois dire que dans ce monde qui glisse inexorablement vers les “temps obscurs” des longues transitions des chutes d’empire et de modes de productions, la frivolité et la stupidité des engouements humains est désespérante. Parfois cocasses, mais la myopie des effets loupes sur l’événement des politiciens est toujours exécrable parce qu’inutilement manipulateur, imbécile et inutile, puérile et effrayant… Le tout repris et amplifié par le bavardage des réseaux sociaux a quelque chose d’inexorable tandis que s’accumulent les périls. Alors cette bande de dévots insupportables et touchants a au moins le mérite de porter l’inconséquence humaine jusqu’à la loufoquerie intégrale… peut-être parce qu’ils ont 3500 ans d’absurdités d’avance ou de recul sur les autres contemporains .

Le Rabbin Nahman de Bratslav naît le 4 avril 1772, dans la maison familiale du Baal Chem Tov (Besht) à Medjybij. Il appartient à une véritable dynastie de Rabbins et dès l’âge de 20 ans il est tellement réputé qu’il a déjà des disciples. C’est un des maîtres du courant hassidique, le plus proche des lumières, un maître du talmud.

Une de ses recommandations me paraît un excellent conseil et elle n’exige aucune conversion au judaïsme: “Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, car tu pourrais ne pas t’égarer”. C’est ce qu’ont dû mettre en application les 2000 pèlerins bloqués en Biélorussie et qui ne peuvent pas rentrer en Ukraine.

Chaque année à l’époque de Rosh HaShana, des dizaines de milliers de pèlerins se rendent à Ouman pour se recueillir sur la tombe de Rabbi Nahman de Breslev (1772-1810), le fondateur du hassidisme, branche du judaïsme ultra-orthodoxe. Le pèlerinage est prévu pour durer du 18 au 28 septembre. En général ils sont 15.000 et plus. Israël a proposé de récupérer les restes du rabbin, mais l’Ukraine a refusé, elle tient autant à cette manne touristique que la Pologne à celle que lui rapporte le tourisme autour d’Auschwitz. Tous les hauts-lieux des pogromes polonais se nourrissent aujourd’hui de cet afflux, sans que l’antisémitisme polonais ait diminué d’un atome, il a même repris force et vigueur depuis la fin du régime socialiste et le triomphe de l’église catholique…

C’est le tout venant d’une histoire qui dure depuis plus de vingt ans, mais qui est devenu d’actualité, non seulement parce que nous sommes ce 18 septembre à Rosh HaShana, le nouvel an juif (5781 au compteur depuis Adam et Eve), mais parce que 2000 pèlerins sont en Biélorussie et tentent de là de rejoindre l’Ukraine qui les bloque à la frontière pour cause de coronavirus. Deux mille d’entre eux sont coincés dans un “no man’s land” dans des conditions précaires.

L’Ukraine est un pays où le grotesque le dispute au tragique, une situation économique et sanitaire des plus dramatiques, la corruption et la guerre nourrissant et détruisant à la fois. Dans ce pays où l’on a vendu un maïdan, une révolution de couleur comme la “démocratie” sévissent des juifs oligarques qui ont comme hommes de main des néo-nazis. C’est déjà une particularité de la géopolitique, mais qui ne choque pas les puissances européennes et les Etats-Unis et la presse à leur ordre. Ils se sont accommodés de cette situation pour installer leurs forces contre la Russie. C’est un des pays les plus antisémites du monde et, comme d’autres ayant cette caractéristique, certains juifs y ont des positions de prestige et économiquement confortables, les prolétaires sont exploités pillés quelle que soit leur obédience et les juifs malheureux ou bolcheviques restent des boucs émissaires. Le président ukrainien, à la solde des oligarques, est également juif, un acteur devenu célèbre pour son rôle de président dans une série télé… c’est dire… Mais tant que vous n’aurez pas lu les contes d’Odessa d’Isaac Babel vous ne pouvez pas comprendre le substrat …

On ne doit pas s’étonner si les autorités ukrainiennes, décrites ci-dessus, n’ont eu cesse de répéter que les pieux hassidim n’entreront pas dans le pays, ses frontières étant fermées aux étrangers à cause de la pandémie de Covid-19, accusant par ailleurs le voisin biélorusse d’exacerber la crise. En proie à la dévotion la plus intense ces Juifs hassidiques pensaient pouvoir contourner, en passant par la Biélorussie, les restrictions mises en place par Kiev face à la recrudescence des cas de nouveau coronavirus sur le territoire ukrainien. Quel que soit l’antisémitisme ukrainien, le poids des sympathisants nazis, il faut bien reconnaitre que ces pèlerins sont dans l’illégalité et qu’ils s’en foutent aussi totalement qu’un salafiste extrémiste au dernier stade de l’endoctrinement et comme lui ils se moquent de la contagion, mais ils ne portent aucun explosif leur permettant d’atteindre plus rapidement le paradis, eux et quelques collatéraux… De toute façon la catégorie “au-delà” et paradis n’est pas pertinente pour un juif qui attend la résurrection collective de la fin des temps. La Biélorussie, elle, a un peu négligé le confinement alors que l’Ukraine où flambe l’épidémie a fermé ses frontières.

Le millier de personnes coincées au poste-frontière de Novi Yarylovychi, que les autorités ukrainiennes ont « complètement fermé », n’ont donné aucun signe jeudi matin de vouloir rebrousser chemin, selon Kiev qui les approvisionne en eau et en nourriture.

Cette année, les pèlerins à Ouman sont tout juste 2 000 selon l’un d’entre eux, Moshe Garcin, 44 ans, qui est arrivé avec « le dernier avion » avant la fermeture des frontières ukrainiennes le 27 août.

« Toutes les douanes sont fermées, ils ne font rentrer personne. Ils ont même commencé à fermer les douanes via la Pologne et d’autres pays par lesquels on aurait pu passer vers l’Ukraine », a-t-il déclaré. Il ne manquerait que la Pologne, cet autre lieu de l’antisémitisme viscéral et d’hostilité déclarée à la présidence de la Biélorussie; pourquoi pas la Lituanie qui a les mêmes caractéristiques? plus on est de fous et de fantômes de la deuxième guerre mondiale plus on rit. Et le courant hassidique prône la joie comme le chemin vers dieu…

Que des antisémites, s’appuyant sur des néo-nazis soient recrutés par les USA et les forces de l’OTAN pour rejouer un Stalingrad idéologique avec les tanks de la “démocratie” avec une campagne de Bernard Henri Lévy pour les promouvoir, n’est pas plus étonnant que les cohortes de “féministes” portant des gerbes et défilant aux couleurs des drapeaux de la collaboration nazie de la Biélorussie… même si l’on sait qu’au sortir de la guerre dans ce pays il restait sept femmes pour un homme tant les dits nazis avaient tué y compris les partisans… les juifs hassidiques qui campent aux frontières ukrainiennes ne font qu’ajouter au délire…

jeudi Andriï Demtchenko, porte-parole des gardes-frontières ukrainiens a assuré que la situation est « calme ».

« Ils dansent, chantent et prient », a-t-il ajouté.

Effectivement, Le Rabbin Nahman de Bratslav insiste sur la vie basée sur la foi, la simplicité et la joie. Il encourage ses disciples à applaudir, chanter et danser, pendant ou après leurs prières, dans une relation plus étroite avec Dieu:

Le malheur, la souffrance, proviennent d’une incompréhension des événements. Si l’on a foi en Dieu, on comprend que ce qui nous arrive est pour notre bien: on ne souffre plus.

Égarés pour égarés, comment émerger des temps obscurs, faut-il tel Maïmonide en chercher le guide en distinguant entre obscurantisme théologique et philosophie instrumentalisée? le vrai problème est le même que celui de la “dialectique de la raison” ces juifs de l’École de Francfort : ils disaient quelque chose comme “puisqu’à nouveau les “fascistes de fer’ louent hypocritement et ce que les experts dociles mettent en pratique: l’autodestruction incessante de la Raison” (1) et soulignaient que cela contraignait la pensée à s’interdire la moindre candeur parce que ladite pensée se transforme inéluctablement en marchandise et qu’aucune marchandise ne rapporte plus que les armes.

Rabbi Jacob dans les manœuvres de l’occident pour créer un nouveau maïdan en Biélorussie. En effet, cette crise sanitaire s’est doublée mercredi d’une brouille diplomatique entre l’Ukraine et la Biélorussie, Kiev accusant Minsk de vouloir instrumentaliser la situation, sur fond de tensions entre les deux capitales après la présidentielle biélorusse contestée du 9 août.

La présidence ukrainienne a appelé les autorités biélorusses à « cesser d’exacerber » cette crise à la frontière et « à ne pas colporter des déclarations mensongères porteuses d’espoir pour les pèlerins » quant à son ouverture.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a lui demandé mardi « l’ouverture d’un couloir » humanitaire jusqu’à Ouman pour les pèlerins.

Danielle Bleitrach

(1) comme illustration de ce propos, notez combien nous avons vu sur les plateaux de télévision français de grandes choses à propos de l’épidémie de coronavirus… Les réseaux sociaux relayant avec ardeur cette débâcle de la raison, dans laquelle la science est devenue le drapeau de nouveaux prophètes et de ferveurs religieuses à peine dissimulées alors que la marchandisation est l’inconnue, le domaine scientifique s’étend et la différence entre science et théologie perd de sa pertinence…

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